La crise des supbrimes en 2008 : un ébranlement systémique 🌎

Dans cet article, zoom sur la crise des supbrimes de 2008 aux États-Unis 🔍. Ça te dit quelque chose ? En effet, cette crise, subprime mortgage crisis en anglais, prend son origine dans le marché de l’immobilier en Amérique, et aboutit à une crise économique mondiale, en raison de l’interdépendance économique et financière entre les pays. Pour en savoir plus, lis la suite ! 🌟

La crise des supbrimes : d’abord une crise immobilière… 🏢

La crise de 2008 est, dans la série des crises bancaires et financières depuis la Seconde Guerre mondiale, la première ayant une envergure mondiale ! Afin que tu comprennes au mieux cette crise qui a marqué le monde entier dans les années 2000, on te fait un petit résumé : 

Au cours des années 2000, les États-Unis sont baignés dans une période d’euphorie : 

👉 Forte croissance économique ;

👉 Renforcement des échanges internationaux ;

👉 Politique de taux d’intérêt bas de 2001 à 2004 par la banque centrale des États-Unis (la FED, federal trade commission). 

Dans ce contexte, les banques américaines accordent de nombreux crédits immobiliers (souvent à taux variable, détail à retenir❗) aux ménages à faibles revenus. Ces crédits s’appellent les subprimes et sont hypothécaires : les banques peuvent saisir le bien immobilier si l’emprunteur n’assure pas le paiement de la dette.

Ces crédits  sont de mauvaise qualité, car il y a une forte probabilité de ne pas être remboursés. D’où le terme de subprime (sous le « prime »). CQFD. 

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Le risque d’inflation et de bulle spéculative 🫧

Comme les américains achètent de plus en plus de maisons grâce au crédit bon marché, le prix de l’immobilier augmente. Et oui, c’est la loi de l’offre et de la demande ! Plus les prix de l’immobilier augmentent, plus les Américains s’endettent, afin de pouvoir s’acheter ces biens qui sont de plus en plus chers. 

👉 Ce mécanisme de hausse des prix alimentée par le crédit facile est ce que les économistes appellent une bulle spéculative.

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… Puis une crise financière… 💲

En 2004, la FED, face aux tensions liées à la forte croissance (bulle spéculative et risque d’inflation) relève ses taux directeurs. 

👉 L’inflation se définit comme la hausse durable et généralisée des prix. 

C’est mécanique : comme la FED augmente ses taux directeurs ➡️ les taux de remboursement des crédits de nombreux ménages américains augmentent aussi. 

Les ménages peu aisés financièrement se retrouvent dans l’incapacité de rembourser leur emprunt : ils ne sont plus solvables. Ils doivent donc céder leur bien immobilier aux banques. 

Mais là, problème : les maisons saisies par les banques augmentent et donc le nombre de biens immobiliers en vente explose, ce qui conduit à une baisse générale des prix de l’immobilier. Et oui, quand le nombre de biens est supérieur à l’offre, les prix baissent en flèche. Les banques ne peuvent ainsi pas se faire rembourser par la vente de ces biens immobiliers, et font faillite. 

Tout un pan de l’économie américaine est alors déstabilisé. Le 15 septembre 2008, un vent de panique se crée lorsque la célèbre banque d’affaires Lehmann Brothers fait faillite sans intervention des pouvoirs publics.

… Enfin, une crise économique mondiale 🌍

Cette crise financière ne va pas s’arrêter au marché immobilier américain, mais va s’étendre au monde entier. Cet ébranlement systémique est dû à la titrisation : ces crédits immobiliers avaient obtenu la meilleure note des agences de notation financières, incitant grandement les banques et les investisseurs à les titriser. 

👉 Une fois que les crédits étaient octroyés, les banques s’en séparaient en les transformant en titres vendus à des investisseurs sur les marchés financiers. Ces titres se sont donc vendus sur les marchés financiers du monde entier et les investisseurs détenteurs des titres associés aux subprimes connaissent alors d’importantes pertes. 

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Les “paquets de crédits”

Une autre raison de la propagation de la crise est la façon dont la titrisation a été opérée. Les banques d’affaires qui organisaient la titrisation ont constitué des “paquets de crédits”, qu’elles mettent à l’actif des véhicules. Ces paquets mélangent ainsi des crédits subprimes avec d’autres crédits hypothécaires ou des crédits destinés à d’autres financements. 

Selon ces banques, le risque de défaillance de ces paquets était inférieur à celui d’un crédit. Mais cette affirmation n’est vraie que si les crédits sont indépendants les uns des autres ! Or, tous étaient interdépendants, car tous liés au marché immobilier américain. 

➡️  La baisse des prix de l’immobilier américain a entraîné un effondrement de la valeur des actifs des véhicules. 

Si on récapitule : 

• Les ménages perdent leur maison ; 
• Les banques ne peuvent pas se faire rembourser les crédits octroyés ; 
• Les investisseurs qui détiennent les titres associés aux crédits subprimes subissent des pertes. 

De par le poids des États-Unis dans l’économie mondiale et la très forte interdépendance commerciale, bancaire et financière des principaux pays avancés du globe, c’est le monde entier qui est impacté : il s’agit là d’un effet de contagion. 

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Une crise qui ne touche pas que la finance 

La crise ne reste donc pas financière, elle se propage à l’économie : 

👉 La consommation et l’investissement diminuent ; 

👉 Le PIB chute ; 

👉 Le chômage explose ; 

👉 Les prix baissent au point de risquer la déflation.

Les mesures mises en place face à la crise ✋

Afin de limiter les dégâts, différentes mesures, plus ou moins efficaces, ont été mises en place. 

1️⃣Les banques centrales ont utilisé des outils de politique monétaire variés, plus ou moins conventionnels : 

👉 Elles ont baissé les taux d’intérêt directeurs pour stimuler la croissance et la consommation ;

👉 Elles ont également apporté des liquidités aux banques en quantité illimitée, ce qu’on appelle le quantitative easing, ou assouplissement quantitatif en français. Pour ce faire, elles créent davantage de monnaie ;

👉 Enfin, les banques centrales décident de donner des informations sur leur future politique monétaire : c’est ce qu’on appelle la forward guidance ou guidage prospectif en français. 

2️⃣Parallèlement, les États ont mené des politiques de soutien à l’économie, aux effets assez contrastés. 

👉 Les pays européens comme la France et l’Allemagne ont tenté de limiter les dégâts en mettant en place des mesures d’urgence comme la recapitalisation et la nationalisation de certaines banques, qui ont eu pour conséquence d’amplifier la dette.

👉 Aux États-Unis, les mesures prises ont permis un rebond de l’économie assez rapide. 

Voici quelques exemples des actions déployées par les États : 

• Renflouement d’établissements financiers et apport de garantie sur les prêts ; 
• Lancement de programmes d’investissements publics ;
• Augmentation des prestations sociales face à la hausse du chômage. 

3️⃣La crise a aussi donné lieu à des réformes structurelles : 

👉 Renforcement de la réglementation du système financier ; 

👉 Réformes des normes comptables. 

4️⃣ Enfin, il y a eu un renforcement de la coopération internationale en matière économique : 

👉 Le G20 (forum intergouvernemental de 19 pays) a organisé des réunions au niveau des chefs d’État et de gouvernement ; 

👉 Il y a eu une reconnaissance du rôle accru des économies émergentes et de l’interdépendance entre les pays, notamment avec la mondialisation. 

Quelles en sont les conséquences ? 🤔

Cette crise économique s’est marquée par une récession dans de nombreux pays. 

➡️ La récession se définit par une période temporaire de recul de l’économie, généralement observée au travers du PIB (Produit Intérieur Brut). 

🇪🇺 À la fin de l’année 2008, ce sont ainsi 15 pays de la zone euro qui sont en récession ! Les États-Unis sont aussi touchés. Certains pays, comme l’Ukraine, sont même en dépression, la phase qui suit la récession lorsque le ralentissement de l’activité économique prend un caractère important et durable.   

Le resserrement du crédit provoque un ralentissement du commerce international, chutant de 10 % entre le troisième trimestre 2008 et le second trimestre 2009. On recense 800 000 chômeurs supplémentaires et la crise impacte aussi les secteurs industriel, du tourisme, de l’automobile, du bâtiment et des services financiers. Les gouvernements quant à eux voient leur dette publique monter en flèche, en raison des plans de relance coûteux qu’ils mettent en place. 

La crise des subprimes a aussi généré des quartiers fantômes, ces lieux où les maisons sont alors laissées inhabitées, faute pour leurs propriétaires de ne plus pouvoir payer. Ce sont ainsi des centaines d’habitations qui se retrouvent vides, même 10 ans après la crise, et qui laissent place à des quartiers sans vie. 

Un petit récap’ 

Comme on est gentils chez les Sherpas, voici ici un petit récap’ de ce qu’on vient de t’expliquer ! 

1️⃣La crise a débuté aux États-Unis en 2007, et est d’abord immobilière. De nombreux ménages aux faibles revenus ont acheté à crédit leur maison et ont été contraints de la céder aux banques suite à une hausse des taux d’intérêt.

2️⃣ Comme il y a une forte hausse des biens immobiliers en vente, le prix de ceux-ci dégringole, laissant les banques dans l’incapacité de se faire rembourser. 

3️⃣ Seulement, les banques avaient titrisé ces crédits. Ces titres se sont vendus dans le monde entier ! Les investisseurs qui détiennent les titres associés aux subprimes subissent donc aussi des pertes. 

4️⃣ La crise devient ainsi mondiale et ne touche plus seulement les secteurs immobilier et financier, mais aussi l’économie !

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