Alain, de son vrai nom Ămile-Auguste Chartier, est un philosophe du XIXĂšme et XXĂšme siĂšcle. Bien quâil ne soit pas le plus connu des philosophes, sa postĂ©ritĂ© est encore trĂšs importante⊠Et pas simplement parce quâil est bon pĂ©dagogue ! Qui est-il ? Quelles sont ses idĂ©es et sa philosophie ? On va voir ça ensemble Ă travers cette biographie. Accroche-toi, on y va ! đŠ”
Fiche dâidentitĂ© đ€
Nom de naissance | Emile-Auguste Chartier |
---|---|
Date et lieu de naissance | 3 mars 1868 Ă Mortagne-au-Perche (Orne) |
Date et lieu de mort | 2 juin 1951 au Vésinet (Yvelines) |
Courants | Radicalisme, républicain |
Oeuvres notables | Propos sur la religion (1908-1935), Mars ou la critique de la guerre (1921), Propos sur le bonheur (1925), Les Dieux (1933) |
PrĂ©sentation rapide dâAlain đ
Citation đŁ
« Penser, câest dire non »
Enfance et Ă©ducation d’Alain đŠđŒ
Alain est un enfant de la campagne nĂ© lors de la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXĂšme siĂšcle. Durant son enfance, il voit de nombreux progrĂšs techniques : apparition de la voiture, de lâĂ©lectricitĂ©, de lâavion⊠Tous ces trucs qui nous paraissent normaux Ă©taient neufs pour lui ! Cette mĂ©tamorphose Ă©conomique et technique a beaucoup influencĂ© la pensĂ©e de lâauteur.
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Selon lui, ces Ă©volutions sont le signe dâun monde en transformation. Plus tu as de moyens de satisfaire tes dĂ©sirs, plus de nouvelles envies naissent. Produire est devenu une obsession. Les Ătats sont obsĂ©dĂ©s par lâaccroissement de leur puissance : le dĂ©veloppement Ă©conomique est dâabord un effort de guerre. âïž
Citation đŁ
« âŠProduire nâest pas une fin ; câest une vie humaine pour tous qui est la fin ; câest lâindividu libre qui est la fin. »
Ă terme, ce processus pourrait conduire le monde Ă sa ruine. Optimiste comme tout le Alain !đ
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Allez, on continue sa biographie. En 1881, il entre au lycĂ©e d’Alençon. Ses auteurs prĂ©fĂ©rĂ©s sont HomĂšre, Platon, Descartes, Balzac et Stendhal. Il lit le grec ancien mieux que le latin. Gros fayot de la classe ! đ€
Il opte pour une prĂ©paration littĂ©raire au lycĂ©e Michelet de Vanves Ă partir de 1886. Et lĂ , câest le coup de foudre ! Tu vois le couple amical « Platon/Aristote » ? Il y en a un autre moins connu : Jules Lagneau/Ămile-Auguste Chartier. Câest ce prof qui lâoriente vers la philosophie. đ«
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ĂlĂšve Ă lâĂcole normale supĂ©rieure en toute simplicitĂ©, il passe ensuite lâagrĂ©gation de philosophie. Son classement ? TroisiĂšme. Encore plus de simplicitĂ©.
AprĂšs des Ă©tudes brillantes, il a une carriĂšre brillante. Ainsi, il est professeur dans plusieurs lycĂ©es Ă partir de 1892⊠dont professeur de khĂągne au lycĂ©e Henri IV (un petit lycĂ©e pas trĂšs connu đ) Ă Paris de 1909 Ă 1933.
Alain a marquĂ© des gĂ©nĂ©rations dâĂ©tudiants puisquâil a eu comme Ă©lĂšve Simone Weil (Ă ne pas confondre avec Simone Veil !), Raymond Aron et Georges Canguilhem.
Le savais-tu ? đ§
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- Simone Weil est une philosophe humaniste, et commentatrice de Platon.
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- Raymond Aron est un philosophe, historien et journaliste.
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- Georges Canguilhem est un philosophe et résistant.
Ils ont tous les trois intĂ©grĂ© lâĂcole normale supĂ©rieure.
Influences philosophiques : un auteur humaniste
HĂ©ritier principalement de Descartes et de son fameux « je pense donc je suis », Alain est un fervent partisan du pouvoir de la raison. Mais il a dâautres modĂšles : Platon, Spinoza, Kant et Comte.
Le savais-tu ? đ§
â Platon est un des premiers philosophes ayant vĂ©cu au Ve siĂšcle av. J-C en GrĂšce. Il est Ă lâorigine de lâallĂ©gorie de la caverne.
â Spinoza est un philosophe nĂ©erlandais du XVIIe siĂšcle.
â Kant est un philosophe allemand du XVIIIe siĂšcle, fondateur du « criticisme » et de la doctrine dite « idĂ©alisme transcendantal »
â Comte est un philosophe et sociologue français du XIXe siĂšcle, fondateur du positivisme.
Rationaliste, Alain accorde une importance décisive au jugement, qui libÚre des apparences subjectives de la sensation. Le but de la philosophie ? Apprendre à réfléchir et à penser rationnellement en évitant les préjugés.
Humaniste, il est un « Ă©veilleur d’esprit ». Il aime se mĂ©fier des idĂ©es toutes faites. La capacitĂ© de jugement que donne la perception doit ĂȘtre en prise directe avec la rĂ©alitĂ© du monde. Bref, la pensĂ©e, c’est le sang de la veine ! đ
Alain et la politique
Contexte : la IIIe République
En 1870, lâEmpire français se prend une raclĂ©e contre la Prusse : câest la bataille de Sedan. Suite Ă cela, câest la panique en quelques mois !
Pour te résumer :
đ 2 septembre 1870 : dĂ©faite, NapolĂ©on III est capturĂ©. âïž
đ 4 septembre 1870 : la TroisiĂšme RĂ©publique est proclamĂ©e par Gambetta.
đ Peu aprĂšs, NapolĂ©on III part en exil.
đ AprĂšs quelques batailles, la France sâavoue finalement vaincue. Lors dâun traitĂ© de paix, signĂ© Ă Francfort le 10 mai 1871, la France perd dâune grosse partie de l’Alsace, d’une partie de la Lorraine et des Vosges.
Tout semble aller bien puisque câest le dĂ©but de la « Belle Ă©poque »… Mais ce nâest que de surface ! Les Français ne cessent de dramatiser la situation et dâattendre une revanche pour rĂ©cupĂ©rer les territoires « volĂ©s ». Le pays commence dĂ©jĂ une prĂ©paration militaire. đȘ
Le savais-tu ? đ§
La « Belle Ă©poque » est une pĂ©riode de progrĂšs sociaux, Ă©conomiques, technologiques et politiques s’Ă©tendant de la fin du XIX siĂšcle Ă 1914.
Dâaccord, mais quel rapport avec notre cher Ămile-Auguste ? Eh bien cela va influencer Ă©galement ses idĂ©es. En fait, ses dates de vie et de mort correspondent quasiment exactement Ă celles de la TroisiĂšme RĂ©publique. Câest un radical au sens de la fidĂ©litĂ© aux idĂ©es rĂ©publicaines. Il dĂ©veloppe un sens important de la patrie.
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Ses engagements politiques
La TroisiĂšme RĂ©publique, câest aussi lâĂ©poque de lâaffaire Dreyfus⊠Alors, de quel cĂŽtĂ© se range-t-il ? Des dreyfusards, câest-Ă -dire quâil dĂ©fend Alfred Dreyfus, au mĂȘme titre que Zola par exemple. Radical par tempĂ©rament grĂące Ă son pĂšre et son grand-pĂšre, il se met Ă fond dans la politique.
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Un philosophe aussi engagĂ©, ça fait penser Ă Marx et ses idĂ©es đ
Il s’engage politiquement du cĂŽtĂ© rĂ©publicain et radical, donnant des confĂ©rences pour soutenir la politique laĂŻque de la RĂ©publique (oui, câest lâĂ©poque des lois de Jules Ferry rendant lâĂ©cole gratuite, laĂŻque et obligatoire). On espĂšre que tu ne tomberas pas de ta chaise en apprenant quâil est fan de politique. Tu veux en devenir un aussi ? NâhĂ©site pas Ă prendre cours de sciences politiques avec un de nos Sherpas !
En 1902, aprĂšs l’Ă©chec du candidat Louis Ricard, il se retire du militantisme politique, se consacrant aux universitĂ©s populaires et se met Ă lâĂ©criture. Bon, en vrai, il se met juste en mode pause. Parce qu’aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, câest reparti ! đ„
Le savais-tu ? đ§
Une universitĂ© populaire est « un organisme d’Ă©ducation populaire, dont l’objectif est la transmission de savoirs thĂ©oriques ou pratiques pour tous », selon WikipĂ©dia.
Bien que n’ayant jamais adhĂ©rĂ© au socialisme, Alain manifeste de la sympathie pour les mouvements ouvriers et pour le syndicalisme. Il s’engage aux cĂŽtĂ©s du Parti radical en faveur d’une RĂ©publique libĂ©rale.
Conscient de la menace dâune nouvelle guerre dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1930 en mĂȘme temps que la montĂ©e au pouvoir dâHitler, de Staline et de Mussolini, il cofonde, avec le physicien Paul Langevin et lâanthropologue Paul Rivet, le ComitĂ© de vigilance des intellectuels antifascistes en 1934. Le but : la lutte pour le pacifisme et contre la montĂ©e des fascismes. â
L’entrĂ©e en guerre en 1939 est un nouveau drama. Il milite encore pour la paix car il demeure fidĂšle Ă l’idĂ©e qu’il faut dĂ©fendre son pays en cas d’agression. Cependant, entre la dĂ©bĂącle française de 1940 et le rĂ©gime de Vichy mis en place, il ne prend par la suite aucune position publique pendant le conflit.
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Le militantisme pour le droit de vote des femmes đ©
Citation đŁ
« Nous allons tous tomber dâaccord pour payer les femmes, et non selon le plaisir quâelles donnent, mais selon le travail quâelles font. »
Bien quâil serait un peu anachronique de caractĂ©riser Alain de « fĂ©ministe », il est tout de mĂȘme un sacrĂ© militant pour le droit des femmes en gĂ©nĂ©ral. Ses idĂ©es principales ?
- Les femmes sont autant que les hommes capables dâexercer pleinement la citoyennetĂ©, câest-Ă -dire de prendre part Ă©gale Ă la souverainetĂ© du peuple. Leur place est considĂ©rable dans lâĂ©ducation de lâenfant : elles savent le prĂ©parer Ă la citoyennetĂ©. Ăa implique quoi ? Quâelles devraient avoir le droit de vote !
- Les femmes ne doivent pas rester enfermĂ©es dans leur foyer, elles devraient pouvoir avoir une vie publique comme les hommes. đ
- Les femmes et les hommes doivent avoir la mĂȘme Ă©ducation. Ainsi les jeunes filles apprendront Ă ne pas avoir peur des hommes. đ±
- Il nâest pas bien que des hommes veuillent maintenir les femmes en esclavage parce quâils ne voient en elles que des instruments de plaisir.
- Il est Ă©trange quâune femme doive prendre le nom de son mari, et se trouver ainsi marquĂ©e Ă son chiffre comme un animal, comme si elle devait alors cesser dâappartenir Ă elle-mĂȘme. đ
A lire aussi : intéressé par le féminisme ? Connais-tu la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ?
Bref, il était bien en avance sur son temps !
Citation đŁ
« Il est trop souvent admis que celui qui désire une femme a sur elle une espÚce de droit. »
Alain et la guerre đȘ
Sa vision du pacifisme âź
Alain nâest pas un philosophe « face à » la guerre : câest un philosophe « en » guerre. Il a toujours dĂ©fendu la paix avec lâAllemagne, malgrĂ© ce quâon lui a inculquĂ© sur le fait de vouloir reconquĂ©rir lâAlsace et la Lorraine.
đ Exemple
Dans ses articles pour La DĂ©pĂȘche de Rouen et de Normandie, il plaide pour la sortie de tension lors de lâaffaire marocaine, en 1911, qui a portĂ© lâEurope prĂšs de la guerre.
Il appelle Ă lâintensification des relations Ă©conomiques entre les deux pays afin de rendre les deux nations solidaires par le jeu du marchĂ©.
Cette idée fait son chemin aprÚs la Seconde Guerre mondiale lors de la création des premiÚres institutions européennes.
Le savais-tu ? đ§
Paradoxalement, Alain nâaime pas le mot « pacifiste », alors quâil en est clairement un !
Lâengagement dans la PremiĂšre Guerre mondiale
1914, câest le dĂ©but de la guerre ! Que fait Alain, qui a dĂ©jĂ 46 ans ? Est-ce quâil reste Ă lâuniversitĂ©, classe exemptĂ©e du service militaire ? Non, il part se battre contre « lâenvahisseur » pour reprendre ses termes. Il nâattend mĂȘme pas lâincorporation : il va de lui-mĂȘme se porter volontaire !
Pourquoi ? Les Allemands ont envahi le territoire national. La paix, oui dans la mesure du possible. Lâacceptation de lâinvasion, non. Il faut dĂ©fendre la RĂ©publique. Prendre les armes pour dĂ©fendre la patrie en danger est un devoir de citoyen !
Si tu doutes encore du caractĂšre radical dâAlain, voici quelques Ă©lĂ©ments qui devraient achever de te convaincre :
đ Il refuse toute promotion au grade de sous-officier, et toute proposition de se former pour rejoindre le corps des officiers. Il ne veut aucun pouvoir sur ses semblables.
Le savais-tu ? đ§
Dans un de ses Ă©crits, Alain raconte que dans sa jeunesse, il a vu un de ses professeurs ĂȘtre sensible aux honneurs quâil recevait. Il sâest alors fait la promesse de ne jamais ressembler Ă cet homme.
đ Lorsquâon lui propose dâĂȘtre versĂ© dans le train des Ă©quipages, il « rĂ©siste » et parvient Ă ĂȘtre affectĂ© Ă une arme combattante. Avec sa trĂšs bonne forme physique, il est affectĂ© sur le front.
đ Il trouve le temps dâĂ©crire des livres alors quâil est dans les tranchĂ©es.
đ Lors de sa montĂ©e vers Verdun, il sâendort sur un chariot dont la roue happe sa cheville. Il ne guĂ©rira jamais de cette blessure et est immobilisĂ© Ă lâhĂŽpital entre mai et aoĂ»t 1916. Quand il revient au front, il nâest plus capable de marcher sans boiter. Alain est mutĂ© au service mĂ©tĂ©orologique en janvier 1917. ĂloignĂ© du danger, il voit cela comme un « mĂ©tier absurde et dâailleurs Ă©reintant » ; il finit par ĂȘtre libĂ©rĂ© en octobre 1917.
Mars ou la guerre jugée (1921) : la vision philosophique de la guerre
Citation đŁ
« Que les citoyens donnent plus volontiers leur vie que leur argent, voilà un paradoxe assez fort. »
En sortant de la guerre, Alain est Ă la fois hantĂ© par le silence des anciens poilus ne pouvant pas tĂ©moigner de lâexpĂ©rience combattante, et par son dĂ©sir de dĂ©passer « lâanecdote » des souvenirs.
Il a rĂ©digĂ© un ouvrage sur le conflit : De Quelques Causes des guerres entre nations civilisĂ©es. Cependant, il nâarrive pas Ă livrer ces pensĂ©es de guerre trop directes. Il prĂ©fĂšre réécrire une version presque entiĂšrement remaniĂ©e qui voit le jour en 1921, sous le titre Mars ou la guerre jugĂ©e. Câest THE livre dâAlain, son Ćuvre la plus connue (en dehors des propos). On te rĂ©sume ça. đ
Pour Alain, lâexpĂ©rience de la guerre finit par se dĂ©doubler :
- Dâune part, il y a lâexpĂ©rience du danger au combat et de la souffrance des corps dans des conditions de vie prĂ©caires.
- Dâautre part, il y a lâexpĂ©rience de « lâesclavage militaire ». Aux tranchĂ©es, il a constatĂ© un type de pouvoir dĂ©tenu par les officiers qui « parlent aux hommes, comme on parle aux bĂȘtes ». Il ne supporte pas l’idĂ©e de cette tuerie organisĂ©e, de ce traitement que l’Homme inflige Ă l’Homme. Câest une façon dâindiquer que les formes militaires ont dĂ©bordĂ© les seules obligations de la guerre et de ses sacrifices. Il est rĂ©voltĂ© par la mise au point d’une Ă©norme machine destinĂ©e Ă tenir les hommes dans l’obĂ©issance. đšđżâ
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La philosophie d’Alain
Qu’a dit Alain en tant que philosophe ? On va voir ça maintenant. đ§
Les Propos dâAlain đ
Quand Emile-Auguste Chartier est-il devenu Alain ? Il utilise dâabord ce surnom dans La DĂ©pĂȘche de Lorient jusqu’en 1903). Il le conserve lorsquâil lance la formule des Propos. Ces courts articles traitent dâĂ©lĂ©ments du quotidien. Alain les dĂ©crit avec concision. Ils paraissent dans un journal normand de 1906 Ă 1914.
Beaucoup de Propos sont parus dans la revue Libres Propos, fondée par son ami Michel Alexandre de 1921 à 1936, avec une interruption de 1924 à 1927.
Exemple đĄ
Rien que dans Propos dâun Normand, Ă©crit entre 1907 et 1914, il y a 3083 propos. Alain a aussi Ă©crit une cinquantaine de volumes ou articles, sans compter des dizaines de volumes reprenant un choix de propos.
Rien que dans Propos dâun Normand, Ă©crit entre 1907 et 1914, il y a 3083 propos. Alain a aussi Ă©crit une cinquantaine de volumes ou articles, sans compter des dizaines de volumes reprenant un choix de propos.
Le savais-tu ? đ§
Alain nâest quâun des nombreux pseudonymes quâil a utilisĂ©s. Il a utilisĂ© diffĂ©rents pseudonymes entre 1893 et 1914 : « Criton », « Quart d’Ćil » ou encore « Philibert ».
Les idĂ©es principales dâAlain đ
Dans ses propos, Alain a dit beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses ! On va balayer quelques thĂšmes. Mais si tu veux en savoir plus, on tâinvite Ă directement lire ses Propos qui ont Ă©tĂ© regroupĂ©s en compilation de livres aux Ă©ditions Gallimard.
Le bonheur
â On a deux attitudes possibles par rapport au bonheur : soit on est passif, soit on est jaloux. Cependant, il y a un devoir pour tout homme : celui dâĂȘtre heureux. Cela fait le bonheur des autres, et le bonheur devient alors mĂ©ritĂ©.
Citation đŁ
Le bonheur est une rĂ©compense qui vient Ă ceux qui ne l’ont pas cherchĂ©e.
Lâart
â Quelle est la diffĂ©rence entre un artisan et un artiste ? Un artisan est quelquâun sachant dĂ©jĂ ce quâil va faire. Un artiste est spectateur de son Ćuvre qui est en train de naĂźtre.
La société
â Pourquoi les hommes collaborent-ils ? Dâun point de vue Ă©conomique, câest parce que les gens ont besoin de ce que font les autres. Dâun point de vue sociologique, câest parce que cela les comble. Alain prend une autre approche. Selon lui, le premier besoin est le sommeil. Donc les gens se rĂ©unissent afin de faire des tours de garde.
LâĂ©ducation
â LâĂ©ducation permet de libĂ©rer les individus. L’Ă©ducation vĂ©ritable devrait permettre Ă chacun de dĂ©velopper sa capacitĂ© Ă penser de maniĂšre autonome et critique, plutĂŽt que de simplement mĂ©moriser des connaissances.
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La volonté
â La volontĂ© est la force motrice qui permet de surmonter les obstacles et de rĂ©aliser nos aspirations. Câest une facultĂ© pouvant ĂȘtre cultivĂ©e et renforcĂ©e par l’exercice.
Alain perd la foi au collĂšge sans en ressentir de crise spirituelle. AthĂ©e et anticlĂ©rical, il continue toujours Ă sâintĂ©resser de prĂšs Ă la religion, en particulier dans ses Ă©crits. Pourquoi ? Il a Ă©tĂ© influencĂ© par son cousin lâabbĂ© Chaline. Comme quoi⊠! âïž
Citation đŁ
« Le propre d’une religion est de n’ĂȘtre ni raisonnable ni croyable ; c’est un remĂšde de l’imagination pour des maux d’imagination. »
Et voilĂ , tu sais dĂ©sormais tout sur le philosophe Alain, un sacrĂ© pĂ©dagogue et un personnage haut en couleur ! Si tu souhaites en savoir plus, on te conseille dâaller jeter un oeil au site créé par lâAssociation des amis dâAlain. On espĂšre que cette fiche tâaura plus ! NâhĂ©site pas Ă nous laisser un commentaire ! Et nous, on te laisse avec quelques citations.
Citations đŁ
â « Aimer, c’est trouver sa richesse hors de soi. »
â « Il est bien vrai que nous devons penser au bonheur d’autrui ; mais on ne dit pas assez que ce que nous pouvons faire de mieux pour ceux qui nous aiment, c’est encore d’ĂȘtre heureux. »
â « La bonne humeur a quelque chose de gĂ©nĂ©reux : elle donne plutĂŽt qu’elle ne reçoit. »
â « Le pessimisme est d’humeur ; l’optimisme est de volontĂ©. »
â « Il est ordinaire que lâon ait plus de bonheur par lâimaginaire que par les biens rĂ©els. »
â « Lâhomme qui ne fait rien nâaime rien. »
â « Ce que je crois finit souvent par ĂȘtre vrai. »
â « Il faut bien que la vĂ©ritĂ© naisse de lâerreur. »
Merci ! TrĂšs complet tout en restant simple, comprĂ©hensible et drĂŽle mĂȘme !
DĂ©jĂ intĂ©ressĂ©e par les propos (offerts en plĂ©iade pour mieux mây plonger) je vais aller voir ses Ă©crits sur la guerre. đđđ
Merci mille fois pour ce superbe retour ! â€ïž Et trĂšs bonne lecture en perspective !