Tu as peut-être déjà entendu parler du prix Albert Londres, qui est décerné chaque année aux meilleurs grands reporters francophones ! Découvre dans ce portrait l’homme qui se cache derrière ce prix !
On te retrace ici l’incroyable histoire de ce journaliste et écrivain français ⬇️ !
1, 2, 3, c’est parti ! 🚀
La vie d’Albert Londres
Albert Londres est considéré comme le père fondateur du journalisme d’investigation. Durant presque toute sa vie, il a parcouru le monde pour couvrir les grands événements de son temps, toujours en première ligne.
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Né en 1884 à Vichy, Albert Londres commence sa carrière professionnelle à Lyon en tant que comptable, mais sa passion pour le théâtre et la poésie le font monter à Paris, où il publie des recueils de poésie.
Un nom de famille qui évoque déjà le voyage
Londres était le vrai nom du journaliste ! En effet, la famille de son père, modeste chaudronnier, était d’origine gasconne et s’appelait Loundrès. Au fil des générations, le nom s’est transformé en Londrès puis en Londres.
En 1904, à 20 ans, il devient le correspondant parisien du journal lyonnais Salut Public. Par la suite, il entre au Matin, où il couvre les couloirs de la Chambre des Députés. Il rédige des chroniques politiques, qu’il ne signe pas !
Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.
Albert Londres
Journaliste et écrivain
Le début de la 1ère Guerre mondiale 🪖
En 1914, la guerre éclate. Albert Londres, comme il est réformé, est affecté au ministère de la Guerre à Reims, où il est témoin du bombardement de la cathédrale gothique. Il écrit le papier “Ils bombardent Reims”, qu’il signe cette fois-ci, et fait sensation. Son style détonne : plutôt que de se réfugier derrière l’objectivité, il écrit à la première personne des textes courts, vifs, enflammés. Cette même année, il devient correspondant de guerre et est envoyé au front.
Nous étions cinq hommes qui ne parlaient plus. Le sort de l’œuvre qui depuis huit siècles émerveille le monde nous tenaillait l’esprit. Un sous-officier nous croisa. – C’est la sous-préfecture qui flambe, cria-t-il. […]
Elle [la cathédrale de Reims] n’était pas suppliante comme celle de Chartres, pas à genoux comme celle de Paris, pas puissante comme celle de Leon. C’était la majesté religieuse descendue sur terre. Ils allaient la brûler.
Albert Londres
Ils bombardent Reims, Le Matin, 21 septembre 1914.
De 1915 à 1918, il se rend au sud-est de l’Europe, où il pense que tout se passe. Il travaille dorénavant pour l’un des plus importants quotidiens de l’époque : Le Petit Journal, ayant rompu avec Le Matin. Il couvre les combats de l’armée française d’Orient en Turquie, en Grèce, en Albanie, en Serbie.
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En 1919, il est renvoyé du Petit Journal par Clemenceau pour ses propos sur l’Italie, et écrit désormais pour L’Excelsior. Ses reportages décrivent la vie sous le régime bolchévique de l’Union soviétique.
En 1922, il se rend au Japon et en Chine et en ramène une série d’articles qui connaîtra un grand succès. Il publie plusieurs articles dans un recueil La Chine en folie qui connaîtra un grand succès ! Il y raconte la Chine d’alors, en proie à une profonde anarchie, où les pirates, les trafiquants de drogue et les tenanciers de tripots tiennent le haut du pavé. En Inde, il rencontre Nehru et Gandhi et raconte le vent de rébellion qui souffle sur ce vaste pays encore sous domination britannique.
Enquête sensible sur le bagne de Cayenne 🔎
Albert Londres entreprend en 1923 une enquête sensible sur le bagne de Cayenne et publie Au bagne dans le Petit Parisien. Son reportage connaît un énorme retentissement, tant auprès du public que des institutions.
👉 Une loi de 1854 marque la création des bagnes hors de la métropole. La Guyane, manquant de main d’œuvre après l’abolition de l’esclavage en 1848, est alors devenue une terre de bagne.
Le reporter rapporte ainsi 27 articles sur les conditions carcérales dans le fameux bagne, qu’il qualifie d’ « usine à malheur qui travaille sans matrice ». Il y dénonce un système carcéral à la fois inhumain et inefficace. Il raconte notamment la loi du doublage : chaque détenu au terme de sa peine, a l’obligation de résider dans la colonie pendant un temps égal à la durée de celle-ci.
L’année suivante, il poursuit son travail sur les établissements pénitentiaires et se rend sur les bagnes militaires en Algérie. Ces articles, publiés dans le Petit Parisien, sont réunis dans un livre : Dante n’avait rien vu.
🤯 C’est au Brésil, qu’il rencontre à nouveau le bagnard en cavale Dieudonné, qui lui relate également des conditions de détention épouvantables. Albert Londres réussit finalement à obtenir sa grâce ! Il raconte son histoire dans L’homme qui s’évada.
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Tour de France et asile psychiatrique
🏥 De 1925 à 1927, Albert Londres s’intéresse à des sujets nationaux. Il dénonce les tares de la psychiatrie en France dans Chez les fous, où contrainte, brutalité et horreur sont la norme.
🚴 Il enchaîne avec une enquête sur le Tour de France, qu’il appelle “tour de souffrance”. Il couvre ainsi le tour en 1928, dans un reportage intitulé Les Forçats de la route et dénonce l’absurdité des demandes de performances inhumaines réclamées aux cyclistes.
🛤️ En 1928, au Sénégal et au Congo, il dénonce dans son reportage Terre d’ébène l’esclavage auquel sont soumis les ouvriers noirs sur les chantiers de construction de la voie ferrée Brazzaville-Pointe Noire et les exploitations forestières des alentours, où des Africains y meurent par milliers.
Sur les traces du “juif errant”
En 1929, alors que l’antisémitisme gagne du terrain partout, Albert Londres part en Europe de l’Est et au Proche-Orient, d’où il ramène 27 articles pour Le Petit Parisien. Il découvre la profondeur de l’antisémitisme et observe l’émergence du sionisme.
👉 Dans les Balkans, il enquête sur les nationalistes macédoniens, les Comitadjis, et ce qui les pousse au terrorisme.
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L’incendie du Georges-Philippar 🚢
Il part en Chine pour Le Journal, alors que les Japonais envahissent le pays. Son enquête l’amène à s’intéresser aux trafics de l’opium et d’armes des triades chinoises. Alors qu’il rentre en France sur le Georges-Philippar, le paquebot prend feu en plein Mer Rouge et soixante-sept personnes disparaissent ce jour-là, parmi lesquelles Albert Londres.
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C’est quoi le prix Albert Londres ? 🤔
Le prix Albert Londres consacre chaque année, à la date anniversaire de la mort du reporter, le meilleur “Grand Reporter de la presse écrite” et, depuis 1985, le meilleur “Grand reporter de l’audiovisuel”. Depuis 2017, le prix récompense également le meilleur livre de journalisme !
Ce prix est destiné aux journalistes de moins de 40 ans.
👉 C’est sa fille, Florise Martinet-Londres, qui est à l’initiative de la création de ce prix, un an après sa mort, en 1933.
Le prix est remis par d’éminents journalistes à leurs plus jeunes confrères. Le jury est composé d’une vingtaine de journalistes de différents médias, d’écrivains, de cinéastes et de professionnels de l’édition.
Le prix Albert Londres 2023
En 2023, la remise du prix s’est déroulée à Vichy, ville natale du célèbre journaliste !
✍️ Le prix de la presse écrite a été remis cette année à Wilson Fache pour ses reportages sur l’Afghanistan, la gare routière de Tel Aviv et l’Ukraine ;
🎥 Le prix de l’audiovisuel a été décerné à Hélène Lam Trong pour son film “Daech, les enfants fantômes” ;
📖 Le prix du livre a été remis quant à lui à Nicolas Legendre pour “Silence dans les champs”.
Tu en sais dorénavant plus sur la vie de ce mythique personnage qui se cache derrière le prix Albert Londres ! On se retrouve très vite pour un prochain article. 🚀 Si ce genre de sujets t’intéresse, n’hésite pas à prendre un cours de culture générale avec les Sherpas !
