Le bac de philo approche et tu ne comprends pas certaines notions ? Pas de panique ! Dans cet article, on te parle en dĂ©tail de la science et des principaux philosophes qui ont planchĂ© sur le sujet. Avec cette fiche de philosophie, fini le trou noir devant ta copie ! đâ
Science sans conscience n’est que ruine de l’Ăąme.
François Rabelais
Gargantua
Comment dĂ©finir la science en philosophie ? đ€
En philosophie, on emploie le mot « science » pour parler dâun ensemble de connaissances rationnelles (qui sont donc conformes Ă la raison). Ce savoir se base sur deux piliers :
1ïžâŁâ la dĂ©monstration : logique (science du raisonnement) et mathĂ©matiques,
2ïžâŁâ lâexpĂ©rience : sciences expĂ©rimentales (physique, chimieâŠ).
En dâautres termes, la science sâapparente Ă un modĂšle de vĂ©ritĂ© en ce qui concerne la connaissance du rĂ©el. Cette notion repose sur des preuves et implique dâĂȘtre objectif, de porter un jugement sans faire intervenir ses prĂ©fĂ©rences personnelles. On veut du solide, quoi !â đȘ
đĄ Le savais-tu ?
Le mot « science » vient du latin scientia (connaissance), qui est dĂ©rivĂ© du verbe scire (savoir). Ă lâorigine, il sâagissait dâune notion philosophique renvoyant Ă la facultĂ© mentale propre Ă la connaissance. Ensuite, la science est devenue sous lâinfluence du christianisme une notion religieuse qui traitait de la connaissance des canons religieux, des Ă©critures, etc.
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La science, un modĂšle de la connaissance et de la vĂ©ritĂ© ? đâ
Maintenant que tu sais que la notion de science nâa rien Ă voir avec un savant fou faisant des expĂ©riences dans un labo secret, il est temps dâentrer dans le vif du sujet. Sur quoi se base un modĂšle de vĂ©ritĂ© ? Quels philosophes ont traitĂ© ce sujet ? DĂ©couvre-le !â âđ„
Une thĂšse qui fait rĂ©flĂ©chir ! đ
Selon lâopinion commune, la science serait un modĂšle pour la connaissance et la vĂ©ritĂ©. Pourquoi ? Parce que câest par la science que tu peux obtenir des certitudes, THE savoir. Deux notions gravitent autour de la science, mais sont Ă diffĂ©rencier : croire et savoir !â đ€
Croire | Penser quâune chose est vĂ©ritable sans pouvoir expliquer pourquoi on le pense. |
Savoir | Pouvoir affirmer quâune chose est vĂ©ritable. |
Lorsquâon te dit que les sciences permettent dâobtenir un savoir authentique, ça signifie que tu es capable de justifier ce savoir. Tu nâes pas en mode « euh⊠ben si je te le dis ! » đ€šâ
Autres arguments en faveur de cette thĂšse : la constitution dâun savoir serait le but premier de la pratique scientifique et, grĂące Ă la science, tu peux acquĂ©rir de nouvelles techniques amĂ©liorant les conditions de vie de lâhomme.
đ Exemple : lâĂ©lectricitĂ©, qui rĂ©sulte de diverses dĂ©couvertes scientifiques !
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Aristote : logique et dĂ©monstrationâ đ§âđ«
Lâun des piliers de la science, câest la dĂ©monstration ! Sans elle, la science ne serait fondĂ©e sur aucun raisonnement qui tiendrait la route. En clair, on te rirait au nez si tu dĂ©crĂ©tais quâune chose est vraie et certaine sans avoir prouvĂ© ce que tu dis par A + B.
Savoir, câest connaĂźtre par le moyen de la dĂ©monstration.
Organon
âđš Attention : en philo, il ne faut pas confondre dĂ©monstration et argumentation !
Démontrer | Raisonner pour établir un savoir commun, par la seule force de la raison. |
Argumenter | Convaincre et dĂ©fendre son point de vue Ă lâaide dâarguments. |
Si les rĂšgles de la dĂ©monstration se fondent sur la logique, câest parce quâelles nous viennent dâAristote. Dans lâOrganon (« outil » ou « instrument » en grec ancien), un ensemble de traitĂ©s, principalement de logique, lâauteur parle de « syllogisme dĂ©monstratif ».
âđ Rappel
La conclusion dâun syllogisme dĂ©monstratif est dĂ©duite. Elle se base sur un raisonnement rigoureux qui lie des prĂ©misses (affirmations avancĂ©es) Ă une conclusion.
Si tu as besoin dâun coup de pouce pour comprendre la logique dâAristote, tu peux prendre des cours de soutien scolaire de philosophie. RĂ©vision des notions au bac, entraĂźnements, questions de cours⊠Un Sherpa tâaidera Ă atteindre ton propre sommet !â đïž
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đ€â Le syllogisme : la logique incarnĂ©e !
Descartes et les mathĂ©matiquesâ đ§ź
Quand on te parle de sciences dĂ©monstratives, dis-toi que les maths sont tout en haut de lâĂ©chelle. Les mathĂ©matiques, qui se basent sur des nombres et des figures, sont considĂ©rĂ©es comme THE modĂšle de connaissance et de vĂ©ritĂ©.
đ Dâailleurs, elles ont fait de l’Ćil Ă Descartes !
Selon lâauteur du cĂ©lĂšbre « Je pense, donc je suis », il serait dommage de ne pas appliquer le modĂšle mathĂ©matique Ă lâensemble du rĂ©el. Histoire de dĂ©poussiĂ©rer ce domaine qui semble un peu abstrait, Descartes a lancĂ© le projet « mathĂ©matique universelle ».
âđ Dans son Ćuvre, trois grandes prĂ©occupations apparaissent :
Ramener lâensemble des phĂ©nomĂšnes physiques Ă des nombres et des figures pour Ă©largir la certitude des maths aux autres sciences.
đ Comme Ă©voquĂ©, la science du Moyen Ăge Ă©tait incertaine, abstraiteâŠ
Tirer de cette science des applications pratiques pour rendre les hommes « comme maßtres et possesseurs de la nature ».
đ Si tu connais les lois qui ordonnent le rĂ©el, tu peux prĂ©voir des phĂ©nomĂšnes. Bref, tu as un certain pouvoir sur eux (tu es le roi du pĂ©trole, quoi !).
Situer cette science par rapport Ă lâĂtre (lâexistence) pour trouver une solution au conflit qui oppose Ă lâĂ©poque la science et la religion.
Bernard et Popper : lâexpĂ©rimentationâ đ§âđŹ
La mĂ©thode expĂ©rimentaleâ đ©ș
Nope, toujours pas de savant fou en vue ! Ici, on parle surtout dâexpĂ©rience, car si les maths sont un modĂšle, il faut tout de mĂȘme les appliquer Ă la rĂ©alitĂ©. Pour ce faire, le mĂ©decin Claude Bernard a mis en place une mĂ©thode expĂ©rimentale en trois Ă©tapes :
-
Lâobservation des faits.
-
LâĂ©laboration dâune hypothĂšse.
-
La vérification de cette hypothÚse par une expérimentation.
đ Tu lâauras compris, le raisonnement Ă lui seul ne suffit pas : on veut du concret ! Il faut jongler entre raison et rĂ©el et vĂ©rifier ce que la raison Ă©labore dâelle-mĂȘme.
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đ Entre raison et foi : la philosophie dâAverroĂšs !
Le falsificationnisme ââ
Au XXe siĂšcle, le philosophe des sciences Karl Popper va Ă lâencontre de lâopinion commune et se demande si le rĂŽle de lâexpĂ©rimentation ne serait pas de montrer quâune hypothĂšse est fausse (dâoĂč le terme « falsifiabilitĂ© » ou « rĂ©futabilitĂ© »), et non de vĂ©rifier si elle est vraie.
đĄ Le savais-tu ?
Le verbe « falsifier » vient du latin falsificare, composé de falsus (faux) et facere (faire).
DâaprĂšs Karl Popper, il est impossible de rĂ©aliser toutes les expĂ©riences permettant de vĂ©rifier une hypothĂšse. Aucune hypothĂšse ne pourrait ĂȘtre tenue pour vraie, car une expĂ©rience inĂ©dite pourrait la falsifier. Une hypothĂšse non rĂ©futĂ©e serait seulement provisoirement vraie.
Selon le philosophe, un Ă©noncĂ© peut ĂȘtre falsifiable « si la logique autorise lâexistence dâun Ă©noncĂ© ou dâune sĂ©rie dâĂ©noncĂ©s dâobservation qui lui sont contradictoires, câest-Ă -dire, qui la falsifieraient sâils se rĂ©vĂ©laient vrais ».
đ En bref, une hypothĂšse serait scientifiquement validĂ©e si :
- elle peut rĂ©sister Ă lâĂ©preuve des faits ;
- si elle se prĂȘte Ă la critique ;
- si on ne parvient pas à la réfuter.
Karl Popper va mĂȘme plus loin en proposant de rompre avec « lâattitude dogmatique », qui rejette catĂ©goriquement le doute et la critique. Cette attitude, religieuse ou philosophique, suppose que la raison humaine peut prĂ©tendre dĂ©tenir la vĂ©ritĂ© absolue sur le rĂ©el. đ€
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Quelles sont les limites de la science ?â đ§
La science, en tant que modĂšle de vĂ©ritĂ©, possĂšde-t-elle des limites ? Voyons ça !â đ
Les hypothĂšses et interprĂ©tationsâ đ
Qui dit raisonnement dĂ©monstratif, dit hypothĂšses ! LĂ oĂč il y a un hic, câest que la conclusion dâune dĂ©monstration repose sur des hypothĂšses qui nâont pas Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©es ou qui ne peuvent pas lâĂȘtre. Ă partir de lĂ , on peut se demander :
đ Quelle est la valeur de ce raisonnement ?
Si jamais les hypothĂšses qui ont servi de point de dĂ©part sont fausses, tout sâĂ©croule comme un chĂąteau de cartes. On parle alors de « systĂšme relatif », puisquâil dĂ©pend de la fiabilitĂ© des hypothĂšses et peut ĂȘtre remis en question.â đ«
En clair, les sciences elles-mĂȘmes sont sujettes Ă interprĂ©tation. Tu peux avoir lâimpression que les faits sont Ă©vidents, et en mĂȘme temps, devoir les interprĂ©ter. Un fait peut toujours cacher autre chose, ce qui implique dâinterprĂ©ter constamment pour formuler une hypothĂšse.
đ Francis Bacon pense quâil faut interprĂ©ter les faits Ă la lumiĂšre de la raison.
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Les problĂšmes liĂ©s Ă lâexpĂ©rimentationâ âđ§Ș
Au niveau expĂ©rimental, dâautres problĂšmes se posent. La raison fait face au rĂ©el lorsquâelle sâintĂ©resse aux constituants de la rĂ©alitĂ© elle-mĂȘme (ex : lâatome).
âȘïž Autre exemple
La physique quantique dĂ©crit le comportement des atomes et des particules, mais ce domaine rĂ©vĂšle lâexistence dâune part d’indĂ©termination (caractĂšre de ce qui n’est pas dĂ©fini ou connu avec prĂ©cision). Et ça, ça fait obstacle au dĂ©sir de lâhomme de tout prĂ©voir !â đŹ
Le deuxiĂšme souci de lâexpĂ©rimentation, câest quâelle agit sur le vivant comme les hommes et les animaux (dissection, tests, etc.). Des barriĂšres Ă©thiques se posent, on ne peut pas faire nâimporte quoi. Il faut imposer des limites.
đ La bioĂ©thique sâinterroge sur ce devoir de respecter des valeurs morales en biologie.
RĂ©capitulatif â
âđ La science est un ensemble de connaissances basĂ©es sur des faits et des lois.
âđ La mĂ©thode scientifique inclut la dĂ©monstration mathĂ©matique et lâexpĂ©rimentation physique.
âđ La science dĂ©veloppe de nouvelles techniques amĂ©liorant les conditions de vie humaine.
âđ Karl Popper remet en question lâidĂ©e de vĂ©ritĂ©s scientifiques dĂ©finitives.
âđ Il parle notamment de falsifiabilitĂ© des hypothĂšses.
âđ Aristote pense que la morale relĂšve de lâexpĂ©rience et de la pratique individuelle.
âđ Descartes considĂšre les mathĂ©matiques comme un modĂšle de connaissance et de vĂ©ritĂ©.
âđ LâexpĂ©rimentation repose sur lâobservation, lâĂ©laboration dâhypothĂšses et leur vĂ©rification.
âđ La science prĂ©sente des limites, notamment liĂ©es aux hypothĂšses et interprĂ©tations.
âđ La science pose aussi souci du point de vue Ă©thique avec lâexpĂ©rimentation sur le vivant.
Conclusion
Maintenant que tu as les bases, il ne te reste plus quâĂ tâentraĂźner pour le bac de philo. Pour complĂ©ter tes connaissances et dĂ©crocher une super note, tu peux prendre des cours de soutien scolaire de philosophie en ligne. Un Sherpa tâaidera Ă cartonner au bac ! đ