Ça t’arrive de parler de la Guerre d’Algérie sans toujours savoir de quoi il s’agit ? Normal : notre connaissance du conflit a longtemps été incomplète car composée des éléments donnés par différentes mémoires. Mais quelle diff avec son histoire ? On t’explique !
La guerre d’Algérie : de quoi on parle ?
Des soldats enrôlés dans l’armée française pour combattre une autre armée, t’appelles ça une guerre ? Bien joué mais tu savais que ce n’était pas si évident pour l’État français ? Il a fallu attendre 1999 pour qu’il donne un nom au conflit ! Pour des faits qui ont eu lieu entre 1954 et 1962, ça craint…
De l’autre côté, quand le FLN arrive au pouvoir en Algérie après l’indépendance, il parle d’une “guerre de Libération” : celle menée par la totalité du peuple algérien contre l’occupation française.
Alors entre ces deux perceptions, quelle est la bonne ? 🧐
À en croire l’histoire, la guerre d’Algérie est bien une guerre de décolonisation ! En 1954 en Algérie, les revendications indépendantistes sont portées par le Front de Libération National (FLN) et par son “Armée de Libération Nationale” (ALN). Mais la France est trop attachée à sa grandeur et ne veut pas céder.
💡 Le point def’
👉 L’Histoire : C’est une science humaine. Le travail des chercheurs doit être objectif pour reconstruire le passé en se rapprochant le plus possible de la vérité. Comment c’est possible ? En croisant un max de sources : témoignages, archives officielles, objets ou vestiges archéologiques.
👉 Les mémoires : La reconstitution du passé est subjective. Chaque mémoire est propre à une personne, un groupe ou une société. C’est pour ça qu’on en parle au pluriel ! Et ça se complique d’autant plus que même pour un individu, la mémoire évolue dans le temps en fonction de ses besoins.
À lire aussi
Une histoire difficile à écrire 🤯
La guerre d’Algérie, c’est 7 ans et demi d’affrontements, 500 000 morts estimés du côté algérien et 28 500 morts parmi les soldats français. Un vrai traumatisme !
Les violences continuent encore après les accords d’Évian signés le 18 mars 1962. Autant te dire que les conditions ne sont pas optimales pour se mettre d’accord sur ce qu’il faut raconter 😅
En France
🏆 On abandonne un symbole
L’Algérie française était un département français depuis 1946.
Français, Espagnols, Italiens ou encore Portugais ont de nombreux avantages hérités de l’ancienne (et unique) colonie de peuplement. Les ressources agricoles mais aussi pétrolières et gazières rapportent beaucoup, beaucoup d’argent 💸
Un coup dur pour la France quand il faut abandonner le territoire !
💥 Des désaccords
Parmi les Français, abandonner l’Algérie française ne met pas tout le monde d’accord !
À partir de 1961, une organisation militaire clandestine, l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS) continue de combattre le FLN dans le dos du gouvernement.
💡 Le savais-tu ?
L’opposition va si loin, que l’OAS s’en prend directement au Général de Gaulle ! Elle essaye de l’assassiner le 22 août 1962 lors de l’attentat du Petit Clamart. Heureusement pour le Président, c’est un échec 😮💨
De l’autre côté et dès 1960, des anticolonialistes français prennent les armes aux côtés des Algériens.
🏠 La disparition d’un lieu de vie
Depuis 1830, jusqu’à 3 générations de Français d’Algérie, les pieds-noirs, se sont succédées sur un territoire qu’ils ne conçoivent pas autrement que chez eux.
Rien que pour l’année 1962, près de 800 000 Français d’Algérie doivent quitter massivement le nord de l’Afrique. Arrivés en France, ils sont en colère contre le gouvernement qui selon eux n’a pas été à la hauteur pour préserver leur lieu de vie.
👉 N’oublie pas non plus les 1,4 million d’appelés et 300 000 militaires de carrière qui reviennent complètement traumatisés après plusieurs mois sur le front.
En Algérie
💥 Des divisions internes
Le FLN est le leader des revendications indépendantistes dès 1954. Mais c’est seulement une branche du Mouvement pour le Triomphe des Libertés Démocratiques créé par Messali Hadj (MTLD) en 1946 et qui devient ensuite le Mouvement Nationaliste Algérien (MNA).
Leurs oppositions font 10 000 morts entre 1954 et 1962. Et le gouvernement algérien se garde bien de le dire !
La situation est difficile aussi pour les 60 000 harkis, ces musulmans qui prennent les armes aux côtés des Français. Plusieurs dizaines de milliers sont massacrés par le gouvernement algérien après l’indépendance. Les autres doivent fuir en France.
👎 Une population traumatisée
À partir de 1957, la loi martiale est déclarée ! L’armée a des pouvoirs judiciaires et peut donc mener à des exécutions sommaires, sans faire appel à la Justice.
👉 Des morts : du côté des pertes algériennes, seulement 150 000 appartenaient à l’ALN. Pour le reste, ce sont des civils…
👉 Des déplacements : 2 millions d’Algériens sur 9 millions sont déplacés dans des camps de regroupement.
Lycéen en galère ? Ton premier cours est offert ! 🎁
Nos profs sont là pour t’aider à progresser !
Des mémoires à trous 🌘
En France
Charles De Gaulle est revenu au pouvoir en 1958 spécifiquement pour résoudre le conflit algérien. Les violences et désaccords montrent qu’il n’a pas géré du tout ! Au lieu d’assumer, il préfère que personne n’en parle.
📌 Les lois d’amnistie
Elles concernent à partir de mars 1962 :
- les combattants algériens emprisonnés
- les militaires auteurs de « faits commis dans le cadre des opérations de maintien de l’ordre dirigées contre l’insurrection algérienne »
- les membres de l’OAS
Ils sont dits innocents avant toute procédure judiciaire ! Comme ils ne passent pas devant la justice, personne n’est là pour dire ce qui s’est vraiment passé.
💡 Le point def’
Qu’est-ce qu’une amnistie ? C’est une loi qui annule les condamnations d’un groupe de personnes à qui on reproche une même catégorie de crimes.
Même les généraux Challe, Jouhaux, Sallan et Zeller, qui ont tenté un coup d’État entre les 21 et 26 avril 1961, sont réintégrés à l’armée en 1982 !
📌 La censure
Les historiens qui cherchent à dénoncer l’usage de la torture par les forces françaises sont censurés :
- Henri-Irénée Marrou fait l’objet d’une perquisition en 1956 à la suite d’un article publié en Une du Monde : “France, ma patrie”.
- La Question d’Henri Alleg, en 1958. En plus de la censure, il est condamné à la prison.
- La gangrène de Khider Seghir, 1958
- Le désert à l’aube du soldat Noël Favrelière, 1960
💡 La gégène, tu connais ?
C’est le nom donné à un générateur électrique portatif dont l’usage a été détourné pour torturer les membres du FLN en leur envoyant des décharges électriques.
Le Général Massu est accusé de l’avoir utilisée au cours de la bataille d’Alger en 1957. Au sortir de la guerre, on ne l’assumait pas du tout ! En 1971, il écrit carrément un ouvrage pour prouver le contraire. Et quoi de plus logique que d’appeler son livre La vraie bataille d’Alger ?
En Algérie
📌 Construire une mémoire unique…
En 1965, Houari Boumédiène devient président et impose le FLN comme parti unique. Là encore, la mémoire officielle sert à légitimer le pouvoir en place en faisant croire à une unité nationale :
- On fait croire à 1,5 million de morts algériens.
- On ne parle pas du rôle des Kabyles dans la lutte contre les Français.
- On oublie complètement que le MNA a existé !
📌 … et une histoire officielle
En 1972, le Centre National d’Études historiques algérien est créé pour faire passer ces mémoires pour des faits vérifiés scientifiquement. Et c’est pas la peine de vouloir montrer le contraire !
👉 L’historien et ancien membre du FLN Mohammed Harbi est arrêté pour avoir contesté la version officielle et doit s’enfuir en France.
Les acteurs pour reconstruire 🧩
Entre 1960 et 1990, la guerre d’Algérie fait enfin parler d’elle. Mais ne crois pas que tous les souvenirs débarquent de façon claire et limpide, prêts à te prendre la tête au lycée ! Pour le moment, ils ressemblent plus à des flashs-backs de lendemain de soirée… Ils sont portés par des groupes très différents, qui ont chacun leur mémoire.
Intellectuels et historiens
La guerre d’Algérie résumée, ça commence à exister dans les années 1970, grâce à la génération d’historiens et d’intellectuels qui témoignent de ce qu’ils ont vécu. Leur point fort ? Ils apportent des arguments scientifiques avec des preuves en béton !
⭐ Pierre Vidal-Naquet et la question de la torture
Il s’engage contre l’usage de la torture pendant la guerre d’Algérie avec :
- L’affaire Audin en 1958
- La raison d’État en 1962
- La torture dans la République paraît en anglais en 1963.
💡 Le savais-tu ?
Quand Massu publie La vraie bataille d’Alger ? en 1971, Pierre Vidal-Naquet hallucine ! Il riposte un an plus tard avec la traduction en français de La torture dans la République 😎
⭐ Le nationalisme algérien sous Charles-Robert Ageron
Cet historien de la période coloniale est le premier à voir la guerre d’Algérie comme une conséquence de la colonisation du territoire ! Il publie en 1973 un ouvrage sur les Politiques coloniales du Maghreb.
À lire aussi
✅ Nos fiches de révisions sur l’empire colonial français
À partir de 1978, Il dirige un groupe de recherches au sein du GERM. Euh… Le GERM ? Oui, le Groupe d’études et de recherches maghrébines ! Les historiens s’inspirent du livre de l’algérien Mohamed Harbi, Aux origines du FLN : le populisme révolutionnaire en Algérie (1975) qui décrit dans les coulisses de l’organisation ! Il lance un mouvement de recherche sur le nationalisme algérien :
- La thèse de Benjamin Stora sur Messali Hadj (1978), puis son livre La gangrène et l’oubli. La mémoire de la guerre d’Algérie (1991).
- Celle de Guy Pervillé sur les étudiants algériens de l’université française entre 1908 et 1962.
⭐ La violence vue par les cinéastes
Oublie ton Netflix and chill les dimanches soirs ! Vers 1970, on va beaucoup plus au ciné pour se divertir mais aussi parler des sujets de société… comme la violence vécue par les jeunes appelés en Algérie !
- En 1966, La Bataille d’Alger de l’italien Gillo Portocorvo est récompensé du lion d’or de Venise ! Mais malheureusement interdit en salles : pourquoi ? 👈
- En 1972, Avoir vingt ans dans les Aurès parle à toute la génération de jeunes soldats français confrontés à la violence de guerre. René Verdier parle du tournant que représente son film !
Les “porteurs de mémoire” 🧠
Ce sont les différents groupes venus d’Algérie qui se reforment en France après l’indépendance. Leur mémoire est très subjective ! À partir des années 1970, ils arrêtent de se taire et participent à une remontée des souvenirs, appelée “anamnèse”. C’est la période de l’accélération mémorielle.
N’oublie pas que même eux ne sont pas toujours d’accord sur ce qu’il faut raconter car ils ont chacun leur propre expérience. Ça complique l’affaire !
👉 Les Pieds-Noirs
Un autre film, Le coup de Sirocco, traite en 1979 de cette autre partie de la population de retour d’Algérie.
Ils sont dégoûtés d’avoir quitté leur lieu de vie et en parlent avec un discours très idéalisé, en évitant tous les points négatifs. Cette nostalgie du pays natal est appelée la “nostalgérie”.
👉 Les anciens combattants
Ils se regroupent dans des associations comme la FNACA, la Fédération Nationale des anciens Combattants d’Algérie-Tunisie-Maroc. Elle obtient la reconnaissance par Valéry Giscard d’Estaing du statut d’Ancien combattant en 1974.
👉 Les Harkis
À partir de 1962, ils sont parqués dans des camps d’enfermement comme celui de Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales.
Ne pas les mélanger à la population permet notamment d’éviter qu’ils racontent leur propre version des faits.
Ils se révoltent en 1975-1976 contre leurs conditions de vie et pour la reconnaissance de leur rôle dans le conflit. Cela leur donne une nouvelle visibilité dans la société française et l’État ne peut plus faire comme s’ils n’existaient pas !
Quand la politique s’en mêle 🔥
Le mélange dans la société française des harkis et de ces anciens Français d’Algérie amène une montée du racisme. Des groupes proches de l’OAS se structurent à nouveau, notamment dans le Sud-Est de la France. Ils érigent des stèles “à la mémoire de l’Algérie française”, qui font polémique jusque dans les années 2000 ! Parmi les membres de ces organisations : Jean-Marie Le Pen, ancien combattant d’Algérie et d’Indochine.
💡 “La marche des beurs”
Le choc des mémoires crée aussi des événements positifs pour la France, comme la “marche pour l’égalité et contre le racisme”. Des enfants de membres du FLN et de harkis s’unissent en 1983 pour une marche pacifiste de Marseille à Paris. Dans le cortège : des jeunes de la banlieue lyonnaise de Vénissieux, dont Toumi Djaïdja – président d’une association militant pour de meilleures conditions de vie dans la cité des Minguettes – qui a été victime de violences dans un affrontement avec la police.
France et Algérie : des acteurs tardifs
Rappelle-toi : pendant tout ce temps où tout le monde parle de violences, la France ne reconnaît toujours pas que ce dont on parle, c’était la guerre d’Algérie ! Avant 1999, date à laquelle l’Assemblée nationale reconnaît que le conflit était une “guerre”, elle fait plutôt la sourde-oreille face à toutes ces mémoires.
Il y a quand même quelques progrès :
- En 1977, le président Valéry Giscard d’Estaing rend hommage au “soldat inconnu d’Algérie” à Notre-Dame de Lorette.
- En 1983, la guerre fait son apparition dans les programmes scolaires.
- En 1992, les archives nationales sur la période 1954-1962 sont enfin ouvertes : un coup de pouce pour les recherches historiques !
💡 Et en Algérie ?
La même anamnèse a lieu à partir de 1980. Certaines parties de la population en ont marre de ne pas être reconnues sous prétexte de donner l’image d’une Algérie unie. C’est les “printemps berbères” en Kabylie en 1980 et les événements d’octobre 88 portés par la jeunesse. Ils demandent que l’État parle du rôle des harkis et des Kabyles dans la guerre d’Algérie. Mais rien ne bouge dans le discours officiel !
Lycéen en galère ? Ton premier cours est offert ! 🎁
Nos profs sont là pour t’aider à progresser !
Guerre d’Algérie : vers une mémoire commune ? 🤝
Les politiques nationales 🚀
En France au début du XXIe siècle, le président Jacques Chirac lance une sorte de marathon de la reconnaissance. Dès qu’il réalise un hommage national pour un groupe, il faut faire de même pour les suivants pour ne pas faire de jaloux !
- Le 5 décembre 2002, le Mémorial du Quai Branly est créé pour rendre hommage aux soldats morts ou blessés.
- Le 21 mars 2003 est décrétée une journée nationale de commémoration, tous les 25 septembre, pour les harkis victimes de l’abandon de la France.
- Le 23 février 2005, la loi Mekachera reconnaît la contribution à la nation des rapatriés victimes de massacres.
💡 Le savais-tu ?
Le 26 mars 1962 des familles de pieds-noirs se rassemblent pour une manif’ pacifiste rue D’Isly, pour protester contre la fin de l’Algérie française. Elle tourne mal et l’armée française mitraille la foule, faisant environ 80 morts et près de 200 blessés. Le “massacre de la rue d’Isly” marque très fortement la mémoire des exilés après 1962.
En mars 2010, leurs noms sont ajoutés sur le Mémorial. Le 26 janvier 2022, Emmanuel Macron prononce un discours devant des représentants de rapatriés et le désigne comme « impardonnable pour la République ».
Des points de débats 😤
Dans les années 2000, les archives judiciaires et militaires apportent des preuves aux violences de guerre.
Deux historiennes bousculent le monde de la recherche sur la torture : Sylvie Thénault (Une drôle de justice. Les magistrats dans la guerre d’Algérie, 2001) et Raphaëlle Branche (La torture et l’armée pendant la guerre d’Algérie, 2001).
Le débat est à nouveau ouvert ! Il y a même d’anciens combattants, comme le Général Massu, qui reconnaissent en avoir fait usage.
Les mesures de réconciliation sont très délicates à prendre et créent encore des désaccords. C’est le cas de la loi Mekachera qui affirme que la présence française en Afrique du Nord a eu un “rôle positif”. Une vision qui n’est pas partagée par les Algériens d’origine. En 2005, l’Algérie demande des excuses officielles de la part de la France.
💡 Le savais-tu ?
Depuis 2012, le 19 mars est la journée de commémoration nationale pour toutes les victimes, civiles et militaires, de la guerre. Mais certains anciens combattants n’acceptent pas cette date qui ne prend pas en compte les violences commises après le 19 mars 1962.
L’historiographie pour réconcilier 🍀
Les recherches historiques ne servent pas seulement à forcer tout le monde à se souvenir de ce qui fâche. Elle sert aussi à nuancer les faits. Rien n’est jamais tout noir ou tout blanc.
Retiens ces 2 exemples :
👉 En 2008, la thèse de Tramor Quemeneur : Une guerre sans « non » : insoumissions, refus d’obéissance et désertions de soldats français pendant la guerre d’Algérie parle des appelés qui ont dit “non” à la guerre d’Algérie !
👉 En 2010, l’historien Yann Scioldo-Zürcher mène une grande enquête sur 10 500 rapatriés : Devenir métropolitain : politique d’intégration et parcours de rapatriés d’Algérie en métropole, 1954-2005. Il montre que les pieds-noirs se sont finalement bien intégrés en France grâce aux politiques publiques.
🎧 Tramor Quemeneur te parle de l’historien et des mémoires de la guerre d’Algérie !
Vers une réconciliation France-Algérie ?
Emmanuel Macron ouvre la voie à la repentance revendiquée par l’Algérie depuis 2005. En janvier 2021, il missionne Benjamin Stora de produire un rapport parlementaire pour que l’Histoire appuie sa démarche.
👉 Le premier “pardon” est formulé en septembre 2021 en direction des harkis. Un projet de loi est ensuite déposé au Parlement pour reconnaître les préjudices subis.
👉 Le 16 octobre 2021, le Président pointe du doigt la responsabilité du préfet de police Maurice Papon (et au passage celle de l’État) dans le massacre des indépendantistes algériens rue de Suresnes le 17 octobre 1961.
💡 Maurice Audin, c’est qui ?
Français, il a milité pour l’indépendance algérienne au sein du parti communiste algérien.
Il est arrêté par l’armée française pendant la bataille d’Alger en 1957 et meurt sous l’effet de la torture. Sa femme, Josette Audin, a milité toute sa vie pour faire reconnaître l’assassinat.
Malgré les preuves historiques, il a fallu attendre septembre 2018 pour que ça arrive enfin ! Un vrai tournant car Emmanuel Macron déclare ensuite qu’il reconnaît le système appelé “arrestation-détention”, qui permettait aux militaires de ne pas passer par la justice.
Voilà, on espère que tu captes mieux la différence entre les mémoires de la guerre d’Algérie et son Histoire qui n’est pas encore tout à fait construite 🙃 Et si t’es un peu perdu sur le sujet, on t’a préparé la guerre d’Algérie résumée en quelques dates clefs ! À bientôt ! 👋
Toolbox : les dates de la guerre d’Algérie 🛠️
Événement | Côté nationaliste algérien | Côté français |
---|---|---|
1er novembre 1954 : La “Toussaint rouge” | 30 attaques marquent le début des rébellions. | Dissolution du MTLD. |
20 et 21 août 1955 : Émeutes dans le Constantinois | Émeutes orchestrées par le FLN : 123 morts, dont 71 Européens | Répression du gouvernement français : au moins 1273 victimes. |
6 février 1956 : La “journée des Tomates” | Le Président du Conseil se rend à Alger et reçoit des jets de 🍅. | |
7 janvier-24 septembre 1957 : La bataille d’Alger | Entrée dans Alger et déclaration de la loi martiale. Entre 1000 et 3000 morts. | |
13 mai 1958 | Création d’un comité de Salut Public pour faire revenir de Gaulle. | |
19 septembre 1958 : La création du GPRA | Création du Gouvernement Provisoire de la République algérienne par le FLN. Il est présidé par Ferhat Abbas. | |
6 février 1959 : Le plan Challe | Des civils algériens sont déplacés pour isoler l’ALN. | |
24 janvier-1er février 1960 : La semaine des barricades à Alger | Manifestations contre le départ du général Massu. | |
Janvier 1961 : Le référendum pour le droit à l’autodétermination | 72% de “oui” en métropole et 69% en Algérie. | |
21-26 avril 1961 : le putsch des généraux | Échec du coup d’État des généraux Challe, Jouhaux, Sallan et Zeller. | |
17 octobre 1961 | Manifestation pacifiste à Paris organisée par la Fédération Française du FLN. | Répression du préfet de police Papon. Entre 32 et 285 morts. |
18 mars 1962 : Les accords d’Évian | Déclaration de la souveraineté de l’État algérien. | |
3 juillet 1962 | Proclamation de l’indépendance. |