Aujourd’hui, on va te parler de Pol Pot, l’homme politique cambodgien qui a marqué à jamais l’histoire du XXe siècle. De sa naissance dans un petit village de l’Indochine française à son ascension au pouvoir, découvre comment il est devenu un personnage incontournable de la politique cambodgienne : un homme qui a laissé des cicatrices profondes dans l’histoire de son pays !
| Nom de naissance | Saloth Sâr |
| Date et lieu de naissance | 19 mai 1925 à Prek Sbauv (Indochine française) |
| Date et lieu de décès | 15 avril 1998 à Anlong Veng (Cambodge) |
| Profession | Militaire, homme d’État |
Les premières années de Pol Pot 👣
Naissance et éducation 👨
Né le 19 mai 1928 dans la province de Kampong Thom, au sein d’une famille paysanne plutôt aisée, Saloth Sâr, connu sous le nom de Pol Pot, a grandi au sein d’une famille sino-khmère (chinoise du Cambodge). Son grand-père, Phem, s’est enrichi au milieu du XIXe siècle et a même participé à une révolte contre les Français. Son père, Loth, a changé de nom pour devenir Phem Saloth pendant la colonisation française.
💡 Pour info
La colonisation française au Cambodge a commencé au XIXe siècle et s’est étendue jusqu’en 1953, plaçant le pays sous le contrôle de l’Indochine française et ayant un impact significatif sur sa culture, son gouvernement et son développement économique.
Sâr a huit frères et sœurs, dont l’aîné, Suoung, est devenu officier de palais à vie dès 1930. En plus de leurs nombreux liens avec la royauté, la famille Saloth était connue dans le village de Prek Sbauv, dans la province cambodgienne de Kampong Thom. Ils étaient des notables paysans avec l’une des plus grandes maisons du coin ! 🏘️
Éducation : un parcours varié 📚
En 1934, Saloth Sâr quitte son village, dépourvu d’école, en route vers l’éducation à Phnom Penh, la capitale cambodgienne. Il intègre le Wat Botum Vaddei, un monastère-école proche du palais royal. Là-bas, il rejoint une centaine d’élèves âgés de 7 à 12 ans, où une éducation religieuse stricte est dispensée.
En été 1935, Saloth Sâr s’installe chez son frère Suong et intègre l’école Miche, où les cours sont donnés en français par des prêtres français et vietnamiens. Cette éducation est alors un privilège réservé à une petite minorité de Cambodgiens. Cependant, Saloth Sâr n’excelle pas à l’école, redoublant deux fois avant d’obtenir son certificat d’études primaires.
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L’éveil aux idées révolutionnaires ✊
À la rentrée scolaire 1943, Saloth Sâr entre au collège Preah Sihanouk à Kampong Cham en tant que pensionnaire. Contrairement à la majorité des élèves cambodgiens de l’époque, il reçoit une éducation influencée par les idées de la Révolution nationale. Malgré son manque d’intérêt pour les études, il s’investit dans des activités périscolaires et se lie d’amitié avec Lon Non, l’un de ses meilleurs amis.
💡 Remarque
La Révolution nationale était l’idéologie officielle du gouvernement de Vichy, un régime politique autoritaire basé sur la xénophobie et l’antisémitisme, instauré pendant l’occupation allemande de la France.
👉 Bien que la politique commence à agiter le Cambodge avec des sentiments anticolonialistes et nationalistes, Saloth Sâr ne semble pas s’y intéresser. Cependant, il partage avec sa génération la haine ancestrale envers les Vietnamiens, accentuée par leur présence importante dans la fonction publique coloniale.
🔔 Pour rappel
Au XXe siècle, ce n’était pas le grand amour entre les Vietnamiens et les Cambodgiens. Pendant la colonisation française, la présence importante de Vietnamiens dans la fonction publique coloniale a suscité des ressentiments parmi les Cambodgiens qui percevaient cela comme une forme d’exploitation et de domination.
Après l’indépendance du Cambodge en 1953, des différends frontaliers et des tensions territoriales ont surgi entre les deux pays. Si tu veux en savoir plus sur le sujet, n’hésite pas à prendre un prof particulier d’histoire !
La bourse pour la France : un tournant décisif 🇫🇷
Après son internat au lycée Sisowath, Saloth Sâr échoue au brevet élémentaire en 1948 et se dirige vers une école technique où il obtient une bourse pour partir étudier en France. Le 31 août 1949, il embarque avec d’autres boursiers à bord du bateau Jamaïque pour un voyage de quatre semaines qui marquera un tournant majeur dans sa vie !
Premiers engagements politiques 🌐
Octobre 1949, un nouvel univers s’ouvre pour Saloth Sâr ! Débarqué à Marseille, il arrive à Paris en compagnie d’autres étudiants cambodgiens. Accueillis par des membres de l’Association des étudiants khmers de France (AEK), ils entament leur aventure dans la capitale française. Saloth Sâr s’inscrit à l’École française de radioélectricité.
👉 Après un séjour temporaire dans un foyer étudiant, Saloth Sâr doit trouver son propre logement. Heureusement, le prince Sisowath Somonopong lui vient en aide et lui déniche un appartement. Il partage ainsi la vie avec d’autres membres de la cour royale cambodgienne. 😎
Au sein de l’AEK, Saloth Sâr participe activement aux activités étudiantes, mais ce sont les « Cercles d’étude » organisés par Keng Vannsak, un érudit cambodgien, qui vont l’initier à la politique. Ces réunions rassemblent un petit groupe de jeunes, certains devenus d’importants hommes politiques khmers. Ces rassemblements représentent ses premiers pas dans le monde politique.
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Le monde du communisme français ☭
Pendant ce temps, au Cambodge, des changements politiques secouent le pays. Le prince Norodom Sihanouk prend le pouvoir en écartant le Parti démocrate. Sous le pseudonyme Khmer Daeum (Khmer de base), Saloth Sâr exprime ses idées dans le magazine Khemarak Nisat : il critique vigoureusement la royauté et se rapproche de plus en plus de thèses communistes. Ces prises de position marquent un tournant dans son parcours politique.
👉 En quête de nouvelles idées et d’influences, Saloth Sâr rejoint les cercles du Parti communiste français à Paris. Là, il fait la connaissance de Jacques Duclos, le dirigeant du Parti communiste français, qui devient son mentor. Cette rencontre va l’immerger davantage dans le monde du communisme et le préparer à de futurs engagements politiques. 💡
Ces débuts à Paris marquent le début d’une nouvelle phase de la vie de Saloth Sâr, où ses convictions politiques prennent forme et où il se lie d’amitié avec des personnalités influentes.
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L’ascension vers le pouvoir 💪
Retour au Cambodge et premiers engagements 🇰🇭
En 1953, Saloth Sâr quitte la France sans avoir terminé ses études ni obtenu de diplôme. Il retourne à Phnom Penh, mais il rejoint rapidement les forces khmères Issarak du prince Chantarainsey près de Kampong Spoe.
📝 À noter
Les forces khmères, également connues sous le nom d’Issarak, étaient un mouvement de résistance anticolonial et nationaliste actif au Cambodge pendant la période de la domination française et japonaise. Elles étaient composées de divers groupes politiques et militaires qui luttaient pour l’indépendance du pays et pour chasser les forces étrangères de l’Indochine.
↪️ Après son retour au Cambodge, il se joint au parti communiste opposé à la monarchie en place. Il grimpe les échelons du parti et développe des liens avec le pouvoir chinois. Pol Pot prend le chemin de la guérilla en 1963, près de la frontière avec l’Indochine, où il acquiert de nouvelles compétences militaires et comprend l’importance de l’opération secrète grâce à l’influence des combattants vietnamiens.
⚠️ Attention, malgré son nationalisme dans le Parti communiste du Kampuchéa (PCK), Pol Pot considère toujours les Vietnamiens comme ses ennemis. Toutefois, en 1970, lorsque le maréchal Lon Nol renverse le prince Sihanouk, le PCK s’allie aux royalistes pour faire face à ce régime anticommuniste soutenu par la CIA, et leur pouvoir grandit.
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L’émergence des Khmers rouges 🪖
Les Khmers rouges, un régime meurtrier, ont renversé Lon Nol le 17 avril 1975 après une lutte de cinq ans en pleine guerre du Vietnam. Sous la direction de Pol Pot, ils prennent le pouvoir et vident de force les villes, considérant la vie urbaine comme un symbole du capitalisme.
🇨🇳 Soutenus par la Chine, ils lancent une violente répression contre les partisans de Lon Nol et du prince Sihanouk, les citadins, les intellectuels, les Vietnamiens et les bouddhistes. Bref, tout le monde, quoi !
👨💼 Pol Pot devient Premier ministre un an plus tard, lorsque le gouvernement est formé. Leurs décisions politiques se révèlent désastreuses : ils exportent massivement du riz pour s’enrichir grâce à l’agriculture, tandis que la population meurt de faim. Leurs mesures d’irrigation échouent, et les populations des villes souffrent de conditions de travail difficiles.
La propriété privée est abolie, les repas sont pris en commun pour respecter les rations, et Phnom Penh abrite le tristement célèbre centre de rétention S-21, une prison politique où des milliers de personnes sont détenues dans des conditions inhumaines. 💔
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Pol Pot au pouvoir : un régime totalitaire 🚫
Alors qu’il était à la tête du gouvernement, Pol Pot, a appliqué plusieurs politiques radicales, on t’a fait une liste de quelques-unes :
📍 L’abolition de la monnaie
Cette mesure vise à éliminer le système économique capitaliste et à instaurer une société agraire purement communiste.
📍 La collectivisation forcée
Une autre politique clé de Pol Pot est la collectivisation forcée. Il ordonne que les terres et les propriétés soient regroupées en coopératives agraires. Cela signifie que la propriété privée est abolie et que les individus perdent leur indépendance économique.
📍 L’évacuation des villes
Une mesure extrême prise par Pol Pot est l’évacuation forcée des villes. Considérant que la vie urbaine est synonyme de capitalisme, le régime vide les centres urbains de leur population pour la forcer à travailler dans les zones rurales. Cette politique brutale entraîne un déplacement massif de population, provoquant des conditions de vie désastreuses pour les citadins forcés à des travaux et confrontés à des maladies telles que le paludisme.
Les conséquences désastreuses 💥
Les politiques draconiennes de Pol Pot ont eu des répercussions dévastatrices sur la population cambodgienne. Des millions de personnes ont été touchées par la famine, la malnutrition et les mauvaises conditions de travail. Beaucoup ont été forcés de quitter leurs maisons et leurs familles, subissant des déplacements forcés et des souffrances inimaginables.
Le génocide cambodgien ☠
Le sombre chapitre du génocide cambodgien est l’un des événements les plus tragiques de l’histoire du pays. Sous le régime des Khmers rouges, environ 1,7 million de Cambodgiens ont perdu la vie, soit près d’un quart de la population. Des exécutions sommaires, la torture, les travaux forcés et les conditions inhumaines dans les prisons comme S-21 ont marqué cette période sombre où d’innombrables vies ont été détruites.
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La chute de Pol Pot ⚰️
Le règne de terreur des Khmers rouges prend fin en 1979 lorsque le Cambodge est envahi par les forces vietnamiennes. Pol Pot meurt à Anlong Veng le 15 avril 1998 d’une crise cardiaque.
Malgré sa mort, l’héritage de Pol Pot laisse le Cambodge marqué par les séquelles d’un régime totalitaire meurtrier. Le Tribunal des Khmers rouges (Les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens) tente de rendre justice aux victimes du génocide, mais la reconstruction du pays est un long processus !
Voilà, on arrive à la fin de ce portrait sur Pol Pot ! On espère que tu as trouvé cet article utile, si tu as des questions, n’hésite pas à nous laisser un petit commentaire ! 🤗
