Il était une fois les Printemps arabes, une série de révoltes nationales qui ont traversé le monde arabe, de la Tunisie jusqu’au Yémen, en 2011. Ces événements ont entraîné la mort de centaines de milliers de citoyens ainsi que des blessés. Comment cela s’est déclenché ? Quelles sont les causes et les conséquences de ces révolutions ? On t’en parle tout de suite ! 🚀
Les Printemps arabes, c’est quoi ? 🤔
On désigne les révoltes qui ont eu lieu en 2011 dans certaines régions arabes les « Printemps arabes ». Pourquoi ce nom ? Eh bien, ce terme se réfère aux Printemps des peuples, un mouvement révolutionnaire que connaît l’Europe en 1848.
Selon le Robert, une révolte est une action violente par laquelle un groupe se révolte contre l’autorité politique, la règle sociale établie. 💥
Les révoltes qui ont eu lieu en 2011 se caractérisent par leur fondement. Elles étaient toutes :
✔️ nationales,
✔️ citoyennes,
✔️ non religieuse et non communautaire.
Certains mouvements ont connu des changements de pouvoir, mais d’autres n’ont pas réussi à faire changer les choses. Enfin, on ne peut pas affirmer cela, car on ne sait pas encore s’il y aura des changements à long terme. D’ailleurs, si tu veux en savoir plus sur les répercussions de ces événements, contacte un prof particulier de géopolitique !
Les origines du mouvement 🔎
Les révoltes arabes de 2011 se sont déclenchées au cours de l’hiver 2010 lorsque Mohamed Bouaziz, un jeune vendeur de fruits et légumes tunisien, s’est suicidé par immolation. Le jeune homme, issu d’une famille nombreuse et pauvre, ne possédait pas d’autorisation officielle pour vendre sa marchandise : on lui confisque donc sa charrette et sa balance, on lui applique des amendes à plusieurs reprises.
Le 17 décembre 2010, il subit les mêmes actes et essaye d’obtenir une autorisation, mais il se fait expulser et même gifler par l’un des agents municipaux. Par désespoir, Mohamed Bouazizi s’immole par le feu devant le siège du gouvernorat. Il meurt deux semaines plus tard.
💡 Pour info
Il faut préciser que les révoltes arabes ont aussi des origines bien plus lointaines qui datent du XXe siècle et du début du XXIe siècle, lorsque des mouvements plus ou moins violents ont eu lieu dans certains pays comme l’Algérie en 1988 ou l’Égypte en 1977 et en 2006. Suite à cela, les régimes en place ont perdu leur légitimité, notamment avec les crises économiques et les instabilités politiques qui se sont produites.
Les événements des Printemps arabes 📌
Tu l’auras compris, c’est dans un contexte de régimes autoritaires que les révoltes de 2011 ont fait trembler le monde arabe, partant de Tunisie pour gagner rapidement l’Égypte et d’autres pays du Moyen-Orient. Regardons de plus près ce qui s’est passé dans chaque pays. 🔎
Tunisie 🇹🇳
Suite à l’immolation du jeune marchand, Mohamed Bouazizi, le peuple tunisien se soulève et des manifestations se déclenchent à travers tout le pays, exigeant la fin du régime autoritaire en place. Zine el-Abidine Ben Ali était au pouvoir depuis 23 ans et même en venant de gagner son 5ᵉ mandat, il pensait déjà à sa réélection. Le mouvement était partiellement non violent et a été accompagné par une grève générale. Pourquoi une telle révolte ? Cela est dû à plusieurs facteurs :
➡️ L’injustice et les inégalités sociales,
➡️ la violation des droits et des libertés comme la liberté d’expression,
➡️ la corruption du régime en place : vol, népotisme, détournement de fonds,
➡️ les répressions et violences policières.
Ces manifestations ont duré environ un mois, poussant le président Ben Ali à fuir le pays vers l’Arabie saoudite le 14 janvier 2011. La révolution tunisienne a fait 308 morts et 2 174 blessés. 🤕
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Égypte 🇪🇬
Le mouvement contestataire se propage comme une traînée de poudre et arrive en Égypte dix jours après la chute de Ben Ali. Des événements se succèdent à partir du 25 janvier : manifestations, grèves, émeutes, destruction des propriétés publiques, etc. Les raisons de ce déclenchement ne sont pas très différentes de celles qui ont causé la révolution tunisienne :
➡️ La dégradation des conditions de vie : conditions de travail, chômage, pauvreté, etc.,
➡️ la corruption des personnalités politiques,
➡️ les violences policières,
➡️ les prisonniers politiques.
Tout a commencé lorsque les élections législatives en hiver 2010 ont réuni l’opposition contre le régime du président Hosni Mubarak. L’attentat d’Alexandrie le 1ᵉʳ janvier puis l’immolation par le feu de huit personnes enflamme encore plus l’opinion publique. Après trois semaines du plus grand mouvement de contestation du pays, le président démissionne.
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Libye 🇱🇾
En Libye, c’était l’anarchie totale : des émeutes, des revendications et même une intervention de l’Occident. Il faut dire que le président Mouammar Kadhafi avait des idées assez particulières, par exemple le « régime des masses » où tout le monde devait obéir au doigt et à l’œil. Il a viré le parlement, les partis, et même l’administration centrale. Résultat : le pays s’est complètement éparpillé. Puis, il a redistribué l’argent du pétrole et réglé les disputes entre régions, mais sans résoudre les vrais problèmes. 🚩
Le peuple libyen a commencé à protester pour réclamer plus de libertés et une meilleure gouvernance. Mouammar Kadhafi, qui dirigeait le pays depuis 42 ans, a réprimé violemment les manifestations. Les rebelles ont formé un Conseil national de transition et l’ONU a autorisé des frappes aériennes pour les protéger.
Après plusieurs mois de combats, les rebelles, des apprentis soldats, ont pris Tripoli en août 2011, forçant Kadhafi à fuir. La guerre civile a officiellement pris fin le 23 octobre 2011, lorsque le Conseil national de transition a déclaré la « libération » de la Libye. Kadhafi a été tué, mettant fin à huit mois de conflit.
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Yémen 🇾🇪
Le 27 janvier, les jeunes yéménites se sont soulevés et ont rejoint le mouvement mondial du Printemps arabe. Dès la fuite du président tunisien Ben Ali, on appelait déjà les gens à célébrer son départ et à revendiquer le départ d’Ali Abdallah Saleh : « Après Moubarak, c’est au tour d’Ali ». Les Yéménites, quant à eux, voulaient la démocratie, la fin de la corruption et en avaient marre d’Ali Abdallah Saleh, qui dirigeait le pays depuis 32 ans.
Ça a commencé à l’université de Sana’a, avec des sit-ins et des manifestations. Même avec des millions d’armes dans le pays, ils ont prôné le pacifisme. Tout le monde criait haut et fort : « Dégage ! ». Saleh a promis des mesures pour calmer le jeu, mais ça n’a pas marché. Les manifestations continuaient, le gouvernement tirait sur les manifestants, les opposants se renforçaient. 😡
En mars, Saleh a viré son gouvernement et proposé de partir avant la fin de l’année. Mais le pays était déjà secoué et le président a dû s’enfuir en Arabie saoudite après s’être fait tirer dessus en juin. Son vice-président, Abd-Rabbo Mansour Hadi, a pris les rênes, mais le Yémen est loin d’être tranquille et subit encore une crise humanitaire.
Bahreïn 🇧🇭
Le soulèvement bahreïnien ou le Printemps de la Perle est une période agitée au Bahreïn qui a débuté le 14 février 2011. Des milliers de Bahreïniens, surtout chiites, se rassemblent sur la place de la Perle à Manama. Leur revendication ? Des élections libres et la fin des discriminations. Mais voilà, la dynastie sunnite al-Khalifa, au pouvoir depuis deux cents ans, n’a pas vraiment apprécié cette demande. ❌
Pour réprimer la contestation, ils font appel à l’Arabie saoudite qui envoie 1 000 soldats et 500 Émiratis le 14 mars sous l’égide du Conseil de coopération du Golfe. La répression est brutale avec 35 morts, des centaines d’arrestations et la destruction du monument symbole de la Perle. Un an après, la place est assiégée par des chars. Les manifestants sont chassés et la sculpture de la place de la Perle est détruite.
💡 Pour info
L’appartenance chiite des manifestants est mal perçue dans le monde arabe et on soupçonne même des liens avec l’Iran, l’Irak, et le Hezbollah. Les manifestations, initialement axées sur des revendications de monarchie constitutionnelle, ont pris un tournant plus radical avec des slogans hostiles au roi Hamad.
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Syrie 🇸🇾
La vague du Printemps arabe emporte aussi la Syrie en 2011. Des manifestations commencent à éclater dans plusieurs villes du pays le 15 mars 2011. Le peuple connaît une guerre civile et se retrouve réprimé dans le sang et dans l’horreur. Et tu sais quoi ? Ça dure encore de nos jours. En effet, les manifestants ont été confrontés à une réaction très violente du gouvernement. 🩸
Sous le régime du dictateur Bachar El-Assad, le moindre signe de contestation de la part des citoyens signifiait l’emprisonnement ou la torture de ceux-ci. Alors que Bachar El-Assad est soutenu par l’Iran et la Russie, les rebelles sont aidés par les pays arabes. Plusieurs groupes islamistes, djihadistes et terroristes ont pris le contrôle de certains territoires syriens. Aujourd’hui, Bachar El-Assad est encore président et la guerre continue.
On pourrait te rédiger des pavés sur les conséquences de la guerre civile en Syrie, mais pour que tu aies une idée sur son ampleur, sache que 84 civils en moyenne sont tués chaque jour en lien avec la guerre en Syrie, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Voilà, tu sais désormais tout sur les Printemps arabes de 2011. Si tu veux en apprendre plus sur les événements, n’hésite pas à prendre des cours de soutien scolaire en histoire.