Si on te parle de G7, tu vas peut-être penser au nom de la société de taxi et de l’appareil photo Canon. Pourtant, le G7 est aussi un groupe politique international important ! Qui y participe ? Quand se déroulent ces bavardages ? Pourquoi la Commission européenne y participe ? Lis notre article pour le découvrir en quelques minutes. Bonne lecture ! ⛳️
Définition
Le G7, c’est quoi ? Officiellement, ça s’appelle le groupe des Sept… Pour désigner un groupe de sept pays tout simplement ! Il s’agit d’une réunion internationale afin de discuter et de mettre en place des partenariats économiques entre plusieurs pays.
Ses membres sont :
- la France,
- le Royaume-Uni,
- les États-Unis,
- l’Allemagne,
- l’Italie,
- le Canada,
- le Japon.
C’est un groupe très informel : il n’y pas de structure particulière, pas de protocole, pas d’organisation, pas de ligne de conduite imposée… En fait, il s’agit tout simplement d’une réunion de dirigeants d’États. L’objectif défini depuis 1975 lors de sa création est de « discuter des affaires du monde […] en toute franchise et sans protocole, dans une ambiance décontractée ».
Peu institutionnalisées, ces rencontres permettent de développer une nouvelle gouvernance économique, hors du cadre des organisations internationales comme celle de l’ONU.
À savoir 🧠
L’Organisation des Nations Unis est une institution intergouvernementale qui œuvre pour la paix dans le monde.
Ces réunions aboutissent à l’adoption de déclarations visant à donner une impulsion politique sur des sujets dépassant le champ économique. Ça touche par exemple la sécurité, le climat, le développement… Canon, non ?
Les sommets se déroulent chaque année dans un des pays membres dans un ordre défini : France, États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Japon, Italie, Canada.
La Chine et l’Inde sont de possibles futurs candidats pour intégrer ce groupe. 🇨🇳🇮🇳
L’histoire du G7
Du G5 au G8
Le premier groupe est d’abord appelé de façon informelle G5 en 1975. Cela désigne les discussions entre les États-Unis, la France, le Japon, l’Allemagne de l’Ouest et le Japon, suite au choc pétrolier.
Le savais-tu ? 💡
Le choc pétrolier de 1973 est une crise mondiale des prix du pétrole qui débute à la suite du pic de production de pétrole des États-Unis et de l’abandon des accords de Bretton Woods. Le dollar est alors dévalorisée, ce qui dévaloris également les cours du pétrole libellés en dollars.
Puis tout s’accélère ! 📈
Chronologie ⏰
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- Le G5 devient le G6 avec l’ajout de l’Italie lors d’un premier sommet à Rambouillet en 1975 sur l’initiative de Valéry Giscard d’Estaing. Durant cette réunion, les six chefs d’États et les ministres fondateurs du groupe s’engagent à se réunir annuellement, avec une présidence tournante, afin de traiter les questions économiques et financières de façon informelle.
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- Le Canada rejoint les discussions en 1976.
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- Suite aux les accords du Plaza en 1985 et ceux du Louvre en 1987, le G7 devient un cadre de concertation préalable à des interventions coordonnées des banques centrales sur les marchés des changes.
Balèze, non ?
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- À partir de 1994, la Russie est régulièrement présente avec les représentants du groupe. On parle alors de P8, pour dire Political 8, ou de G7+1.
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- En 1997, la Russie rejoint officiellement le groupe. Cela donne naissance au G8.
Eh oui, le G7 a beaucoup changé dans sa dénomination !
Le savais-tu ?
La Russie est plus intégrée à ce groupe pour son influence politique et son développement que pour son poids financier.
Du G8 au G7 : la sortie de la Russie
En mars 2014 à la suite de l’invasion et l’annexion de la Crimée par la Russie, les pays membres du G7 et l’UE suspendent temporairement la Russie du groupe. Pas ouf de collaborer avec un envahisseur. C’est donc le retour d’un “G7”.
Après concertation, le G7 déclare que la Russie peut revenir dans le groupe si elle le souhaite. Eh bah c’est un échec. En effet, en 2017, la Russie se retire définitivement. Pourquoi ? Car elle privilégie le G20. Le format est jugé “plus prometteur”, d’après une déclaration du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. On t’explique après ce que c’est !
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Les actuels représentants au G7
Les membres du G7
Le groupe rassemble des pays qui ont un fort pouvoir économique. En effet, ils sont tous dans la liste des 10 pays avec le plus important PIB du monde. Cela représente 40 % du PIB mondial, et 10 % de la population mondiale. C’est énorme, pas vrai ?
Étonnamment, il manque la Chine, qui a le deuxième PIB le plus élevé au monde. 🤔
Les autres absents sont l’Inde qui occupe le 6e rang et la Corée du Sud qui occupe le 10e rang.
Le savais-tu ?
Seules quatre femmes ont représenté leur pays dans l’histoire des G8/G7 : les Premières ministres Margaret Thatcher (1979-1990) et Theresa May (2016-2018) pour le Royaume-Uni, la Première ministre Kim Campbell pour le Canada en 1993 et la chancelière Angela Merkel pour l’Allemagne entre 2005 et 2021. 🙋♀️
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L’UE
Quel rôle joue l’Union européenne dans le G7 ? C’est vrai ça, ce n’est pas un pays et pourtant elle y assiste l’air de rien. Ce n’est pas un État souverain à proprement parler. C’est plutôt une organisation supranationale unique. Autrement dit, jamais aucune alliance ne lui a ressemblé. Elle n’a pas d’existence juridique. 🇪🇺
Cette dernière est donc considérée comme un membre « non énuméré » sans secrétariat permanent. Elle n’exerce pas la présidence tournante du G7. À part ce point, elle dispose des mêmes privilèges et des mêmes obligations que les autres membres. C’est la raison pour laquelle on parle du « groupe des Sept », ou G7, sans inclure l’UE.
Quand s’est-elle incrustée pour la première fois dans ce club digne des cercles anglais très privilégiés et sélectifs ? Lors du sommet de Londres en 1977, où elle a été invitée.
Le cas se réitère en 1981. Le président de la Commission européenne Gaston Thorn participe aux discussions du sommet d’Ottawa. Depuis, l’UE est associée à toutes les séances de travail. Malin, le lynx ! À partir de 2009, le président du Conseil européen accompagne le président de la Commission européenne à chaque sommet. La bande de copains s’élargit petit à petit. 👯♂️
Le savais-tu ? 💡
En 2014, le sommet s’est exceptionnellement tenu à Bruxelles, au moment de l’exclusion de la Russie, qui devait exercer la présidence cette année-là.
Les autres représentants du G7
Une réunion aussi importante ne se prépare pas comme une question problématisée d’histoire entre deux tartines le matin au petit-déjeuner. Il faut un tas de gens qui bossent le sujet en amont.
Les sherpas
Eh oui, comme le nom de notre média (ou Tarkey dans Tintin au Tibet) ! 🏔
Ce sont des représentants personnels des dirigeants du G7. Leur travail ? Se rencontrer régulièrement au cours de l’année pour coordonner les travaux et finaliser le communiqué final du sommet qui est public.
Les groupes d’experts
Des groupes de travail constitués de spécialistes sont convoqués afin de collaborer sur les réunions préparatoires et sur le sommet du G7 en lui-même. Il existe au moins quinze groupes d’experts qui s’activent. Sur quels sujets ? Ceux abordés par le G7. Autrement dit, ça peut être large ! De la santé à la sécurité…
Les ministres du G7
Et les États alors ? Tu t’imagines bien que les chefs d’État ne peuvent pas tout faire tout seuls. Heureusement, ils sont accompagnés par les ministres des Finances et des Affaires étrangères pour les aider dans leur travail. Entre eux, ils tiennent des réunions préparatoires autour des thèmes prioritaires retenus par chaque présidence.
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Les réunions et leurs objectifs : dialogue et coopération entre les pays membres
Au fil des ans, les sommets annuels du G7 se sont transformés en une plateforme visant à déterminer les réponses des puissances aux événements. Le champ d’application du groupe s’est progressivement élargi pour intégrer des nouvelles problématiques en lien avec l’actualité au-delà de la notion de développement. Tu as entendu parler de la lutte contre le terrorisme ou du réchauffement climatique ? Ce sont là des sujets traités par le G7 parmi tant d’autres ! Le groupe a adapté son mode de fonctionnement sans perdre sa vocation première de concertation et de coordination en comité restreint.
Les pays du G7 souhaitent contribuer à stabiliser et à transformer l’économie mondiale tout en s’attaquant au coût de la vie croissant pour les citoyens. Ils œuvrent aussi pour une mondialisation qui s’ouvre plus largement à tous les pays du monde.
Peut-on dire que le G7 se déroule toujours comme sur des roulettes ? Loin de là ! En juin 2018, le président des États-Unis Donald Trump se désolidarise du communiqué final. Il remet donc en question l’efficacité et l’utilité d’un sommet entre ces pays homodoxes.
Le savais-tu ?
On parle d’homodoxe en parlant d’un groupe de pays qui partagent le même point de vue sur un sujet donné.
Les accomplissements du G7
Depuis sa création en 1975, le groupe a permis beaucoup de choses. Voici une liste de quelques-uns de ces accomplissements :
- Dès 1979, ils abordent la question du climat à Tokyo, en reconnaissant la nécessité de développer des énergies alternatives afin de lutter contre la pollution de l’atmosphère. Des précurseurs des préoccupations d’aujourd’hui ! 🌲
- En 1989, ils créent le Groupe d’Action Financière (GAFI), lors du sommet de Paris, dont le but est de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
- Ils lancent en 2001 un fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour une meilleure santé mondiale.
- Le partenariat de Deauville met en place en 2011 une série d’actions qui visent le renforcement des pratiques de la bonne gouvernance au sein des pays en transition politique en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
- Dans la continuité de leur proposition sur le climat, ils créent en 2022 un « club climat » destiné à renforcer et à élargir la coopération dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ce club climat sera un « forum intergouvernemental de grande ambition » ouvert à tous les pays, selon les sept dirigeants.
G7 vs G20 : points communs et différences
Certains sont sceptiques sur le fonctionnement du G7… Ainsi, un nouveau format naît parallèlement en 1999 afin d’intégrer les pays émergents. Il s’appelle le G20 et correspond aux dix-neuf des pays aux économies les plus développées ainsi que l’Union européenne. Il inclut les économies émergentes. Au total, cela correspond à l’échelle mondiale à 85 % du PIB, deux tiers de la population et 80 % du commerce. Plus de copains dans le game ! 🎊
Outre les États présents dans le G7, le G20 compte en son sein, l’Arabie saoudite, l’Argentine, la Chine, l’Afrique du Sud, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, l’Australie, le Mexique, le Brésil et la Turquie, et également des représentants de l’Union européenne.
Si tu as bien observé la liste, il n’y a qu’un seul pays africain dans le G20. C’est l’Afrique du Sud. Cela soulève quelques critiques. C’est comme si le continent était sous-représenté… 🇿🇦
Quid de l’Espagne ? Comme quelques pays, elle n’appartient pas au G20, mais elle détient le statut d’invité permanent. 🇪🇸
Le G20 s’est réuni pour la première fois à Washington en novembre 2008. C’est aujourd’hui le principal forum international de coopération et de concertation en matière économique et financière. Il intègre plus de points. C’est pourquoi des institutions officielles, telles que le FMI ou la Banque mondiale, sont invitées aux réunions de ce groupe de discussions.
Points communs
👉 Les idées de discussion entre le G7 et le G20 sont globalement les mêmes.
👉 Le G7 et le G20 sont tous deux reconnus par les institutions intergouvernementales.
👉 Le G7 complète le rôle du G20, qui est largement considéré comme le cadre pour la coordination des politiques économiques au niveau mondial. Il a une diversité plus grande des points de vue.
👉 Les deux groupes se réunissent annuellement.
Différences
Déjà, assez obvious mais tu passes de 7 à 20 Etats…
Et donc, cela inclut des pays moins développés que ceux du G7. Cela permet donc au G20 d’assurer un dialogue entre économies avancées et économies émergentes et ainsi permettre une stabilité de l’économie mondiale. À l’inverse, le G7 traite un panel plus large de problématiques, principalement liées à la sécurité et au maintien de la paix.
En plus, bien que le G7 traite parfois de certains thèmes communs au G20, l’angle adopté peut être différent, voire inverse. Par exemple, le thème des crypto-actifs a été discuté en G7 avant d’être proposé pour discussion en G20 sur une initiative franco-allemande en février 2018.
Envie de réviser en groupe ? Tu as raison, c’est plus efficace ! 😍
Les critiques du G7
Les émeutes
Le sommet du G8 de 2001 s’est déroulé à Gênes en Italie. Lors de l’événement, des émeutes opposent les forces de l’ordre à de nombreux manifestants contre la mondialisation. Cela se termine par la mort d’un manifestant. Pour éviter que cela se reproduise et dans la veine des attentats du 11 septembre 2021, il est décidé que les sommets ne se dérouleront plus dans des grandes villes afin que les lieux soient moins accessibles. Ces menaces existent toujours. Fumio Kishida, Premier ministre japonais, a été victime d’une tentative d’attentat. 😱
✅ Exemple
Le sommet du G7 2019 a lieu à Biarritz.
Celui qui organise la réunion est responsable de la sécurité des participants.
Le manque de représentativité
Ces forums de discussions sont par définition très sélectifs. Seulement une poignée de pays sont concernés. Ils ne représentent pas l’économie mondiale puisque seuls les pays avec un PIB élevé sont représentés. Par exemple, qu’il n’y ait aucun pays africain est souvent pointé du doigt. La portée de leur action reste limitée. L’utilisation du groupe est donc critiquée.
La fin du multilatéralisme et les altermondialistes
Autre souci majeur du G7, c’est que c’est de plus en plus la fin du multilatéralisme.
Le savais-tu ? 💡
Selon le Robert, le multilatéralisme est une « attitude politique qui privilégie le règlement multilatéral des problèmes mondiaux ». C’est-à-dire qu’au moins trois États ou organisations politiques interviennent pour résoudre un problème, par exemple lié à la santé, en donnant un conseil ou en proposant des solutions.
Si ce sommet fonctionnait à l’époque de sa création où les relations multilatérales étaient privilégiées, ce n’est désormais plus le cas. Seuls le Canada, le Japon et la France se montrent ouverts à cette méthode. Le problème, c’est que d’autres États vont au G7 avec un autre objectif en tête. Pour eux, c’est devenu un moyen de développer des relations amicales entrepays. Cela est utile en cas de crise diplomatique… Mais ne permet donc pas de discuter des problèmes actuels selon certains !
Et voilà, lors de ton prochain dîner avec tes copains, tu pourras briller par ta culture générale en expliquant que le G7, ce n’est pas que des taxis ou un appareil pour prendre des photos ! N’hésite pas à exercer ton esprit critique en te demandant ce que tu penses de cette réunion internationale : est-ce pertinent ? Assez ouvert ? Quel conseil donnerais-tu pour le réformer si nécessaire ? Si tu veux en savoir plus, les documents officiels de ces réunions sont disponibles en ligne. N’hésite pas à nous laisser un commentaire pour nous partager ton avis ! 🫵
