AprĂšs la Seconde Guerre mondiale, des noms Ă©mergent progressivement de lâombre. Il sâagit dâhommes, de femmes, et parfois mĂȘme dâenfants, qui ont fait preuve d’un courage extraordinaire pour lutter contre lâoppression nazie. Aujourdâhui, on revient en dĂ©tail sur ces rĂ©sistants, ces figures inspirantes qui ont marquĂ© le monde. PrĂȘt ? Câest parti !â đ
La RĂ©sistance, une notion clĂ© en histoireâ âđ
De 1940 Ă 1944, l’Allemagne nazie domine lâEurope. Adolf Hitler veut Ă©tablir un vaste empire allemand, le IIIe Reich. Afin de contrĂŽler lâensemble du continent, il tente de soumettre aux territoires ennemis sa doctrine basĂ©e sur la hiĂ©rarchisation de lâespĂšce humaine.
âđ En juin 1940, la France est vaincue par l’Allemagne qui occupe une partie du pays. Cependant, le dictateur se heurte Ă la RĂ©sistance, un ensemble dâactions menĂ©es contre les occupants et leurs alliĂ©s. Bref, le message envoyĂ© Ă Hitler est clair : « va-t’en » !â đ
âȘïž Rappel des puissances principalesâ
- Axe : Allemagne nazie, Italie fasciste, Japon.
- AlliĂ©s : France, Royaume-Uni, Ătats-Unis et Union soviĂ©tique.
Si certains sont rĂ©signĂ©s, dâautres organisent des rĂ©seaux de communication, lancent des offensives et protĂšgent les proscrits comme les Juifs. Lorsque la RĂ©sistance intĂ©rieure française nĂ©e, il ne sâagit pas dâune organisation crĂ©Ă©e Ă la demande des AlliĂ©s. Ce sont les citoyens eux-mĂȘmes qui prennent la dĂ©cision dâagir pour protĂ©ger leur pays.
âđ DĂ©finition
Dans le Larousse, un proscrit est « frappĂ© de proscription, chassĂ© d’un groupe ». En histoire, on parle de proscription en pĂ©riode de guerre ou de dictature pour dĂ©signer une mesure de bannissement qui a Ă©tĂ© prise Ă l’encontre de certaines personnes.
âđ Pour tout savoir sur cette pĂ©riode, tu peux prendre des cours particuliers dâhistoire avec un Sherpa. Conflits de lâEurope, RĂ©sistance, figures clĂ©s, dĂ©veloppement des mouvements et des rĂ©seaux français⊠Vous Ă©voquerez tout ce dont tu as besoin pour avoir 20/20 !â đŻ
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Les figures emblĂ©matiques de la RĂ©sistanceâ đą
MĂȘme si on va te dĂ©voiler des noms en particulier, sache que cette liste nâest pas exhaustive. Beaucoup de personnes ont participĂ© Ă la RĂ©sistance, en France comme Ă lâĂ©tranger.â đ
Les rĂ©sistants en Franceâ đŒ
Jean Moulin, le chef du mouvementâ đ„
Dates de naissance et de décÚs | 20 juin 1899 - 8 juillet 1943 |
Lieu de naissance | BĂ©ziers |
Occupation | Haut fonctionnaire |
RĂŽle dans la RĂ©sistance | Leader principal de la RĂ©sistance |
Si tu es attentif en cours (attention, on surveille), tu as sĂ»rement dĂ©jĂ entendu le nom de Jean Moulin. Figure emblĂ©matique de la RĂ©sistance, ce haut fonctionnaire est un vĂ©ritable symbole. Durant la Seconde Guerre mondiale, il sâest donnĂ© Ă 1000 % pour son pays !â đ„
- En 1939, il est nommĂ© prĂ©fet d’Eure-et-Loir Ă Chartres.
- En 1940, il devient lâun des principaux dirigeants de la RĂ©sistance.
- En 1941, il rejoint la France libre Ă Londres et parle Ă Â Charles de Gaulle.
- En 1942, il est nommé préfet de la région RhÎne-Alpes.
âđ Note : la France libre est le rĂ©gime de rĂ©sistance extĂ©rieure fondĂ© Ă Londres par le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, Ă la suite de son appel du 18 juin 1940.
AprĂšs la dĂ©claration de guerre en 1939, Jean Moulin demande Ă ĂȘtre dĂ©gagĂ© de ses fonctions de prĂ©fet. Il est certain que sa « place n’est point Ă l’arriĂšre, Ă la tĂȘte d’un dĂ©partement essentiellement rural ». Bref, il nâavait pas envie de rester les bras croisĂ©s !
Je ne savais pas que c’Ă©tait si simple de faire son devoir quand on est en danger.
Jean Moulin
Haut fonctionnaire
Dans lâombre, il utilise son expĂ©rience administrative pour coordonner les activitĂ©s et rassembler les rĂ©sistants sous une mĂȘme banniĂšre. Il est notamment connu pour avoir rĂ©ussi Ă rĂ©unir en mai 1943, Ă Paris, les leaders de la RĂ©sistance. Incroyable, non ?â đ±
âđ Ă la suite de cette rĂ©union, il crĂ©e et dirige le Conseil National de la RĂ©sistance (CNR), un organe de coordination qui a jouĂ© un rĂŽle clĂ© dans la reconstruction de la France.
Le 21 juin 1943, Jean Moulin est arrĂȘtĂ© et torturĂ© par la Gestapo (la police nazie). Le 8 juillet, il succombe Ă ses blessures dans un train en direction de lâAllemagne. MalgrĂ© les tortures subies, il nâa donnĂ© aucune information sur les membres de la RĂ©sistanceâŠ
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Lucie Aubrac, la reine de lâĂ©vasionâ đââïž
Dates de naissance et de décÚs | 29 juin 1912 - 14 mars 2007 |
Lieu de naissance | MĂącon |
Occupation | Enseignante |
RÎle dans la Résistance | Membre du réseau Libération-Sud |
Durant la guerre, Lucie Aubrac joue sur deux tableaux. AprĂšs avoir obtenu son agrĂ©gation d’histoire, elle devient prof et sâimplique dans LibĂ©ration-Sud, un rĂ©seau rĂ©sistant qui opĂšre dans la zone libre. Pour rappel, la zone occupĂ©e (nord) appartenait aux Allemands et la zone libre (sud) Ă©tait dirigĂ©e par le marĂ©chal PĂ©tain, Ă©tabli Ă Vichy.
âđ Tout en continuant dâexercer, elle mĂšne des activitĂ©s clandestines :
- elle contribue à la publication du journal Libération,
- elle fabrique de faux papiers,
- elle aide des résistants à passer la ligne de démarcation,
- elle devient la reine de lâĂ©vasion.
âđ En 1940, son mari (alias Raymond Samuel) est fait prisonnier par l’armĂ©e allemande, ce qui amĂšne Lucie Ă organiser son Ă©vasion en aoĂ»t. En 1943, rebeloteâŻ! Son Ă©poux est re-arrĂȘtĂ© par la Gestapo avec Jean Moulin et dâautres rĂ©sistants Ă Caluire. Le pauvre a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©âŠ
Le mot résister doit toujours se conjuguer au présent.
Lucie Aubrac
Enseignante
DĂ©terminĂ©e, Lucie monte une opĂ©ration audacieuse pour les libĂ©rer en attaquant la camionnette de la Gestapo. Eh oui, rien que ça ! LâopĂ©ration est un succĂšs. âš
AprĂšs la guerre, le couple mythique continuera dâĆuvrer en faveur de la mĂ©moire de la RĂ©sistance. Ce qui est sĂ»r, câest que leur amour restera une source d’inspiration.
Henri Frenay, le fondateur de Combatâ đïž
Date de naissance et de décÚs | 19 novembre 1905 - 6 août 1988 |
Lieu de naissance | Lyon |
Occupation | Officier |
RĂŽle dans la RĂ©sistance | Fondateur du mouvement Combat |
En 1941, Henri Frenay fonde Combat, un mouvement qui est Ă©galement un journal clandestin du Mouvement de LibĂ©ration française. Durant lâOccupation, ce journal est devenu un organe de presse majeur. Son rĂŽle Ă©tait de diffuser :
- des appels à la mobilisation résistante ;
- des critiques du régime de Vichy ;
- des infos sur les troupes allemandes ;
- des nouvelles sur les activités de la Résistance.
GrĂące Ă son leadership, Henri Frenay a rĂ©ussi Ă mobiliser des milliers de rĂ©sistants au sein du mouvement Combat, Ă rallier l’opinion publique française contre l’occupant nazi et Ă encourager d’autres mouvements de rĂ©sistance en France.â đ°
Ma plume nâa jamais Ă©tĂ© retenue par une espĂšce dâautocensure.
Henri Frenay
Officier
âđ Ă la LibĂ©ration, il devient ministre des Prisonniers, des DĂ©portĂ©s et des RĂ©fugiĂ©s. Il publie ensuite ses MĂ©moires, La nuit finira (1973). Son livre suivant, L’Ă©nigme Jean Moulin (1977), fera beaucoup parler puisque lâauteur y accuse Jean Moulin dâavoir travaillĂ© pour les communistes. Comme quoi, tous les rĂ©sistants ne sâentendaient pasâŠâ đ€
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AndrĂ© Dewavrin, dit le colonel Passyâ đïž
Dates de naissance et de décÚs | 9 juin 1911- 20 décembre 1998 |
Lieu de naissance | Paris |
Occupation | Officier |
RĂŽle dans la RĂ©sistance | Chef des services secrets de la France libre |
SurnommĂ© « Passy », AndrĂ© Dewavrin a jouĂ© un rĂŽle central dans la crĂ©ation et la gestion du Bureau Central de Renseignements et d’Action. En 1940, le BCRA Ă©tait chargĂ© :
- de collecter des renseignements,
- de coordonner des activités de résistance,
- de recruter des agents,
- de communiquer avec les Alliés.
Ă l’Ăąge de vingt-neuf ans, il rejoint le gĂ©nĂ©ral de Gaulle Ă Londres et se voit confier la tĂąche de crĂ©er un DeuxiĂšme Bureau Ă partir de rien, sans ressources ni compĂ©tences.â đŻ
âđ Sous sa direction, le BCRA couvre la France d’un rĂ©seau de renseignements et d’opĂ©rations secrĂštes sans prĂ©cĂ©dent, jouant un rĂŽle dĂ©cisif lors du dĂ©barquement en Normandie.
Ce jeune homme, ignorant des activités clandestines, va monter en quatre ans une machinerie des services secrets sans exemple dans notre histoire.
Jean-Louis Crémieux-Brilhac
Officier
âAprĂšs la LibĂ©ration, il est nommĂ© Ă la Direction GĂ©nĂ©rale des Ătudes et Recherches (DGER), organisation qui est devenue le Service de Documentation ExtĂ©rieure et de Contre-Espionnage (SDECE). En 1946, il dĂ©missionne et entame une carriĂšre d’industriel bien mĂ©ritĂ©e !â đ
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GeneviĂšve de Gaulle-Anthonioz, une femme engagĂ©eâ âđ„
Dates de naissance et de décÚs | 25 octobre 1920 - 15 février 2002 |
Lieu de naissance | Saint-Jean-de-Valériscle |
Occupation | Militante des droits de l'homme |
RĂŽle dans la RĂ©sistance | Membre de DĂ©fense de la France |
NiĂšce du gĂ©nĂ©ral de Gaulle, elle rejoint la RĂ©sistance en 1940, Ă l’Ăąge de 19 ans seulement. MalgrĂ© une perquisition Ă son domicile, elle intensifie ses activitĂ©s clandestines et rejoint DĂ©fense de la France, un mouvement regroupant des jeunes et des fonctionnaires engagĂ©s.
En 1943, la pauvre GeneviĂšve est trahie et arrĂȘtĂ©e par la Gestapo. EmprisonnĂ©e Ă Fresnes, elle est dĂ©portĂ©e au camp de concentration de RavensbrĂŒck en janvier 1944. LĂ , elle se lie d’amitiĂ© avec Germaine Tillion, une ethnologue rĂ©sistante, avant dâĂȘtre libĂ©rĂ©e en 1945.â đ€
âđ âAprĂšs la guerre, elle travaille avec des associations, dont l’Association Nationale des Anciennes DĂ©portĂ©es et InternĂ©es de la RĂ©sistance (ADIR). De 1964 Ă 1988, elle prĂ©side le mouvement Aide Ă Toute DĂ©tresse – Quart Monde, une organisation luttant contre la pauvretĂ© et l’exclusion sociale. Conclusion : câĂ©tait une femme qui avait du cĆur !â đ
Pierre Brossolette, le journaliste âïž
Dates de naissance et de décÚs | 25 juin 1903 - 22 mars 1944 |
Lieu de naissance | Paris |
Occupation | Journaliste |
RĂŽle dans la RĂ©sistance | Porte-parole Ă la radio et dans ses Ă©crits |
Pendant lâOccupation, Pierre Brossolette met ses talents au profit de la RĂ©sistance en tant que chef de rĂ©seau et membre de Combat, le mouvement fondĂ© par Henri Frenay.
GrĂące Ă ses compĂ©tences journalistiques, il diffuse Ă©galement des messages patriotiques par le biais dâĂ©missions de radio de la BBC. Le 22 septembre 1942, il Ă©voque par exemple le rĂŽle des sans-grades de la RĂ©sistance.â đïž
Saluez-les, Français ! Ce sont les soutiers de la gloire.
Pierre Brossollette
Journaliste
âđ Malheureusement, il est arrĂȘtĂ© en 1944 par la Gestapo. EmprisonnĂ© Ă Paris, il se suicide le 22 mars, aprĂšs deux jours de torture, pour ne pas divulguer dâinformations aux Allemands. Il profite de l’inattention des gardiens et se dĂ©fenestre, gravant son sacrifice dans lâhistoireâŠ
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đ«đ· DĂ©couvre la vĂ©ritable histoire du drapeau français !
Les rĂ©sistants Ă lâinternational âïž
Ăvidemment, la France nâĂ©tait pas le seul pays oĂč la RĂ©sistance sâorganisait. Dâautres personnes ont contribuĂ© de maniĂšre significative Ă la lutte contre l’occupant nazi et Ă la dĂ©fense de la libertĂ©. On tâen prĂ©sente quelques-unes ci-dessous !â đ
Witold Pileckiâ đ”đ±
Officier de cavalerie et agent de renseignement polonais, il est arrĂȘtĂ© le 9 septembre 1940. En tant que membre de lâArmia Krajowa, le mouvement rĂ©sistant de lâĂtat, il sâĂ©tait portĂ© volontaire pour infiltrer Auschwitz. AprĂšs sa tentative dâorganiser une rĂ©sistance Ă lâintĂ©rieur du camp, il sâĂ©vade en 1943 avant dâĂȘtre fusillĂ© le 25 mai 1948, Ă Varsovie.
Les Bielski đ·đșâ
De 1941 Ă 1944, en BiĂ©lorussie, une famille sauve des dizaines de familles juives. Tuvia et ses frĂšres Zus, AsaĂ«l et Aron, offrent Ă ceux qui rĂ©ussissent Ă s’Ă©chapper un abri. Ce lieu est cachĂ© dans une forĂȘt Ă l’ouest et ravitaillĂ© par les fermiers alentours.
Tadeusz Komorowski đ”đ±
Sous le pseudonyme « BĂłr », ce gĂ©nĂ©ral polonais dĂ©clenche le 1á”Êł aoĂ»t 1944 l’insurrection de Varsovie, un soulĂšvement armĂ© contre lâoccupant allemand. Cette rĂ©sistance est organisĂ©e dans le cadre du plan militaire « opĂ©ration TempĂȘte ».
Odette Sansomâ đŽó §ó ąó „ó źó §ó ż
Elle est un agent du Special Operations Executive (SOE), un service secret britannique crĂ©Ă© par Winston Churchill. Sous le nom « Lise », elle aide la France avant dâĂȘtre dĂ©portĂ©e au camp RavensbrĂŒck. Elle y survit et, en 1946, elle devient la premiĂšre femme Ă recevoir la Croix de Georges, une haute distinction au Royaume-Uni.
Nancy Wakeâ đŠđș
NĂ©e Ă Wellington, cette journaliste australienne agit dans le Pat O’Leary, lâun des plus grands rĂ©seaux d’Ă©vasion de France. Elle est ensuite recrutĂ©e par le SOE comme Odette Sansom. SurnommĂ©e « la Souris blanche », son histoire a inspirĂ© des films et des sĂ©ries.
Raoul Wallenbergâ đžđȘ
En tant que diplomate suĂ©dois, il tente de protĂ©ger les Juifs de Hongrie. Durant la guerre, il en sauve environ 20 000 en leur dĂ©livrant de faux passeports et en nĂ©gociant avec les nazis. Le 17 janvier 1945, il est arrĂȘtĂ© par l’ArmĂ©e rouge de Russie. Les causes de sa mort sont inconnuesâŠ
Conclusionâ đ
On espĂšre que cet article tâa Ă©clairĂ© sur les mouvements et rĂ©seaux Ă©tablis pendant la RĂ©sistance et tâa permis de re-dĂ©couvrir certains noms de la Seconde Guerre mondiale. NâhĂ©site pas Ă nous dire en commentaire quelle figure historique tâinspire. Ă bientĂŽt !â đ«Ą