Tu connais sûrement le Roman, un genre bien défini qui a eu tout un éventail de déclinaisons au fil des siècles. Mais as-tu déjà entendu parler du Nouveau Roman ? Si ce mouvement littéraire qui s’est développé dans les années 1950-1970 te semble obscur, cet article est fait pour toi ! C’est parti pour découvrir ces auteurs qui ont voulu révolutionner l’écriture ! 🚀
D’où ça vient, le Nouveau Roman ? 🤔
Tout, ou presque, est contenu dans le mot “nouveau” du Nouveau Roman. C’est simple : il est né du désir de quelques écrivains français de réinventer le genre. Il se développe après la Seconde Guerre mondiale en France. Tu peux le définir comme un mouvement qui refuse le carcan du genre romanesque et du récit que l’on peut qualifier de conventionnel. 📖
Son but ? S’en distinguer à tout prix ! Par exemple, il s’éloigne nettement du réalisme, un mouvement littéraire qui cherche à représenter fidèlement la société, avec des thèmes comme la lutte des classes ou les difficultés conjugales. 💔
Le Nouveau Roman cherche plutôt à créer un effet de réalisme d’un autre genre. Ainsi, il rejette le narrateur omniscient et privilégie plutôt le point de vue interne, avec toutes les limites que ce point de vue peut avoir, toutes ses opacités. Tu ne perçois que ce qu’il perçoit, s’il se trompe, tu es aussi trompé.
Les auteurs ne sont pas intéressés par la description de la psychologie des personnages, ou le fait de construire une histoire cohérente. Ce qu’ils veulent, c’est expérimenter avec l’écriture elle-même ! 😎
Rappel : les points de vue 👀
✅ Point de vue omniscient : omniscient signifie “qui sait tout”. En fait, le narrateur est comme un dieu tout puissant. Il peut connaître le présent, le passé et même le futur des personnages ! Il peut décrire leurs émotions aussi bien que leurs actions, et passer d’un lieu à l’autre. Le récit est généralement écrit à la 3e personne.
✅ Point de vue externe : le récit est raconté par un narrateur extérieur, qui décrit de façon neutre et objective ce qu’il voit, comme une caméra. Il est écrit généralement à la 3e personne, et l’on a pas accès aux émotions des personnages.
✅ Point de vue interne : le récit est raconté du point de vue d’un narrateur qui dépeint de manière subjective ce qu’il ressent, ce qu’il voit. Comme lui, toi, lecteur, tu ne sais pas tout ! L’histoire est souvent racontée à la 1e personne, mais aussi, parfois, à la 3e personne.
Créer un nouveau genre littéraire, pour quoi faire ? 🤷
Bon, c’est bien joli de vouloir réinventer l’écriture, mais qu’est-ce qui a bien pu pousser tous ces artistes à faire ça ? 🤨
Tout d’abord, il y a une motivation de type historique : il faut dire qu’au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le monde, et la France, ont été témoins d’horreurs sans nom. Les idées humanistes et les valeurs d’avant-guerre semblent dépassées. Pour les artistes, c’est un grand moment de questionnement ! Il n’est plus possible de créer de la même façon avant et après la guerre. Il faut repenser l’art, repenser l’écriture. 🎨✍️
Pour certains écrivains, cela signifie devenir engagé ! Des écrivains comme Jean-Paul Sartre ont renouvelé leur volonté de défendre des idées à travers leurs œuvres, de les utiliser comme vecteur de messages sociaux, ou politiques. ✊
Sartre et l’existentialisme 🧐
Jean-Paul Sartre est un écrivain et philosophe fondamental du courant de l’existentialisme. Ce courant de pensée et de littérature se développe surtout entre 1940 et 1950 en France, mais les idées qui le caractérisent sont apparues dès le XIXe siècle.
Le courant se définit par la conviction qu’il existe une liberté absolue de choix pour les individus. Pour les existentialistes, ça veut dire que tu es pleinement responsable de tes décisions, et que tu n’as aucune excuse pour ne pas t’engager dans une cause juste ! 🫵
Mais les nouveaux romanciers refusent l’engagement politique et moral. Le seul engagement qui les intéresse, c’est l’écriture elle-même.
Cependant, comme tu as pu le comprendre un peu plus haut, ce qu’ils cherchent surtout à déconstruire, ce sont les formes traditionnelles du Roman. Pour rappel, le Roman est régi par des règles d’écriture et des caractéristiques assez définies :
-
un récit de fiction ;
-
des personnages ;
-
un narrateur ;
-
des péripéties ;
-
une intrigue généralement linéaire et bien définie, avec un début et une fin.
Chez Honoré de Balzac par exemple, le personnage est au cœur du récit : tu connais ses caractéristiques et ses ambitions. 💪
Par opposition, le Nouveau Roman refuse de s’enfermer dans ces conventions. Il va même plus loin puisqu’il ne cherche pas à formaliser son existence en tant que genre littéraire dans le cadre d’une revue ou d’un manifeste, qui en établirait les règles. Par exemple, le surréalisme, un mouvement qui remet aussi en cause les valeurs en place, est au contraire formalisé dans le Manifeste du surréalisme d’André Breton en 1924.
Parmi les nouveaux romanciers, tu trouves ainsi Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Jean Ricardou ou encore Claude Simon. 🙋
À lire aussi
Les courants littéraires t’intéressent ? Découvre en plus avec notre frise chrono pour les courants littéraires !
Origines du Nouveau Roman 🕰️
Bon, maintenant que les ambitions des nouveaux romanciers te semblent un peu plus claires, tu vas découvrir de plus près d’où vient exactement le Nouveau Roman. 👀
Naissance du terme
Comme beaucoup de mouvements littéraires, le Nouveau Roman n’a pas vraiment de point de départ fixe et s’est développé progressivement… Sinon, ça serait trop simple ! 😶
Même si le terme est arrivé dans les années 1950, déjà en 1939, Nathalie Sarraute, une des autrices principales du courant, écrivait Tropismes pour critiquer les règles de la littérature établies à l’époque. Mais le terme même de Nouveau Roman n’est pas popularisé par les romanciers eux-mêmes, au contraire.
➡️ Il est utilisé dans un article du Monde, rédigé par Émile Henriot le 22 mai 1957. Sous la plume du journaliste ce n’est pas vraiment un compliment, puisqu’il parle de « nouveau roman » (en minuscule) pour décrier Tropismes. Il en profite aussi pour critiquer La Jalousie d’Alain Robbe-Grillet, un autre auteur fondamental. Le terme va être repris par la presse en général, et les nouveaux romanciers vont petit à petit se le réapproprier. 😎
Fin 1950 et début 1960, le mouvement s’affirme de l’intérieur avec les premiers livres qui traitent directement du courant :
✅ Tu retrouves par exemple l’Ère du Soupçon de Nathalie Sarraute, paru en 1956, qui s’intéresse particulièrement au personnage du roman, et affirme qu’il faut le dépersonnaliser. Cela permettrait au lecteur de s’intéresser à la psychologie dans son ensemble, plutôt qu’à celle d’un individu précis. 👤
✅ Il y a également Pour un Nouveau Roman, un recueil d’Alain Robbe-Grillet qui répond de manière détournée aux critiques, pour défendre le projet du Nouveau Roman. ✊
Ton premier cours particulier est offert ! 🎁
Nos profs sont passés par les meilleures écoles et universités.
Le rôle des Éditions de Minuit 🌃
C’est un éditeur un peu audacieux qui a permis au Nouveau Roman de s’épanouir : Jérôme Lindon, à la tête des Éditions de Minuit, a fédéré les auteurs du courant. Il n’a pas hésité à publier les manuscrits de Robbe-Grillet, Sarraute, ou encore Marguerite Duras. 📚
Tout au long des années 1950, la maison d’édition est donc le principal promoteur du mouvement littéraire.
Le colloque de Cerisy-la-Salle
En 1971, Jean Ricardou organise un colloque appelé Nouveau roman : hier, aujourd’hui. Il réunit certains des auteurs fondamentaux du mouvement, comme une sorte de noyau dur. Puisqu’ils veulent être contestataires jusqu’au bout, ils ne se considèrent pas comme une école, mais plutôt une « collection d’écrivains » d’après l’expression de Ricardou.
On retrouve alors :
Les nouveaux romanciers
Mais ce colloque révèle les paradoxes du courant : les nouveaux romanciers refusent de se définir et d’imposer une ligne de conduite précise pour faire partie du mouvement, la seule exigence étant de dépasser les limites du roman traditionnel. Pourtant, Marguerite Duras, qui refuse d’y participer car elle ne veut pas être enfermée dans une case, sera alors perçue avec méfiance par Ricardou. Il dira d’elle qu’elle s’est exclue de la « pléiade ». 😲
Bon, ça n’empêche pas vraiment les autres de la considérer comme en faisant pleinement partie.
C’est quoi exactement le Nouveau Roman ? 📖
Dans le début de cet article, tu as pu entrapercevoir quelques caractéristiques du Nouveau Roman. Il est complexe de définir une liste des éléments qui le constituent. Les auteurs ont essayé chacun de réinventer le genre à leur façon, sans suivre de règles précises. Mais on retrouve quand même des éléments récurrents aux diverses œuvres. ☑️
Caractéristiques du Nouveau Roman 📝
Les ouvrages des nouveaux romanciers qui analysent le mouvement ont beaucoup participé à le définir (Pour un Nouveau Roman de Robbe-Grillet, Problèmes du Nouveau Roman de Ricardou, L’Ère du Soupçon de Sarraute…). On retrouve ainsi des caractéristiques propres au Nouveau Roman.
✅ Le refus de l’omniscience, et la subjectivité à tout prix
Ça n’intéresse pas les nouveaux romanciers de raconter un récit où le lecteur sait tout ! Le point de vue est alors subjectif, et la focalisation se porte sur les perceptions. 👂👃🤚
✅ Un narrateur indéterminé 🗣️
Dans le Roman traditionnel, le héros est au cœur de l’histoire. C’est à travers lui que le lecteur vit l’aventure. En général tu connais son nom, son apparence, ses envies, ses peurs… Mais dans le Nouveau Roman, le héros est effacé. Parfois il n’est même pas désigné par un nom, mais seulement par une initiale, ou bien des pronoms changeants ! Le lecteur ne sait rien de lui à part ce qu’il perçoit. Ses motivations ne sont pas décrites. Le but ? Décentrer la perspective. Comme le dit Sarraute, il s’agit d’analyser la psychologie en général. 🧠
✅ La confusion des temporalités ⌛❓
Pour se détacher des règles du roman, une des façons de faire est de refuser le récit linéaire. Ainsi, les récits alternent entre le souvenir et le présent, sans forcément le faire savoir au lecteur, mais également avec des ellipses temporelles. Cela peut donner l’impression d’un récit décousu, qui perd le lecteur.
✅ La confusion des dialogues 💬💭
Au lieu de proposer des dialogues clairement définis par des tirets et des incises pour préciser le locuteur, les ouvrages offrent un concert de voix. On ne sait pas exactement qui parle. Un peu comme dans la vraie vie, chacun n’attend pas son tour pour parler, l’émotion derrière la prise de parole n’est pas énoncée clairement.
✅ Une focalisation sur les objets 🧤
Les objets sont plus mis en avant que les personnages. Cela renforce l’idée d’un univers déshumanisé, très matérialiste. Par exemple, Robbe-Grillet, plutôt que de dire « tel individu est jaloux », va décrire les objets sur lesquels son attention se porte, les choses qui appartiennent à son rival, les détails qu’il perçoit. Ça va de pair avec la volonté de porter un regard subjectif sur les choses. 👀
✅ Une disparition de l’intrigue… 😶🌫️
Note le bien, c’est un des points les plus importants. Pas question de raconter une histoire claire ! Pour Sarraute, l’intrigue ne devrait pas être linéaire, mais plutôt « ces moments indéfinissables qui glissent très rapidement aux limites de notre conscience ». Le Nouveau Roman préfère offrir un puzzle, des éléments désordonnés. La confusion des temporalités participe à rendre le récit discontinu, confus. 😵💫
Mais attention, ça ne signifie pas forcément que c’est au lecteur de reconstituer le tableau complet. En fait, le nom d’un personnage, les motivations qui le portent ou simplement la chronologie des évènements… deviennent accessoires. Ils ne sont tout simplement pas importants. 🤷
✅ … au profit d’un exercice d’écriture ! ✍️
Ce qui intéresse alors l’auteur, c’est la recherche de styles d’écritures, de formes nouvelles d’écritures. En 1961, Jean Ricardou parla d’ailleurs de cette importance de l’exercice d’écriture, de la recherche elle-même à travers une formule reprise à de multiples reprises. 💡
Ainsi un roman est-il pour nous moins l’écriture d’une aventure que l’aventure d’une écriture.
Jean Ricardou
Quelques exemples d’œuvres 📚
Pour approfondir un peu ce que tu as compris du Nouveau Roman, tu peux t’appuyer sur ces quelques exemples du genre.
📝 À noter
Le Nouveau Roman est spécifiquement français, car il s’agit d’une véritable rupture avec le style narratif préexistant.
Ainsi, même s’il existe ailleurs des écrivains questionnant l’écriture elle-même, brouillant les points de vue et les temporalités (tels que le tchèque Franz Kafka, ou les britanniques Virginia Woolf et Henry James) ils ne marquent pas vraiment la naissance d’un courant.
À lire aussi
✅ La Jalousie, 1957, Alain Robbe-Grillet
📓 Contexte : Le livre suit les interactions de deux personnes, une femme nommée A… et un homme nommé Franck, qui pourrait être son amant. Un narrateur, le mari de A… décrit tous leurs faits et gestes. Le narrateur est omniprésent, comme s’il les épiait. Le narrateur regarde particulièrement A…, pour laquelle il éprouve du désir, mais aussi parce qu’il la soupçonne de vouloir le quitter. 😬
Le livre est découpé en 9 sections, non numérotées et non chronologiques : pas facile de s’y retrouver ! 😵
C’est bien une œuvre qui correspond au Nouveau Roman, puisqu’elle ne donne jamais d’explications sur les émotions ou les motivations des personnages. A… n’est qu’une initiale. Il n’y a pas d’histoire clairement énoncée, puisque l’on suit seulement leurs échanges, depuis le point de vue subjectif d’un narrateur qui entretient un doute constant. 🤨
Tu peux l’observer dans l’extrait suivant :
📜 Extrait :
Franck et A… sont à table et discutent.
« Tous les deux parlent maintenant du roman que A… est en train de lire, dont l’action se déroule en Afrique. [Franck] fait ensuite une allusion, peu claire pour celui qui n’a même pas feuilleté le livre, à la conduite du mari. Sa phrase se termine par « savoir la prendre » ou « savoir l’apprendre », sans qu’il soit possible de déterminer avec certitude de qui il s’agit ou de quoi. Franck regarde A…, qui regarde Franck. Elle lui adresse un sourire rapide, vite absorbé par la pénombre. Elle a compris, puisqu’elle connaît l’histoire.
Non, ses traits n’ont pas bougé. Leur immobilité n’est pas si récente : les lèvres sont restées figées depuis ses dernières paroles. Le sourire fugitif ne devait être qu’un reflet de la lampe ou l’ombre d’un papillon. »
➡️ En gras, tu peux observer le narrateur qui se questionne, remet en cause ses premières observations. Il pensait qu’elle avait souri ? Et non ! Ce n’était qu’un effet de lumière. Comme si c’était une vraie personne qui écoutait, il est incapable de distinguer à l’oreille « la prendre » de « l’apprendre » sans connaître le contexte. 🤔
Robbe-Grillet renouvelle l’histoire vue et revue du triangle amoureux. Ici, le narrateur est un mari jaloux. Sauf qu’il n’est qu’un regard, une oreille, et que ses émotions ne sont jamais décrites : il n’est pas tangible et pourtant son obsession est montrée par la façon dont il décrit les choses.👁️🗨️
✅ La Modification, 1957, Michel Butor
📓 Contexte : Le livre nous introduit un homme, Léon Delmont, le narrateur, qui prend le train depuis Paris pour se rendre à Rome retrouver sa maîtresse. Alors qu’il part pour lui annoncer qu’il va quitter sa femme pour vivre avec elle, il va changer d’avis (quelle girouette !) pendant le voyage et décider d’écrire un livre sur sa réflexion. ✍️
L’auteur présente un seul personnage, assez classique, avec un nom, un âge, une description physique et même une situation familiale et professionnelle, pour impliquer le lecteur. Mais il fait cela pour mieux s’en détacher par la suite puisque le livre s’intéresse avant tout au monologue intérieur de Delmont. 💭
Ce livre est particulier de plusieurs points de vue. Tout d’abord, il ne « raconte » rien, puisque c’est uniquement les réflexions du narrateur lors d’un voyage en train qui intéresse l’auteur.
Le deuxième point particulier, tu peux l’observer dès la première phrase de l’incipit :
📜 Extrait 1, incipit :
« Vous avez mis le pied gauche sur la rainure de cuivre, et de votre épaule droite vous essayez en vain de pousser un peu plus le panneau coulissant. »
➡️ Bon tu l’as compris, ici l’auteur a décidé d’écrire le point de vue interne du narrateur à la 2e personne du pluriel ! C’est toi, lecteur, qui vit son histoire. En lisant, tu ressens les sensations physiques du narrateur, tu partages ses pensées !
Voici un deuxième extrait qui te permet aussi de bien comprendre en quoi ce livre suit le changement, la modification d’état d’esprit, les questionnements que le narrateur traverse.
📜 Extrait 2 :
« Ce voyage devrait être une libération, un rajeunissement, un grand nettoyage de votre corps et de votre tête ; ne devriez-vous pas en ressentir déjà les bienfaits et l’exaltation?
Mais n’est-ce pas justement pour parer à ce risque dont vous n’aviez que trop conscience que vous avez entrepris cette aventure, n’est-ce pas vers la guérison de toutes ces premières craquelures avant-coureuses du vieillissement que vous achemine cette machine vers Rome où vous attendent quel repos et quelle réparation ? »
Besoin d’un prof particulier ? ✨
Nos profs sont là pour t’aider à progresser !
Que reste-t-il du Nouveau Roman ? 👀
Mais alors, le Nouveau Roman a-t-il disparu ? C’est vrai que l’on t’a dit qu’il était surtout présent entre 1950 et 1970. Qu’en est-il d’aujourd’hui ?
Des auteurs qui prennent leurs distances 🤨
Tout d’abord, le Nouveau Roman est parfois considéré comme un terme « fourre-tout » : en effet, les modes de rédaction de chaque auteur apparaissent souvent comme trop différents pour vraiment constituer un mouvement uni.
En plus, certains auteurs ont peur d’être enfermés derrière une étiquette : dès 1960-70, le mouvement s’affaiblit à mesure qu’ils prennent leurs distances avec le Nouveau Roman. Ainsi, certains se tournent vers le cinéma comme Robbe-Grillet, ou bien vers l’autobiographie comme Sarraute, Robbe-Grillet ou Claude Simon.
Critiques et succès 🏆
De manière générale, la presse critique n’est pas tendre avec le courant. Dès 1958, l’hebdomadaire Art proclame la mort du Nouveau Roman. Certains journalistes s’insurgent des expérimentations des écrivains.
Pourtant, les critiques n’empêchent pas les écrivains d’être primés. En 1984, Marguerite Duras reçoit le prix Goncourt. Mais la reconnaissance absolue, c’est le prix Nobel de littérature, décerné en 1985 à Claude Simon. Et ça, c’est le meilleur moyen de faire taire les mauvaises langues !
Mais attends une seconde… Un mouvement censé être contestataire qui est célébré par une récompense officielle, ce n’est pas un peu paradoxal ? Et bien c’est l’avis de certains : pour eux, le prix Nobel marque la fin d’un courant qui disait vouloir casser les codes. 🫢
Mais même s’il s’est considérablement affaibli dans les années 1970, ses influences se ressentent encore aujourd’hui dans les Éditions de Minuit, comme dans les textes de Jean Echenoz.
Nouvelle Vague et Théâtre de l’absurde 🎞️
La volonté de révolutionner un genre ne s’est pas arrêtée à la littérature ! Les expérimentations cinématographiques et théâtrales se font en parallèle du Nouveau Roman.
🎬 La Nouvelle Vague désigne un courant cinématographique qui se développe vers 1950-1960. Elle vise à faire des réalisateurs de véritables auteurs, avec une vision artistique et non pas des techniciens qui se contentent de filmer les acteurs. Ce qui compte avant tout, c’est l’image. Les histoires sont alors plus simples et les dialogues moins nombreux. Tu retrouves des réalisateurs tels que François Truffaut, Jean-Luc Godard, Claude Chabrol ou encore Alain Resnais.
🎭 Et si tu aimes l’absurde, tourne-toi vers le théâtre, avec les pièces d’Eugène Ionesco et de Samuel Beckett, qui, elles, mettent en scène des histoires sans queue ni tête.
Et voilà, tu sais maintenant tout ce qu’il y a à savoir sur le Nouveau Roman, ses auteurs fondamentaux et les caractéristiques du mouvement.
Si tu as besoin d’un coup de main pour réviser tes courants littéraires, n’hésite pas à faire appel à un de nos Sherpas !