Ça y est, tu es entré en hypokhâgne (HK pour les intimes, première année de prépa littéraire pour les autres) et tu as survécu jusqu’à Noël ? Bravo ! Tu dois donc être déjà au courant qu’en hypokhâgne, on ne fait que lire, lire et lire. Que ce soit en philosophie, en histoire, en littérature ou en langues, la lecture occupe la majorité de ton temps et ce n’est pas un exercice facile parce qu’il faut à la fois aller vite, rester concentré et retenir un maximum de choses. Dans cet article, tu trouveras quelques conseils pour améliorer ta lecture et la rendre à la fois plus efficace et plus agréable. Prêt ?
Que lire ou le labyrinthe de la bibliographie 🤯
Comme tout le monde, tu as failli faire une attaque en découvrant les bibliographies distribuées à la rentrée par tes profs, des dizaines d’ouvrages dans toutes les matières… Je te rassure, tous les jeunes hypokhâgneux sont passés par là. Pas de panique ! Il ne faut pas tout lire. Physiquement, il y a peu de chances que ce soit faisable. Et surtout ce n’est pas ce qui est attendu.
Mais alors… à quoi sert une bibliographie ? Une bibliographie est une base de travail fournie par les enseignants pour t’aiguiller et te donner des éléments pour tes recherches et tes fiches.
Lire méthodiquement tous les ouvrages dans l’ordre est complètement contre-productif. Plutôt que de prendre la bibliographie à bras-le-corps, il vaut mieux s’y promener, y piocher de façon raisonnée et équilibrée, et se laisser un peu de liberté. Tu n’auras pas beaucoup de temps en prépa littéraire pour lire des livres de ton choix, donc essaye de te faire plaisir quand c’est possible !
A. Savoir piocher dans la bibliographie
Une fois que tu as compris qu’il ne fallait pas tout lire (ouf !), tu vas te demander… mais alors, je lis quoi ?
Eh oui, avant de se lancer, encore faut-il savoir quels livres choisir ! Ce n’est pas simple car on ne connaît pas toujours les ouvrages, ni leur nombre de pages, leur niveau de difficulté ou leur prix. Je te conseille vraiment de prendre le temps de te renseigner et de demander conseil autour de toi avant de te lancer dans un énorme pavé.
Même si chaque matière a ses spécificités, en règle générale, il faudra que tu essayes de diversifier tes lectures autant que possible. Voilà les étapes à suivre pour faire ton choix :
- Un ou deux manuels de base seront essentiels pour t’aider à t’approprier les notions importantes.
- Ensuite, tu peux choisir une ou deux références fondamentales (livre d’histoire, ouvrage critique littéraire, livre de philosophie…).
- Enfin, des références plus personnelles te permettront d’enrichir ta réflexion, de satisfaire ta curiosité et de rendre tes copies plus originales. N’oublie pas les références cinématographiques et culturelles qui font également partie du travail !
- D’autres outils de travail très utiles sont les dictionnaires, les lexiques, les chronologies et les atlas, très pratiques pour synthétiser.
Il est très (très !) conseillé de se répartir les références au sein de la classe pour ensuite faire circuler les fiches, mais je reviendrai sur ce point plus bas.
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B. Conseils pratiques pour choisir ses livres
J’achète ou j’emprunte mes livres ?
Les longues bibliographies seront aussi impressionnantes pour toi que pour ton porte-monnaie. Mieux vaut prendre ton temps et réfléchir avant de te précipiter dans une librairie, sur le site de la Fnac ou sur Amazon. Certains manuels peuvent être assez chers et il te faudra arbitrer entre l’indispensable, à avoir sur ton bureau à portée de main, et le reste que tu pourras consulter ou emprunter en bibliothèque.
Quelques conseils de base :
➡️ Achète les ouvrages que tu es sûr de lire (presque) intégralement : pour quelques chapitres, la bibliothèque ou le CDI suffisent.
➡️ Dans la mesure du possible, évite d’acheter un livre avant de l’avoir feuilleté, au risque de te retrouver avec un livre moche, écrit tout petit, et complètement décourageant. À part encombrer tes étagères et caler une table cela ne te sera pas vraiment utile !
➡️ Éventuellement, vois s’il est possible de se répartir les achats entre camarades de classe pour pouvoir ensuite se prêter les ouvrages.
Est-ce que je dois tout lire ?
Il est très important d’avoir à l’esprit qu’il n’est pas toujours nécessaire de tout lire. Inutile de perdre du temps et de te fatiguer à lire en intégralité un ouvrage complexe alors que tu aurais pu en saisir les enseignements principaux en te référant à un ou deux chapitres clés.
Regarde d’abord le sommaire, qui te donnera la structure du livre en un coup d’oeil. Tu pourras ensuite décider quels chapitres tu liras en détail, quel autre t’intéresse, mais que tu te contenteras de survoler, et quel autre enfin n’est pas nécessaire et que tu pourras laisser de côté.
Que faut-il lire absolument ?
Une bonne lecture de l’introduction et de la conclusion est indispensable pour avoir les clés de compréhension qui te permettront d’aborder la suite. Sur des ouvrages de philosophie un peu complexes, tu verras clairement où l’auteur veut emmener son lecteur et quelles seront les étapes de sa réflexion. Cela t’évitera de passer complètement à côté du livre !
C. Établir un bon programme de lecture
Le temps est compté et tu devras lire plusieurs ouvrages en parallèle. Pour ne pas te perdre en route et garder les objectifs en tête, tu peux essayer de déterminer un programme de lecture. C’est ce que je faisais en prépa, et ça marchait bien ! 😊
Voici comment faire :
- Décide du nombre de chapitres que tu veux lire dans tel livre.
- Fais une estimation du temps de lecture (1h, 2h… ou plus). Attention : la prise de notes augmente sensiblement le temps de lecture !
- Fixe-toi une date limite à laquelle il faudra que tu aies fini (par exemple avant les vacances de Noël, ou pour le deuxième concours blanc).
- Laisse-toi de la marge. J’étais la première à surestimer mes capacités… mais lire demande du temps, de la concentration et de la persévérance. Bizarrement, le premier chapitre se lit toujours très facilement, puis plus on continue, plus ça devient difficile, moins on a envie de s’y (re)mettre…
- Et fais ton planning ! (Celui pour les Khâgneux arrive, en attendant voilà celui des Prépa HEC).
Si tu t’aperçois que tu ne tiens pas le rythme, revois ton plan de lecture, et utilise nos conseils pour tenir un planning. Certains préféreront lire quelques pages chaque jour de façon régulière, d’autres se plonger dans la lecture d’un ouvrage avant de passer à autre chose… chacun sa méthode ! Le tout est de trouver celle qui te correspond le mieux.
Quelle stratégie adopter au fil du texte 📖
Tu as défini un plan de lecture, tu es bien installé à ton bureau et prêt à te lancer. Bravo ! Pourtant, le plus dur reste à faire. Bien lire est un exercice qui requiert beaucoup d’attention et de concentration, sur de longues plages de travail. Une chose est sûre : mieux vaut bien lire un ou deux ouvrages et être capable de les mobiliser plutôt que de survoler dix livres dont on ne se souviendra que partiellement. Une lecture peu efficace peut vite devenir une vraie perte de temps, une source de fatigue et de démotivation. Pour l’éviter, voici quelques conseils pratiques.
A. Savoir s’interrompre au bon moment
Dès que tu vas te mettre à lire, tu vas tout d’un coup te mettre à penser à plein d’autres choses beaucoup plus intéressantes. Par exemple, tu vas te rappeler qu’il faut que tu fasses la vaisselle, tu vas trouver une idée géniale pour cet autre devoir à rendre, tu vas aller voir tes notifications facebook… Bref, rester concentré, c’est difficile.
Mon conseil : efforce-toi autant que possible de t’arrêter à la fin d’une idée, d’un paragraphe ou d’un chapitre plutôt qu’au milieu d’un raisonnement. Sinon la reprise sera encore plus dure !
B. Lire un crayon à la main
Pour ne pas trouver n’importe quel prétexte et faire autre chose. Un bon moyen d’évacuer les pensées parasites qui peuvent venir te perturber, c’est de garder un bloc-notes à portée de main. Si, au beau milieu d’un passage difficile d’un livre de philo, tu te souviens subitement qu’il faut que tu passes un coup de fil à ta grand-mère pour lui souhaiter son anniversaire, ne lâche pas tout pour te précipiter sur ton téléphone ! Note-le pour ne pas l’oublier et continue ta lecture.
Pour rester actif. C’est aussi un bon moyen de rester actif et de ne pas passer en mode “pilote automatique”, de perdre le fil et même de s’endormir (oui, oui, ça arrive). Une bonne lecture, c’est une lecture qui s’interroge. Si tu remarques un mot que tu ne comprends pas ou une référence qui t’est inconnue, note-la. Idem si une question surgit ! Elle se résoudra peut-être d’elle-même dans la suite du texte mais cela fait partie de la démarche de réflexion. Si elle subsiste, essaye de l’éclaircir et fais une petite recherche à côté avant de relire le texte.
C. Lire et relire
Cela peut sembler difficile au début mais c’est incontournable : pour comprendre parfaitement, il faut lire plusieurs fois. Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire et tu as beaucoup mille autres choses sur ta todo list… mais c’est tout sauf une perte de temps !
En bref :
➡️ Relis les passages difficiles et importants plusieurs fois.
➡️ Étale tes relectures. Par exemple, avant de commencer un nouveau chapitre, relis rapidement celui qui précède pour bien te remettre dans le fil de la réflexion.
➡️ Comme la pâte à crêpes, laisse poser. Il faut un temps de digestion ! Si après quelques jours tu fais l’effort de revenir sur un texte, tu verras que tu ne le liras pas de la même manière.
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Fiche de lecture : mode d’emploi 📝
C’est un exercice fondamental en prépa littéraire, et tu auras parfois l’impression de ne faire que ça… c’est normal, c’est la base !😂 Souviens-toi que réussir à faire une bonne fiche, ça demande de l’entraînement, tes fiches vont se perfectionner avec le temps, si tu rames pendant les premiers mois de l’hypokhâgne ce n’est pas grave ! La première année est aussi faite pour te laisser le temps de perfectionner tes techniques et trouver la méthode qui te convient le mieux.
A. Fiche ou pas fiche
D’abord, il faut bien comprendre que tous les ouvrages ne se fichent pas ou pas de la même manière !
Un manuel de base, en histoire par exemple, ne peut pas faire l’objet de prise de notes… au risque de recopier tout simplement le livre (ce qui est complètement inutile). Le manuel est déjà une synthèse, donc il faut l’annoter, le lire et le relire, bref l’apprendre quasiment par coeur. Bien digérés, un ou deux manuels par matière sont une base solide pour appréhender le reste de l’année.
Au contraire, un ouvrage fondamental fera l’objet d’une fiche structurée et explicative (cela ne sert à rien de recopier, il faut reformuler !).
Un bon réflexe à avoir est de faire des fiches bibliographiques, des lexiques, des chronologies… tous les formats sont acceptés tant que cela t’aide à retenir les informations. Accrocher des déclinaisons ou une chronologie dans les toilettes reste une bonne vieille technique qui marche !
B. 5 conseils pour réussir une fiche
Ce n’est pas un exercice inné, mais il va te falloir acquérir les bonnes méthodes pour être rodé en arrivant en Khâgne. Pour t’aider au mieux, voici une liste des erreurs les plus courantes, à éviter à tout prix.
L’ennemi numéro 1 : la (mauvaise) paraphrase. Le pire qui puisse d’arriver, c’est de ne faire que paraphraser, voire de recopier le livre que tu es en train de lire. Ça a l’air évident comme ça, mais parfois on le fait sans s’en rendre compte. Non seulement cela prend un temps fou et c’est fatigant, mais en plus cela ne te garantit absolument pas une bonne compréhension de ce que tu as lu ! Il faut toujours s’efforcer de reformuler les idées comme si tu les expliquais à quelqu’un qui n’y connaissait rien.
Il ne faut pas noter seulement les idées simples et passer sous silence celles qui te semblent plus complexes. A la fin, tu arriveras peut-être à une fiche claire en apparence mais qui fera l’impasse sur beaucoup de choses importantes.
Une fiche doit toujours être structurée. Il est bon de garder en tête qu’une fiche est un outil de travail susceptible d’être lue par d’autres élèves, qui ne connaissent pas encore l’ouvrage dont elle traite ! Tu peux reprendre la structure de l’ouvrage, mais il est parfois intéressant de dépasser la structure du livre pour t’approprier les idées.
Une fiche, ça s’apprend. Les fiches sont des outils vivants : elles se relisent, et s’enrichissent au fur et à mesure par des nouvelles questions, des définitions, des renvois… et surtout elles s’apprennent ! Faire des fiches ne sert à rien si c’est pour les classer et ne jamais les consulter.
Une fiche, ça se partage ! Le travail collaboratif en prépa peut être l’une des clés de la réussite et il ne faut pas hésiter à se partager une bibliographie et à faire tourner les fiches. C’est un excellent moyen d’élargir les perspectives et d’échanger sur le contenu des ouvrages (“est-ce que tu as lu ce chapitre, j’ai bloqué sur tel passage, est-ce que tu as compris la même chose que moi, etc.”). Ça peut aussi être l’occasion d’échanger sur la méthodologie, et de te faire des amis. Bref, c’est tout bénéf’ !
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👉🏻 Pour des conseils encore plus détaillés sur le fichage d’un livre, tu peux lire cet article.
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Pour conclure 💖
Voilà ! Tu es bien équipé pour commencer ton hypokhâgne sereinement et avancer pas à pas dans ta prépa. Les concours, c’est bien, mais rappelle-toi dans les moments plus difficiles pourquoi tu as fait le choix d’une prépa littéraire : parce que tu aimes ces matières et qu’elles te passionnent. Le reste suivra ! 🥳