Entre la France et l’Afrique, il y a une grande histoire ! Mais tu t’en doutes bien, elle reste très complexe. C’est bien normal puisque la relation entre les deux est tout d’abord celle de colonisateur-colonisé, mais elle ne se résume pas à ça… Plus tard, elle devient une relation d’amitié ou même d’amour, selon certains. Aujourd’hui, on te parle de la France-Afrique, en plus court, la Françafrique. Ça te dit quelque chose ? Non ? Eh bien, tu es au bon endroit. Prêt ? Let’s go! 🚀
Entre la France et l’Afrique, ce doit être une histoire d’amour.
Emmanuel Macron
Jeune Afrique en novembre 2020
Contexte historique 🌐
Au XVIe siècle, l’Europe se met à conquérir des terres à travers le monde. Les puissances européennes s’étendent vers l’Afrique et les Amériques et privent les peuples locaux de leurs terres, de leurs cultures et de leurs moyens de subsistance. Les conséquences sont dévastatrices, avec extermination, viol et pillage. Des millions d’Africains sont forcés à traverser l’Atlantique pour devenir esclaves aux Amériques et dans les Caraïbes, exploités principalement dans les plantations de sucre. 🌾
Au cours des siècles suivants, cette quête coloniale permet aux Européens de construire d’immenses empires et d’établir des colonies à travers le monde entier. Le pacte colonial de Colbert en 1664 oblige les colonies à commercer exclusivement avec la France. Cela enrichit le pays, les entreprises commerciales et les marchands de villes comme Nantes, Bordeaux et La Rochelle. 🚢
👉 Mais ça, ce n’est que le début. Cet héritage colonial jette les bases de la relation complexe entre la France et l’Afrique, une histoire qui a des répercussions profondes et qui continue de façonner les liens entre ces deux continents.
Voici une carte qui te montre les anciennes colonies françaises du XIXe au XXe siècle. Certaines ont obtenu leur indépendance plus tôt que d’autres, par exemple, le Maroc s’est déclaré indépendant en 1956, six ans avant que l’Algérie devienne libre.
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Un colonialisme militaire, politique et idéologique 🪖
Derrière la conquête des terres se cache une idéologie coloniale qui a évolué de la religion à la science. C’est-à-dire qu’on justifiait les conquêtes des terres par des raisons religieuses devenues plus tard scientifiques. Au XIXe siècle, des théoriciens prétendaient que les différences raciales étaient des faits biologiques incontestables afin de justifier l’expansion coloniale au nom des « races supérieures » civilisant les « races inférieures ».
Jules Ferry défendait le devoir de « civiliser » et même si cette idéologie coloniale fait partie du passé, elle a laissé des traces parmi certains dirigeants. Voici deux extraits sur le sujet de l’Afrique, éloignés dans le temps, mais pourtant très semblables, tirés des discours respectifs du général de Gaulle à Bordeaux en 1947 et de l’ancien président Nicolas Sarkozy à Dakar en 2007 :
« Grâce à nous, des peuples de toutes races humaines, naguère plongés pour la plupart dans cette torpeur millénaire où l’histoire ne s’écrit même pas, découvraient à leur tour la liberté, le progrès, la justice ». Charles de Gaulle (1947)
« Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire. Pour le paysan africain qui depuis des millénaires vit avec les saisons et végète dans l’éternel recommencement du temps, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès ». Nicolas Sarcozy (2007)
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L’arrivée du néocolonialisme 💫
Le néocolonialisme, c’est un peu comme le colonialisme, mais avec une approche plus discrète et économique. Au lieu de contrôler directement les territoires conquis, on se concentre sur le contrôle des ressources importantes de ces territoires. 📌
L’idée du néocolonialisme est née en opposition au coût élevé du colonialisme traditionnel. Eh oui, ça coûtait cher les colonies… Alors, certains ont proposé une alternative : un modèle de « colonisation » où les colonies sont laissées indépendantes pour leur administration, mais restent sous la protection de la métropole aussi longtemps que nécessaire.
La « Françafrique », si tu veux, est un exemple de néocolonialisme, où la France maintient son influence en Afrique d’une manière plus subtile après la fin de la colonisation formelle. Il s’agit d’une version plus douce du colonialisme, axée sur les intérêts économiques et le contrôle des ressources.
L’exemple du franc CFA 🪙
Pour que tu comprennes mieux ce qu’on veut dire par le contrôle économique, on te donne un exemple, celui du franc CFA (Communauté Financière Africaine).
Après la Seconde Guerre mondiale, la France subit des conséquences économiques désastreuses. Le gouvernement français décide de créer le franc CFA pour les colonies africaines. À première vue, cette mesure a été présentée comme une générosité de la métropole qui prétend ne pas imposer les conséquences de sa propre pauvreté aux colonies.
Cependant, selon certains experts, la réalité était différente. Le franc CFA a été mis en place pour aider la France à regagner le contrôle de ses colonies africaines et à reconstruire son économie. Il se distingue par deux caractéristiques :
↪️ La surévaluation du franc CFA favorisait les produits français dans les colonies tout en pénalisant les exportations de produits coloniaux sur le marché mondial, redirigeant ainsi les flux vers la France.
↪️ La parité fixe signifiait que les francs coloniaux étaient ancrés au franc métropolitain de manière immuable, c’est-à-dire que les colonies ne pouvaient pas ajuster la valeur de leur monnaie en fonction de leurs besoins. Même après l’indépendance, cette dépendance monétaire est restée.
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Vers la Françafrique ✨
En plus de l’aspect militaire, politique et économique, il y a le côté idéologique. Tu sais, même avant l’indépendance de ses colonies, la France s’était associée avec des élites locales pour maintenir son influence sur ses colonies. L’éducation était un moyen efficace pour cela. L’école était utilisée pour influencer les connaissances, mais aussi les valeurs, ainsi que pour promouvoir la France. 🇫🇷
Des décennies plus tard, le lien entre la France et l’Afrique existe toujours. Un lien d’amitié, d’amour, mais surtout d’intérêts communs que l’ancien président de la République gabonaise a bien décrit dans le journal Libération en 1996 : « L’Afrique sans la France, c’est une voiture sans chauffeur. La France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant. » Une métaphore qui symbolise parfaitement la Françafrique.
Et comme il y a une tonne d’infos à connaître sur cette notion, on t’invite à prendre contact avec un prof particulier d’histoire !
💡 D’où vient ce terme ?
Le mot « Françafrique » est entré dans le langage courant grâce au président de l’association Survie, François-Xavier Verschave qui publie son livre en 1998 La Françafrique. Le plus long scandale de la République. Il est difficile de savoir qui a utilisé ce terme pour la première fois.
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Acteurs principaux 👥
Les rouages de la Françafrique ont été entretenus et façonnés par un groupe de personnalités influentes, à la fois françaises et africaines. On va te présenter les figures principales qui ont fait en sorte de préserver et de pérenniser ce système complexe.
Figures françaises 🇫🇷
On va d’abord te parler des hommes d’État français qui ont connu la période de décolonisation à partir des années 50. Oui, tu l’as deviné, cela coïncide avec la fin de la IVe République et le début de la Vᵉ République.
Charles de Gaulle (1890 – 1970)
Charles de Gaulle a joué un rôle important dans l’histoire de la Françafrique. Son appel du 18 juin incarne les principes de l’idéologie impériale française, qui considère que la France tire sa puissance et son identité de ses colonies et qu’il faut les protéger des ambitions de ses concurrents.
Même pendant la période 1940-1944, de Gaulle et son équipe avaient travaillé pour mettre l’Empire colonial au service de la France combattante et le protéger des influences étrangères. Ils ont cherché des solutions pour renforcer les liens entre la métropole et les colonies, répondre aux aspirations des peuples colonisés et surtout empêcher les interférences étrangères.
Ces réflexions ont finalement posé les bases du modèle Françafrique, qui a été mis en place sous la Vᵉ République après le retour de de Gaulle au pouvoir.
Georges Pompidou (1911 – 1974)
Pompidou était également un acteur clé qui avait une connaissance approfondie des enjeux énergétiques liés à l’Afrique, notamment en tant qu’ancien directeur de la banque Rothschild, impliquée dans les affaires coloniales. Cela l’a aidé à comprendre les questions économiques franco-africaines et les besoins d’approvisionnement en énergie de la France.
🛢️ Il a également souligné l’importance du pétrole dans l’économie moderne et a encouragé la diversification des sources d’approvisionnement et la solidarité entre les pays producteurs et consommateurs.
Valéry Giscard (1926 – 2020)
Peu après son élection, Valéry Giscard d’Estaing a instauré une tradition qui serait suivie lors de chaque élection présidentielle : la mise en scène d’une « rupture » dans la continuité des politiques précédentes. Dans un discours au Sénat le 30 mai 1974, il a affirmé que la France confirmerait et renforcerait la dimension libérale de sa diplomatie. Il a promis de soutenir la cause de la liberté et du droit des peuples à l’autodétermination partout dans le monde, tout en s’engageant à ne pas vendre d’armes qui iraient à l’encontre de ces principes. 🔫
↪️ Valéry Giscard d’Estaing a également apporté des changements dans la politique française en Afrique subsaharienne. Il a cherché à établir des contacts directs avec les dirigeants africains pour montrer que la France respectait la souveraineté de ses partenaires et ne s’ingérait pas dans leurs affaires intérieures. Malgré sa rhétorique de renouvellement, (tu l’as bien deviné) sa politique s’est alignée sur la continuité de ses prédécesseurs en matière africaine et s’est appuyé sur l’héritage laissé par eux.
François Mitterrand (1916 – 1996)
Les questions coloniales ont joué un rôle central dans l’ascension politique de Mitterrand. En tant que ministre de la France d’outre-mer de juillet 1950 à juillet 1951, il est rapidement devenu un expert des problèmes africains au sein de la IVe République. Son passage au ministère de la France d’outre-mer a été une expérience décisive dans sa vie politique, comme il l’a lui-même noté dans son livre Ma part de vérité (1969).
👉 Cette période a été marquée par un retournement surprenant en 1950 de Félix Houphouët-Boigny, président du Rassemblement démocratique africain (RDA), passant rapidement d’une position anticolonialiste à une collaboration avec les autorités françaises. La relation entre Mitterrand et Houphouët dans les années suivantes a ouvert la voie à une nouvelle relation entre la France et l’Afrique, presque fusionnelle ! Le groupe parlementaire qu’ils ont fondé ensemble au début des années 1950, le groupe UDSR-RDA, est maintenant vu comme la naissance « officielle » de la Françafrique. 👶
Mitterrand lui-même a affirmé qu’en 1950, il avait contribué au règlement des problèmes de l’Afrique noire. Ces problèmes comprenaient l’accès des colonies africaines à la pleine souveraineté et la prévention de la concurrence étrangère sur l’influence française en Afrique.
Jacques Chirac (1932 – 2019)
Jacques Chirac avait une vision particulière de l’Afrique. Il croyait que la multipartisme ne convenait pas à tous les pays africains :
« Le multipartisme n’est pas lié à la démocratie. Il y a des pays africains parfaitement démocratiques, comme la Côte d’Ivoire, qui sont des pays à parti unique où la démocratie s’exerce au sein de ce parti unique. Le multipartisme est une sorte de luxe que ces pays en voie de développement n’ont pas les moyens de s’offrir. » (Février 1990, Abidjan)
On n’est pas très loin des paroles de Charles de Gaulle concernant le Maroc :
« Vous savez, les démocraties sont toujours plus ou moins fragiles. Tout le monde ne peut pas s’offrir le luxe d’un régime fragile. Ce genre de pays, il vaut mieux qu’ils ne cherchent pas à être trop démocratiques. » (Juin 1963)
Il craignait que la multiplication des partis politiques ne provoque des conflits tribaux. Plus tard, pour améliorer son image, il a tenté de se présenter comme un défenseur des droits de l’homme et même un militant de l’ANC (African National Congress) de Nelson Mandela.
Cependant, pendant son mandat, il a soutenu des régimes autoritaires en Afrique et a été impliqué dans des scandales de corruption. C’est pourquoi on le surnommait « Chirac l’Africain » dans les années 1980-1990. 🙃
Nicolas Sarcozy (1955 – )
Nicolas Sarkozy, président français à partir de 2007, a voulu rompre avec la politique africaine de son prédécesseur Jacques Chirac (quelle surprise). Il a utilisé des discours forts contre la Françafrique et la corruption, mais en réalité, il n’y avait pas beaucoup de changements. Il a même célébré sa victoire avec des hommes d’affaires influents en Afrique. Son conseiller pour les affaires africaines, Bruno Joubert, était présenté comme un réformateur, mais il s’inscrivait dans le même moule des pratiques françafricaines.
Lors d’un discours à Dakar en 2007, Sarkozy a évoqué la colonisation en reconnaissant les erreurs commises, mais il a également insisté sur la responsabilité des Africains dans leurs problèmes. Cependant, malgré ces paroles, Sarkozy a continué à maintenir des relations avec des dictateurs africains.
Le nom de Robert Bourgi, avocat et émissaire discret pour des chefs d’État français en Afrique, est apparu dans des allégations de remises d’argent à des personnalités françaises. Bien qu’il ait cité des noms comme Chirac et Villepin, l’affaire n’a pas abouti à des poursuites pénales. Plus tard, Bourgi a affirmé que de telles pratiques étaient systémiques et a mis en lumière les liens entre la France et certains dirigeants africains.
François Hollande (1954 – )
François Hollande, élu président en 2012, a, lui aussi, promis un « changement » dans la politique africaine de la France, mais, même scénario : la relation continue…
Il a rencontré des dirigeants africains comme Paul Biya du Cameroun, Mahamadou Issoufou du Niger, et Macky Sall du Sénégal, mais il a aussi maintenu la présence militaire française en Afrique et appelé à la consolidation de la zone franc, soutenant ainsi l’utilisation continue du franc CFA.
Lors de l’intervention militaire au Mali en 2013, François Hollande a annoncé l’opération Serval pour contrer les groupes djihadistes. Cette opération a été ensuite fusionnée avec une autre opération, Épervier, et étendue à tout le Sahel pour devenir l’opération Barkhane. 🪖
Emmanuel Macron (1977 – )
Emmanuel Macron, qui est devenu président en 2017, a cherché à construire une image de président jeune et moderne, en rupture avec les pratiques de ses prédécesseurs en ce qui concerne l’Afrique. 🌍
Macron a conservé à ses côtés l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major particulier de son prédécesseur, François Hollande, pour assurer la continuité du conseil militaire. Il a également nommé Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense de Hollande, comme ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Macron a rapidement multiplié les gestes symboliques en faveur de l’armée, montrant son engagement envers la lutte contre le terrorisme.
👉 Il a également cherché à renforcer les partenariats militaires et de renseignement avec les pays africains, notamment en organisant une réunion des pays du G5 Sahel et en renforçant le partenariat militaire avec la Côte d’Ivoire. Macron a affirmé que la France continuera son engagement militaire au Sahel tant que la menace terroriste subsiste dans la région.
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Figures africaines 🌍
Dans le contexte de la Françafrique, plusieurs personnalités africaines ont également joué des rôles de premier plan en tant qu’acteurs clés dans les relations entre la France et l’Afrique. Leurs actions et décisions ont eu un impact significatif sur la politique étrangère, économique et militaire de leurs pays.
Félix Houphouët-Boigny (1905 – 1993)
Félix Houphouët, un homme politique ivoirien, a un profil unique dans le contexte colonial. Il est né en 1905 à Yamoussoukro, dans une famille traditionnelle, mais il a reçu une éducation occidentale. Il a été réquisitionné pour intégrer l’école primaire supérieure de Bingerville et a ensuite étudié pour devenir instituteur à l’école William-Ponty, puis médecin à l’école de médecine de Dakar.
Houphouët a été un chef traditionnel, un chef de canton et un représentant de l’élite « moderne ». Il était également un grand propriétaire terrien et un planteur de café, de cacao et de caoutchouc. Cette combinaison lui a assuré une indépendance économique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a renforcé sa position en obtenant le soutien du gouverneur de Côte d’Ivoire, André Latrille.
En 1945, Houphouët s’est présenté à l’Assemblée constituante en affirmant son attachement à la France tout en défendant les intérêts de l’Afrique. Il a été élu avec succès et est devenu un membre du Parlement. Sa montée en politique a été soutenue par sa base économique solide et son immense popularité.
Lamine Guèye (1891 – 1968)
Lamine Guèye a joué un rôle clé dans la politique sénégalaise et africaine en tant qu’acteur majeur. Il est devenu avocat et a adhéré à la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO). Plus tard, il est élu maire de Saint-Louis. Il est surtout connu pour avoir été l’initiateur et le rapporteur de la loi du 7 mai 1946, appelée la « loi Lamine Guèye », qui a permis aux indigènes des colonies françaises d’Afrique d’obtenir la citoyenneté française.
Il est devenu le premier juriste africain et a joué un rôle de défenseur des tirailleurs sénégalais et de personnalités africaines en litiges avec les autorités coloniales. Il a également été élu maire de Dakar et nommé sous-secrétaire d’État à la Présidence du Conseil en 1946.
💡 Pour info
Les tirailleurs sénégalais font partie des troupes coloniales qui servaient l’Empire colonial français. Par exemple, lors de la Seconde Guerre mondiale, ils ont combattu l’armée allemande.
Léopold Sedar Senghor (1906 – 2001)
Léopold Sédar Senghor, un écrivain et homme politique sénégalais, a été élevé avec une forte influence de la culture française. Il a suivi des études en France et a été encouragé par l’administration coloniale française, qui lui a même accordé une bourse. Il a fait partie d’une élite destinée à promouvoir les intérêts français en Afrique.
À Paris, Senghor a renforcé son amour pour la France et sa littérature (et sûrement aussi pour ses baguettes 🥖). Il a étudié dans des lycées prestigieux et s’est lié d’amitié avec des personnalités telles que Georges Pompidou et Aimé Césaire. Senghor a également été le premier Africain à remporter l’agrégation de grammaire.
En 1937, Senghor a commencé à se faire connaître en tant que poète et conférencier, suscitant l’admiration, mais aussi des ambiguïtés. Certains en France l’ont vu comme une preuve du succès de la colonisation française, tandis que d’autres l’ont considéré comme une figure de la renaissance culturelle africaine.
Alexandre Douala Manga Bell (1897 – 1966)
Le prince Alexandre Ndoumb’a Douala Manga Bell, né en 1897 au Cameroun, était un chef local et homme politique. Fils d’un prince résistant aux Allemands, il a été éduqué en Allemagne puis est devenu un symbole de la résistance à l’occupation allemande.
Il a choisi de soutenir la France, le nouveau pouvoir colonial, en échange de financements. 🤑 Il a été élu député et a rejoint le parti MRP (Mouvement républicain populaire), qui soutenait le système colonial traditionnel. Bien qu’il ait pris des positions publiques, en privé, il a adopté un double discours.
Douala Manga Bell s’est fait remarquer en participant à des discussions sur les réformes institutionnelles. Il a soutenu l’idée d’un double collège avec des élus blancs et des indigènes, afin de rester le seul représentant des Africains.
✖️ Il n’a pas signé un manifeste panafricain avec d’autres députés africains et a été envoyé aux Nations Unies pour défendre le rôle de la France au Cameroun.
Députés africains
Les députés africains à l’Assemblée nationale française sont un groupe spécial particulier. Contrairement à d’autres puissances coloniales, la France accueille des représentants de ses colonies dans son Parlement métropolitain. Ces parlementaires sont à la fois similaires aux députés français et perçus comme des personnalités distinctes représentant une « Afrique » encore vue comme exotique.
Ces députés africains étaient souvent éduqués dans le système colonial français et encouragés à adopter la culture et la francité. 🇫🇷
Il y a évidemment d’autres figures importantes qui ont contribué à la préservation des relations Franco-africaines, comme tu peux l’imaginer. Cependant, « françafrique » reste malgré tout un concept polémique qui est parfois rejeté par certaines personnes, mais ce mot est toujours présent jusqu’à aujourd’hui.
Ressources sur la Françafrique 📚
🎥 Françafrique de Patrick Benquet (2010)
📖 AfricaFrance de Antoine Glaser (2014)
📖 La Françafrique : le plus long scandale de la République de François-Xavier Verschave (1998)
📖 L’Empire qui ne veut pas mourir : une histoire de la Françafrique sous la direction de Thomas Borrel, Amzat Boukari Yabara, Benoît Collombat et Thomas Deltombe (2021)
Voilà, tu connais désormais toutes les bases de la Françafrique, mais si tu veux en savoir plus, n’hésite pas à prendre des cours particuliers d’histoire en ligne !
