Une bombe atomique ce nâest pas exactement subtil : avec une explosion qui se voit Ă des kilomĂštres Ă la ronde et des radiations qui persistent des annĂ©es aprĂšs, difficile de ne pas avoir dĂ©jĂ vu des images de cette arme de destruction massive. Pourtant, son histoire est plus complexe quâil nây paraĂźt⊠Câest parti pour dĂ©couvrir la vĂ©ritable histoire de la bombe atomique ! đ
Câest quoi une bombe atomique ? đ€
Comment une explosion peut-elle atteindre une telle puissance ? Comment est-elle dĂ©clenchĂ©e ? Voici quelques Ă©claircissements sur ce quâest, exactement, une bombe atomique (ou nuclĂ©aire). Câest un terme englobant pour dĂ©signer plusieurs types de bombes dont le fonctionnement est liĂ©… aux atomes ! âïž
Le savais-tu ? đ
NuclĂ©aire vient de « nucleus », un mot latin qui dĂ©signe le centre de quelque chose, le noyau : en lâoccurrence le noyau de lâatome ! â
La bombe A
Elle fonctionne sur le principe de la fission nuclĂ©aire : un neutron (une particule prĂ©sente dans le noyau de lâatome) est projetĂ© Ă trĂšs grande vitesse sur le noyau dâun atome afin de le « casser », ce qui libĂšre dâautres neutrons. âïž
Et lĂ , tout sâemballe : les nouveaux neutrons dĂ©clenchent la fission de plusieurs autres noyaux, ce qui crĂ©e une rĂ©action en chaĂźne. Sâil y a assez de matiĂšre dite « fissile » (en gros, des noyaux qui peuvent ĂȘtre cassĂ©s) il y a explosion Ă cause de lâĂ©nergie libĂ©rĂ©e. đ„
Une rĂ©action en chaĂźne contrĂŽlĂ©e est ce qui permet de crĂ©er de lâĂ©lectricitĂ© dans les centrales nuclĂ©aires. Les Ă©lĂ©ments fissiles les plus utilisĂ©s sont lâuranium 235 et le plutonium 239. đ§Ș
La bombe H
Elle fonctionne sur le principe de la fusion nuclĂ©aire, ce qui correspond Ă la fusion forcĂ©e de noyaux dâatomes lĂ©gers dits fusibles (car facile Ă fusionner), par exemple le deutĂ©rium et le tritium.
La fusion se fait en chauffant les noyaux Ă trĂšs haute tempĂ©rature. Et nâimagine pas la tempĂ©rature de ton four, on te parle vraiment de tempĂ©ratures extrĂȘmes puisque la fusion a lieu en permanence⊠Dans le Soleil ! âïžđĄïž
Par consĂ©quent, la bombe H a deux Ă©tages, puisque cette tempĂ©rature est atteinte via une fission dans le premier Ă©tage, ce qui permet la fusion dans le second. Elle est beaucoup plus puissante que la bombe A. đ
La course Ă la bombe đ
Pour comprendre dâoĂč vient cette arme, il faut dâabord mettre un peu de contexte sur ce quâa Ă©tĂ© la recherche sur lâatome. đŹ
Ămulation intellectuelle et recherche autour de lâatome đ§
Au tout dĂ©but du 20e siĂšcle, il y a une forte pĂ©riode dâĂ©mulation intellectuelle dans le monde : de nombreux scientifiques, particuliĂšrement en Europe, Ă©changent sur leurs dĂ©couvertes. Allemands, Polonais, Danois, Français⊠Tout ce beau monde se concerte pour faire avancer la recherche. Au centre de lâattention ? La radioactivitĂ© et le comportement des atomes. En effet, un certain Ernest Rutherford a dĂ©montrĂ© que les atomes possĂšdent un noyau rempli de particules. âïž
Parmi ces scientifiques, tu retrouves par exemple les Français Pierre et Marie Curie, ces fameux physiciens Ă lâorigine de la dĂ©couverte de la radioactivitĂ© ou encore le cĂ©lĂšbre Albert Einstein. Dans les annĂ©es 1920, les premiĂšres expĂ©riences autour de lâĂ©nergie de lâatome sont notamment menĂ©es par Enrico Fermi. đ
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LâidĂ©e de la bombe atomique et la montĂ©e du nazisme đȘ
Mais il faut attendre les annĂ©es 1930 pour que lâidĂ©e dâune bombe se dessine, avec la fameuse thĂ©orie de la fission nuclĂ©aire. Pas de chance⊠Les annĂ©es 1930 coĂŻncident avec la montĂ©e du nazisme et des lois antisĂ©mites. Ainsi, non seulement les Ă©changes entre intellectuels sont freinĂ©s, mais en plus les scientifiques juifs sont nombreux Ă Ă©migrer au Royaume-Uni et aux Ătats-Unis pour fuir les persĂ©cutions. Câest par exemple le cas dâAlbert Einstein qui fuit sur le continent amĂ©ricain. LĂ -bas, leurs recherches ne sâarrĂȘtent pas, au contraire ! đ§
Mais lâAllemagne nâest pas en reste. En 1938, Otto Hahn et Fritz Strassmann rĂ©alisent la premiĂšre fission dans un laboratoire de Berlin. Les rĂ©sultats de lâexpĂ©rience sont concluants, câest le dĂ©but du Projet Uranium. Il est crĂ©Ă© pour exploiter tout le potentiel, notamment militaire, de cette Ă©nergie. đĄïž
La France aussi poursuit ses recherches : ce sont des Français, FrĂ©dĂ©ric et IrĂšne Joliot-Curie, qui explorent le phĂ©nomĂšne de rĂ©action en chaĂźne Ă partir de 1939. âïž
La crĂ©ation dâune arme plus destructrice que jamais semble dĂ©sormais possible⊠Mets-toi Ă la place des scientifiques de lâĂ©poque : les nazis, avec leur idĂ©ologie eugĂ©niste, qui pourraient entrer en possession dâune force de destruction massive ? Ăvidemment, les scientifiques Ă©migrĂ©s sont en alerte maximale. đŻ
La lettre Einstein-SzilĂĄrd et le ComitĂ© consultatif sur lâuranium
Face Ă la menace, pas question de perdre une minute ! Le 2 aoĂ»t 1939, Albert Einstein et le physicien hongrois LeĂł SzilĂĄrd Ă©crivent une lettre au PrĂ©sident des Ătats-Unis, Franklin D. Roosevelt. Ils veulent lâavertir du risque que la fission reprĂ©sente entre les mains dâHitler, et lâinciter Ă accĂ©lĂ©rer la recherche.
Ces quatre derniers mois, il est devenu possible grĂące aux travaux de Joliot en France ainsi que ceux de Fermi et SzilĂĄrd en AmĂ©rique, de dĂ©clencher une rĂ©action en chaĂźne nuclĂ©aire avec de grandes quantitĂ©s d’uranium. [âŠ] Maintenant, il semble presque certain que ceci pourrait ĂȘtre atteint dans un trĂšs proche avenir.
Un Ă©lĂ©ment fait particuliĂšrement peur aux scientifiques : le fait que lâAllemagne ait fait cesser les exportations dâuranium en provenance des mines tchĂ©coslovaques quâelle a annexĂ©es. Clairement, elle veut garder pour elle tout ce prĂ©cieux uranium. Pour les scientifiques, câest la confirmation que les nazis veulent crĂ©er une bombe atomique. đ
Mais la lettre ne parvient Ă Roosevelt quâaprĂšs lâinvasion de la Pologne par lâAllemagne le 1er septembre 1939. Le dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale est un Ă©lĂ©ment dĂ©cisif, qui pousse les Ătats-Unis Ă mettre en place un ComitĂ© consultatif pour lâuranium. Ce comitĂ© ne reste pas inactif : il est Ă lâorigine de la dĂ©couverte du plutonium 239, qui permet de crĂ©er plus facilement des explosions plus puissantes. â
En parallĂšle, les AlliĂ©s sâefforcent de priver les nazis de leurs rĂ©serves dâeau lourde. đ°
L’eau lourde đ§
Essentielle pour ralentir les neutrons et permettre la rĂ©action en chaĂźne, lâeau lourde aurait pu aider les nazis Ă dĂ©velopper la bombe. Elle est plus dense puisqu’elle est composĂ©e de deutĂ©rium au lieu dâhydrogĂšne. Sa formule est donc D2O et pas H2O. đïž
Les AlliĂ©s attaquent Ă plusieurs reprises lâunique centrale de production dâeau lourde, situĂ©e en NorvĂšge. En 1944, elle est dĂ©finitivement dĂ©truite.
Le Projet Manhattan đ€«
Un Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur va pousser les Ătats-Unis Ă passer Ă la vitesse supĂ©rieure : lâattaque japonaise sur la base navale de Pearl Harbor le 7 dĂ©cembre 1941. đą
ConcrĂštement ça veut dire quoi ? Eh bien, cela signifie quâavec lâentrĂ©e en guerre des Ătats-Unis, les fonds du projet pour la recherche nuclĂ©aire, appelĂ© « projet Manhattan » sont dĂ©multipliĂ©s. De plus, le Canada et le Royaume-Uni apportent leur soutien financier et participent au projet. Top secret, il rassemble de nombreux physiciens, mathĂ©maticiens et biochimistes. Au total, il coĂ»tera plus de 2 milliards de dollars et emploiera 130 000 personnes. đČđž
En 1942, câest le colonel Leslie R. Groves qui en devient prend la tĂȘte. Sa premiĂšre dĂ©cision est de faire construire des usines Ă Oak Ridge dans le Tennessee. Eh oui, impossible de faire une bombe sans la matiĂšre de base : lâuranium. âïž
La suite logique, câest de crĂ©er un laboratoire. Groves choisit alors Robert Oppenheimer pour en devenir le directeur. Les deux hommes se creusent les mĂ©ninges pour trouver lâendroit idĂ©al : au final câest le dĂ©sert de Los Alamos au Nouveau-Mexique qui est choisi. Au milieu de nulle part, difficile de recruter du personnel. Mais Oppenheimer parvient Ă rassembler une fine Ă©quipe. Ăa ne rigole pas : tu y trouves quatre prix Nobel de physique : Enrico Fermi, Niels Bohr, James Chadwick et Isidor Isaac Rabi. đ„Œ
Robert Oppenheimer đ§âđŹ
Robert Oppenheimer est considĂ©rĂ© comme le pĂšre de la bombe atomique Ă cause de son rĂŽle de premier plan dans sa conception. Le physicien amĂ©ricain a pourtant failli ĂȘtre Ă©cartĂ© Ă cause de ses liens avec le communisme. Il est connu pour avoir citĂ© une phrase du poĂšme Ă©pique hindouiste Bhagavad-Gita juste aprĂšs le premier test rĂ©ussi de la bombe atomique « Now I am become Death, the destroyer of worlds. ». Cette derniĂšre peut se traduire par « Maintenant je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes. »
Now I am become Death, the destroyer of worlds.
Robert Oppenheimer
Physicien, directeur du laboratoire de Los Alamos
En 1945, les usines dâOak Ridge tournent Ă plein rĂ©gime pour alimenter Los Alamos. Henry Truman succĂšde Ă Roosevelt aprĂšs son dĂ©cĂšs. Face Ă la rĂ©sistance nippone, il dresse une liste de villes pouvant servir de cible. đŻ
La stratĂ©gie dâattaque devient de plus en plus concrĂšte : câest le moment dâeffectuer un test.
La technologie la moins certaine, câest celle au plutonium. Câest donc celle-ci qui est mise Ă lâĂ©preuve lors du test Trinity. Le 16 juillet 1945, la bombe nommĂ©e Gadget explose avec succĂšs, au milieu du dĂ©sert amĂ©ricain. đïž
Utilisation et conséquences
MĂȘme aprĂšs lâarmistice avec lâAllemagne, les combats dans le Pacifique se poursuivent. Toute tentative dâattaque par la mer semble vouĂ©e Ă lâĂ©chec, et le Japon refuse de capituler. Les Ătats-Unis se tournent alors vers leur nouvel atout. đŁ
Les bombardements de Hiroshima et Nagasaki đŸ
Tout dâabord, pourquoi utiliser une telle arme ? LâidĂ©e est de crĂ©er un choc psychologique tel, que lâEmpereur Hirohito sera obligĂ© de se rendre sans condition. Dâautres Ă©lĂ©ments ont pu motiver son utilisation, notamment la volontĂ© de faire peur Ă lâURSS, alors que les tensions de la guerre froide se profilent Ă lâhorizon. âïž
Deux bombes sont chargĂ©es dans des avions : une Ă lâuranium appelĂ©e Little Boy, et une au plutonium surnommĂ©e Fat Man. đ©ïž
La premiĂšre cible, Hiroshima, nâest pas choisie au hasard : il sâagit dâune base militaire importante. Le 6 aoĂ»t 1945, le bombardier B-29, Enola Gay largue Little Boy au-dessus de la ville. La puissance de lâexplosion est telle que les bĂątiments sont rasĂ©s sur prĂšs de 12 km de diamĂštre, et des incendies se dĂ©clenchent de toute part. đ„
MalgrĂ© lâĂ©tendue du massacre, lâEmpereur refuse toujours de se rendre. AprĂšs une sĂ©rie de bombardements incendiaires au napalm, Hirohito ne changeant pas sa position, Truman dĂ©cide dâutiliser la seconde bombe.
Ă cause des conditions mĂ©tĂ©orologiques, le bombardier Bockscar dĂ©vie de sa cible premiĂšre, Kokura, et choisit finalement Nagasaki, un port majeur. Le 9 aoĂ»t 1945, Fat Man est larguĂ©e et dĂ©truit la ville sur prĂšs de 4 kmÂČ. đ„
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La capitulation du Japon
En parallĂšle, lâURSS attaque en Mandchourie. Tu imagines bien que face Ă ce double choc, lâEmpereur doit se rĂ©soudre Ă signer les actes de capitulation le 2 septembre 1945. Le Japon est occupĂ©, et contraint Ă se dĂ©militariser. LâEmpereur doit renoncer Ă son statut divin, mais nâest pas tuĂ© pour Ă©viter des soulĂšvements. â
Conséquences sur la population
Les chiffres des pertes liĂ©es aux bombardements sont difficiles Ă dĂ©nombrer, mais les historiens ont tentĂ© de dresser une estimation. đ
Hiroshima | Nagasaki | |
---|---|---|
Date | 6 août 1945 | 9 août 1945 |
Bombe utilisée | Little Boy | Fat Man |
Nombre d'habitants | 310 000 | 250 000 |
Nombre de victimes (immédiates et dans les semaines qui suivent) | 140 000 | 70 000 |
Hormis les tuĂ©s par le souffle de lâexplosion, les incendies ou la chute de dĂ©combres, nombreux sont ceux qui sont morts des suites de leurs blessures, et des brĂ»lures dues au rayonnement thermique. Ces dĂ©cĂšs se sont Ă©tendus sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. đ
Mais, si les chiffres sont si difficiles Ă estimer, câest parce que les pertes immĂ©diates ne sont pas les seules Ă prendre en compte. En fait, les radiations suite aux explosions sont Ă lâorigine de maladies et de morts mĂȘme plusieurs annĂ©es aprĂšs. La plupart des rescapĂ©s souffrent de vomissements, hĂ©morragies et maux de tĂȘte, et beaucoup de cas de leucĂ©mie et de cancers sont apparus.
La triste histoire ne sâarrĂȘte pas là ⊠à cause des destructions des bĂątiments, nombre de rescapĂ©s sont devenus sans-abris.
Le nombre de victimes, presque toutes civiles, fait de ces deux bombardements lâun des plus graves crimes de guerre commis par les AlliĂ©s. đ
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La dissuasion nucléaire pendant la Guerre froide
Ăvidemment, aussitĂŽt la guerre terminĂ©e, tous les yeux se tournent vers cette nouvelle arme. Les nations du monde entier veulent se la procurer. Bien que les Ătats-Unis soient, Ă ce moment, les seuls Ă ĂȘtre parvenus Ă en construire une, lâAllemagne, le Japon et lâURSS avaient dĂ©jĂ bien avancĂ© leurs propres recherches, commencĂ©es dĂšs 1939. Si les deux premiers sont dĂ©militarisĂ©s, ce nâest pas le cas des SoviĂ©tiques. đ©
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La montĂ©e des tensions entre les deux blocs âĄ
Le dĂ©but de la Guerre froide, en 1947, marque la dĂ©gradation des relations entre les Ătats-Unis et lâURSS. Cette derniĂšre se dote dĂšs 1949 de la bombe atomique, ce qui les met sur un pied dâĂ©galitĂ©.
Tu sais peut-ĂȘtre quâon parle de Guerre « froide » parce que les deux pays ne sâaffrontent pas directement, mĂȘme si des combats ont lieu dans dâautres zones du globe. Une des raisons de cette situation ? La dissuasion nuclĂ©aire.
Mais câest quoi la dissuasion nuclĂ©aire ? đ€š
Câest plus ou moins un statu quo issu de la peur de la bombe atomique : imagine deux camps opposĂ©s, chacun en possession dâune arme de destruction massive pouvant raser des villes entiĂšres. Chacun sait que sâil se sert de la bombe atomique, lâautre va attaquer rĂ©ciproquement, au risque dâune escalade des violences sans prĂ©cĂ©dent. Logiquement, personne nâattaque puisque le coĂ»t est plus Ă©levĂ© que le bĂ©nĂ©fice. Dâautant plus que sâil y a une surenchĂšre, des territoires entiers pourraient devenir invivables Ă cause des radiations et des particules retenues dans lâatmosphĂšre, bloquant les rayons du soleil. đ„ïž
Mais cette dissuasion repose sur un Ă©quilibre fragile : la condition que chaque camp ait effectivement une puissance de frappe Ă©quivalente. Câest pour cela que les deux blocs cherchent sans cesse Ă amĂ©liorer leur arsenal. đŁ
La prolifération nucléaire
Comme son nom lâindique, cette prolifĂ©ration correspond au phĂ©nomĂšne selon lequel de plus en plus de nations se dotent dâogives nuclĂ©aires, comme un virus qui se rĂ©pand. Leur stock augmente Ă©galement. đ
Au début, différentes nations se sont dotées de la Bombe A :
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LâURSS en 1949 ;
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Le Royaume-Uni en 1952 ;
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La France en 1960 ;
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La Chine en 1964.
Puis, en 1952, les Ătats-Unis mettent au point la bombe H, bien plus puissante, et ces mĂȘmes nations lâimitent rapidement.
Pour parvenir Ă leurs fins, ces diverses nations pratiquent des essais nuclĂ©aires dont les consĂ©quences sur lâenvironnement et les populations sont dĂ©sastreuses. Au total, plus de 2000 essais ont Ă©tĂ© effectuĂ©s dont plus de 500 dans lâatmosphĂšre. Il faut attendre 1996 et le TraitĂ© d’interdiction complĂšte des essais nuclĂ©aires (TICE), pour quâils cessent. đđ€
Les essais nuclĂ©aires français đ
La France a pratiquĂ© plus de 200 essais nuclĂ©aires. Au dĂ©but des annĂ©es 1960, ils Ă©taient effectuĂ©s dans le Sahara, dans lâAlgĂ©rie française, mais aussi aprĂšs lâindĂ©pendance. AprĂšs 1966, les essais se poursuivent en PolynĂ©sie française, dans le Pacifique. Ces essais, effectuĂ©s sans prĂ©cautions particuliĂšres, auront des effets de long terme Ă la fois sur la population et sur les militaires chargĂ©s de les effectuer. 3200 tonnes de dĂ©chets radioactifs seront jetĂ©s dans la mer suite Ă ces recherches. âąïž
En 2010, la loi Morin est crĂ©Ă©e et prĂ©voit une procĂ©dure dâindemnisation des victimes des essais en AlgĂ©rie et en PolynĂ©sie française. Au dĂ©but, trĂšs peu de personnes sont indemnisĂ©es. Mais en 2016, le PrĂ©sident de la RĂ©publique François Hollande reconnaĂźt officiellement les consĂ©quences environnementales et sanitaires des essais, et va faciliter les conditions dâindemnisation. đ¶
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Le traitĂ© de non-prolifĂ©ration đ
Bon, les gouvernements ne sont pas aveugles : prĂ©cocement, ils se rendent compte des risques quâautant dâarmes reprĂ©sentent. En 1953, le prĂ©sident des Ătats-Unis Dwight D. Eisenhower propose de crĂ©er une organisation internationale pour diffuser la technologie nuclĂ©aire Ă usage pacifique (par exemple pour la crĂ©ation dâĂ©lectricitĂ©), tout en veillant Ă ce quâelle ne serve pas Ă crĂ©er des arsenaux militaires. Ainsi, en 1957, lâAgence internationale de lâĂ©nergie atomique (AIEA) est fondĂ©e. âïž
Mais, câest seulement en 1968 quâun traitĂ© de non-prolifĂ©ration des armes nuclĂ©aires (TNP) est signĂ©.
Quâest-ce que cela implique ? Eh bien, non seulement aucune nouvelle nation ne doit se procurer une arme nuclĂ©aire, par quelque moyen que ce soit, mais en plus, les cinq en possĂ©dant dĂ©jĂ doivent rĂ©duire leur arsenal. Câest lâAIEA qui est chargĂ©e de faire respecter cet accord. đź
Et aujourdâhui ?
Au vu de ces traitĂ©s, tu te demandes peut-ĂȘtre quelle est la situation actuelle. Ont-ils Ă©tĂ© respectĂ©s ? Et bien oui et non, comme tu vas tâen apercevoir⊠đ¶
Qui possĂšde la bombe atomique ?
Hormis les Ătats-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la France et la Chine, 4 nations lâont secrĂštement acquise : lâInde, le Pakistan, IsraĂ«l et la CorĂ©e du Nord. Les trois premiers nâont jamais signĂ© le TNP, et la CorĂ©e du Nord sâen est retirĂ©e en 2003. đŹ
Par ailleurs, les Ătats-Unis possĂšdent des ogives, soit des tĂȘtes nuclĂ©aires, sur le territoire dâautres membres de lâOTAN : lâAllemagne, la Belgique, les Pays-Bas, lâItalie et la Turquie.
Vers un désarmement ?
La Russie et les Ătats-Unis possĂšdent 90 % des arsenaux nuclĂ©aires, respectivement plus de 6000 et plus de 5000 ogives. Les autres sont loin derriĂšre, avec entre 300 et 50. đŁđŁđŁ
En 2017, 100 membres ont approuvĂ© un traitĂ© de lâONU visant Ă lâinterdiction des armes nuclĂ©aires. Mais les nations en dĂ©tenant dĂ©jĂ ont refusĂ© de le signer. Leur argument ? Selon eux, la dissuasion qu’elles engendrent serait un puissant instrument de paix. đïž
Tu peux noter que le nombre total dâogives a bien rĂ©duit : alors quâen 1982 il y en avait environ 50 000, aujourdâhui il y en a un peu plus de 13 000. đ
Cette diminution est toute relative quand on se souvient de la puissance dâune seule dâentre ellesâŠ
Et voilĂ , tu connais maintenant la vĂ©ritable histoire de la bombe atomique, utilisĂ©e seulement deux fois, mais crainte de tous. Si tu as aimĂ© en apprendre plus, tu peux dĂ©couvrir dâautres histoires surprenantes dans nos articles.
Et si jamais tu vois que les points dâHistoire abordĂ©s dans cet article te semblent flous, nâhĂ©site pas Ă faire appel Ă un de nos Sherpas !