Savais-tu qu’Etienne est parti deux fois en mission humanitaire durant ses études ? C’est d’ailleurs lors d’un d’entre eux qu’il a vraiment appris à connaître William et qu’ils sont devenus inséparables. Entre la province de l’Hebei en Chine et l’île de Cebu aux Philippines, il nous raconte ses missions, des anecdotes bien croustillantes et les leçons qu’il en tire. Alors, partir en mission humanitaire, ça vaut le coup ?
NB : il y a plein de façons de s’engager pour faire de l’humanitaire et aider les autres. Et évidemment, tu peux t’engager aussi près de chez toi ! Tu n’as pas besoin de partir à l’autre bout du monde. 🌐
Partir en mission humanitaire, c’est donner de soi
La première raison pour laquelle tu peux avoir envie de te lancer dans une mission humanitaire, c’est pour rendre le monde un peu meilleur… À ton humble échelle.
Pour Etienne, qui s’est engagé dans deux missions différentes, le but était de donner de son temps pour permettre à des enfants d’apprendre l’anglais. Il faut d’abord savoir que les élèves ne sont pas aussi privilégiés que nous les occidentaux, qui prenons beaucoup de choses pour acquis. Bah ouais, qu’est-ce qu’on râle quand Mme Legrand nous demande d’apprendre la liste des verbes irréguliers par cœur, mais bon, plongé dans un village paumé avec une école en bois, on a tendance à réévaluer la chance qu’on a. Bon, ça reste quand même super chiant les verbes irréguliers.
Comment ça s’est passé ?
« En 2012, je suis parti enseigner l’anglais dans un village chinois de la province de L’Hebei, à 500 km au sud de Pékin. Et c’est la campagne des campagnes, si tu veux. L’école était posée au milieu des champs de maïs, au milieu d’une province vraiment très pauvre. Les élèves ne savent pas parler anglais. Leur apprendre cette langue est hyper important parce que ça leur offre l’opportunité de pouvoir aller dans les grandes villes. Notre but, c’était d’être là pour essayer de leur transmettre des bases. En un mois de présence là-bas, tu leur fais faire des progrès, mais l’idéal est de leur donner le goût d’apprendre. »
Il est aussi possible de faire une mission de construction : les infrastructures sont souvent en bien mauvais état (écoles, orphelinats, hopitaux) et des petites mains ne sont pas de trop. En gros, ton soutien est à la fois physique et matériel.
Allez, raconte ! 💭
« Pour les Philippines, ça a été une mission très différente. Pour le coup, ce n’était pas de l’enseignement, mais c’était principalement une mission de construction. On a construit une ferme sur l’île de Cebu. On a aussi eu un rôle auprès des enfants du village pour les stimuler en organisant des jeux, du sport collectif… L’ONG avec qui on est partis avait à cœur de leur véhiculer des valeurs pour qu’ils aient envie de se bouger et de s’extraire de leur situation. »
👉 Alors, ça te tente ? Bien sûr, pour faire ce genre d’actions t’as pas besoin de partir à Perpete les Oies. Tu peux t’engager chez Emmaüs, à la Croix-Rouge… Il y a plein d’associations qui existent et qui seront ravis de t’accueillir. Si tu as envie d’aider, à toi de trouver celle qui te correspond.
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Raison 2 : acquérir des compétences à valoriser plus tard
Partir en mission, c’est d’acquérir des compétences utiles pour ton CV. Prenons Etienne pour exemple : avec sa mission d’enseignement en Chine. Il y a appris des notions de pédagogie, d’enseignement… qui peuvent toujours lui servir aujourd’hui chez les Sherpas (car oui, on fait des cours particuliers au cas où t’avais zappé 😉)
Il en pense quoi, Etienne ?
« Avec les missions aux Philippines, j’étais un peu responsable du projet. J’ai dû me charger des financements puisqu’on a dû faire une petite levée de fonds pour partir. (La première d’une longue lignée, NLDR) Il fallait 2 000 euros, donc on a fait des ventes de gâteaux et des papiers cadeaux devant des magasins. Il y avait une grosse partie gestion de projet et de la négociation (ici aussi, NLDR) avec les locaux pour décider de ce qu’on allait concrètement faire là-bas, et ce que l’on allait leur laisser. »
👉 Il y a un vrai besoin d’être à l’écoute des gens lorsque tu fais de l’humanitaire : il y a ce pour quoi tu es envoyé, et ce qui s’offre à toi une fois sur place. Ton but, ce n’est pas de sauver tout le monde mais d’aider à faire faire quelque chose dont les locaux vont se servir, et qui leur se sentir utile. En clair, pas besoin de construire un hôtel 5* pour relancer l’économie avec du tourisme : ça, ils s’en fichent… Et ils ont bien raison. En revanche, une école, ça aidera les générations futures à avoir accès à l’éducation plus facilement.
Et donc, en pratique ?
« Initialement, on nous avait dit qu’on allait refaire le toit de la grande salle de réunion du village. Mais en fait, arrivés sur place, ils nous ont dit que le toit allait plutôt bien, et qu’ils auraient beaucoup plus besoin d’aide pour construire une ferme ainsi qu’un grand enclos autour. En fait, ils n’arrivaient pas à la cultiver, parce qu’il y avait plein de parasites, de rongeurs, etc. »
👉 Bref, il faut être prêt à apprendre, à être curieux et après, être capable de s’adapter. Tout ça, c’est des qualités dont tu pourras toujours te servir dans le futur. Partir en mission humanitaire, c’est aussi trouver quelque chose qui t’aidera à construire des compétences qui vont te plaire, et qui te seront aussi utiles pour la suite de ton parcours.
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Découvre une culture… pas du tout occidentale
L’un des avantages d’une mission humanitaire, c’est aussi de te faire découvrir des réalités que tu ne connaîtrais pas autrement. Et par réalité, on entend culture. Déjà, en voyageant à l’étranger, tu découvres un autre de mode de vie et une autre de façon de vivre. Bien sûr, ça peut être aussi bien dans un autre pays qu’au coin de la rue, car c’est le simple fait de côtoyer des gens que tu ne rencontrerais pas autrement dans ta vie de tous les jours.
L’anecdote d’Etienne 💭
« Je suis arrivé à Pékin en 2012, alors ça a encore du bien changer depuis, mais c’était déjà hyper impressionnant. Je n’ai jamais vu autant de voitures allemandes qu’à Pékin. La ville grouille de monde, c’est ultra développé. On a pris un TGV, puis une voiture. Après quelques heures et quelques virages à gauche et à droite, on était déjà sur des routes en terre. On a traversé des paysages remplis de champs partout et, au bout d’un moment, on a vu deux bâtiments posés au milieu des champs de maïs. Et ça, en fait, c’est l’école. On s’est dit : OK, on est arrivés. »
Les contrastes m’ont vraiment marqué en Chine. En fait, t’as une ville ultra-urbaine d’un côté, et de l’autre, la simplicité et la rusticité.
Etienne
Un autre souvenir ?
« La deuxième chose, je me souviendrai toute ma vie. Ça m’a fait relativiser beaucoup de fois. On était en pause, on ne donnait pas de cours et donc dans ce cas-là, il y avait le maire du village avec notre traducteur qui nous faisait découvrir les environs. On a marché le long d’une route. et pour être honnête, ce n’était pas une route spéciale, car c’est une simple route… sur des champs de maïs. Mais le maire du village qui nous a dit – et ça, je m’en souviendrai toute ma vie – que la route était neuve et qu’il en était très fier. »
👉 Et oui, faire un voyage humanitaire permet aussi de prendre conscience de la chance que l’on a en tant qu’occidentaux, et de ce que l’on a tendance à prendre pour acquis. Et c’est aussi bien les cours d’anglais que les routes goudronnées, même si parfois elles sont pleines de nid-de-poules. Ah ben oui, ça te fait un peu réfléchir. Tu en rentres changé, et t’as moins envie de te plaindre d’un coup.
Bonjour l’arnaque 🥲
« On est arrivés avec William à l’aéroport de Manille avec nos sacs à dos, et on s’est tout simplement fait arnaquer par le taxi en payant 10 fois le prix de la course sans le savoir. On ne savait pas qu’il fallait négocier. Dans beaucoup de pays, il y a de la négociation et ça, ce sont des choses qui sont très culturelles. »
Pouvoir découvrir tout ça, c’est une vraie richesse (l’arnaque en moins). En allant à la rencontre de ces autres existences, de ces autres cultures, ça permet de mettre en perspective ce qu’on a chez nous et ça permet aussi de beaucoup mieux appréhender le monde qui nous entoure. Partir en voyage humanitaire, ça t’aide à te rendre compte que c’est beaucoup moins manichéen (moins noir ou blanc, point def 💡).
Il est d’accord Etienne ?
« On peut avoir ce regard occidental en se disant que chez eux, c’est moins bien. En fait, chez eux, c’est pas fondamentalement moins bien, parce que les gens que j’ai vus là bas, ils étaient heureux avec ce qu’ils avaient. Et justement, j’ai vécu en Chine et aux Philippines des expériences mémorables qui ont remis beaucoup de mes croyances en perspective et qui, je pense, m’ont aussi marqué et m’ont aidé à grandir. Je pense à leur issue que j’ai une vision du monde plus riche, plus complexe, et qui correspond mieux à toutes les nuances qui font que la vie est intéressante. »
Te construire des souvenirs mémorables
Lesquels, pour toi ?
« En Chine, j’ai pu déjeuner avec le secrétaire local du Parti communiste. Aux Philippines. Je me suis retrouvé à tenir la main au bloc opératoire d’une de mes amies qui s’était blessé en faisant de la moto. Ça, c’est un souvenir un peu moins drôle, et forcément, ça marque. Je me suis retrouvé à faire une bataille de boue aussi. .. »
Il y a quand même des choses qui nous unissent tous entre êtres humains. Peu importe d’où l’on vient, peu importe qui on est. Et visiblement, c’est très difficiles à expliquer si on ne les a pas vécues ! Ces choses sont universelles, et elles font qu’on réussit à se comprendre, à avoir des émotions, à partager des moments ensemble qui sont sincères et authentiques, même si on ne parle pas la même langue.
👉 Même si on n’a pas forcément les mêmes réalités, le fait d’être ensemble et d’aborder les gens en toute simplicité et dans l’optique d’aider, ça fait vivre des instants vraiment mémorables et très, très forts.
C’est lui qui le dit 💭
« Avant ces voyages, je n’aurais pas forcément cru que je me serais dit que la vie entre la France et la Chine ou les Philippines était très différente. Plus jeune, j’avais peut-être des a priori sur les relations humaines en me disant que les gens fonctionnent d’une manière ou d’une autre. Alors qu’en réalité, tu te rends compte qu’il y a quand même un tout universel qui nous unit tous à l’échelle de l’humanité. Ça peut sembler un peu bête ce que je dis, et ça peut sûrement sembler naïf. Mais après les expériences que j’ai vécues, j’y crois vraiment profondément. Je pense vraiment qu’il y a des choses qui nous unissent tous et partir en mission humanitaire, que ce soit dans un pays étranger ou à côté de chez soi, ça va te permettre de changer de perspective et de rencontrer ces personnes que tu ne rencontrerais pas autrement. »
Faire un voyage humanitaire te permettra d’aller à la rencontre de l’humanité. Et ça, c’est vraiment quelque chose de très fort.
Etienne Porche
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Quelles leçons on en tire ?
Le prix de la liberté 🕊
Le POV de l’expert
« Ces expériences et ces missions humanitaires m’ont permis de goûter à la liberté, ce à quoi je n’aurais pas forcément accordé autant d’importance avant. »
Notre chance en tant que français
Le POV de l’expert
« Quand tu te rends compte qu’il y a des personnes qui sont hyper heureuses en vivant avec moins d’un dollar par jour – c’était le cas des gens de mon village aux Philippines – ça remet en perspective ton propre mode de vie. Si tu as la chance de vivre dans un pays développé, tu as la chance d’avoir accès à l’électricité, à l’eau courante, de pouvoir manger à ta faim tous les jours, d’être allé à l’école… En fait, t’as juste de la chance.«
J’ai plus le droit de râler !
Le POV de l’expert
« Au final, tu te dis que toi, tu n’as pas le droit de pas être heureux. Il faut essayer de se concentrer sur des choses beaucoup plus simples, beaucoup plus authentiques, et notamment la qualité des relations humaines que tu peux avoir parce que c’est ça qui est certainement le plus important. C’est ça qui, pour moi, est la vraie richesse. Ça m’a vraiment aidé à revoir un peu le sens de mes priorités et à me rendre compte que c’était plus important pour moi, c’était faire des choses qui ont du sens. »
Il faut se lancer ! 🏃
Il le dit si bien…
« C’est ce qui m’a mis le pied à l’étrier pour l’entrepreneuriat, parce que c’est aux Philippines qu’on s’est rencontré avec William, avec qui on a lancé les Sherpas. C’est là-bas qu’on a eu une toute première idée de boîte. Honnêtement, franchement, j’avais la pétoche avant de partir, je ne savais pas du tout où je mettais les pieds. C’était vraiment un saut dans l’inconnu. Mais en fait, ça s’est super bien passé. J’ai eu la chance de faire des rencontres que je n’oublierai jamais, de vivre des choses mémorables et c’est tout ce que je te souhaite pour toi aussi. »
Mais comment partir en mission humanitaire ?
Comment est-ce qu’on fait plus largement pour s’engager ? C’est très simple. Il y a plein d’associations près de chez toi qui recrutent.
Inspire-toi de ça 💡
« Je suis parti avec Gawad Kalinga, qui est une des plus grosses ONG locales. Ils ont sorti deux millions de personnes de la pauvreté et ça, c’est juste un truc de malade. C’est une asso très sérieuse. »
- Le mieux est de te renseigner un peu sur toutes les possibilités de missions qui existent pour choisir une mission avec une cause qui te parle et qui te correspond. C’est très important d’aller aider sur un sujet qui fait sens pour toi.
- Une fois que tu auras choisi ce sujet, tu vas pouvoir ensuite trouver des associations sur cette thématique. Ensuite, tu peux vérifier le sérieux de ces associations. On te conseille de regarder la qualité des engagements qui sont pris, la façon dont ces associations exécutent et mènent à bien leur mission.
- Tu es sûr de toi ? On passe à la dernière étape. Souvent, il y a un formulaire de contact sur le site Internet de l’asso. Il suffit d’envoyer un mail ou de passer un coup de téléphone et directement, on va te recontacter et te donner la marche à suivre.
👉 C’est aussi simple que ça. Une recherche Google pendant une heure, un mail ou un coup de téléphone et ensuite… beaucoup de ton temps et quelques heures d’avion.
Allez, tu as maintenant toutes les cartes en main pour partir en mission humanitaire, et que ça soit hyper enrichissant. On te retrouve très vite sur une route de terre, entouré d’enfants… Mais prends garde à ne pas payer le taxi 10 fois trop cher. 😉