PrĂȘt Ă plonger dans un moment clĂ© de l’histoire de France ? On va explorer les Trois Glorieuses, une rĂ©volution pleine de bouleversements, de barricades et de revendications pour plus de libertĂ©. Dans cet article, on va dĂ©couvrir comment le peuple français s’est levĂ© pour dĂ©fendre ses droits et les consĂ©quences majeures de ces Ă©vĂ©nements. Letâs go! đ
Les Trois Glorieuses : une rĂ©volution en trois actes đ«
La RĂ©volution française de 1830, aussi appelĂ©e rĂ©volution de Juillet ou mĂȘme Trois Glorieuses, est une pĂ©riode de rĂ©volte qui se dĂ©roule Ă Paris du 27 au 29 juillet 1830. Une partie des Parisiens n’est pas contente de la politique du gouvernement du roi Charles X. Ils veulent le rĂ©tablissement de la rĂ©publique et font campagne pour une monarchie constitutionnelle plus souple.
Ce mouvement de rĂ©volution dure trois jours : le 27, 28 et 29 juillet, dâoĂč le nom « Trois Glorieuses ». Tu veux savoir comment ça sâest terminĂ© ? Eh bien, lis la suite ! đ€Ș
đĄ La monarchie constitutionnelle
Il sâagit dâun rĂ©gime politique oĂč le pouvoir du monarque est limitĂ© par une Constitution ou une Charte. Le roi et les Chambres partagent les pouvoirs.
Contexte historique đ
Pour que tu puisses comprendre lâorigine des Trois Glorieuses, on va placer lâĂ©vĂ©nement dans son contexte :
đ Entre 1817 et 1819 : les libĂ©raux remportent les Ă©lections.
đ En 1821 : les ultras sont de retour. La chambre Ă©lue est royaliste.
đ En 1824 : les Ă©lections lĂ©gislatives sont encore une fois remportĂ©es par les ultras. Le 16 septembre, le roi Louis XVIII meurt. Son frĂšre, Charles X, le remplace.
đ Les ultraroyalistes
L’ultraroyalisme, ou « ultracisme », est un mouvement politique soutenant la restauration de la monarchie comme rĂ©gime politique en France. Les membres sont dĂ©signĂ©s sous le nom d’ultraroyalistes ou d’ultras.
đ 1827 : comme tu peux lâimaginer, Charles X est content de la montĂ©e de lâultraroyalisme. Cela dit, ce sont les libĂ©raux qui remportent les Ă©lections lĂ©gislatives cette fois-ci.
đ 1830 : aprĂšs VillĂšle lâultra comme Premier ministre puis Martignac le libĂ©ral, Charles X place Polignac, un ultra, Ă la tĂȘte du gouvernement (coucou la monarchie autoritaire đ), malgrĂ© une Ă©crasante majoritĂ© libĂ©rale aux Ă©lections du 12 juillet. Et les ennuis commencent.
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Causes principales de la rĂ©volution de Juillet đ„
En plus de tout ce quâon vient de te raconter, des facteurs clĂ©s dĂ©clenchent la rĂ©volution.
âȘïž Afin de gagner en popularitĂ©, Charles X dĂ©cide de conquĂ©rir lâAlgĂ©rie qui faisait partie de lâEmpire ottoman. Le 13 juin 1830, les troupes françaises occupent Alger.
âȘïž Comme on te lâa expliquĂ© plus haut, les libĂ©raux, qui ne sont pas fans de Polignac (tu sais, lâultraroyaliste), gagnent les Ă©lections.
âȘïž Les ouvriers et les paysans, avec leurs conditions de travail difficiles, sont favorables Ă la rĂ©publique et ne souhaitent pas le retour de la monarchie.
âȘïž Les Quatre ordonnances du roi, le 26 juillet 1830, sont publiĂ©es sur le Moniteur, journal officiel du gouvernement français. Celles-ci inquiĂštent les Parisiens, c’est-Ă -dire les 60 000 bourgeois habilitĂ©s Ă voter.
Et devine ce que ces ordonnances disent ? On te donne quelques éléments :
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Suspension de la liberté de la presse.
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RĂ©forme de la loi Ă©lectorale.
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Dissolution de la Chambre nouvellement Ă©lue.
â ïž Petite remarque
Si tu ne te rends pas compte de la gravitĂ© de la situation, les « ordonnances de Saint Cloud » montrent clairement quâil sâagit dâun coup dâĂtat : le roi nâaccepte pas les rĂ©sultats des Ă©lections.
âȘïž Suite Ă la publication des Quatre ordonnances, 44 journalistes signent une protestation et la publient dans le journal Le National, distribuĂ© le 27 juillet.
Le gouvernement a perdu aujourd’hui le caractĂšre de lĂ©galitĂ© qui commande l’obĂ©issance. Nous lui rĂ©sistons pour ce qui nous concerne. C’est Ă la France de juger jusqu’oĂč doit s’Ă©tendre sa propre rĂ©sistance.
Extrait de la protestation
Les Trois Glorieuses (27, 28 et 29 juillet 1830) â
Les Ă©tudiants nâattendent pas longtemps pour se regrouper et informer les gens sur ce qui se passe. Ils se mettent Ă lire les ordonnances au public dans les jardins du Palais-Royal dĂšs le 26 juillet, mais ils sont rapidement dispersĂ©s. Le lendemain, ça devient plus compliquĂ© de contrĂŽler les foules. Les principaux acteurs de cette rĂ©volution sont :
Le 27 juillet
Câest le dĂ©but de lâaffrontement entre les troupes royales et les insurgĂ©s au Palais des Tuileries. Les tensions augmentent aprĂšs la fermeture des presses par le PrĂ©fet de Paris le 27 juillet et les appels Ă lâinsurrection des journalistes. Les boutiques ferment et les rues sont remplies de barricades. On tire les premiers coups de feu ! đ«
đĄ Pour info
Il faut noter que Paris nâĂ©tait pas le mĂȘme que celle que tu connais aujourdâhui ! Les rues Ă©taient Ă©troites et il en fallait peu pour bloquer les passages.
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Le 28 juillet
Tu te doutes bien que choses sâempirent ce jour-lĂ : le peuple se dirige vers le centre de Paris. LâHĂŽtel de ville est pris dâassaut et Notre-Dame est occupĂ©e, câest la fin du monde (non, pas du tout). Savais-tu que câest Ă ce moment-lĂ que le drapeau tricolore quâon connaĂźt aujourdâhui est hissĂ© ? đ«đ· Eh oui, les Ă©meutiers trouvent leur symbole de ralliement avec ce drapeau qui a Ă©tĂ© interdit depuis 1815 ! Jean-Loup Bonnamy nous rappelle que le roi n’allait pas abandonner l’affaire aussi facilement.
Le Roi allait-il se soumettre Ă la volontĂ© du pays et renvoyer Polignac ? Il n’y songea pas un instant.
Jean-Loup Bonnamy
đĄ Le savais-tu ?
Louis Vaneau fait partie des Ă©lĂšves de lâĂcole Polytechnique ayant rejoint la rĂ©volte. Il est malheureusement tuĂ© alors quâil a seulement 19 ans. Dâailleurs, la station de mĂ©tro Vaneau dans le 7á” arrondissement lui rend hommage.
Charles X refuse de retirer ses ordonnances, dĂ©clenchant ainsi la troisiĂšme journĂ©e dâĂ©meutes et (spoiler alert đš) la derniĂšre.
Le 29 juillet
On arrive Ă douze mille soldats envoyĂ©s sous le commandement du marĂ©chal Marmont pour mettre fin Ă lâinsurrection. Le nombre dâinsurgĂ©s augmente alors que les soldats changent de camp pour les rejoindre. Mauvaise nouvelle pour Marmont : les rĂ©volutionnaires occupent le Palais Bourbon, le siĂšge de la Chambre des dĂ©putĂ©s.
đĄ Pour info
Le marĂ©chal Auguste de Marmont est dĂ©jĂ trĂšs impopulaire aprĂšs avoir trahi NapolĂ©on Iá”Êł en livrant Paris aux ennemis en 1814.
Comment se termine la rĂ©volte ? đ§
La rĂ©volte se termine par la victoire des insurgĂ©s, mĂȘme si prĂšs dâun millier dâentre eux sont tuĂ©s. En ce qui concerne les soldats, 200 sont morts suite aux Ă©meutes. Que se passe-t-il dâautre ?
đ Charles X souhaite retirer les ordonnances, mais câest trop tard : il prend donc la route de lâexil vers Gorica (aujourdâhui en SlovĂ©nie) !
Vous le voyez, il faut vous rĂ©signer ; c’est fini des Bourbons !
La Fayette
Que faire aprĂšs lâabdication du roi ? đ€ Eh bien, les libĂ©raux, dont Adolph Thiers et François-Auguste Mignet (leurs leaders) rĂ©digent une proclamation le 31 juillet 1830. Le duc dâOrlĂ©ans, Louis Philippe (le cousin de Charles X), est leur dernier recours puisquâil a une rĂ©putation de libĂ©ral : il soutenait la rĂ©volution de 1792. Cette dĂ©cision est Ă©galement soutenue par La Fayette, hĂ©ros de la guerre d’IndĂ©pendance amĂ©ricaine et de la RĂ©volution française, ainsi que les dĂ©putĂ©s.
đ Louis-Philippe accepte la nomination de Lieutenant gĂ©nĂ©ral du royaume. Il se rend Ă lâHĂŽtel de Ville de Paris pour se faire acclamer par la foule. Il hisse le drapeau tricolore ! đ«đ·
đĄ Explication
Si on a gardĂ© la monarchie au lieu de lâabolir entiĂšrement, câest pour Ă©viter des conflits ou des tensions avec les voisins, les monarchies europĂ©ennes absolutistes. On Ă©voquait la RĂ©volution anglaise de 1688 qui a remplacĂ© une dynastie par une autre sans se dĂ©barrasser de la monarchie.
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Les consĂ©quences des Trois Glorieuses đ«
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Une monarchie bourgeoise remplace une monarchie aristocratique, mais la lĂ©gitimitĂ© du nouveau roi nâest pas la mĂȘme. La souverainetĂ© appartient dĂ©sormais Ă la nation, qui la dĂ©lĂšgue partiellement au roi.
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Le nouveau rĂ©gime entraĂźne une Ă©puration importante dans l’appareil d’Ătat et voit l’entrĂ©e en force des libĂ©raux au gouvernement. La pairie hĂ©rĂ©ditaire est supprimĂ©e.
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L’abaissement du cens Ă©lectoral conduit Ă une augmentation de la reprĂ©sentation de la classe moyenne, mais le pouvoir politique n’est pas encore ouvert aux classes populaires.
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La monarchie de Juillet renoue avec les principes de la RĂ©volution en sĂ©parant l’Ătat de la religion et en promouvant la laĂŻcitĂ©. La presse bĂ©nĂ©ficie Ă©galement d’une lĂ©gislation plus favorable.
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Le nouveau rĂ©gime est acceptĂ© par une partie de l’opinion publique qui Ă©tait hostile Ă la RĂ©publique, mais il est contestĂ© par les rĂ©publicains, les bonapartistes et les lĂ©gitimistes, chacun exprimant ses propres dĂ©saccords et revendications.
Mots-clĂ©s đ
⥠La pairie hĂ©rĂ©ditaire : un systĂšme oĂč les titres de noblesse et les privilĂšges associĂ©s sont transmis de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration au sein d’une famille. Elle est gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©e dans les monarchies europĂ©ennes.
⥠Le cens Ă©lectoral : une façon de dĂ©cider qui peut voter lors des Ă©lections. Au lieu de permettre Ă tout le monde de voter, le cens Ă©lectoral dit que seules les personnes qui ont une certaine quantitĂ© de propriĂ©tĂ© ou qui gagnent un certain montant d’argent peuvent participer aux Ă©lections.
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Les Trois Glorieuses dans la mĂ©moire collective đŒïž
Les Trois Glorieuses restent dans la mémoire des Français et surtout des Parisiens, qui peuvent lire au bas la colonne de Juillet, sur la place de la Bastille :
Ă la gloire des citoyens français qui sâarmĂšrent et combattirent pour la dĂ©fense des libertĂ©s publiques dans les mĂ©morables journĂ©es des 27, 28, 29 juillet 1830.
Les reprĂ©sentations artistiques et littĂ©raires des Trois Glorieuses đ
â La LibertĂ© guidant le peuple (28 juillet 1830) d’EugĂšne Delacroix : tu as sĂ»rement dĂ» croiser le tableau. Au milieu dâune barricade de soldats tuĂ©s, une foule parvient Ă les franchir en avançant. Quatre personnages sont debout, dont une femme, une dĂ©esse mythique qui les guide vers la libertĂ©. Ce tableau est exposĂ© au Salon de mai 1831.
â Les MisĂ©rables de Victor Hugo : Dans Les MisĂ©rables, Victor Hugo utilise les Trois Glorieuses comme toile de fond pour mettre en lumiĂšre les luttes sociales et politiques en France. Il donne une voix aux opprimĂ©s et aux rĂ©volutionnaires, et leur accorde une place centrale dans son rĂ©cit. Voici quelques exemples de leur reprĂ©sentation dans cette Ćuvre littĂ©raire.
Le personnage d'Enjolras | Enjolras est un jeune chef révolutionnaire passionné et charismatique. Il est le leader des Amis de l'ABC, un groupe d'étudiants révolutionnaires qui jouent un rÎle central lors des barricades. Enjolras incarne l'esprit de la révolution et symbolise l'aspiration à la liberté et à la justice. |
La description des barricades | Hugo consacre une place importante du roman à décrire en détail les barricades dressées dans les rues de Paris pendant les Trois Glorieuses. Il décrit la construction des barricades, les combats qui s'y déroulent et l'atmosphÚre tendue qui rÚgne dans la ville. |
Le personnage de Gavroche | Gavroche est un jeune garçon des rues, fils des Thénardier, qui se retrouve lui aussi impliqué dans les combats des barricades. Malgré sa condition sociale précaire, Gavroche montre un esprit rebelle. Son personnage incarne l'esprit de résistance et de détermination du peuple parisien lors de la révolution. |
â Les thĂšmes de la justice sociale et de la rĂ©volte : de nombreuses Ćuvres artistiques abordent de maniĂšre plus large les thĂšmes de l’injustice sociale, de la misĂšre et de la rĂ©volte contre un systĂšme oppressif. Les Trois Glorieuses sont prĂ©sentĂ©es comme un moment de soulĂšvement populaire contre les inĂ©galitĂ©s et l’oppression, et elles soulignent l’importance de l’action collective pour lutter contre l’injustice.
Cette fiche est maintenant terminĂ©e ! Tu sais dĂ©sormais tout sur Les Trois Glorieuses. On espĂšre que tu as trouvĂ© cet article utile. Nâoublie pas, si tu as encore des questions, prends un prof particulier dâhistoire pour tâaider ! đ