Oubli de pilule, accident de préservatif ou rapport non protégé… Peu importe la cause, te voilà avec un test de grossesse positif entre les mains. Seulement, voilà : tu ne souhaites pas devenir maman, et tu te demandes comment avorter. Les Sherpas sont là pour t’accompagner dans cette épreuve qui peut être douloureuse ou compliquée. Pour cela, on t’explique ce qu’il faut savoir sur l’IVG.
💡 Le savais-tu ?
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un droit pour toute femme enceinte, mineure ou majeure. Simone Veil est à l’origine de cette loi datant du 26 novembre 1974.
A l’époque, Simone Veil est âgée de 47 ans et ministre de la Santé depuis six mois. C’est le premier dossier que lui confie le président Valéry Giscard d’Estaing. Dans le contexte, il s’agit d’une urgence : chaque année, c’est 300 000 femmes qui avortent clandestinement au risque d’être condamnés à six mois de prison, et une femme par jour en meurt.
Guide des étapes à suivre
💡 L’IVG, qu’est ce que c’est ?
- L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est la méthode utilisée en France pour l’avortement.
- Il existe deux types d’IVG : l’IVG médicamenteuse et l’IVG chirurgicale. L’une ou l’autre de ces techniques est proposée à la femme enceinte en fonction de sa situation (le nombre de semaines).
- L’IVG est toujours confidentielle.
- Un IVG ne peut être pratiquée sans avoir le consentement par écrit de la femme enceinte remis à un médecin ou une sage-femme.
Entamer les démarches peut être une véritable épreuve. Pour te permettre d’y voir plus clair, on répond aux questions que tu te poses. 👇
Qui peut avorter ? 🤔
La loi permet d’avoir recours à l’IVG (interruption volontaire de grossesse) jusqu’à 12 semaines, soit 14 semaines depuis le début des dernières règles.
Quelles sont les étapes à suivre ? 🧾
Le Planning Familial t’accompagne à chaque étape 🤝
En te rendant dans un Planning Familial, tu es accompagnée tout au long de tes démarches : rendez-vous, consultation, intervention, accompagnement psychologique, suivi gynécologique, information sur la contraception…
👉 Contacte le centre le plus près de chez toi, un premier rendez-vous te sera donné au plus vite pour faire face à ta situation.
👉 Tu peux prendre un rendez-vous en ligne.
La première consultation 🩺
À partir du moment où tu as la confirmation que tu es enceinte (via un test de grossesse) et dans le cas où tu souhaites avorter, il est nécessaire de prendre rendez-vous avec ton médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme.
👉Il est également possible et parfois plus simple te rendre dans un Planning Familial qui se chargera de t’orienter dans toutes tes démarches.
Lors de cette première consultation, le professionnel de santé te donnera toutes les informations nécessaires pour savoir comment avorter et comment se passe une IVG. En sortant du cabinet médical, tu devrais être en possession des informations suivantes :
- Il existe deux types d’IVG : l’IVG médicamenteuse et l’IVG chirurgicale.
- Les risques et les effets secondaires possibles
- La liste des lieux qui pratiquent l’IVG
- Les coûts
👉 N’hésite pas à poser toutes les questions qui te viennent en tête. La sage-femme ou le médecin est là pour y répondre, te rassurer et faire en sorte de t’accompagner le mieux possible. Il te donnera également une ordonnance pour une prise de sang afin de s’assurer que tu es bien enceinte.
👉 Ton interlocuteur sera également tenu de te parler des différentes méthodes de contraception possibles : pilules, stérilet, implant… C’est aussi l’occasion de lui poser toutes tes questions sur le sujet.
La prise de sang 🩸
Si elle est positive et confirme ainsi le test de grossesse et si tu ne souhaites toujours pas avoir d’enfant, il te faudra aller à la deuxième consultation avec ton médecin ou la sage-femme.
L’accompagnement psychologique 👂
Si tu en ressens le besoin, tu peux demander entre les deux premières consultations un accompagnement psychologique. Ce dernier est même obligatoire si tu es mineure. Ne néglige pas cette aide qui peut être précieuse dans cette épreuve difficile.
👉 Il n’y a pas de honte à se poser des questions ou à avoir peur. Il est aussi parfois plus facile de se confier à un inconnu qu’à ses proches.
Cette consultation est confidentielle et le psychologue est tenu au secret professionnel. Tu pourras ainsi bénéficier d’un soutien psychologique, d’une assistance sur le plan social et de conseils appropriés à ta situation.
La deuxième consultation 🩺
Pendant cette deuxième visite, le professionnel de santé pourra pratiquer une échographie afin de vérifier ta situation et si tu es bien dans les délais (jusqu’à 12 semaines de grossesse).
Il te demandera de confirmer par écrit ta demande d’avortement et de lui remettre le document. Il choisira avec toi la méthode d’intervention (IVG médicamenteuse ou chirurgicale) en fonction de ta situation.
La méthode la plus fréquente est l’absorption d’un traitement médical. Tu devras prendre le premier médicament en présence de ton médecin ou de la sage-femme qui s’assurera que tu as bien avalé le cachet.
Si jamais le professionnel de santé ne pratique pas lui-même l’IVG (généralement en cas d’intervention chirurgicale), il te donnera une liste de spécialistes à contacter et te remettra une attestation prouvant que tu as bien suivi les étapes obligatoires au préalable.
L’administration du 2e médicament ou l’opération chirurgicale 🩺
Si ton médecin ou la sage-femme t’ont prescrit une IVG médicamenteuse :
- Tu devras prendre le premier médicament en sa présence puis le 2e médicament entre 36 et 48 heures qui suivent.
Il est possible que tu ressentes des effets secondaires 😖
- Douleurs
- Saignements
Si tu ne te sens vraiment pas bien, n’hésite pas à appeler ton médecin/sage-femme.
👉Il est aussi important que tu sois dans un environnement sain où tu te sens bien. Si tu le peux, et le veux, sois accompagnée par une personne de confiance.
Dans le cas d’une IVG chirurgicale, tu devras prendre rendez-vous chez un spécialiste dans un établissement de santé (hôpital ou clinique).
- L’opération ne dure qu’une dizaine de minutes sous anesthésie locale ou générale et tu pourras rentrer chez toi le jour même.
Même si cela paraît simple et rapide, on te recommande de venir accompagnée par la personne de ton choix (si tu en as envie bien sûr).
La troisième consultation 🩺
Cette troisième étape est indispensable pour vérifier que l’avortement s’est bien passé et qu’il n’y a pas de complication. Tu auras pu au préalable passer une prise de sang pour assurer la réussite de la procédure.
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L’avortement, combien ça coûte ?
Dans tes démarches, tu peux te poser la question du coût de cette interruption volontaire de grossesse. Tarif forfaitaire ? Tiers-payant ? Avance des frais ? Ce charabia médical donne mal à la tête, on t’explique tout simplement. 👇
Si tu es assurée sociale (tu as un numéro de sécurité sociale), l’IVG est remboursée à 100 % par l’Assurance Maladie sur la base d’un tarif forfaitaire variable.
Le coût et remboursement de l’IVG chirurgicale 🩺
- Remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie
👉 Sur la base d’un tarif forfaitaire variable : entre 463, 25 euros et 664,05 euros en fonction de l’établissement de santé (hôpital ou clinique), type d’anesthésie (locale ou générale) et de la durée de l’hospitalisation.
Le coût et remboursement de l’IVG médicamenteuse 🏥
- En établissement de santé : remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie
👉 Sur la base d’un tarif forfaitaire fixé à 282,91 euros
Un établissement de santé correspond à un hôpital ou une clinique.
- En établissement de ville : remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie
👉 Avec des tarifs fixés par arrêté à chaque étape : entre 187,92 et 193,16 euros.
Où ? Dans un cabinet médical, un centre de santé, ou un centre de planification et d’éducation familiale.
Dans certaines situations, une petite partie des frais n’est pas prise en charge. Dans ce cas, la mutuelle se charge de les rembourser (prise de sang, échographie, consultation médecin…) 🤝
💡 L’avance des frais
Dans certains cas, tu n’as pas à avancer d’argent, du tout :
- Jeune femme mineure, non émancipéée
- Bénéficiaire de la Complémentaire Santé Solidaire
- Bénéficiaire de l’aide médicale de l’Etat (AME)
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SOS, je me sens pas bien 💖
La situation que tu es en train de vivre n’est pas forcément évidente. Tu as le droit de ressentir : des doutes, des peurs, du stress, de l’anxiété, un soulagement… Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises émotions.
Le plus important, c’est de t’écouter, de prendre du temps pour toi ou au contraire de t’entourer des personnes que tu aimes.
Si tu sens que tu as besoin d’aide, même après l’intervention, on te conseille vivement d’en parler à quelqu’un : un proche ou un professionnel.
💡 Les structures qui peuvent t’aider à gérer l’après
- La Maison des Adolescents : de 12 à 20 ans (25 ans dans certains cas)
- Le Planning Familial
- L’infirmière de ton établissement
- Le dispositif SantéPsy étudiant et le dispositif MonPsy (pour les non étudiants) : 8 consultations psychologiques avec un psychologue partenaire. Pour bénéficier de ce dispositif il te suffit d’avoir une ordonnance/une feuille d’orientation d’un médecin généraliste.
Help, je me pose des questions ! 🤯
Cette épreuve suscite de nombreuses questions et c’est tout à fait normal. On essaye d’y répondre ensemble ? 🗣
Dois-je en parler avec mon partenaire ?
Ouvrir le dialogue avec ton partenaire peut être bénéfique pour toi, mais rien n’est obligatoire. Dans tous les cas, la décision te concerne toi et exclusivement toi.
Tu peux aussi avoir envie de lui en parler. Dans ce cas là, on te conseille d’aborder ce sujet difficile de la plus simple des manières. Lui faire part de tes doutes, tes questions et ta décision peut vous faire du bien à tous les deux.
👉 C’est tout à fait normal d’avoir peur d’en parler. Si tu te sens prête, cela te fera beaucoup de bien et te déchargera d’un poids. Courage. 💖
Je suis mineure, mes parents seront-ils au courant ?
La réponse est non, tes parents seront tenus au courant que si tu le souhaites. L’intégralité de tes démarches sont confidentielles et protégées par le secret médical. L’autorisation parentale n’est donc pas requise pour réaliser une IVG.
L’avortement rend stérile ?
C’est une vieille croyance qui est complètement fausse. L’avortement ne rend pas stérile.
J’ai honte et je culpabilise, comment faire ?
La décision de réaliser une IVG est lourde et tu peux te sentir abattue psychologiquement. Mais il ne faut pas te culpabiliser. Si tu n’es pas prête, tu n’es pas prête et personne ne doit remettre ton choix en question. N’hésite pas à te rapprocher de structure d’accompagnement si cette situation te fait du mal.
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Si en France, tu es bien accompagnée, ce n’est pas le cas dans tous les pays. Cela t’intéresse d’en apprendre davantage sur la place des femmes dans le monde ?
✅La place des femmes dans la société anglo-saxonne et en Amérique Latine.
Le secret : t’écouter et avancer pas à pas 👣
Dans cette épreuve, il est important de garder dans ton esprit : écoute-toi... En te renseignant et en parlant, tout va bien se passer. Si cette situation est trop douloureuse, ou juste que tu as besoin de t’exprimer, n’hésite pas à te diriger vers les structures adéquates. À très bientôt ✨
