Une crise perso qui crée une crise familiale, ça te rappelle quelque chose ? C’est exactement ce que vit Louis dans la pièce de Jean-Luc Lagarce ! Pour y voir plus clair, voilà Juste la fin du monde résumé pour ton bac de français. C’est parti 🚀
Juste la fin du monde Lagarce : Présentation
Fiche d’identité 🔍
Auteur | Jean-Luc Lagarce |
Date | 1990 |
Genre | Théâtre |
Structure | 2 parties, 1 prologue, 1 intermède et 1 épilogue |
Principales mises en scène | François Berreur (2007), Michel Raskine (2008) |
L’œuvre et son auteur
⭐ Sa vie
Jean-Luc Lagarce consacre très tôt sa vie au théâtre. Il ne tient pas en place ! Alors qu’il étudie au Conservatoire des arts dramatiques, il fonde avec des potes une compagnie de théâtre, “Le Théâtre de la Roulotte”.
Pour créer ses propres pièces, il puise son inspiration chez les grands dramaturges qu’il met en scène. Retrouve par exemple :
- Phèdre de Racine (1982)
- La Cantatrice Chauve de Ionesco (1991)
- Le Malade Imaginaire de Molière (1993)
- L’Île des esclaves de Marivaux (1994)
👉 Surprise, son répertoire est plein d’œuvres que t’étudies au bac. Coïncidence ? Pas sûr !
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⭐ Son œuvre
De son vivant, il est uniquement reconnu comme metteur en scène. C’est seulement après sa mort en 1995 que la critique salue ses œuvres. C’est la moindre des choses quand on sait qu’il a écrit plusieurs dizaines d’œuvres : théâtre, essais, roman et même scénario de ciné !
Aujourd’hui c’est encore l’auteur contemporain le plus joué. Son écriture est caractérisée par le mélange des genres :
-
Une écriture lyrique, très poétique, qui doit beaucoup au théâtre classique de Racine.
-
Des personnages qui vivent (ou veulent vivre) des drames dignes des plus grandes tragédies antiques. On reconnaît par là le théâtre du début du XXe siècle comme celui de Jean Genet (Les Bonnes, 1947)
-
Une écriture ironique et très directe qui dédramatise le rapport à la maladie, à l’attente ou à la mort. Un style tiré tout droit du théâtre de l’absurde, comme chez Beckett ou Ionesco.
Sa touche perso ? Ses pièces traitent de la difficulté à parler de soi et de son intimité. S’il en parle si bien, c’est qu’il est entièrement confronté à cette épreuve. Il apprend en 1988 qu’il est malade du sida et qu’il n’a plus beaucoup d’années à vivre.
Il va bientôt devenir remarquable de ne pas ‘avouer’ qu’on l’a. J’ai le sida, et je l’ai dit publiquement, ou plutôt : je n’ai pas cherché à le cacher. Mais je n’ai rien ‘avoué’.
J-L Lagarce
Entretien avec Lucien Attoun, 04/09/1995
En 1990, il part pendant trois mois à Berlin pour imaginer un double de lui-même, un malade devant annoncer à sa famille qu’il va bientôt mourir. C’est le sujet de Juste la fin du monde !
💡 Le cycle du théâtre de l’intime
Cette pièce ouvre un cycle de trois œuvres :
- Juste la fin du monde (1990)
- J’étais dans ma maison et j’attendais que la pluie vienne (1994)
- Le Pays lointain (1995)
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Personnages 👪
📌 Louis :
Écrivain de 34 ans, il rend visite à sa famille après 12 ans sans avoir donné de nouvelles pour annoncer qu’il est malade du sida et qu’il va bientôt mourir. Solitaire, il s’efface derrière les autres personnages tout en étant au centre de l’attention. C’est un peu le brun ténébreux de série mais qui a une vraie raison d’être torturé.
📌 Antoine
C’est le petit frère de Louis. Entre les deux frères, c’est la haine ! Il a 32 ans, une femme et deux enfants. Depuis petit, il est colérique et cherche toujours à se battre. Pourtant, c’est lui qui est le plus proche du reste de la famille. Tu comprends au fil de la pièce qu’il encaisse la souffrance causée par l’absence de son aîné.
📌 Catherine
C’est la copine d’Antoine. Elle est un peu bizarre : elle parle beaucoup pour ne rien dire et augmente le malaise qui règne au sein de la famille.
📌 Suzanne
Elle a 23 ans et connaît très peu son frère, parti quand elle avait 6 ans. Elle veut prendre sa liberté mais elle se sent obligée de combler le vide causé par Louis en restant chez leur mère.
📌 La mère
Veuve de 61 ans. Elle ne vit plus vraiment depuis la mort de son mari et le départ de Louis. On la connaît seulement par son rôle de mère de famille. Elle néglige Antoine et Suzanne, qu’elle fait toujours passer derrière les deux figures absentes.
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Juste la fin du monde résumé 📋
Prologue ⏳
💡 Fais gaffe !
- Louis parle tout seul sur les planches : c’est un monologue.
- Les autres personnages sont présents mais inactifs : ils ont la posture du chœur théâtral.
- Le spectateur ne sait pas s’il est face aux pensées inavouées du personnage ou s’il est mis dans une confidence faite à voix haute : Louis est le narrateur de sa propre histoire.
Le jeune homme explique qu’il est de retour dans la maison de sa mère où il a grandi avec son frère et sa sœur. Il parle tranquillement de sa mort imminente, comme s’il gérait complètement la situation. Il a tout prévu : rester le dimanche, leur annoncer les dernières news au cours du repas de famille, puis reprendre son train le soir. Tu t’en doutes, ça ne se passe pas tout à fait comme ça.
Partie 1
💡
Les 11 scènes reconstituent le passé de la famille, troublé par l’absence du fils aîné. Comme ça fait 12 ans qu’il n’est pas venu, il débarque dans un endroit qu’il ne connaît pas et l’ambiance est très pesante.
Certaines situations sont même un peu spéciales. Alors qu’il doit annoncer sa mort, il se retrouve assis sur le canapé à écouter Catherine lui parler de sa vie : ses enfants, sa routine de couple avec Antoine (gênant). Quand on connaît Louis et sa côte d’écrivain, les autres persos semblent un peu ennuyeux.
💡 Une pièce-paysage
Les scènes ne se suivent pas de façon logique. Entre chaque séquence, le narrateur commente ce qui vient de se passer. Il reprend sa place de caractère principale et essaye de contrôler la suite de l’histoire. Tu le vois dans cette partie, qui compte 4 monologues :
- Louis aux scènes 5 et 10
- Suzanne scène 3
- La Mère scène 8
Entre ces scènes banales, Louis en prend pour son grade ! S’il pensait qu’il pourrait revenir comme si rien ne s’était passé, c’est raté. Personne ne comprend rien : ni pourquoi il est parti ni pourquoi il revient. Tout ça donne raison à son attitude de garçon incompris, mal-aimé et seul contre tous.
👉 Suzanne aurait souhaité qu’il la prévienne de sa venue.
👉 Antoine ne comprend pas du tout pourquoi il est de retour.
👉 La Mère évoque la vie familiale avant la mort de son mari, comme si rien ne s’était passé depuis. Elle essaye d’expliquer le malaise qui règne entre les membres de la famille, mais a du mal à trouver ses mots.
La situation finit par être très frustrante pour le spectateur qui connaît toutes les réponses aux questions des personnages.
Au lieu de leur répondre, Louis s’adresse à nouveau au public pour justifier son retour (I,5). Il avoue être parti d’ici pour fuir la maladie. Depuis, il pense que sa famille l’aime moins qu’avant.
Il pense aussi qu’il contrôle plus ou moins la mort, tel un être quasi immortel. (I,10).
Intermède
Pendant 9 scènes, les membres de la famille ont un vrai problème pour communiquer ! La mère cherche ses trois enfants dans toute la maison. Dans la dernière scène, elle avoue avoir eu peur que son fils soit de nouveau parti sans le dire.
Aux scènes 2 et 5, Suzanne et Catherine demandent des comptes à Antoine sur sa dispute avec Louis. La famille devient un cadre oppressant où tout se sait et tout s’interprète sans que personne se comprenne.
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Partie 2
🎞️
Elle s’ouvre sur un retournement de situation : Louis voit qu’il n’arrive pas à faire son aveu et décide de partir sans rien dire. Les personnages surréagissent : le conflit familial éclate !
⭐ Scène 1
Dans un monologue, le narrateur annonce son départ. Il constate qu’Antoine ne cherche pas à le retenir et y voit le signe qu’il ne l’aime pas.
⭐ Scène 2
Flash-Back sur le gros clash entre les 2 frères. D’un côté, Antoine propose à son frère de le raccompagner. De l’autre, Suzanne essaye de retarder le moment où il partira. Elle semble avoir l’intuition qu’il part pour toujours.
Agacé du comportement de Suzanne, Antoine lui adresse des paroles relativement brutales. Sa femme lui dit d’arrêter. Il perd ses nerfs avant de se calmer d’un coup.
À ce moment, il prend la place du personnage principal jusqu’à la fin de la pièce. Son impulsivité lui rappelle des souvenirs d’enfance, qu’il déballe. Il explique comment la position de victime, adoptée par son aîné, lui a fait prendre la place du persécuteur pendant leurs bagarres.
⭐ Scène 3
C’est le premier monologue d’Antoine. Il parle des raisons de sa haine envers Louis. À force de voir son frère se plaindre en permanence, il s’est mis à culpabiliser et à ne plus jamais exprimer ses souffrances, à lui. Résultat : ses parents l’ont complètement négligé.
💡 L’ironie dramatique
Pendant cette partie, tu dois ressentir une énorme frustration. Antoine reproche à son frère de continuer à faire son Calimero. Mais toi, tu sais qu’il souffre vraiment ! C’est l’ironie dramatique. En tant que spectateur, on est au courant de toute la vie des personnages. Le suspens n’est pas de savoir ce qui va se passer, mais quand ce que tu redoutes va arriver.
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Épilogue ⌛
Louis est mort et fait part de son seul regret. Alerte Spoiler : ça n’a rien à voir avec ses relations familiales. Il raconte une balade nocturne à côté d’une voie ferrée. Il a voulu s’arrêter pour pousser un dernier “grand et beau cri” mais ne l’a pas fait.
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Juste la fin du monde analyse 🧐
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La crise sous toutes ses formes
💡 Le savais-tu ?
Voici l’étymologie du mot « crise » !
- Sa racine, l’indo-européen “krei” : juger, passer au crible.
- En grec, “κρισις” c’est la faculté ou la difficulté de se distinguer par son action. Il y a une idée de séparation par rapport à un état antérieur.
- En latin, la crisis c’est l’assaut de la nature, renvoyant à quelque chose de brutal et d’inattendu. On le retrouve aussi dans le terme cenere qui veut dire décider.
Retrouves toutes ces formes dans la pièce de Jean-Luc Lagarce.
✅ Le jugement
En revenant, Louis fait tout de suite face au jugement des autres membres de sa famille ! Dans le prénom “Louis” on entend d’ailleurs les mêmes sonorités que dans le pronom “lui” : tous le pointent du doigt.
👉 Repère dans le texte les mots du jugement : “procès”, “crimes” (II,1), “m’accuser”, “m’accable”, “droit”, “juste”, “coupable”…
Observe aussi la structure de la pièce. Suzanne commence (I,3) et la tension monte ensuite jusqu’au jugement final donné par Antoine (II,3) : le conflit arrive à son paroxysme avant de se résoudre. Louis encaisse sans jamais rien dire, car il est conscient de sa culpabilité. Il est sacrifié par sa famille.
💡 Scène culte !
Le jugement de Suzanne (I,3)
“Lorsque que tu es parti
-je ne me souviens pas de toi-
je ne savais pas que tu partais pour tant de temps, je n’ai pas fait attention,
je ne prenais pas garde,
je me suis retrouvée sans rien.
[…]
Ce n’est pas bien que tu sois parti,
parti si longtemps,
ce n’est pas bien et ce n’est pas bien pour moi
et ce n’est pas bien pour elle
(elle ne te le dira pas)”
✅ La difficulté à parler
Le théâtre repose sur une action à accomplir. Ici, Louis doit avouer sa mort. Juste la fin du monde mobilise le registre tragique. La crise n’est pas la conséquence de l’action mais le fait qu’elle ne s’accomplit jamais.
👉 À la fin, il repart sans avoir rien dit
vers la fin de la journée, / sans avoir rien dit de ce qui me tenait à cœur / je repris la route.
Louis
II,1
💡 Scène culte !
Dès le prologue, le spectateur perçoit que l’action ne se passera pas comme elle est annoncée.
“LOUIS. – Plus tard, l’année d’après
[…]
comme on ose bouger parfois,
à peine,
devant un danger extrême, imperceptiblement, sans vouloir faire de bruit ou commettre un geste trop violent qui réveillerait l’ennemi et vous détruirait aussitôt.
[…]
je décidai de retourner les voir, revenir sur mes pas, aller sur mes traces et faire le voyage,
pour annoncer lentement, lentement, avec soin, avec soin et précision
-ce que je crois-”
Note bien 👆
- Le champ lexical du “risque” : il hésite à annoncer sa mort.
- Les tirets : ce qu’il « croit » est différent de ce qui va se passer réellement.
✅ Le cri : une parole inattendue
L’assaut inattendu est incarné par le personnage d’Antoine. Il se révèle de façon “brutale”(II,2). C’est sa parole qui surgit à la place de celle de Louis. Il résout le conflit présent au sein de la fratrie.
La scène 3 de la partie 2 en donne enfin une explication au conflit. Le silence doit aussi être rompu par Antoine qui, depuis l’enfance, s’efface derrière son grand frère.
Je devais faire moins de bruit, te laisser la place, ne pas te contrarier / et jouir du spectacle apaisant enfin de ta survie légèrement prolongée
Antoine
II,3
✅ Le choix de Louis
Pour que la crise soit résolue, le personnage qui doit accomplir l’action, Louis, doit en être le maître.
Au cours de la pièce il reste pourtant passif et ne maîtrise pas ses propres paroles. Ça se voit dès le prologue où il ne trouve pas le mot juste pour définir son action. Les épanorthoses (le fait de reprendre ses mots) le montrent bien.
Pour annoncer, / dire, / seulement dire, /ma mort prochaine et irrémédiable, / l’annoncer moi-même, en être l’unique messager
Louis
Prologue
À partir de la partie 2, c’est Antoine qui lance et accomplit l’action. Le choix de Louis est alors de se sacrifier. Son histoire, c’est finalement celle d’une non-action.
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De la crise personnelle à la crise familiale
⭐ La crise personnelle
Louis a déjà traversé ses interrogations face à la mort. Son retour dans sa maison natale est la résolution de cette première crise.
💡 Scène culte !
Intermède, scène 10. Il revient dans sa maison dans une posture passive. Il sait qu’il s’apprête à vivre son jugement dernier, comme s’il se considérait déjà mort.
“Ce “à quoi bon” me ramena à la maison, m’y renvoya,
[…]
Je reviens et j’attends.
Je me tiendrai tranquille maintenant, je promets,
je ne ferai plus d’histoires,
digne et silencieux, ces mots que l’on emploie.
Je perds. J’ai perdu”
C’est finalement le jugement de sa famille qui est l’action de la pièce. Face à eux, il ne peut plus parler ! Même le cri, c’est Antoine qui le donne à sa place. Dans l’épilogue, il explique que son regret est de ne pas avoir poussé de “grand et beau cri”.
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⭐ La crise familiale
La pièce ne se termine pas sur le regret de ne pas avoir annoncé sa mort. La crise familiale (son jugement dernier) est la condition de la résolution de sa crise personnelle (son rapport à la mort).
Tu es face à une métaphore biblique :
Dans la première partie de la pièce, on pense qu’Antoine est jaloux d’être délaissé face à son aîné. Ce serait Caïn dans le mythe biblique. Il tue Abel (son frère) car Dieu a choisi son offrande et non la sienne.
Tu me touches, je te tue.
Antoine
II,2
Un jeune homme qui quitte sa famille, revient demander pardon après une vie de débauche et suscite la jalousie de son frère, ça te parle ? Cette parabole pose la question du pardon. Le père explique “il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et qu’il est revenu à la vie, parce qu’il était perdu et qu’il est retrouvé.”
La figure du père est incarnée ici par celle de la mère. Elle ne reproche rien directement à son fils. Partie 3, scène 8, elle lui décrit le bonheur qu’ils pourraient vivre en étant réunis. Le retour de Louis fait surgir cette nouvelle possibilité. Avant qu’il revienne, il était comme mort pour elle. En imaginant ces instants de bonheur familial, elle le fait revivre. On comprend mieux que Louis n’ait pas la force de lui dire qu’il va réellement mourir !
💡 Scène culte
LA MÈRE – Ils voudraient tous deux que tu sois plus là,
plus présent,
plus souvent présent,
qu’ils puissent te joindre, t’appeler,
se quereller avec toi et se réconcilier […]
Tu as quel âge ? Quel âge est-ce que tu as, aujourd’hui ?
LOUIS. -Moi ?
Tu demandes ?
J’ai trente-quatre années.
LA MÈRE. –Trente-quatre années.
Pour moi aussi, cela fait trente-quatre années.
Je ne me rends pas compte :
Ça fait beaucoup de temps ?”
Voilà, t’as maintenant toutes les clefs pour parler comme un pro de la pièce ! À toi de jouer 🚀
Les explications sont bien mais je ne trouve pas certains vocabulaire employés judicieux même si l’article est lu majoritairement par des adolescents comme moi qui vont passer leur bac. Je ne sais pas par exemple ce que veut dire « boring » ou « fame »…
Merci pour le commentaire qui est précis et bien détaillé mais l’emploi d’un vocabulaire familier n’est pas, me semble-t-il, très approprié. Certains jeunes reprendront vos expressions devant un jury qui risque de ne pas forcément apprécier !!