Toi qui pensais que les mathĂ©matiques n’Ă©taient que des calculs avec des chiffres et des nombres, dĂ©solĂ© de te dire que ce nâest pas exactement le cas.
On va voir aujourd’hui que les lettres se tapent lâincruste dans tes cours de maths. Et oui, tu les utilises pour Ă©crire ta meilleure rĂ©daction de français dâhabitude, mais lĂ , elles vont se retrouver dans tes Ă©quations. CâĂ©tait dĂ©jĂ bien assez compliquĂ© avec des nombres, tu me diras đĄ.
Allez, ne te dĂ©courage pas ! Prends ta calculatrice et suis les Sherpas dans un monde oĂč une lettre peut se compter.
Des chiffres et des lettres đąđ
Le monde des mathĂ©matiques est vaste et complexe et pour cela, il a fallu que lâhomme invente les chiffres, puis quâil se dise que, finalement, ajouter une lettre dans un calcul et bah ce n’est pas si mal que ça. Et Ă l’expression littĂ©rale et aux calculs littĂ©raux de naĂźtre.
DĂ©finitions et origine âïž
đĄ DĂ©finition
Une expression littérale est une expression mathématique contenant une ou plusieurs lettres qui désignent des nombres.
Le « calcul littéral » signifie « calcul avec des lettres ». Cela englobe de nombreuses équations et inéquations.
L’algĂšbre a fait des progrĂšs prodigieux grĂące aux mathĂ©maticiens français François ViĂšte (1540-1603) et Albert Girard (1595-1632) đ§âđŹ.
Au lieu d’exprimer les solutions Ă des problĂšmes mathĂ©matiques en langage courant, ils utilisĂšrent dans un premier temps des chiffres. Jusque-lĂ , ça ne semble pas si fou. Mais leur plus brillante idĂ©e a Ă©tĂ© d’utiliser des lettres pour dĂ©signer des valeurs donnĂ©es et des inconnues đ.
Ainsi, un énoncé tel que : « Trouver un nombre dont le triple ajouté au nombre quatre vaut zéro » est devenu : « Résoudre 3x + 4 = 0 ». Un problÚme qui nécessitait jadis plusieurs pages, se résout désormais en quelques ligne de calculs.
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Le penseur du calcul littĂ©ral đ
C’est en 1571 et 1591 que François ViĂšte (1540-1603) publie deux ouvrages ouvrage sur la trigonomĂ©trie (Canon mathematicus et In artem analyticem isagoge), qui reprĂ©sentent un grand pas en avant pour lâalgĂšbre. Pour ViĂšte, le calcul littĂ©ral a pour but clair de rĂ©soudre tous les problĂšmes. Les inconnues sont donc dĂ©signĂ©es par des voyelles et les grandeurs connues par des consonnes đĄ.
Sacré François ! Allez, voyons comment les calculs littéraux fonctionnent maintenant.
Lâintroduction aux calculs littĂ©raux âïž
Voici la formule de base du calcul littĂ©ral : ka + kb = k(a+b) ou (a+b)k. Ne sois pas effrayĂ©, on va tâexpliquer au mieux pour que tu ressortes de cet article en ayant tout compris !
La distributivitĂ© đ
On va dĂ©tailler un peu plus cette formule : k Ă (a + b) = k Ă a + k Ă b ; soit k(a + b) = ka + kb. Câest le mĂȘme principe pour la soustraction : k Ă (a – b) = k Ă a â k Ă b ; soit k(a – b) = ka – kb.
Câest bon tu commence Ă saisir ?
Cest ce qu’on nomme la « distributivitĂ© », car en dĂ©veloppant lâexpression, on « distribue les lettres sur les autres ».
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Le dĂ©veloppement đ
DĂ©velopper signifie que l’on transforme une multiplication en une somme ou en une diffĂ©rence.
Dans les formules prĂ©cĂ©dentes, on a transformĂ© le produit de k par (a + b) (ou (a âb)) en une somme (ou une diffĂ©rence). Donc : k Ă (a + b) et k Ă (a â b), sont devenus : ka + kb et ka – kb.
đĄExemple
DĂ©velopper lâexpression 3(4x – 6).
DâaprĂšs les formules de distributivitĂ©, on a : 3(4x – 6) = 3 Ă 4x – 3 Ă 6 = 12x – 18.
La factorisation đ€
En revanche, factoriser signifie faire le chemin inverse : une somme ou une diffĂ©rence devient un produit. Si on reprend lâexemple de tout Ă lâheure, mais que l’on factorise au lieu de dĂ©velopper, on peut passer de “k Ă a + k Ă b ou k Ă a – k Ă b” aux formes factorisĂ©es que sont “k(a+b) et k(a-b)”.
La factorisation, comme tu peux le voir, simplifie lâexpression mathĂ©matique, câest-Ă -dire qu’elle permet de trouver un facteur commun Ă a et b.
đĄ Exemples
Factorisons par x lâexpression 5x + 8x.
5x + 8x = x(5 + 8) = 13x.
On va ajouter quelques lettres et on va maintenant factoriser lâexpression 4a + 3b – 8a + 6b.
4a + 3b – 8a + 6b = 4a – 8a + 3b + 6b = a(4 – 8) + b(3 + 6) = – 4a + 9b.
La double distributivitĂ© âŒïž
La double distributivitĂ© porte bien son nom et signifie quâil faut juste que tu distribues deux fois et pas une đ.
On sâen sert pour les expressions du style : (a + b) (c + d) tel que a, b, c et d sont des nombres relatifs (entiers positifs ou nĂ©gatifs). On distribue donc « a » sur « c » et « d » ; et « b » sur « c » et « d ». Autrement dit, on fait la multiplication de « a » par « c » puis par « d » et ensuite de « b » par « c » puis par « d ».
Ce qui nous amĂšne Ă : (a + b) (c + d) = ac + ad + bc + bd.
Dâailleurs, c’est pareil avec la soustraction : (a + b) (c – d) = a x c + a x (-d) + b x c + b x (-d) = ac – ad + bc – bd.
đšÂ Petit rappel sur les nombres nĂ©gatifs
Regarde bien ce dĂ©veloppement !Â
(a â b) (c â d)Â
= a x c + a x (-d) + (-b) x c + (-b) x (-d)Â
= ac + (-ad) + (-bc) + bdÂ
= ac â ad â bc + bd.
En effet, lorsque tu multiplies un chiffre positif avec un chiffre nĂ©gatif, le rĂ©sultat est nĂ©gatif. Ex : 3 (-4) = -12.Â
Mais, lorsque tu multiplies deux chiffres négatifs entre eux, cette fois, le résultat est positif. Ex : (-3) x (-7) = 21.
Tu sais dĂ©sormais ce quâest la distributivitĂ©, ce qui est la base des calculs littĂ©raux, mais corsons un peu les choses !
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Les calculs littĂ©raux : encore plus loin đ !
AprĂšs avoir vu les bases, on va aller un peu plus loin et voir comment les lettres peuvent ĂȘtre utilisĂ©es dans tes cours de mathĂ©matiques.
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Lâexpression littĂ©rale đïž
Une expression littĂ©rale peut sâapparenter Ă : A = 5a + 6b â 4 par exemple.
đĄ Pour info
Une lettre est aussi appelée « variable » dans une expression littérale.
Il est primordial de mettre en ordre une expression, au risque de tout fausser â.
Pour cela, il faut ordonner de façon décroissante les exposants des variables.
Voici lâexpression littĂ©rale B = 15 + 7xÂČ â 3x + xÂł
Pour rendre que cette expression soit plus lisible et cohĂ©rente, il faut lâĂ©crire sous cette forme : B = xÂł + 7xÂČ â 3x + 15. â
Dâailleurs, dans une expression littĂ©rale oĂč le signe « – » est placĂ© devant des parenthĂšses, il faut changer les signes des termes Ă lâintĂ©rieur de ces parenthĂšses.
Ex : B = (3xÂČ + 5xÂČ + xÂČ) – (7x + 2x – 6)
B = 3xÂČ + 5xÂČ + xÂČ – 7x – 2x + 6
B = 9xÂČ – 9x + 6
Les identitĂ©s remarquables đ
Elles permettent dâaccĂ©lĂ©rer des calculs, notamment pour rĂ©soudre des Ă©quations du second degré (x2). En bref, tu dois simplement les apprendre par cĆur : les 3 identitĂ©s remarquables que lâon va voir te permettront par la suite de dĂ©velopper ou factoriser en un seul coup. Finis les longs calculs !
CarrĂ© dâune diffĂ©rence â
(a-b)ÂČ = (a-b) (a-b) = aÂČ â ab – ba + bÂČ
Donc (a-b)ÂČ = aÂČ â 2ab + bÂČ
Le carrĂ© dâune somme â
(a+b)ÂČ = (a+b) (a+b) = aÂČ + ab + ba + bÂČ
Ce qui nous donne : (a+b)ÂČ = aÂČ + 2ab + bÂČ
Produit de la somme par la diffĂ©rence ââ
(a+b)(a-b) = a x a + a x (-b) + b x a + b x (-b) = aÂČ â ab + ab â bÂČ
Donc (a+b)(a-b) = aÂČ â bÂČ
Et voilĂ retiens ces trois rĂ©sultats et tu feras des merveilles dans ton cours. Dâailleurs si tu souhaites tâamĂ©liorer, nâhĂ©site pas Ă prendre des cours particuliers de maths en ligne avec lâun de nos Sherpas !
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Les Ă©quations đ°
Finissons par un mot qui en effraie beaucoup, surtout au collĂšge : les Ă©quations đ± !
đĄ DĂ©finition
Une Ă©quation lie des inconnues Ă des valeurs connues. Et pour le point historique, lâĂ©tude des Ă©quations (connue, aujourd’hui, sous le nom « algĂšbre ») a nettement progressĂ© grĂące aux recherches des mathĂ©maticiens arabo-persans đ.
Les Ă©quations du premier degrĂ© âšïž
Ce sont les Ă©quations qui sâĂ©crivent sous la forme “ax + b = cx + d” oĂč a, b, c et d sont des nombres tels que aâ b (a est diffĂ©rent de b). Dâailleurs, une Ă©quation du premier degrĂ© a une unique solution.
Passons Ă un exemple, afin que tu comprennes au mieux. Essayons de rĂ©soudre 6x – 7 = 4x + 3.
âȘïž Info
Pour rĂ©soudre une Ă©quation du premier degrĂ©, on rassemble les variables avec lâexposant « x » ensemble, et dâun autre cĂŽtĂ© les variables sans exposant.
Pour faire passer une variable de lâautre cĂŽtĂ© du signe Ă©gal, il faut inverser son signe. â
Dans notre cas, on met « 4x » à gauche et cela donne :
PremiĂšrement, 6x – 7 – 4x = 3
DeuxiÚmement, on fait passer le « -7 » à droite, ce qui nous amÚne à :
6x – 4x = 3 + 7
TroisiÚmement, on calcule chaque cÎté :
2x = 10
Et pour finir, on divise par deux chaque cĂŽtĂ© de lâĂ©quation pour arriver Ă une solution oĂč X est Ă©gal Ă un nombre, ce qui nous donne :
2x/2 = 10/2
X = 5
On peut mĂȘme vĂ©rifier notre rĂ©ponse en reprenant le problĂšme de dĂ©part :
6 x 5 – 7 = 4 x 5 + 3
30 – 7 = 20 + 3
23 = 23
Ce qui est juste ! FĂ©licitations Ă tous đ !
Les Ă©quations du second degrĂ© đ„”
Quant aux Ă©quations du second degrĂ©, elles prennent la forme axÂČ+bx+c=0 (avec a qui est non nul). La premiĂšre Ă©tape consiste Ă calculer le discriminant delta Î. Pour se faire, il suffit dâappliquer cette formule : Î = bÂČ â 4ac.
Ensuite, selon le résultat, on va pouvoir en déduire le nombre de solutions à trouver.
â Si Î < 0 : il nây a aucune solution.
đ Ou alors, si Î = 0 : il y a une seule solution quâon calculera avec x = -b/2a
đ€Et dernier cas de figure, si Î > 0 : il y a deux solutions quâon calculera avec x1 = (-b+âÎ)/(2a) et x2 = (-b – âÎ)/(2a).
đĄExemple
Calculons le discriminant 2×2 â x â 6 = 0.
On a donc, a = 2, b = -1 et c = -6Â
Ce qui donne, Î = b2 â 4ac = (-1)2 â 4 x 2 x (-6) = 49. Comme Î > 0, l’Ă©quation possĂšde deux solutions distinctes :Â
x1 = (-(-1) + â49)) / 2 x 2
= (1+7) / 4
= 8/4
= 2Â
x2 = (-(-1) – â49)) / 2 x 2
= (1-7) / 4
= -6/4
= -3/2
Voilà , les deux solutions de cette équation du second degré sont : x1 = 2 et x2 = -3/2.
On a fait le tour des calculs littĂ©raux et de tous les thĂšmes que tu aborderas au cours de ton annĂ©e đ ! Et si tu ne comprends toujours rien Ă tout ce charabia, tu peux prendre des cours de maths avec les Sherpas !