Il y a plus d’une façon de brûler un livre. Et le monde est plein de personnes se précipitant pour le faire, une allumette à la main.
Ray Bradbury (1920-1912)
Fahrenheit 451 (1953)
La censure a existé en tous lieux et en tout temps. D’ailleurs, on ignore souvent que de grandes œuvres littéraires ont parfois été interdites à certaines époques ! De ce fait, on va te présenter cinq classiques de la littérature mondiale, qui ont marqué l’histoire de la censure au XXe siècle (et qui, pour certains, le sont encore aujourd’hui…). ❌
Il ne faut pas oublier ce que disait l’écrivain Isaac Asimov : « Tout livre qui vaut la peine d’être interdit est un livre qui vaut la peine d’être lu » ! Alors, partons découvrir tout cela… 😎
La censure littéraire : quésaco ?
Selon le dictionnaire Larousse, la censure est : « l’action de censurer, d’interdire tout ou une partie d’une communication quelconque ». La censure dite « littéraire » ne s’applique (littéralement !) qu’aux livres. 📚
Ainsi, un livre censuré ne peut pas être vendu, distribué, voire même imprimé. Le phénomène n’est pas nouveau : on retrouve des cas de censure dans toute l’Histoire. Les raisons peuvent être politiques, religieuses, idéologiques… Tout dépend du pouvoir en place ou du courant de pensée de l’époque ! 💭
Cette pratique se poursuit encore aujourd’hui dans certains pays. Le contrôle des publications d’ouvrages polémiques se veut d’exister pour « protéger les populations », alors qu’en réalité il limite la liberté d’expression et l’accès à l’information et à la littérature. 📖
👉 Cela incite parfois à une forme d’autocensure : non officielle et indirecte, elle met la pression sur les écrivains qui se retrouvent à respecter le « politiquement correct » en censurant eux-mêmes leurs propres idées, par crainte ou menace de censure. 🙊
Le savais-tu ? ✂️
Pendant longtemps, la censure était représentée comme une vieille femme tenant une énorme paire de ciseaux. On parlait de « Dame Censure », avant que « Madame Anastasie » remplace l’expression. « Madame Anastasie » semble apparaître pour la première fois dans une caricature d’André Gill (1874) : le dessin illustre la censure de la presse et de l’édition. On parle de « ciseaux d’Anastasie » pour faire référence à la censure d’État !
5 livres censurés dans le monde au XXe siècle
Le Meilleur des Mondes, Aldous Huxley (1931)
| Titre | Le Meilleur des Mondes |
| Auteur | Aldous Huxley |
| Date de publication | 1931 |
| Genre | Dystopie |
Écrite et publiée en 1931 par l’écrivain anglais Aldous Huxley, la dystopie Le Meilleur des Mondes a fait l’objet de multiples controverses dans différents pays.
Synopsis ✍️
Le récit se passe dans un monde futuriste, eugéniste et hiérarchisé ; la société est divisée en différentes castes. Quant aux individus, ils sont conditionnés biologiquement et psychologiquement dès la naissance afin d’assurer la pérennité du système. Il n’y a pas de religion, la science est omniprésente, l’art est limité… Un monde où il fait bon vivre, quoi ! (pas du tout)
Comme tu le vois, le livre explore des thèmes assez sérieux, notamment :
- L’eugénisme : les paramètres aléatoires de la naissance sont désormais contrôlés grâce à la manipulation génétique. Les goûts, comportements et attitudes sont maîtrisés pour être en accord avec la place des individus dans la hiérarchie sociale ;
- L’aliénation de l’être : les Hommes n’ont plus aucune liberté. Éprouver des sentiments est désormais interdit ; et pour canaliser tout cela, les individus utilisent le soma, une drogue euphorisante sans effets secondaires qui « endort » les esprits.
Dès sa publication, en 1932, le contexte de l’histoire du Meilleur des Mondes est jugé trop alarmiste. Il ne faut pas attendre longtemps pour trouver des prétextes à la censure. Athéisme, sexualité, usage de drogue… Les raisons invoquées sont multiples, et diffèrent selon les pays. ⛔️
En 1932, il est interdit en République d’Irlande et en Australie : sa manière de représenter la famille et la religion est jugée indécente. Puis, aux États-Unis, il fait l’objet de plusieurs censures à cause de la libre sexualité présentée dans le récit. En 1962, un professeur de l’État du Maryland affirme avoir été licencié parce qu’il a enseigné ce livre à ses élèves. Enfin, en 1967, le roman est banni en Inde, et Aldous Huxley est accusé d’être un « pornographe ». Eh ben ! 😓
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La censure et les dystopies
Il faut bien l’admettre, le genre de la dystopie est très souvent la cible de la censure. Le Meilleur des Mondes n’est donc pas le seul roman dystopique à en être victime. Alors que les récits dystopiques montrent des sociétés sombres et dangereuses auxquelles les individus ne peuvent échapper, ils font aussi écho à certains régimes politiques réels. La fiction résonne avec la réalité. 🪞
Par exemple, les romans de George Orwell (1984, La Ferme des Animaux), Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, ou La Servante écarlate de Margaret Atwood en ont fait les frais… Pas cool !
J’irai cracher sur vos tombes, Boris Vian (1946)
| Titre | J’irai cracher sur vos tombes |
| Auteur | Boris Vian |
| Date de publication | 1946 |
| Genre | Roman noir |
Eh oui ! La censure, ce n’est pas qu’en dehors de nos frontières. Le roman J’irai cracher sur vos tombes (rien que le titre, ça promet ! 😜) de l’écrivain Boris Vian est probablement le livre censuré français le plus connu du siècle dernier. Allons voir ça de plus près… 🔍
Synopsis ✍️
Le récit se passe dans le sud des États-Unis : Lee Anderson, fils d’une femme métisse, quitte sa ville après le lynchage de son frère. Le motif ? Son frère, un homme noir, était amoureux d’une femme blanche.
Lee Anderson se retrouve dans une nouvelle petite ville, devient gérant de librairie, et commence à vivre une vie de débauche au sein d’une petite bande locale (un véritable dévergondé !). En revanche, il n’a pas oublié son objectif : venger la mort de son frère. Comme tu peux le deviner, ça tourne mal. 💀
Le livre est publié en 1946. Il est présenté comme l’œuvre d’un écrivain afro-américain, un prénommé Vernon Sullivan. En réalité, l’écrivain (imaginaire) n’est autre que Boris Vian ! Jean d’Halluin, un petit éditeur, était à la recherche d’un roman pour faire décoller sa maison d’édition. Boris Vian prétend avoir trouvé la perle rare en lui proposant un roman déniché d’Amérique, J’irai cracher sur vos tombes (qu’il écrit en deux semaines !).
À savoir 💡
Boris Vian utilisera à plusieurs reprises le pseudonyme de Vernon Sullivan pour écrire des romans au style différent et controversé. Mais le nom de Boris Vian apparaît tout de même sur la première page de couverture, puisqu’il se présente comme le traducteur de l’ouvrage.
Dès 1947, le livre devient un best-seller en France. Avec ses scènes érotiques, il est présenté par son éditeur comme le « roman que l’Amérique n’a pas osé publier ». 😆
Mais rapidement, le roman fait vraiment scandale : violence, sexe, contenu jugé « pornographique et immoral »… Trop c’est trop ! Boris Vian devient alors la cible du « Cartel d’action sociale et morale » (anciennement connu sous le nom de « Ligue pour le relèvement de la moralité publique »), une organisation visant à faire respecter les « bonnes mœurs ».
Dans un premier temps, il cherche à se dédouaner (« euh… je ne suis que traducteur… »). Pour prouver qu’il n’est pas Vernon Sullivan, il se dépêche d’écrire un texte en anglais, censé être LE texte original (« I shall spit on your graves »). Sa supercherie n’échappe à personne. 🥸
En 1948, il avoue la vérité (« hé hé, c’est bien moi l’auteur, c’est fou ça ? ») : cette déclaration fait sensation (bah oui, c’est le célèbre Boris Vian !) mais l’auteur s’attire de gros ennuis avec la justice et le fisc ! Bref, cela lui vaut un long procès : il est condamné pour « outrages aux bonnes mœurs ». J’irai cracher sur vos tombes est interdit en 1949. ⛔️
Entre-temps, Boris Vian avait essayé d’adapter son ouvrage au théâtre : c’est un (gros) flop. Et en plus, il doit payer une amende ! Il tente à nouveau l’expérience au cinéma. Malheureusement, son scénario est totalement dénaturé ; Boris Vian ne le supporte pas. Il meurt d’ailleurs d’une crise cardiaque (à 39 ans) lors de la projection du film ! En plus de ternir sa carrière, son livre l’a (littéralement) achevé… 😵
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L’Attrape-cœurs, J.D Salinger (1951)
| Titre | L’Attrape-cœurs |
| Auteur | J.D Salinger |
| Date de publication | 1951 |
| Genre | Roman d’apprentissage |
Ahh, l’Attrape-cœurs… un chef-d’œuvre de la littérature américaine du XXe siècle ! Et pourtant, ce classique ayant marqué des générations de lecteurs a aussi connu à maintes reprises la censure dans son pays d’origine.
Synopsis ✍️
Ce récit écrit à la première personne relate trois jours dans la vie de Holden Caulfield, le héros (ou antihéros ?) de l’histoire. Il s’agit d’un adolescent de 17 ans qui décide de s’enfuir de son lycée quelques jours avant Noël ; durant sa fugue, il erre désespérément dans les rues de New York.🚶♂️
Mélancolique et solitaire, Holden réfléchit pendant ces trois jours au sens de la vie, à l’absurdité du monde. Comme le livre est un roman d’apprentissage, la dimension psychologique du protagoniste est très présente ! Il faut bien l’avouer, Holden est tout aussi perdu dans la ville qu’au fond de lui-même. Il est notamment angoissé par l’idée de grandir et de devenir adulte, les adultes étant pour lui des « phonies » (des gens « faux », « hypocrites »). Un vrai syndrome de Peter Pan ! 😔
👉 Entre les années 1960 et 1980, l’Attrape-cœurs fut l’un des livres américains les plus censurés dans les lycées et bibliothèques des États-Unis. Son contenu a fait polémique en raison du langage utilisé par le personnage : celui-ci n’hésite pas à utiliser un registre familier et à lâcher des gros mots. Tu l’as bien compris : Holden Caulfield serait un mauvais modèle pour les adolescents (ouh, le rebelle !).
👉 Par ailleurs, l’œuvre fut très controversée par ses thèmes abordés : aliénation sociale, drogue, prostitution, décrochage scolaire… La totale, quoi ! Plusieurs établissements scolaires décident de le bannir (c’est encore le cas aujourd’hui, on t’en parle après). Mais il faut bien dire que tous ces éléments choquants pour le grand public sont aussi ceux qui lui ont fait gagner en succès ! 💫
Le savais-tu ?
Pour couronner le tout, certains considèrent que le livre a été une source d’inspiration pour des tueurs ! Mark David Chapman (l’assassin du chanteur John Lennon), John Warnock Hinckley Jr. (ayant tenté d’assassiner le président Ronald Reagan) et Robert John Bardo (l’assassin de l’actrice Rebecca Schaeffer) possédaient tous les trois le livre. 🤡
En fait, ils disaient s’identifier pleinement avec le personnage de Holden… Mark David Chapman a d’ailleurs déclaré : « une grande part de moi est Holden Caulfield, l’autre part, plus petite, doit être le diable. » Bon, évidemment, rien ne prouve le lien entre le livre et les meurtres. Mais cette adoration du livre par des tueurs, ça n’a pas trop plu ! 😅
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Tout s’effondre, Chinua Achebe (1958)
| Titre | Tout s’effondre |
| Auteur | Chinua Achebe |
| Date de publication | 1958 |
| Genre | Fiction historique |
Tout s’effondre est devenu un classique de la littérature africaine : il est encore considéré comme l’exemple typique du roman africain moderne en anglais. À ne pas manquer !
Synopsis ✍️
Le livre raconte l’histoire de Okonkwo, un homme éminent qui s’est imposé dans sa communauté igbo (peuple du sud-est du Nigéria). Les choses basculent pour les autochtones lorsque les Britanniques colonisent le pays et imposent leur culture et leur religion (le récit se passe à la fin du XIXe siècle).
À travers son roman, Chinua Achebe dépeint l’influence du monde occidental et colonial sur le continent africain, notamment le conflit civilisationnel, et l’évangélisation des peuples qui bouleversent les croyances et pratiques africaines. On est témoin de la colonisation à travers les yeux d’un auteur africain (ce qui est encore assez nouveau pour l’époque…). 👀
Chinua Achebe, écrivain nigérien, a décidé d’écrire son roman en anglais. Comme il l’expliquait, dans une logique de colonisation et de décolonisation, écrire en anglais est une manière de se réapproprier la langue même du colonisateur. D’autres auteurs africains emprunteront par la suite le même procédé. 💬
👉 Anyway, revenons-en au fait (la censure…) ! Alors qu’aujourd’hui le roman est très largement étudié en Europe, en Amérique du Nord, en Inde… (bref, dans le monde entier), il fut banni en Malaisie et dans son pays d’origine, au Nigéria. On l’a notamment condamné pour sa représentation du colonialisme. La volonté de le censurer ne s’est pas arrêtée : en 2012, il fut à nouveau challenged (tentative de censure) dans des écoles au Texas.
Les Versets sataniques, Salman Rushdie (1988)
| Titre | Les Versets sataniques |
| Auteur | Salman Rushdie |
| Date de publication | 1988 |
| Genre | Réalisme magique |
Au XXe siècle (et même de nos jours encore !), Les Versets sataniques prouve bien que la menace d’un ouvrage littéraire ou de son auteur peut aussi contribuer à sa publicité. Politiquement et culturellement, ce livre a eu un grand impact à notre époque contemporaine.
Synopsis ✍️
Le récit est un mélange de faits réels et imaginaires : on parle de réalisme magique. Le lecteur suit les pérégrinations de deux protagonistes, Gibreel Farishta et Saladin Chamcha. Ces deux personnages indiens partent au Royaume-Uni en avion (pour des raisons différentes), et sont les seuls rescapés d’un attentat terroriste durant leur vol à destination de Londres. Chacun part et évolue de son côté, jusqu’à ce que l’histoire les amène à se retrouver.
La religion n’est pas le sujet principal. Elle n’est qu’un prétexte à l’ironie. Ce que Salman Rushdie souhaite montrer avant tout dans son roman, c’est la confrontation entre l’Orient et l’Occident à travers le thème du déracinement de l’immigré (tiraillé entre sa culture d’origine et la culture de son pays d’accueil).
👉 Dès sa parution en 1988, le roman fait scandale. Les musulmans les plus rigoristes considèrent le roman comme « blasphématoire du point de vue de l’islam » : selon eux, le livre parodie Mahomet et le Coran. Rushdie renie cette accusation de blasphème. L’auteur est aussi présenté comme un athée commettant le crime d’apostasie : de famille musulmane non pratiquante, Rushdie rejetterait la foi qu’on lui a enseignée. Bref, Les Versets sataniques sont vus comme démoniaques.
👉 À partir de là, les choses se compliquent vraiment. Des manifestations hostiles (pacifiques ou violentes) éclatent dans le monde entier. Son livre est banni dans de nombreux pays musulmans. En Iran, l’Ayatollah Khomeiny édicte en 1989 une fatwa (décret religieux musulman) condamnant à mort l’auteur et ses éditeurs. Salman Rushdie est alors obligé de rentrer dans la clandestinité.
👉 Pendant les premiers mois suivant la fatwa, Rushdie change des dizaines de fois de domicile. Il fait l’objet d’une protection policière renforcée, qui sera réduite au fil des ans. Depuis la publication des Versets sataniques, il subit une vingtaine de tentatives d’assassinats. La menace est encore présente aujourd’hui : en 2022, Rushdie est poignardé à New York et perd l’usage d’une main et d’un œil.
Malgré le danger, Salman Rushdie ne cesse d’écrire et de défendre la liberté d’expression, tout en dénonçant l’obscurantisme religieux. 👍
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Un phénomène d’actualité : la vague de censure littéraire aux États-Unis
Difficile de ne pas traiter le sujet de la censure sans faire référence à la vague de censure littéraire qui se produit aux États-Unis depuis quelques années. En 2022, selon un rapport de l’American Library Association (« Association des bibliothèques américaines »), 2571 livres ont été signalés, contre 1858 en 2021 ! Ces ouvrages sont avant tout des livres jeunesse ou enseignés à l’école. 🏫
Alors que la pratique se faisait souvent au niveau local, la censure littéraire américaine est devenue ces dernières années un véritable sujet politique à l’échelle nationale, la société américaine tendant à se polariser de plus en plus sur les questions sociétales. 🇺🇸
Mais qui souhaite retirer ces livres des étagères des bibliothèques scolaires et publiques ? Le plus souvent, la demande vient des parents d’élèves ou des usagers de bibliothèques jugeant le contenu inapproprié aux jeunes lecteurs. Les raisons sont diverses et variées, même si ces dernières années, la plupart des livres sont bannis, car « sexuellement explicite » ou ayant du contenu jugé « woke »…
De nombreux classiques de la littérature (américaine, mais pas que !) sont encore censurés dans les écoles : Des souris et des hommes, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur… Au Texas, une adaptation BD du Journal d’Anne Frank a même été bannie ! Plus qu’une question de liberté d’expression, la censure américaine questionne aussi l’avenir du patrimoine culturel américain : comment apprendre les grandes œuvres de littérature si celles-ci ne sont pas accessibles ?
La Banned Book Week, ou comment combattre la censure 💬
La Banned Book Week (« Semaine des Livres Interdits ») est une campagne de sensibilisation mise en avant par l’American Library Association et Amnesty International. Elle se produit chaque année (depuis plus de quarante ans !) au début de l’automne. Le but ? Promouvoir la liberté d’expression en célébrant les livres interdits ! C’est aussi le bon moment pour débattre et parler des moyens de contrer la censure.
Cet article est maintenant terminé. On espère que tu en as appris davantage sur ce sujet ! Et si l’un de ces livres t’intéresse, n’hésite pas à trouver un exemplaire en librairie ou à la bibliothèque ! Plus encore, si toi, tu as envie d’écrire un livre, n’hésite pas à prendre des cours particuliers de français avec l’un de nos Sherpas ! À bientôt ! 👋
