TĂ©moignage d’un ancien soldat allemand de la guerre de 14-18âŻ? Roman pacifiste et rĂ©alisteâŻ? Ce dont on est sĂ»r, câest que le roman Ă l’Ouest, rien de nouveau a connu un succĂšs retentissant Ă sa sortie (et que ça perdureâŻ!) tant il est bouleversant. Allez, avoue. Ăa tâintrigueâŻ? DĂ©couvre Ă travers notre fiche de lecture ce que cette Ćuvre a de si incroyableâŻ! đ«
Fiche dâidentitĂ© đ | |
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Titre | Ă l'Ouest, rien de nouveau |
Ăcrivain | Erich Maria Remarque |
Date de publication | 1928 |
Genre | Roman |
Registre | Histoire de guerre |
PrĂ©sentation gĂ©nĂ©rale dâĂ lâOuest, rien de nouveau đ
LâĂ©criture de lâĆuvre âïž
Paru en 1928 sous le titre Im Westen nichts Neues (en allemand), Ă l’Ouest, rien de nouveau est un roman de lâĂ©crivain Erich Maria Remarque.
Lâauteur raconte lâatrocitĂ© de la PremiĂšre Guerre mondiale Ă travers le regard de Paul, personnage-narrateur et jeune soldat volontaire allemand affectĂ© sur le front ouest.
đâ Pour construire son rĂ©cit, lâĂ©crivain s’est inspirĂ© de son propre vĂ©cu dâancien soldat de la guerre 14-18. On observe notamment des similitudes prĂ©cises entre la vie de Paul et Remarque. Comme lui, ce dernier s’est engagĂ© dans lâarmĂ©e et a vu sa mĂšre mourir des suites d’un cancer.
Les personnages d’Ă l’Ouest, rien de nouveau đȘ
Des Ă©lĂšves dâune mĂȘme classe đ
- Paul BĂ€umer : le narrateur-personnage
- Leer : le barbu qui adore frĂ©quenter les filles des bordels dâofficiers
- Albert Kropp : un petit soldat aux idées claires
- MĂŒller : lâamoureux des thĂ©orĂšmes de physique qui rĂȘve d’un examen de repĂȘchage
Le reste de la joyeuse troupe đ
- Tjaden : un maigre serrurier boulimique
- Haie Westhus : un ouvrier qui travaille dans une tourbiĂšre
đ Ces deux personnages ont aussi dix-neuf ans.
- Detering : un paysan qui ne pense qu’Ă sa ferme et Ă sa femme
- Stanislas Katczinsky : ĂągĂ© de quarante ans, il est rusĂ© et a les yeux bleus. Câest le genre de personnes qui sent le danger, la nourriture et les endroits oĂč s’embusquer.
Les personnages secondaires đ
- Franz Kemmerich : amputĂ© dâune jambe suite Ă un bombardement, il meurt aprĂšs une lente agonie devant ses camarades impuissants
- Kantorek : le professeur qui a incitĂ© ses Ă©lĂšves Ă s’enrĂŽler dans la guerre
- Himmelstoss : le caporal qui mÚne la vie dure aux soldats, surnommé « la terreur du Klosterberg »
đ Notons que tous les personnages ont entre dix-huit et vingt ans, sauf Katczinsky, Kantorek et Himmelstoss.
RĂ©sumĂ© gĂ©nĂ©ral du livre đ
Le personnage principal, Paul BĂ€umer, est un Allemand ĂągĂ© de dix-neuf ans. Ă la veille de la PremiĂšre Guerre mondiale, son professeur lâincite ainsi que ses camarades Ă sâengager volontairement dans lâarmĂ©e pour combattre les Français.
đ„ AprĂšs avoir intĂ©grĂ© les rangs, Paul rĂ©alise que les idĂ©aux patriotiques de son professeur ne prennent pas en compte lâhorreur de la guerreâŠ
Résumé détaillé des chapitres
Chapitre I Ă III : du patriotisme Ă la dĂ©sillusion âïž
DĂšs le dĂ©but du roman, on apprend que la compagnie Ă laquelle appartiennent les protagonistes est Ă neuf kilomĂštres en arriĂšre du front et quâils sâapprĂȘtent Ă manger des haricots et de la viande đ
Pendant le repas, on sait pourquoi Paul BĂ€umer sâest engagĂ© dans lâarmĂ©e. Son ancien professeur, Kantorek, lâa convaincu de prendre part Ă la PremiĂšre Guerre mondiale qui Ă©tait alors sur le point dâĂ©clater. Bien entendu, câest la dĂ©sillusion totale pour le garçon !
Malgré un festin joyeux et le souvenir de ces discours patriotiques, Paul se sent trahi. Il considérait les adultes comme des médiateurs et des guides chargés de conduire les enfants à la maturité, pas à la mort !
â THE paragraphe poignant
– Je le vois encore devant moi, avec ses lunettes qui jetaient des Ă©tincelles, tandis qu’il nous regardait et qu’il disait d’une voix pathĂ©tique : « Vous y allez tous, n’est-ce pas, camaradesâŻ? » –
Encore plus triste⊠Joseph Behm, lâun des plus hĂ©sitants Ă se porter volontaire, fait partie des premiers Ă tomber au combat. Le protagoniste sait quâon lui a forcĂ© la main puisque, Ă cette Ă©poque-lĂ , un garçon qui ne sâengage pas de lui-mĂȘme est qualifiĂ© de « lĂąche » đ
Pour clore ce chapitre riche en Ă©motions, Paul se rend dans un Lazarett pour rendre visite Ă Franz Kemmerich, un ami qui a Ă©tĂ© amputĂ© d’une jambe.
đĄ Le savais-tu ?
En allemand, le mot Lazarett signifie « hÎpital militaire » ou « infirmerie de campagne ».
Dans le chapitre suivant, le narrateur raconte lâincomprĂ©hension de ceux qui ont Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă la guerre sans savoir pourquoi et qui sont piĂ©gĂ©s dans une sorte de cercle-vicieux.
â THE paragraphe poignant
– Ă part cela, il n’y avait, chez nous, guĂšre autre chose : un peu de rĂȘverie extravagante, quelques fantaisies, et l’Ă©cole ; notre vie n’allait pas plus loin. –
La guerre comme les entraĂźnements militaires sont difficiles. Le caporal Himmelstoss, chargĂ© de sâoccuper du groupe de Paul, est un tyran (le chancelier Palpatine quoi đ©ïž). Les combattants sont dressĂ©s comme de vĂ©ritables animaux de cirque.
La guerre, comme un fleuve, nous a emportés dans son courant.
Paul BĂ€umer
Narrateur-personnage
En lisant la fin du chapitre II, on a la larme Ă lâĆil puisque la joyeuse troupe rend une derniĂšre visite Ă Kemmerich. Avant de mourir, le garçon demande Ă Paul de donner ses prĂ©cieuses bottes Ă leur ami MĂŒller. Le soldat a compris quâil nâen aurait plus besoinâŠâ đą
âđ€ Il sâĂ©teint ainsi dans les larmes et lâindiffĂ©rence. Les infirmiers dĂ©barrassent ses affaires dans la prĂ©cipitation pour donner son lit Ă un vivant. Le passage oĂč Paul « retire Ă Kemmerich sa plaque d’identitĂ© » est particuliĂšrement poignant. Durant la guerre, on nâavait tragiquement pas le temps dâenterrer et de pleurer les morts.
Pour que lâon ait un peu de baume au cĆur, le personnage-narrateur nous en apprend un peu plus sur les personnages. Paul dĂ©crit ses acolytes en commençant par Katczinsky (alias « Kat »), le soldat dĂ©brouillard qui parvient toujours Ă trouver de la nourriture, du bois ou des cigarettes.
Albert Kropp est quant Ă lui le penseur du groupe et Tjaden est celui qui dĂ©teste le plus Himmelstoss. On dit que le caporal lâhumilie toujours, mĂ©thode quâil prĂ©conise pour faire retenir une leçon Ă un soldat. Enfin⊠Paul et ses amis lui rendent la pareille. Ils lui tendent une embuscade un soir pour le tabasser (ça rigole pas đ).
â THE paragraphe poignant
– Himmelstoss aurait dĂ» ĂȘtre content, car sa thĂ©orie que les uns doivent faire l’Ă©ducation des autres avait portĂ© des fruits que lui-mĂȘme avait apprĂ©ciĂ©s. –
Chapitre IV Ă VI : lâhorreur de la guerre âïž
La compagnie de Paul est affectĂ©e Ă lâavant pour faire des travaux de retranchement et se retrouve tĂ©moin dâun bombardement. Les nouvelles recrues, terrifiĂ©es Ă©videmment, se tournent alors vers les personnages principaux quâils considĂšrent comme des mentors.
đ AprĂšs ce passage attendrissant, câest la catastrophe :
- Il faut abattre des chevaux blessés
- Les combattants nâont plus de repĂšres Ă cause de la nuit
- Un nouveau bombardement survient
Je vous le dis, que des animaux fassent la guerre, c’est la plus grande abomination qui soit !
Detering
Paysan
Les hommes se rĂ©fugient dans un cimetiĂšre pulvĂ©risĂ© par des obus remplis de gaz. Cinq soldats sont tuĂ©s et huit autres sont blessĂ©s. Lâune des recrues est gravement blessĂ©e, obligeant Kat et Paul Ă mettre fin Ă ses souffrances avec un revolverâŠ
â THE paragraphe poignant
– Les tĂ©nĂšbres deviennent folles. C’est un dĂ©chaĂźnement et une furie. Des ombres plus noires que la nuit se prĂ©cipitent sur nous, rageusement, faisant comme des bosses gigantesques, et puis nous dĂ©passent. –
đ Seul moment de rĂ©pit : lâoie que Kat et Paul volent dans l’Ă©table dâun Ă©tat-major de rĂ©giment dans le cinquiĂšme chapitre. Ils la font rĂŽtir et rapportent les restes Ă Tjaden et Kropp. Cet instant de partage rĂ©chauffe les cĆurs avant le grand assaut â€ïžâđ„
Au chapitre VI, câest en effet la guerre qui est mise au premier plan. La compagnie est envoyĂ©e en premiĂšre ligne et reste cachĂ©e dans une tranchĂ©e plusieurs jours. La nourriture et lâeau se font rares, une invasion de rats et de poux Ă©pouvante les combattants et les bombardements français sont continuels.
â THE paragraphe poignant
– Le front est une cage dans laquelle il faut attendre nerveusement les Ă©vĂ©nements –
Quand sonne lâheure de la bataille, on assiste Ă un dĂ©ferlement de grenades, de coups de baĂŻonnettes et dâobus. Pour Paul, les soldats ne se battent pas contre des ennemis mais contre la mort. Seule lâenvie de survivre prime sur le reste.
Pour un ancien, il tombe de cinq Ă dix recrues.
Paul BĂ€umer
Narrateur-personnage
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Chapitre VII et VIII : la vie hors du champ de bataille đ
La compagnie est menĂ©e Ă l’arriĂšre, dans un dĂ©pĂŽt de recrues, pour que lâeffectif soit reconstituĂ©. En attendant de retourner au combat, les protagonistes flĂąnent, heureux dâĂȘtre tout simplement en vie et dâavoir de la nourriture. Ils font mĂȘme la paix avec Himmelstoss et rendent secrĂštement visite Ă des femmes rencontrĂ©es par hasard.
â THE paragraphe poignant
– Mais alors je sens les lĂšvres de cette svelte brune et je me tends vers elles ; je ferme les yeux et je voudrais par lĂ tout effacer, la guerre, ses horreurs et ses ignominies, pour me rĂ©veiller jeune et heureux. –
Paul obtient ensuite une permission et retrouve sa famille, dont sa mĂšre malade đ€ Encore une fois, grosse dĂ©sillusion (ça fait beaucoup lĂ âŠ). La vie au front et Ă lâarriĂšre est si diffĂ©rente quâil ressent un profond malaise. LâidĂ©e des gens de ce quâil se passe sur le champ de bataille est faussĂ©e.
Comble du dĂ©sespoir, il apprend par Mittelstaedt (un ancien camarade de classe) que Joseph Behm a Ă©tĂ© tuĂ© trois mois avant la date lĂ©gale Ă laquelle il aurait dĂ» ĂȘtre appelĂ©. Si Kantorek ne lui avait pas bourrĂ© le crĂąne pour quâil sâengage avant dans lâarmĂ©e, il serait donc peut-ĂȘtre encore en vieâŠ
đ Bien sĂ»r, ça ne suffit pasâŻ! Ă la fin de sa permission, Paul doit raconter Ă la mĂšre de Kemmerich les circonstances de la mort de son fils. Cette rencontre le fait songer Ă la relation quâil entretient avec sa propre mĂšre qui ne comprend pas son dĂ©sarroi. Conclusion : Paul regrette dâavoir pris une permission.
Au chapitre VIII, il est envoyé garder les baraquements de la Lande, un camp de prisonniers russes. Les conditions de vie des détenus y sont misérables et un Russe meurt presque chaque jour.
Dans l’obscuritĂ©, on voit leurs silhouettes se mouvoir, comme des cigognes malades, comme de grands oiseaux.
Paul BĂ€umer
Narrateur-personnage
Chapitre IX Ă XII : mort et humanitĂ© đ
AprĂšs une visite dâinspection du kaiser et avoir discutĂ© avec ses amis des causes de ce conflit effroyable, Paul retourne au combat. MalgrĂ© tous les beaux discours quâon leur faisait Ă son sujet, le kaiser sâavĂšre en fait ĂȘtre un tyran belliqueux, colĂ©rique et ambitieux.
đĄ Le savais-tu ?
Kaiser est un mot allemand signifiant « empereur ». Ce titre est donnĂ© aux empereurs allemands du DeuxiĂšme Reich (de 1871 Ă 1918). Pendant la PremiĂšre Guerre mondiale, câest Guillaume II qui est le kaiser de l’Empire allemand.
đ Le chapitre IX est particuliĂšrement saisissant et fait rĂ©flĂ©chir quant Ă lâabsurditĂ© de la guerre. Paul, surpris par une attaque ennemie surprise, se retrouve prisonnier dâun trou dâobus dans lequel il sâest rĂ©fugiĂ©.
DĂ©sorientĂ© Ă cause de la nuit et terrifiĂ© par lâabsence de ses camarades, il dĂ©cide de faire le mort. Lorsquâun Français du nom de GĂ©rard Duval tombe dans le cratĂšre, Paul le poignarde aussitĂŽt pour ne pas lui laisser la moindre chance đš Une fois calmĂ©, il rĂ©alise ce quâil a fait et tente en vain de le sauver.
â THE paragraphe poignant
– Mais chaque souffle met mon cĆur Ă nu. Ce mourant a les heures pour lui, il dispose d’un couteau invisible, avec lequel il me transperce : le temps et mes pensĂ©es. –
Se sentant coupable, il promet au typographe quâil prendra soin de sa famille (mĂȘme si câest un mensongeâŠ) et sâexcuse de toutes les façons possibles. Câest Ă ce moment-lĂ que Paul rĂ©alise que Français et Allemands sont des semblables.
Ă prĂ©sent je m’aperçois pour la premiĂšre fois que tu es un homme comme moi.
Paul BĂ€umer
Narrateur-personnage
âïž Le chapitre X nâest pas plus optimiste. Paul et Albert sont blessĂ©s et hospitalisĂ©s. Le personnage-narrateur Ă©voque le traitement inhumain des blessĂ©s qui sont « charcut[Ă©s] » par les mĂ©decins et « amputĂ©[s] » Ă tout-va.
Le cĆur gros, Paul doit dire au revoir Ă Albert qui a Ă©tĂ© amputĂ©. Le garçon a maintenant vingt ans, cela fait deux ans quâil se bat.
đ Petit bon dans le temps, câest lâĂ©tĂ© 1918. Paul perd ses amis les uns aprĂšs les autres et dĂ©crit leur mort avec Ă©motion đą
- Berger : dans un accÚs de folie, il décide de récupérer un chien militaire blessé sur le champ de bataille et reçoit une balle dans le bassin.
- MĂŒller : il reçoit Ă bout portant une fusĂ©e dans le ventre et donne son portefeuille et les bottes (hĂ©ritĂ©es de Kemmerich, on le rappelle !) Ă Paul avant de mourir.
- Leer : il est touchĂ© par un Ă©clat d’obus qui emporte sa hanche. Il perd son sang si rapidement que personne ne peut le secourir.
- Le commandant Bertinck : cet officier respecté pour son altruisme et son courage reçoit une balle dans la poitrine.
- Katczinsky : sa mort est trĂšs Ă©prouvante pour Paul. Son ami Ă©tant blessĂ© au tibia, il le transporte sur ses Ă©paules jusquâĂ une infirmerie en Ă©vitant des tirs dâobus. En arrivant enfin auprĂšs dâun mĂ©decin, Paul fait cependant un constat terribleâŠ
đ Reconstitution du dialogue
« Tu aurais pu t’Ă©pargner cette peine, dit un infirmier. Tu vois bien qu’il est mort.
– Il a reçu un coup de feu dans la jambe.
– Et aussi autre chose…
– Ăvanoui.
– Je m’y connais pourtant mieux que toi ! Il est mort ; je parie tout ce que tu voudras.
– Impossible, il y a dix minutes j’ai encore parlĂ© avec lui ; il est Ă©vanoui. »
Tu veux lâexplicationâŻ? Eh bien, Kat a reçu un Ă©clat dâobus dans la tĂȘte et meurt durant le trajet sans que Paul s’en rende compte. « Pourquoi n’y a-t-il pas de fin [Ă la guerre]âŻ? ». Câest la question que se pose le survivant dĂ©vastĂ©.
đ Dans le chapitre final, Paul est Ă©cartĂ© des combats parce quâil a avalĂ© du gaz. Des sept soldats du groupe, il est le seul survivant. Il s’attend Ă ce que l’armistice arrive bientĂŽt et se demande si sa gĂ©nĂ©ration pourra retrouver son chemin.
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Jusquâau bout, le lecteur croira en la survie de ce hĂ©ros. Malheureusement, un narrateur anonyme nous rapporte une information Ă la derniĂšre page : Paul est mort en octobre 1918, peu avant la fin de la guerre. Notre cĆur est en miettes đ
Câest aussi Ă ce moment que lâon sait ENFIN pourquoi le titre du livre est Ă l’Ouest, rien de nouveau. Lorsque Paul est dĂ©cĂ©dĂ©, la situation Ă©tait si calme au front que le rapport de l’armĂ©e indiquait : « Ă l’Ouest, rien de nouveau ».
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Les thĂšmes principaux đ
- Guerre et violence đȘ
Ă travers Paul, on dĂ©couvre lâenfer des combattants qui ont connu la guerre : les tueries de masse, les conditions de vie dĂ©plorables, les amputations Ă rĂ©pĂ©tition des mĂ©decins, les violences faites aux prisonniers et lâutilisation dâarmes destructrices.
La violence prend ainsi une forme physique ou morale. Lorsque des soldats sont blessĂ©s et reçoivent des ordres comme sâil sâagissait dâanimaux bons Ă dresser, ils constatent lâampleur de la violence des hommes en temps de guerre.
- Camaraderie et amitiĂ© đ«
Dans Ă l’ouest, rien de nouveau, ces deux notions sont centrales. Les Allemands chantent des chansons populaires et sont solidaires. Lâattachement et les bons moments partagĂ©s leur permettent de tenir bon.
Il y a chez nous une grande fraternité qui réunit étrangement une lueur de la camaraderie.
Paul BĂ€umer
Narrateur-personnage
Quand ils sentent l’angoisse et la dĂ©tresse de la mort prendre possession de leur corps, ils tentent de surmonter leurs peurs parce quâils savent quâun camarade nâest jamais loin.
- DĂ©senchantement et dĂ©sillusion đ
DĂšs le dĂ©but du premier chapitre, on constate que Paul et ses amis ont lâimpression dâavoir Ă©tĂ© jetĂ©s dans la gueule du loup. Eh oui, câest la triste vĂ©rité⊠Leurs aĂźnĂ©s leur ont insufflĂ© une morale, un patriotisme et un nationalisme qui ne tiennent en rien compte des horreurs de la guerre.
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âđ Cette Ćuvre met en lumiĂšre le dĂ©senchantement complet dâun soldat. La vie dans les tranchĂ©es est dure, on espĂšre en vain et on ne trouve plus sa place parmi les civils.
Les styles et techniques littĂ©raires sollicitĂ©s âïž
- Utilisation du « je » et point de vue đ
Ă l’Ouest, rien de nouveau est un roman racontĂ© Ă la premiĂšre personne du singulier. Paul, le protagoniste, est ce que lâon appelle un narrateur-personnage. En bref, c’est le personnage principal qui est mĂȘlĂ© au rĂ©cit racontĂ©. On dit aussi quâil est « interne » parce quâil participe Ă lâaction.
â THE paragraphe poignant
– La vie qui m’a portĂ© Ă travers ces annĂ©es est encore prĂ©sente dans mes mains et dans mes yeux. En Ă©tais-je le maĂźtreâŻ? je l’ignore. Mais, tant qu’elle est lĂ , elle cherchera sa route, avec ou sans le consentement de cette force qui est en moi et qui dit « Je ». –
âđ En parlant de ça, le point de vue de lâĆuvre est interneâŻ! Cela signifie que lâon dĂ©couvre l’histoire Ă travers la vision du personnage principal. Câest une focalisation idĂ©ale pour transmettre au lecteur des pensĂ©es et sentiments et lui donner lâimpression quâil est impliquĂ© dans le rĂ©cit.
- Pacifisme et dénonciation
Un roman est pacifiste lorsquâil prĂ©conise la recherche de la paix internationale par la nĂ©gociation, le dĂ©sarmement et la non-violence. Est-ce que câest le cas pour Ă l’Ouest, rien de nouveau ? Bien sĂ»r, pardi ! đ«
Si lâauteur dĂ©cide de ne pas jeter le blĂąme sur un politicien prĂ©cis ou de parler de rĂ©bellions, câest parce que son objectif premier est de dĂ©noncer la guerre.
Tout au long du rĂ©cit, Remarque fait la lumiĂšre sur les conditions de vie des soldats et montre que les protagonistes ne sont que de pauvres ĂȘtres humains tourmentĂ©s et livrĂ©s Ă eux-mĂȘmes. Il ne sâagit pas de super-hĂ©ros !
En ne faisant pas de Paul un ĂȘtre humain sans peur et sans reproche, lâĂ©crivain exprime que son ambition nâest pas de publier un roman dâaventure mais en faveur de la paix.
RĂ©ception et influence đ
DĂšs 1930, soit deux ans aprĂšs la publication de son Ćuvre, Remarque est pourchassĂ© par des militants nazis. Lâauteur est obligĂ© dâĂ©migrer en Suisse, puis aux Ătats-Unis. Lors des autodafĂ©s en Allemagne nazie, son livre est mĂȘme brĂ»lĂ©.
đĄ Le savais-tu ?
Le 10 mai 1933, le chancelier Adolf Hitler lance une « action contre l’esprit non allemand ». Dans le cadre de cette action, des persĂ©cutions organisĂ©es visant les Ă©crivains juifs, marxistes et pacifistes ont lieu. On jette par exemple les livres des bibliothĂšques publiques au feu sous prĂ©texte quâils font honte au pays.
âđ Quâen est-il de lâaccueil de la foule ?
En deux mots : succĂšs phĂ©nomĂ©nal. Beaucoup de personnes se sont reconnues dans ce livre qui a conquis des millions de lecteurs et dâanciens combattants. Aujourdâhui, on dĂ©compte plus de 30 millions d’exemplaires vendus dans le monde !
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En 1930, le roman a tellement de succĂšs quâil est portĂ© au cinĂ©ma par le rĂ©alisateur hollywoodien Lewis Milestone. Enfin⊠lors de sa sortie Ă Berlin sous le titre All Quiet On The Western Front, les partisans du nazisme perturbent la projection avec des boules puantes.
Selon eux, ce film aurait sali lâimage de lâAllemagne. Il n’en est pourtant rien : cette Ćuvre a eu une influence considĂ©rable sur la littĂ©rature et la culture populaire… jusqu’Ă te parvenir aujourd’hui ! đ
âȘïž Exemples
- BD : dans Allons z’enfants (1981) d’Yves Gibeau, le livre est lu par plusieurs personnages.
- Light novel : dans 86 : Eighty-Six de Asato Asato, le livre est lu par un personnage nommĂ© Shinei NĆzen.
Qui est Erich Maria Remarque ? đ
Erich Maria Remarque, nĂ© le 22 juin 1898 Ă OsnabrĂŒck et mort le 25 septembre 1970 en Suisse, est un Ă©crivain allemand naturalisĂ© amĂ©ricain.
đ„ Anecdote
Un mythe, en partie propagé par les nazis, entoure son nom de plume. Certains disaient que le nom Remarque était la forme francisée et inversée de son vrai nom : Erich Maria Kramer.
AprĂšs avoir passĂ© ses examens au sĂ©minaire catholique de formation des maĂźtres, lâĂ©crivain est introduit dans l’armĂ©e en 1916 avant dâĂȘtre envoyĂ© sur le front de l’ouest en juin 1917.
BlessĂ© par des Ă©clats de grenade, le soldat est dĂ©mobilisĂ© en 1919 et dĂ©cide de commencer une carriĂšre d’instituteur⊠vite achevĂ©e (1920) !
Lâancien combattant sâessaie Ă plusieurs mĂ©tiers (comptable, vendeur de pierres tombales, professeur de piano, organiste, libraire) avant de devenir journaliste pour lâOsnabrĂŒcker Tages-Zeitung, l’Echo-Continental et le magazine Sport im Bild.
âđ Et sa personnalitĂ© alors ?
Le moins que lâon puisse dire, câest que cet Ă©crivain Ă©tait trĂšs attachĂ© Ă son apparence. Il s’habillait avec Ă©lĂ©gance et voulait Ă tout prix intĂ©grer la classe bourgeoise.
En 1926, il a mĂȘme achetĂ© le titre de Baron de Buchenwald pour 500 Reichsmarks Ă un noble ruinĂ©. Voitures, beaux costumes, bijoux, Remarque ne sâest rien refusĂ© !â đ
DĂšs la prise de pouvoir d’Hitler en 1933, il sâest rĂ©fugiĂ© en Suisse oĂč il a offert l’asile Ă ceux qui fuyaient l’Allemagne nazie et a Ă©crit quelques ouvrages avant son dĂ©part pour les Ătats-Unis en aoĂ»t 1939.
âȘïž Exemples
- 1936 : Les Camarades
- 1939 : Flotsam
En AmĂ©rique, lâĂ©crivain sâest dâailleurs mis Ă frĂ©quenter des Ă©migrants allemands et le milieu du cinĂ©ma. Il a notamment rencontrĂ© Marlene Dietrich, Paulette Goddard, Orson Welles, Igor Stravinsky et Bertold Brecht đŻ
Alors, fan du livre Ă l’Ouest, rien de nouveau ? đ«
Ouvrage-phare sur la PremiĂšre Guerre mondiale et succĂšs littĂ©raire mondial, Ă l’Ouest, rien de nouveau a su marquer les esprits des lecteurs, tous siĂšcles confondus. Encore aujourdâhui, on Ă©tudie cette Ćuvre et on lâadapte au cinĂ©ma. Ah, mais au faitâŻ! Ce nâest pas le rĂ©alisateur Edward Berger qui en a fait un film cette annĂ©e justement ? đ