Entretiens sur la pluralité des mondes de Fontenelle : fiche de lecture 🪐

Emilie S. - Mis à jour le 16/07/2025
couverture blog

Tu étudies Entretiens sur la pluralité des mondes de Fontenelle pour le bac de Français ? Publié en 1686, ce livre cherche à rendre l’astronomie accessible à un public non spécialiste : Fontenelle vulgarise des nouvelles idées philosophiques et scientifiques. 🔭๋

On te propose une fiche de lecture sur l’œuvre, avec un résumé clair et des pistes d’analyse pour mieux comprendre les grands thèmes. C’est parti ! 🚀

Contexte de publication ℹ️

L’ouvrage paraît sous le règne de Louis XIV, un an après la révocation de l’Édit de Nantes, qui avait promu la tolérance envers les protestants et les autres croyances. Cette période marque un tournant et s’inscrit dans un climat de forte censure religieuse. Parallèlement, les idées de Copernic (le Soleil au centre), de Galilée (la Lune imparfaite, les satellites de Jupiter) et de Kepler (les trajectoires des planètes) commencent à circuler, mais restent controversées. 🧐

Ainsi, Fontenelle décide de parler des sciences de manière créative : il utilise la fiction et la conversation mondaine pour présenter des idées sans choquer. Son public est composé de lecteurs cultivés mais non scientifiques, souvent issus de la noblesse ou des cercles littéraires.

Un mot sur l’auteur ✒️

Bernard Le Bovier de Fontenelle (1657-1757) est un philosophe, écrivain et scientifique. Neveu de Pierre Corneille, il devient membre de l’Académie française et secrétaire de l’Académie des sciences (un vrai nepo baby !).

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Intrigue et cadre général 📝

Forme 🗪

Le livre prend la forme d’une conversation nocturne dans un jardin entre un philosophe (le narrateur) et une marquise. Au fil de cette promenade, le philosophe lui explique les grands principes de l’astronomie moderne. La discussion s’étale sur six soirées consécutives, et chacune correspondant à un entretien abordant quelques grandes idées. Ce cadre permet d’aborder des notions scientifiques complexes avec grâce et simplicité.

L’œuvre a un double objectif : pédagogique (en expliquant les nouvelles théories scientifiques), et philosophique (en invitant le lecteur à réfléchir à notre place dans l’univers). 🎯

entretiens première page

Fontenelle utilise donc la structure d’un récit pour déguiser son essai.

L’auteur y développe notamment la théorie de la pluralité des mondes habités, qui suggère que d’autres planètes pourraient être peuplées. Cette idée choque profondément le modèle chrétien centré sur la Terre. 😱

Style d’écriture 🔎

Le choix d’un dialogue avec une femme de l’aristocratie permet à Fontenelle d’adopter un ton léger, galant (qui plait aux autres) et non provocateur, rendant la science accessible sans heurter.

Il mêle badinage (plaisanterie) et hypothèses fantaisistes pour présenter des idées parfois scandaleuses, tout en critiquant la superstition et en expliquant de vrais phénomènes.

Son style d’écriture est très apprécié des lecteurs de l’époque, ce qui contribue à son succès !

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Résumé détaillé de l’œuvre 📌

Préface

Dans cette préface, Fontenelle se compare à Cicéron, qui avait voulu écrire de la philosophie en latin à une époque où elle n’était rédigée qu’en grec. Il explique qu’il veut faire comme Cicéron et rendre la philosophie accessible, dans un style plus simple et plaisant. Il s’adresse non pas seulement aux savants, mais à un public plus large, curieux mais pas spécialiste. Son but est double : instruire et divertir. 💡

J’ai voulu traiter la philosophie d’une manière qui ne fût point philosophique ; j’ai tâché de l’amener à un point où elle ne fût ni trop sèche pour les gens du monde, ni trop badine pour les savants.

Il insiste aussi qu’il ne cherche pas à enseigner la physique aux connaisseurs, mais à leur offrir une version plus légère de ce qu’ils savent déjà.

Il explique son choix d’une femme comme interlocutrice pour montrer que les femmes peuvent et doivent s’intéresser à la science, tout comme elles s’intéressent aux romans comme La Princesse de Clèves. Il vise à montrer que l’on peut utiliser “la liberté naturelle de la conversation” pour expliquer les idées scientifiques de façon plus libre.

Enfin, conscient que ses idées pourraient paraître contraires à la religion, Fontenelle s’adresse à ceux qu’il appelle “scrupuleux”. Il les rassure : il ne s’agit pas d’attaquer la foi, mais d’exercer librement l’imagination, sans en faire un danger. Imaginer, par exemple, que la Lune ou d’autres planètes sont habitées par des êtres “faits comme nous” ne contredit pas la religion, tant que cela reste du domaine de la pensée raisonnable. Ainsi, ses visions et exemples ont tous des fondements réels. 📚

Fontenelle montre qu’il veut démocratiser la science en mêlant sérieux et légèreté, et ouvrir la réflexion scientifique à un public plus large, y compris les femmes, sans attaquer la religion ou la raison.

entretiens image du texte

Lettre : À Monsieur L… 

Une lettre précède le premier entretien, dans laquelle le narrateur écrit à un ami pour lui raconter son séjour à la campagne, chez Madame la Marquise de G… Il explique avoir passé son temps en agréable compagnie, et surtout en conversation avec la marquise. Bien qu’elle ne soit pas savante au sens académique, il la considère capable de le devenir facilement, tant elle comprend vite et bien les idées qu’il lui expose. 

Ces discussions, qu’il a trouvées dignes d’être partagées, ont eu lieu chaque soir de son séjour, et c’est ainsi qu’il a choisi de les organiser pour son récit. 📜

Il se positionne non comme un maître face à un élève, mais comme un interlocuteur cultivé s’adressant à une personne ouverte, curieuse, et pleine de bon sens, incarnant le public idéal auquel l’ouvrage est destiné.

Premier soir : Que la Terre est une planète qui tourne sur elle-même, et autour du Soleil

Le premier soir, le philosophe et la marquise se promènent sous un ciel dégagé, et ils parlent de manière légère de la beauté de la nuit et des étoiles. La marquise confie qu’elle aime les étoiles au point de se plaindre du soleil s’il les effaçait, et le narrateur répond :

“Je ne puis lui pardonner de me faire perdre de vue tous ces mondes.”

Intriguée, elle lui demande ce qu’il entend par “mondes”. C’est alors qu’il commence à lui parler d’astronomie : pour lui, les étoiles sont des mondes, ou plutôt des soleils éclairant des mondes, tout comme le nôtre. ✨

Elle aimerait en savoir plus. D’abord réticent, car la philosophie est souvent jugée trop sérieuse ou inaccessible, il finit par céder face à sa curiosité :

Toute la philosophie, lui dis-je, n’est fondée que sur deux choses : sur ce qu’on a l’esprit curieux et les yeux mauvais.

Les philosophes, dit-il, ne croient pas ce qu’ils voient car les apparences sont souvent trompeuses. Il commence par remettre en question les anciennes conceptions : selon les Anciens, la Terre était au centre de l’univers (géocentrisme), et tout tournait autour d’elle. Mais il explique que cette théorie est trop complexe et peu convaincante. 💭

Il expose ensuite la théorie de Copernic, selon laquelle : 

  • Le Soleil est au centre (héliocentrisme).
  • Les planètes (Mercure, Vénus, Terre, Mars, Jupiter, Saturne) tournent autour du Soleil.
  • La Terre tourne sur elle-même en 24h, ce qui explique l’alternance du jour et de la nuit.
  • La Lune tourne autour de la Terre.

Le savais-tu ? 🤔

Cet ouvrage est paru avant la découverte de certaines planètes. Uranus n’a pas été identifiée avant 1781, et Neptune, pas avant 1846 !

Il mentionne aussi Tycho Brahé, qui proposait un système hybride où le Soleil tourne autour de la Terre, mais ils rejettent cette idée au profit de la simplicité du système copernicien.

Tout au long de la conversation, la marquise pose des questions pertinentes, ce qui permet au narrateur de préciser ses explications. Elle exprime parfois des doutes (comme sur le fait que l’air devrait changer si la Terre tourne), mais il lui répond simplement, expliquant qu’une couche d’air (l’atmosphère) suit la Terre dans sa rotation.

la terre qui tourne

Le narrateur explique aussi que les étoiles ne bougent pas, contrairement aux planètes, et que c’est notre imagination qui nous fait croire qu’elles tournent autour de nous, alors que c’est la Terre qui tourne. 🌍

La marquise s’émerveille de ces idées, et la conversation devient ainsi une initiation à cette nouvelle vision du monde : la Terre n’est pas le centre de l’univers, et notre position n’est ni unique ni centrale.

Second soir : Que la Lune est une Terre habitée

Le lendemain, le narrateur reprend la discussion avec humour en demandant à la marquise si elle a bien dormi en tournant avec la Terre. Elle répond avec esprit qu’elle a dormi aussi bien que si elle était Copernic lui-même.

À partir de là, il introduit une idée encore plus audacieuse : et si la Lune était une Terre comme la nôtre ? Et peut-être même habitée ? La marquise trouve l’idée fantaisiste, presque absurde. Mais le narrateur l’invite à réfléchir à travers la philosophe, en considérant la possibilité au lieu de la rejeter d’emblée. 🌙

"Je dis pas que c'était les aliens... Mais c'était les aliens"

Il utilise une comparaison : un bourgeois de Paris, n’ayant jamais quitté sa ville, pourrait croire que les gens de Saint-Denis sont différents simplement parce qu’il ne les a jamais vus. Il lui demande alors : ne jugeons-nous pas les habitants de la Lune avec la même ignorance ?

La marquise objecte que la Lune n’est pas comme la Terre. Le narrateur réplique avec ironie :

Prenez garde, Madame(…), car s’il faut que la Lune ressemble en tout à la terre, vous voilà dans l’obligation de croire la Lune habitée.

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Il explique de manière simplifiée les phénomènes lumineux : la lumière est décrite comme des “petites balles” qui rebondissent. La Lune, solide, renvoie la lumière du Soleil, ce qui explique pourquoi elle brille. Le philosophe précise aussi qu’on ne voit qu’une seule face de la Lune, car sa rotation est synchronisée avec celle de la Terre. 🌟

Ils abordent ensuite les éclipses. Le narrateur explique clairement que c’est un jeu d’ombres dû à la position relative du Soleil, de la Lune et de la Terre, pas un phénomène magique comme le croyaient certains peuples autrefois. La marquise s’étonne de tant de naïveté passée, et le narrateur répond :

L’ignorance est quelque chose de bien propre à être généralement répandu.

Il mentionne l’astronome Cassini, et le fait que les scientifiques modernes ont donné aux parties visibles de la Lune les noms de savants célèbres…

La conversation s’oriente alors vers les habitants possibles de la Lune. Le narrateur évoque les limites de notre imagination, en prenant l’exemple des peuples d’Amérique qui ne soupçonnaient pas que l’océan pouvait être traversé. De même, il lui dit qu’ils ne peuvent pas encore imaginer tout ce que la science permettra un jour :

L’art de voler ne fait encore que de naître, il se perfectionnera, et quelque jour on ira jusqu’à la Lune.

En effet, il faudra encore 283 ans avant que l’homme ne pose pied sur la Lune ! Mais il indique que des progrès scientifiques et technologiques sont à venir.

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Il insiste aussi sur le fait que la Terre elle-même n’est pas encore totalement connue. Il conclut :

Quand nous aurons bien connu notre habitation, il nous sera permis de connaître celle de nos voisins, les gens de la Lune.

Mais la marquise reste sceptique au sujet des habitants Lunaires. Le narrateur reconnaît alors qu’il n’essaie pas de la convaincre, mais de lui montrer qu’on peut construire un raisonnement logique sur une idée apparemment folle, pour exercer l’esprit et former le jugement. 🧠

Ce second entretien mêle faits scientifiques et hypothèses audacieuses pour faire réfléchir le lecteur. C’est une leçon d’astronomie mais aussi un exercice intellectuel, où l’imagination permet de penser de manière critique !

Troisième soir : Particularités du monde de la Lune Que les autres planètes sont habitées aussi

La marquise aimerait poursuivre la discussion de jour, mais le narrateur insiste que pour rêver, il faut se confier à la Lune et aux étoiles. Le soir venu, il commence à émettre des doutes sur l’habitabilité de la Lune : il remarque que, contrairement à la Terre, sa surface ne montre aucun signe de vapeur ou de nuages, ce qui pourrait indiquer l’absence d’eau, et donc poser problème pour la vie. Mais il reste prudent : ce n’est qu’une conjecture. 🤯

La marquise, un peu perdue, voudrait trancher : y a-t-il oui ou non des habitants là-bas ? Le philosophe répond en élargissant la perspective : peut-être que les vapeurs lunaires sont différentes des nôtres et produisent des effets inconnus. Il donne l’exemple des poissons : leur “air”, c’est l’eau, et ils ne pourraient survivre dans l’air des oiseaux. Cela justifierait l’impossibilité de communiquer entre des mondes à atmosphères différentes.

"Alors, c'est quoi la vérité?"

Ils évoquent ensuite l’apparence du ciel : le bleu du ciel terrestre vient de l’air, et sans atmosphère, les habitants de la Lune n’auraient ni nuages, ni orages, ni arc-en-ciel, seulement un ciel calme et serein. Puis, le narrateur suggère une idée originale : et si les habitants de la Lune vivaient sous terre ? Il indique que ce n’est qu’une théorie humaine de croire que la vie doit se trouver à la surface.  🐛

Ils imaginent un voyage vers la Lune, et le narrateur décrit la vue possible de la Terre depuis là-haut, comme une carte du monde géante.

Puis, le sujet change : le narrateur propose de passer à d’autres planètes, en commençant par Vénus. Il reprend l’exemple de Saint-Denis et explique que, grâce aux lunettes d’approche (une version de télescope), on observe que Vénus change de forme, comme la Lune. Cela prouve qu’elle reçoit la lumière du Soleil, et donc qu’elle est semblable à la Lune. Si la Lune peut être habitée, pourquoi pas Vénus ?

Pour appuyer son idée, il donne une analogie naturelle : une feuille d’arbre semble banale à l’œil humain, mais c’est un véritable monde pour les insectes invisibles à l’œil nu. Ainsi, plus une planète est grande, plus elle a de chances d’abriter des formes de vie variées. 🪱

La marquise admet que sa raison est convaincue, mais que son imagination peine à suivre. Le narrateur répond en soulignant la diversité humaine sur Terre (par exemple, entre Européens et Africains), et ajoute :

On dit qu’il pourrait bien nous manquer un sixième sens naturel, qui nous apprendrait beaucoup de choses que nous ignorons.

Pour illustrer encore l’idée d’une vie étrange mais réelle, il raconte l’histoire d’un peuple fictif : des êtres vifs, intelligents, chastes mais stériles, vivant sous l’autorité d’une reine féconde, dont le rôle est uniquement de donner naissance à des milliers d’enfants. Les mâles, une fois leur fonction remplie, sont tués car ils sont devenus inutiles à l’État. La marquise est d’abord choquée, mais le narrateur révèle qu’il parlait des abeilles ! 🐝

Elle est surprise : ce monde lui paraissait impossible, et pourtant il existe. Il conclut avec une phrase clé :

En transportant seulement sur d’autres planètes des choses qui se passent sur la nôtre, nous imaginerions des bizarreries, qui paraîtraient extravagantes, et seraient cependant fort réelles.

Cet entretien pousse encore plus l’idée que la vie ailleurs est non seulement possible, mais qu’elle peut être radicalement différente de ce que nous connaissons. Fontenelle utilise des analogies concrètes, des exemples naturels et des récits imaginaires pour stimuler la réflexion et l’imagination du lecteur.

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Quatrième soir : Particularités des mondes de Vénus, de Mercure, de Mars, de Jupiter et de Saturne

La discussion reprend avec Vénus, qui semble belle de loin, mais se révèle montagneuse et aride avec des lunettes d’approche. Ils imaginent alors ses habitants comme ayant la peau foncée à cause du soleil, faisant de la musique et de la danse, et étant pleins d’amour (comme la déesse romaine du même nom). ❤︎

Ils enchaînent avec Mercure, très proche du Soleil : les températures y sont extrêmes, les métaux fondent, et les jours sont décalés, ce qui rend la vie difficile à imaginer.

Le Soleil, quant à lui, semble inhospitalier : le philosophe décrit sa surface comme étant difficile à imaginer solide, vu la chaleur et la fumée. (Ceci rejoint notre vision moderne du plasma solaire.)

Ils abordent brièvement Mars, peu fascinante selon le narrateur, puis Jupiter, qu’il trouve plus intéressant car cette planète a quatre lunes. Il évoque la théorie des tourbillons de Descartes, selon laquelle les astres tournent dans un éther en mouvement. Ils se demandent alors si les lunes de Jupiter pourraient être aussi habitées. 🌕

Descartes qui dit "je m'ennuie alors je fais des GIFs"

Enfin, ils évoquent Saturne, avec cinq lunes et un anneau mystérieux. La marquise s’interroge sur l’absence de lunes autour de Mars (elles ne seront découvertes que quelques années plus tard). Ils imaginent que les habitants de Saturne, très éloignés du Soleil, seraient plus calmes.

Le philosophe conclut que le lendemain, ils parleront des étoiles fixes, et la marquise, désormais plus consciente de la diversité des mondes, est reconnaissante envers la Terre.

Cette conversation élargit l’imagination du lecteur en explorant les caractéristiques qui pourraient mener à la vie sur d’autres planètes.

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Cinquième soir : Que les étoiles fixes sont autant de Soleils, dont chacun éclaire un monde

La marquise est impatiente de continuer leur conversation. Le philosophe reprend le sujet en l’amenant encore plus loin dans l’univers : il compare les distances entre la Terre et le Soleil, puis entre le Soleil et Saturne. Il indique que la distance entre la Terre et les étoiles fixes est tellement énorme, qu’elles ne peuvent pas recevoir la lumière de notre Soleil. ☀️

La marquise comprend alors ce que ça implique : les étoiles fixes sont autant de Soleils, et si le Soleil est le centre d’un tourbillon de planètes, chaque étoile représente le centre d’un autre tourbillon

L’univers devient tout à coup immense et vertigineux pour elle. Ils parlent alors de la “Voie de lait” (la Voie lactée), que le philosophe compare à une mer pleine d’îles (les étoiles). Ça donne une image très concrète : tous ces mondes paraissent proches mais sont en réalité très éloignés.

Saturne

Le philosophe reprend la théorie des tourbillons, utilisant l’exemple d’un ballon : chaque monde se gonfle, pousse sur les autres, se rétracte… Cela expliquerait pourquoi les étoiles semblent scintiller. Il ajoute aussi que les comètes pourraient être des messagers entre les mondes. ☄️

Et il va encore plus loin : certains soleils peuvent s’éteindre. Il raconte que des étoiles visibles par les Anciens ont depuis disparu, et même que le Soleil aurait déjà changé de couleur. Ainsi, même les astres ne sont pas immortels.

La marquise, un peu secouée par tout ça, réalise qu’elle a maintenant “tout le système de l’univers dans la tête” et demande si elle est devenue savante. Le philosophe lui dit que oui !

Cet entretien prend une dimension plus vertigineuse. Rien n’est éternel, pas même les astres, et la pensée scientifique s’élargit à une pluralité infinie de mondes.

Sixième soir : Nouvelles pensées qui confirment celles des entretiens précédents. Dernières découvertes qui ont été faites dans le ciel

Un peu de temps a passé. Le philosophe rend visite à la marquise, et croise deux hommes d’esprit qui sortent de chez elle, preuve qu’elle continue à penser à la philosophie et aux sciences. Ces hommes sont d’ailleurs surpris par les opinions de la marquise sur les mondes habités. 💫

Le philosophe et la marquise reprennent leur discussion, et parlent des différentes opinions du grand public. Là où certains voient de la lumière dans les planètes, d’autres voient des prairies, car ils imaginent la possibilité qu’il y ait des prairies dans ces autres mondes. Ce n’est pas une question de connaissance des autres mondes, mais d’une imagination qui est nourrie par la raison. 

Ils parlent ensuite de vraisemblance. Le narrateur ajoute un argument très fort :

Est-il simplement vraisemblable qu’Alexandre ait été ?

Comme la marquise n’a jamais vu Alexandre le Grand, et croit pourtant à son existence à partir de témoignages et de raisonnements, ne serait-ce pas la même chose pour les habitants d’autres mondes ? Ainsi, le lecteur peut réfléchir à cette pluralité, même sans preuve directe. 💫

Ils reprennent alors les principes du système héliocentrique : la Terre tourne autour du Soleil, et chaque planète a sa propre vitesse. Ils s’amusent à imaginer ce qui se passerait si la Terre changeait de distance au Soleil, car on vivrait alors plus ou moins longtemps.

Ensuite, ils évoquent les grands changements géologiques à travers le temps, comme des poissons pétrifiés retrouvés loin de la mer (prouvant que le relief a changé de parcours), pour appuyer l’idée que tout évolue, y compris à la surface des autres planètes. Ils parlent aussi du manque de crépuscule sur la Lune, car son atmosphère serait différente.

Le philosophe conclut :

Il n’y a pas longtemps que tous nos philosophes se croyaient fondés en expérience pour soutenir que les cieux et tous les corps célestes étaient incorruptibles.

Ce qu’il veut dire, c’est que les opinions et les croyances changent, alors il faut continuer à observer, à réfléchir et à questionner. 🙋

Ils terminent leur entretien en parlant de la vérité et du génie, afin que la marquise poursuive son élancée sur la philosophie. 

"Savoir = pouvoir"

Au cours de ces entretiens, la marquise (et donc le lecteur) a appris, compris, et surtout changé sa vision du monde !

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Analyse des idées principales ✅

Voici des pistes pour parler de l’œuvre à l’oral de français ou dans une dissertation. Souviens-toi des grands thèmes et appuie tes arguments avec des exemples concrets ! 

La vulgarisation scientifique comme projet 🗣️

Fontenelle vise à rendre la science accessible et intéressante, à travers : 

  • Des comparaisons concrètes : par exemple, aux peuples humains et à la nature

  • Des exemples imagés : comme celui des abeilles, qui surprend et fait réfléchir la marquise

  • Un langage simple et élégant : pas de mots savants ni pas de jargon compliqué

Ainsi, il cherche à convaincre par des arguments logiques, et à persuader en jouant sur l’imagination et les émotions du lecteur.

Le progrès et la raison 🤝

Fontenelle s’inscrit dans le mouvement des Lumières en mettant la raison au centre de la pensée.

Il montre que la raison permet : 👇

  • D’aller au-delà des apparences, en imaginant que les planètes sont habitables, même si on ne les voit pas
  • D’explorer l’univers avec l’esprit : l’imagination guidée par la logique permet de découvrir et de réfléchir
  • D’observer et de déduire : il invite le lecteur à raisonner en utilisant des techniques scientifiques, menant à des hypothèses concrètes

En s’appuyant sur des philosophes comme Descartes pour ancrer son raisonnement, il invite ainsi le lecteur à penser autrement au(x) monde(s) qui l’entoure(nt).

Ces idées influencent d’autres hommes, comme Voltaire, qui publiera plus tard Éléments de la philosophie de Newton (1738).

Subversion des dogmes religieux 🙏

Fontenelle questionne les dogmes (les croyances imposées comme vraies) de l’Église pour éviter les poursuites. Il fait cela en : 

  • Évitant les critiques ouvertes pour éviter tout conflit
  • Glissant des idées qui questionnent la vision où un dieu est au centre de tout (une vision théocentrique)
  • Montrant qu’on peut penser aux sciences à travers l’imagination, sans remettant en cause la foi

Il utilise la créativité pour parler du monde à travers la littérature, tout en se protégeant. 🔥

Tu vois maintenant pourquoi Entretiens sur la pluralité des mondes fait maintenant partie du bac de Français ! C’est un texte pionnier qui a aidé à démocratiser la pensée scientifique, et qui fait encore réfléchir les lecteurs d’aujourd’hui. 😉

On espère que cette fiche de lecteur t’a aidé à tout comprendre !  

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Emilie S.
Rédactrice Web
Hello, moi c’est Emilie! Je suis rédactrice stagiaire chez les Sherpas. J’adore la lecture, la cuisine, et la voile. J’espère t’aider à comprendre différents sujets avec mes articles ! 😊

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