Définition et démonstration : matrice d’une application linéaire
William Mievre
- Mis à jour le 30/04/2022
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Application linéaire canoniquement associée à une matrice
Définitions
Définition : Application linéaire canoniquement associé à une matrice
Soit . L’application linéaire de dans dont la matrice dans les bases canoniques respectives de et est est appelée application linéaire canoniquement associée à .
Remarque : Matrice d’une application linéaire
Soit . L’application linéaire canoniquement associée à est :
De plus, pour simplifier les notations, on identifie tout vecteur de (resp. de ) à sa matrice des coordonnées dans la base canonique de (resp. de ).
On identifie à , et à . Avec cette identification, l’application linéaire canoniquement associée à se réécrit :
Définition : Noyau et image d’une matrice
Soient et l’application linéaire canoniquement associée à .
Le noyau de est le noyau de (c’est un sous-espace vectoriel de ).
L’image de est l’image de (c’est un sous-espace vectoriel de ).
Remarques
On note .
Soit . On a :
Les lignes de donnent un système d’équations linéaires du noyau de .
On note la base canonique de .
Pour tout , en identifiant à , on a . Autrement dit, est la -ème colonne de .
On a alors : . Autrement dit, l’image de est engendrée par les colonnes de .
Définition : Rang d’une matrice
Remarque
Soient et l’application linéaire canoniquement associée à .
Les espaces vectoriels et sont de dimensions finies, donc est de rang fini et on sait que .
Donc, par définition du rang de ,
Théorème
Soit une matrice carrée. On note l’endomorphisme canoniquement associé à .
On a l’équivalence :
est inversible si, et seulement si, est un automorphisme.
Par conséquent, on a :
Démonstration
Comme est carrée d’ordre , on sait que est un endomorphisme de . De plus, sa matrice dans la base canonique de est .
Par théorème, est inversible si, et seulement si, est un automorphisme.
De plus, comme est un endomorphisme et est de dimension finie, on sait que
D’où,
De plus, et . Donc, si, et seulement si, .
D’où, par définition du noyau, de l’image et du rang d’une matrice,
Remarque
Soit une matrice triangulaire supérieure.
Le vecteur appartient au noyau de si, et seulement si, est solution du système homogène
Si tous les coefficients , … , sont non nuls, alors en résolvant le système (en partant de la dernière ligne), on trouve . Donc, . Donc, est inversible.
Supposons que les coefficients , … , ne soient pas tous non nuls. On peut alors considérer le plus petit entier de tel que . On pose alors le vecteur où :
pour tout , ;
;
on définit récursivement :
Le vecteur est non nul et appartient à . Donc, n’est pas inversible.
On retrouve que est inversible si, et seulement si, ses coefficients diagonaux sont non nuls.
En transposant, on obtient un résultat similaire pour les matrices triangulaires inférieures.
Théorème
Soit . On a :
Démonstration
Soit l’application linéaire canoniquement associée à . Comme est de dimension finie, on peut appliquer le théorème du rang à l’application linéaire :
Or, et, par définition , . Donc,
Proposition
On ne modifie pas le rang d’une matrice en la multipliant à droite ou à gauche par une matrice inversible.
Démonstration
Soient et . On considère (respectivement ) l’application linéaire canoniquement associée à (respectivement ).
Par opération, est l’application linéaire canoniquement associée à . D’où,
De plus, est inversible, donc est un automorphisme. Or, on ne change pas le rang d’une application linéaire en composant à gauche par un isomorphisme. Donc,
On traite de la même manière la multiplication à droite par une matrice inversible.
Corollaire
Soient , et . Alors,
Démonstration
D’après la proposition précédentes, comme les matrices et sont inversibles :
Théorème
Soit .
S’il existe tel que , alors est inversible et .
S’il existe tel que , alors est inversible et .
Démonstration
On suppose qu’il existe tel que .
On considère (respectivement ) l’application linéaire canoniquement associée à (respectivement ). Par opération, est l’application linéaire canoniquement associée à . Comme , on a .
Or, est un endomorphisme et est de dimension finie. Donc, par théorème est un automorphisme et . Donc, est inversible et .
L’autre cas se traite de la même manière.
Proposition
Soit . On a :
Démonstration
On considère (respectivement ) l’application linéaire canoniquement associée à (respectivement ).
Par opération, est l’application linéaire canoniquement associée à .
Or, en dimension finie,
Donc, par définition du rang d’une matrice
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