Pour la grande majorité des jeunes français, la période de septembre marque le retour à l’abattoir en cours… et pour la même majorité, le ras-le-bol est tangible. Si l’école peut souvent nous prendre le chou, c’est un droit – même une chance – que nous prenons souvent pour acquis. Dans le monde, nous ne sommes pas tous égaux face à l’accès à l’éducation ! Voici un petit tour du propriétaire 👇
Les raisons de l’inégalité d’accès à l’éducation
Près de 250 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, selon les données indiquées par les Nations Unies. On constate quand même une amélioration par rapport aux décennies précédentes ! En 2000, plus de 400 millions d’enfants de 6 à 18 ans n’étaient pas scolarisés.
Pendant ce temps…
En France, l’école est rendue gratuite et obligatoire en 1882. 98 % des enfants français vont à l’école.
Si, en tant qu’occidentaux, l’accès à l’éducation nous est presque évident, ce n’est pas le cas dans le reste du monde. Qu’est-ce qui peut bien expliquer ces inégalités ? 📉
👉 D’abord, et de manière assez évidente, on peut mettre en cause les disparités sociales qui divisent les sociétés.
Les enfants des foyers les plus défavorisés sont quatre fois moins scolarisés que ceux des foyers les plus riches. L’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) souligne que dans les pays à revenu faible, “les plus riches sont neuf fois plus susceptibles d’achever le deuxième cycle de l’enseignement secondaire que les plus pauvres”. Les divisions subsistent donc au sein même des pays, notamment entre les zones rurales et urbaines.
On le remarque particulièrement dans certaines régions d’Afrique d’Asie où l’école est peu prioritaire. Face à l’instabilité, aux conflits et autres crises politiques, l’éducation passe au second plan et les écoles sont souvent fermées. 🏫
En détail
L’ONU indique que la grande majorité des enfants non scolarisés vivent en Afrique subsaharienne, notamment au Nigeria et en Ethiopie où, respectivement, 20,2 millions et 10,5 millions d’enfants sont privés d’école. L’Asie centrale et du Sud sont aussi les régions les plus touchées, avec 85 millions d’enfants.
Pour ne rien arranger, les familles peinent à vivre décemment ; envoyer un enfant à l’école est alors, ici aussi, considéré comme une perte de temps. Les enfants sont alors contraints à travailler très tôt pour compléter le revenu familial (dans des ateliers, des décharges) ou envoyés mendier. 🪙
Où sont les profs ?
Au-delà des disparités sociales qui rendent la scolarisation dans le monde inégale, le rôle des enseignants est, lui aussi, déterminant. Acteurs essentiels de l’éducation (tu l’auras deviné) le manque d’enseignants ou leur formation insuffisante ne favorise pas l’accès à l’éducation dans certaines régions, en particulier dans les zones les plus pauvres.
👉 Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO, explique dans une déclaration à l’OIT :
“L’Afrique subsaharienne est la région où la charge de travail des enseignants est la plus lourde et où les systèmes éducatifs manquent le plus de personnel, 90 % des établissements d’enseignement secondaire étant confrontés à de graves pénuries d’enseignants.”
Elle poursuit en expliquant qu’en plus du manque de personnel dû aux classes surchargées dans ces régions, la majorité des pays d’Afrique subsaharienne ne bénéficient que de 65 % d’enseignants qualifiés dans le primaire et 51 % dans le secondaire. Au niveau mondial, ces chiffres sont respectivement de 81 % et 78 %.
Si, dans les années précédentes, on a noté une amélioration de l’accès à l’éducation, la qualité de l’enseignement et les moyens déployés laissent souvent à désirer. Scolariser plus est donc une urgence, mais à condition de scolariser mieux…
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Les filles touchées de plein fouet 👧
La scolarisation dans le monde se heurte à un autre problème de taille : de manière générale, les filles vont moins à l’école que les garçons. Les données de l’ISU indiquent que 9 millions de filles ne seront jamais scolarisées en cycle primaire, contre environ 3 millions de garçons.
On considère encore que celles-ci n’ont pas d’utilité à étudier, pour certaines raisons culturelles, sociales et financières 👇
- Les parents suivent les traditions culturelles, qui constituent un frein à l’éducation des jeunes filles. Dans certaines sociétés, ces dernières sont destinées à se marier jeunes et à s’occuper des tâches ménagères.
- Certaines familles n’ont pas les ressources nécessaires pour scolariser tous leurs enfants. Dans ce cas, malheureusement, les garçons sont prioritaires (pour les raisons ci-dessus)
- La traite et le travail infantiles touchent davantage les filles, considérées comme une charge dans de nombreuses sociétés.
- Ces dernières n’ont pas toujours accès à la contraception ou à l’avortement. Les mariages forcés et les violences sexuelles menant souvent à des grossesses, les jeunes filles sont contraintes de quitter l’école.
- Même s’ils paraissent secondaires, les cycles menstruels peuvent eux aussi constituer une raison pour laquelle les filles sont moins scolarisées.
En chiffres
Selon l’association Règles Élémentaires, “près de 100 millions de jeunes filles ratent jusqu’à une semaine d’école par mois à cause de leurs règles et du manque d’accès à des protections périodiques adaptées.”
Toutefois, les nouvelles estimations de l’UNESCO confirment que la différence entre le taux de filles et de garçons non scolarisés s’est réduite ces dernières années. Les efforts des pays pour atteindre la parité des sexes se ressentent ! 👫
C’est notamment le cas de la Sierra Leone qui a réformé son système éducatif en 2018. Les filles peuvent alors faire toute leur scolarité sans payer de frais d’inscription et peuvent retourner étudier même après leurs grossesses.
L’éducation n’est pas un luxe, mais un droit
Julius Madda Bio
Président de la Sierra Léone
L’éducation, vecteur de progrès 📈
En réalité, l’éducation d’une fille est reconnue comme un levier dans divers secteurs, notamment économique. Avec chaque année d’école supplémentaire, le salaire d’une femme peut augmenter de 15 à 25 % ! Une augmentation qui se retranscrira donc sur le PIB annuel d’un pays et participera directement au développement de celui-ci.
L’éducation des filles est l’une des étapes les plus importantes pour assurer la paix, la sécurité et le développement durable dans le monde entier.
Antonio Guterres
Secrétaire général des Nations Unies
La non scolarisation des filles dans le monde est dû à leur “statut inférieur” à celui des garçons. Ironie du sort, leur manque d’accès à l’éducation les maintient dans ce même statut. En n’ayant pas l’accès à l’école, une fille aura plus de mal à se faire entendre. Par extension, elle sera plus à même de subir les décisions qui concernent son corps et sa vie (notamment pour l’avortement, le droit de vote…)
👉 Eh oui, ce n’est pas un scoop : l’éducation est cruciale pour qu’une femme puisse devenir une citoyenne à part entière, s’émanciper et participer activement aux prises de décisions de la société. 🗣
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Pourtant, elles sont souvent piégées dans un cercle vicieux. Sans éducation, les mères ne peuvent pas non plus transmettre à leurs enfants l’intérêt d’avoir une éducation de qualité. Les jeunes filles pâtiront alors passivement, à leur tour, du manque d’opportunités.
Cela étant dit, un grand nombre de figures féminines telles que Malala Yousafzai (prix Nobel de la Paix), Vanessa Nakate (activiste pour le climat) et Greta Thunberg (on a encore besoin de te la présenter ?) ont toutes souligné que les femmes pourraient être intégrées aux processus de résolution des problématiques écologiques, économiques et sociales en particulier celles des pays en développement.
Par exemple, une récente étude de la Brookings Institution explique que l’éducation des filles pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre, grâce à une sensibilisation à la croissance démographique et ses impacts.
Toute fille peut changer le monde si elle dispose des bons outils pour le faire
Greta Thunberg
Activiste
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L’urgence d’un monde qui change 🔁
De manière plus générale et peu importe le genre, l’éducation est l’un des prérequis indispensables pour faire avancer les choses et générer du mouvement ! Alors que nous sommes tous confrontés aux changements sociaux, climatiques et politiques, tous les regards se tournent vers la prochaine génération.
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Seulement, avec un nombre conséquent d’enfants privés du droit de s’instruire, l’espoir de pouvoir compter sur les futurs génies de demain s’amoindrit…
👉 Face à une telle urgence, une lettre ouverte a été adressée aux chefs d’états et gouvernements du monde en septembre 2022. La lettre a été signée par plus de 500 000 personnes, parmi lesquelles on retrouve la prix Nobel de la Paix Malala Yousafzai et l’activiste Vanessa Nakate. Cette déclaration a été remise au secrétaire général de l’ONU par le réseau Avaaz.
La revendication des auteurs est simple : la solution pour faire face aux problématiques actuelles est la scolarisation des enfants. La “grande idée” qu’ils avancent est donc la création d’un nouveau traité mondial qui garantit le droit à l’école gratuite, pour tous, jusqu’à l’enseignement secondaire.
Comment construire le monde dont nous voulons, surmonter la crise climatique et obtenir la justice quand 4 enfants sur 10 doivent quitter le système scolaire avant la fin de leur éducation secondaire ?
Lettre ouverte aux chefs d’états
👉 L’éducation pour tous apparaît donc comme une “bouée de sauvetage”, aussi bien pour les enfants concernés que pour nous. En bref, on pourra tous profiter de l’accès à l’éducation universel, celui-ci garantissant des solutions tangibles à de nombreuses problématiques du 21e siècle.
L’éducation pour tous, c’est l’objectif que s’est fixé l’ONU d’ici à 2030. Cet objectif s’inscrit, au même titre que les 16 autres, dans la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable.
Des progrès restent à faire !
En clair, quand on voit comment ça se passe dans le reste du monde, on relativise un peu. Mais il ne faut pas oublier qu’en France, nous sommes aussi touchés par la pauvreté.
Ainsi, plusieurs millions d’enfants (un enfant sur cinq selon l’UNICEF) ne bénéficient pas des conditions propices pour étudier : faim, problèmes de logement, impossibilité de faire ses devoirs le soir… La précarité sociale a un impact direct sur l’avenir d’un enfant, puisque les jeunes issus d’une famille pauvre sont plus enclins à sortir de l’école en situation d’échec.
La scolarisation dans le monde : tous concernés ! 🤝
En voyant ces chiffres, on se sent un peu dépassés. Agir à notre échelle paraît minime, mais ça peut faire la différence ! Que peut-on faire depuis notre canapé ?
Parrainer un enfant
👉 En parrainant un enfant dans un pays n’ayant pas l’accès à l’éducation, tu l’aides à subvenir à ses besoins. Il ne devra donc pas dépendre des revenus de sa famille pour aller à l’école (ce qui compromet généralement la scolarisation d’un enfant)
💡 Le savais-tu ?
Le parrainage aide aussi à rapprocher les enfants de leur établissement. Au Mali, les enfants des zones rurales peuvent parcourir jusqu’à 7km pour se rendre en classe !
Faire des dons à des associations
Vise celles luttant pour les droits humains et la scolarisation de tous les enfants. Parmi elles, tu peux checker Care, Un enfant par la Main ou encore l’UNICEF.
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Le voyage humanitaire
En faisant une mission humanitaire, tu seras mis en relation avec une ONG visant à améliorer les conditions de vie de milliers d’enfants. La construction d’école fait partie intégrante de tes missions !
Si on fait un peu le tour du système éducatif français, on voit que – malgré des failles – on n’est pas les plus à plaindre ! Il offre à ses petits poulains un package assez complet pour réussir dans la vie. Alors, les cours de maths le lundi à 8h ne t’enchanteront toujours pas, mais tu sais au moins que tu n’as pas à te battre pour y assister. Et tu n’auras probablement jamais à le faire !
Loin d’être moralisateur, ce constat nous montre que l’éducation est un droit que l’on prend souvent pour acquis. En prenant du recul, on est bien contents de pouvoir s’asseoir sur les bancs de l’école, aussi inconfortables soient-ils. 😉