Tu penses savoir ce que sont les troubles du comportement alimentaire et pouvoir les identifier chez ton entourage ? A l’inverse, tu as du mal à te sentir concerné(e) ? On t’explique pourquoi les étudiants doivent être les premiers informés ! Lance-toi 😉
Que veut dire “avoir un trouble alimentaire” ? 🤔
Entre les modèles des réseaux qui te poussent à constamment faire gaffe à ta ligne, ton médecin qui check ton IMC (indice de masse corporelle) trois fois par ans, et ta mère qui se vexe quand tu ne te resserres pas à table, la bouffe peut devenir un truc carrément relou.
Lorsque le casse-tête prend toute la place dans la vie de quelqu’un et provoque des comportements dangereux pour la santé physique et mentale, on parle de troubles du comportement alimentaire (TCA).
Les 3 types de troubles du comportement alimentaires
- La simple idée de manger provoque un rejet et une peur intense de prendre du poids (voir monter les chiffres sur la balance) et/ou de devenir “gros” (voir son corps prendre des formes).
- À l’inverse, la personne ne voit pas son corps maigrir ni sa santé se dégrader. Elle reste obsédée par une ou plusieurs parties de son corps qu’elle veut voir changer. C’est ce qu’on appelle la dysmorphophobie.
👉 La boulimie nerveuse : La vie de la personne alterne entre 2 types de conduites :
- Le besoin de manger énormément en quelques minutes, de se “remplir” de nourriture. La personne a des “crises” toutes les semaines, qu’elle a l’impression de ne pas pouvoir contrôler.
- La reprise de contrôle de son mental et de son corps pour éviter la prise de poids. Par exemple : se faire vomir, prendre des laxatifs pour aller aux toilettes, refuser de se nourrir pendant plusieurs jours, faire du sport plusieurs heures par jours (hyperactivité)
👉 L’hyperphagie boulimique : La personne vit des crises boulimiques incontrôlées mais sans jamais montrer de “comportements compensatoires”.
Les formes dérivées de troubles du comportement alimentaire
💡 La nourriture : tu l’aimes ou tu la quittes ?
Des relations compliquées à l’alimentation peuvent polluer ta vie quotidienne sans avoir de conséquences spectaculaires sur ta santé à court terme. Ce ne sont pas des TCA au sens médical, mais il est important d’en prendre conscience pour une relation plus apaisée à ton corps et ses besoins.
🍀 L’alimentation émotionnelle :
Le pot de glace après une rupture amoureuse ou le pop-corn au cinéma alors que t’as pas faim parce que “sinon c’est pas VRAIMENT un ciné”, ça te parle ? L’alimentation émotionnelle, on la vit tous au quotidien ! Si elle se répète un peu trop pendant les mauvaises passes, elle peut te faire culpabiliser.
👉 Cette culpabilité peut être super mal vécue par certaines personnes et les rendre vulnérables aux troubles du comportement alimentaire !
🍀 Les troubles obsessionnels de l’alimentation / phobies alimentaires :
T’inquiète, rien à voir avec ta “phobie” du gratin de choux-fleurs de ta grand-mère (🤢). C’est une obsession sur la nature des aliments consommés qui compliquent la vie de la personne concernée par des heures passées à les choisir et les cuisiner.
💡 L’orthorexie nerveuse
C’est le terme employé quand le refus obstiné de certains aliments, souvent les plus caloriques, est élargi à tout ce qui n’est pas “sain”.
🍀 Des comportements boulimiques occasionnels : trop de restrictions ou obsessions vis-à-vis de certains aliments provoquent de la frustration (dans le corps en manque et dans la tête). La frustration est comblée par des crises de boulimie occasionnelles.
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Fact-Check : les préjugés sur les troubles du comportement alimentaire
À quoi ressemblent les discussions sur les TCA avec tes potes ou ta famille ? Si tu les minimises avec des petites phrases du style “c’est un caprice, ça lui passera”, ou “elle est trop maigre, c’est moche !”, c’est parce que le sujet est encore mal connu et mal accepté dans la société ! Check tes croyances pour mieux en parler autour de toi ! 🚀
Ils se détectent à vue d’oeil
“La peau sur les os”, “des jambes comme des baguettes”, tu crois pouvoir reconnaître les signes de l’anorexie chez ton entourage ?
✅ Si quelqu’un perd 30 à 40% du poids initial en quelques mois, c’est bien un des symptômes les plus visibles et les plus impressionnants.
❌ Tu ne peux détecter ces symptômes qu’une fois qu’il est entré dans une phase critique de la maladie (s’il y entre !). Cette phase est précédée d’une lente progression du trouble, qui s’installe parfois sur plusieurs années sans que tu le voies. La personne peut dissimuler sa maigreur derrière des vêtements amples ou bien la faire passer pour une qualité physique.
💡 Et pour le reste ?
La boulimie nerveuse a peu d’impact sur l’apparence physique, car le malade “compense” chaque crise d’alimentation excessive.
Comme l’anorexie, la boulimie-hyperphagie engendre une variation très importante du poids. Mais il existe beaucoup de facteurs pouvant l’expliquer (diabète, problème de thyroïde, traitement type chimiothérapie… pour n’en citer que quelques-uns). Alors reste prudent avant d’émettre une conclusion 😉
Ils ne concernent que les femmes
✅ Tu penses sûrement ça car 90% des cas d’anorexie mentale et de boulimie nerveuse qui ont été détectés sont des femmes.
❌ Les 10% restants prouvent que les troubles du comportement alimentaire concernent bien les hommes ! Et cette proportion est certainement biaisée par le tabou très persistant autour de ce sujet : contrôler son poids et avouer ses faiblesses : tu l’associes à la virilité toi ? 🤔
💡 Une étude menée en 2014 par l’université de Toulouse a démontré que les hommes avaient recours à des stratégies alimentaires dissimulées, qui ne rentrent pas dans le diagnostic d’un TCA. Ils sont souvent cachés derrière des régimes de sportifs, ce qui les rapproche des cas d’orthorexie.
👉 40 % des cas de boulimie-hyperphagie sont des hommes, aussi très touchés par les crises de boulimie occasionnelle.
Un anorexique se fait toujours vomir
✅ Tu as raison, les vomissements peuvent être des stratégies pour maigrir sans le montrer à ses amis ou sa famille et éviter de dire au revoir à toute vie sociale. Ils font aussi partie des stratégies de “purge”. Lorsque la personne souffre physiquement du manque d’alimentation et de la frustration, elle passe par des crises de boulimie, immédiatement compensées par des vomissements. C’est appelé anorexie purgative.
❌ L’anorexie purgative ne concerne que la moitié des cas. Les autres présentent une anorexie restrictive : ils évitent les repas, trient dans l’assiette ou cachent les aliments au cours du repas.
💡 Le savais-tu ?
Comme pour toutes les maladies, les troubles du comportement alimentaire évoluent au cours du temps, et les symptômes changent. Une personne peut rencontrer deux ou trois types de TCA au cours de sa vie !
Étudiants : les plus concernés ? 🎯
T’as été exposé dès 12-13 ans aux réseaux sociaux ? T’as déjà eu l’idée de faire un régime sans que ce soit demandé par un médecin ? La manière dont ton corps change ne te plaît pas toujours ?
Pas de panique, ta situation est commune à une majorité d’adolescents. C’est la manière dont tu le vis inconsciemment qui peut ou non provoquer des troubles du comportement alimentaire.
Un âge à risque pour les troubles du comportement alimentaire
Les bouleversements de l’adolescence constituent des éléments déclencheurs des TCA.
👉 L’anorexie mentale (avec boulimie ou non) intervient le plus tôt :
- Entre 12 et 14 ans : avec la puberté, tu rejettes parfois tes nouvelles formes ou tout simplement ton corps d’adulte. L’anorexie est dans les premiers temps un moyen de reprendre le contrôle sur ce corps qui t’échappe.
- Entre 18 et 20 ans : c’est un refuge face à l’entrée en études supérieures, l’autonomisation et la séparation aux parents.
👉 C’est à cette période qu’apparaissent aussi la boulimie nerveuse et l’hyperphagie.
💡 Le savais-tu ?
Les règles retardées ou absentes, c’est un des symptômes d’un indice de masse corporelle trop bas. Le corps a besoin d’une certaine quantité de graisse pour mettre la machine hormonale et reproductrice en route ! Une jeune fille anorexique est donc souvent aménorrhée (sans règles).
Troubles du comportement alimentaire : symptômes du mal-être étudiant ?
Tu as peut-être été confronté au cours de ta vie étudiante à des événements qui provoquent une grande détresse : divorce ou décès des parents, harcèlement scolaire, rupture amoureuse… Un manque ou vide intérieur s’installe qui ne peut être comblé par ton environnement.
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🍀 Les troubles du comportement alimentaire apparaissent comme un moyen de combler ce vide par une nouvelle préoccupation que l’on peut absolument contrôler, mais aussi une protection face à ses propres émotions.
🍀 Un manque d’intégration à l’université, l’extrême anxiété due à la pression qui règne en classe prépa sont autant de cas où le mal-être étudiant peut s’installer.
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🍀 L’hyperactivité physique ou intellectuelle peut parfois cacher une volonté de se couper du monde. Tu peux être attentif à l’installation de ces troubles chez tes proches s’ils s’isolent de plus en plus.
💡 C’est d’actu !
Le manque d’activité physique, l’isolement, la rupture des habitudes alimentaires et les troubles anxieux ou dépressifs liés à l’épidémie de Covid-19 ont aussi eu des conséquences sur les troubles du comportement alimentaires. Ils se sont installés deux fois plus vite chez les personnes touchées !
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Comment soigner les troubles du comportement alimentaire ? 💪
En parler ❤️
Si tu as des doutes sur ton propre comportement, parles-en avec une personne de confiance. Elle t’aidera à mettre des mots sur ce que tu vis au quotidien et à exprimer tes angoisses.
Si c’est un ami qui te préoccupe et qu’il ne répond pas à tes questions sur le sujet, n’essaye pas de l’obliger à manger ou à parler de son alimentation. Alerte plutôt des responsables scolaires ou sa famille pour l’aider à sortir de sa détresse.
Le suivi médical 🩺
- Ton médecin généraliste ou pédiatre
C’est la première personne vers qui te tourner. Il pose le diagnostic sur l’existence ou non d’un trouble alimentaire, après avoir vérifié les autres maladies aux symptômes proches.
Aidé d’un médecin psychiatre, il est là pour prendre soin de toi ! Il surveille que tu ne te mets pas en danger, et t’accompagne vers une sortie de la maladie, par la reprise de poids. Il décide aussi s’il faut te prescrire un petit traitement pour t’aider à gérer tes angoisses.
- le nutritionniste : contrairement au diététicien, c’est un médecin. Il t’aide à déterminer les causes des troubles du comportement alimentaire et à retrouver progressivement un équilibre. Il t’aide, sans te forcer, à trouver une alimentation adaptée à tes besoins et difficultés. Il te permet de combler les carences, à l’origine des symptômes des troubles du comportement alimentaire.
- l’endocrinologue (spécialiste des hormones et des organes qui régulent le sucre dans ton sang) et le gastro-entérologue (spécialiste de l’estomac et de l’intestin) : Ils te proposent des traitements adaptés liés aux conséquences de la maladie sur ton corps.
💡 Et l’hospitalisation ?
Dit comme ça, elle fait peur. Mais il n’est jamais question de te l’imposer ! Rien à voir non plus avec ta nuit à l’hôpital après ta crise d’appendicite. Si toi et ta famille êtes d’accord, tu peux effectuer un petit séjour dans un service spécialisé. Le but est de casser la spirale qui s’est mise en place dans ton environnement pour éviter que tu ne te mettes plus en danger. Tu rencontres aussi d’autres jeunes dans ton cas autour de groupes de paroles ou d’activités culturelles et sportives, qui permettent de donner une force et motivation collectives pour guérir 🎉
Les thérapies 🤗
- La psychothérapie menée par ton psychiatre ou un psychologue spécialisé dans les TCA. Elle peut être effectuée seul… ou en famille ! Le plus gros du travail n’est effectué que lorsque le patient a atteint à nouveau son poids de forme.
À lire aussi
- La sophrologie : Un trouble alimentaire bouleverse complètement la conscience de son propre corps, ce qui accentue d’autant plus l’angoisse liée à la maladie. Les bienfaits de la sophrologie sont complémentaires dans le processus de guérison.
🔎 Pour aller plus loin
Les comptes Instagram de @maria.sophrologue et @bonjouranxiete parlent de la santé mentale et des TCA au quotidien !
Voilà, maintenant que tu comprends mieux les troubles du comportement alimentaire, à toi de jouer pour en parler sans tabou autour de toi et aider à mieux les identifier et les combattre ! 👋