Connais-tu Olympe de Gouges ? Mais si, tu sais, cette femme qui a écrit la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne »…? C’est bon, tu la remets ? Eh bien, sache que c’est l’une des figures de proue du féminisme et que, sans elle, le sort des femmes ne serait pas le même. On a attisé ta curiosité ? C’est normal. Lis la suite pour en découvrir davantage ! C’est parti ! 🚀
Sa vie en bref ⚡
Avant toute chose, il faut savoir que Olympe de Gouges se nommait en réalité Marie Gouze. Ça casse tout un mythe, n’est-ce pas ? 😋
Fiche d’identité 🪪
Date et lieu de naissance | 7 mai 1748, à Montauban |
Date et lieu de décès | 3 novembre 1793, à Paris (elle avait 43 ans) |
Profession | Autrice, journaliste, politique, philosophe |
Grandes idées politiques | - égalité femmes-hommes ; - défense du divorce et reconnaissance d’enfants nés hors mariage ; - abolition de l'esclavage et de la peine de mort ; - fin de la monarchie absolue |
Œuvres principales | « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », « Le Mariage inattendu d Chérubin », « La nécessité du divorce », « Zamore et Mirza ou l'Esclavage des Noirs » et plus d’une centaines d’autres écrits (pièces de théâtre, pamphlet, etc.) |
Jeunesse et formation 📚
Olympe de Gouges (ou Marie, pour les intimes), est née en 1748, en France à Montauban, proche de Toulouse. Sa mère est Anne Olympe Mouisset, fille d’un avocat et son père (reconnu) Pierre Gouze, bourgeois maître boucher. 🍖
L’anecdote 💡
On parle de père reconnu parce que son père biologique serait en réalité l’amant d’Anne Olympe, Jean-Jacques Lefranc de Pompignan, écrivain issu de la noblesse – ne pouvant pas se marier avec son amour de jeunesse, née « seulement » d’une famille bourgeoise.
À noter que c’est une théorie et que rien n’est prouvé. En gros, ce ne sont que des bruits de couloir !
En 1765, elle est mariée à Louis-Yves Aubry. Elle a alors 17 ans. En 1766, elle donne naissance à un fils, Pierre Aubry.
Prémisse de son engagement ✊
Non destinée à cet avenir radieux, pour autant tragique, Olympe aurait a priori vécu une enfance pauvre, sans jamais avoir été instruite. Et pourtant ! Aujourd’hui, sa réputation précède son histoire.
Mariage sans avenir 💒
Peu après son mariage et la naissance de son premier enfant, c’est évident pour Olympe, alors toujours nommée Marie, cette vie ne lui convient pas. Elle n’aime pas son mari, au contraire, elle en est répugnée. Elle le décrira dans ses écrits comme un homme « ni riche, ni bien né ».
Les historiens n’arrivant pas à se mettre d’accord, deux versions s’affrontent. Dans les deux cas, elle se retrouve veuve.
👉 Il est soit mort lors d’une crue du Tarn en 1766,
👉 soit entre 1770 et 1771, peu après qu’elle soit partie du domicile conjugal. « Forcée de fuir un époux qui m’était odieux, je m’enfuis à Paris avec mon fils », racontera-t-elle plus tard dans ses œuvres. Précurseur, cela va sans dire !
Ses débuts de parisienne 🥖
On est alors en 1770, Marie Gouze rejoint sa sœur à Paris et se fait renommer Olympe de Gouges. La féministe qu’on connaît était née, et ses idées commençaient à vouloir être posée sur papier ! 🤯
Contexte historique 🏛️
Si t’as bien suivi les cours d’histoire, tu peux remarquer que 1770 est en plein milieu des Temps Modernes, juste après la mise en place de la monarchie absolue sous Louis XIV (1661-1715)… Et juste avant la prise de la Bastille du 14 juillet 1789, à l’aube de la Révolution. On exagère à peine.
1770 marque aussi la date de mariage de Louis XVI, alors âgé de 15 ans, et de Marie-Antoinette. En France, c’est donc Louis XV le « bien aimé » qui règne lorsque Olympe de Gouges se rend à Paris. Tu te doutes de l’ambiance…
Arrivée à Paris, Olympe de Gouges fréquente et se fait entretenir par des hommes importants, dans un contexte où une femme libre est associée injustement (et de manière sexiste) à une prostituée. Ainsi, elle grimpe vite les échelons de la société… Mais refuse les avances de ceux voulant l’épouser. Selon elle, le mariage est « le tombeau de la confiance et de l’amour ». 🪦
Espérant combler les lacunes de son éducation, elle se rend dans de nombreux salons littéraires et rencontre des artistes et philosophes, des littéraires et politiques qui lui partagent leur savoir. C’est comme ça qu’elle se fait son idée de la situation en France. 🇫🇷
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Femme au foyer devenue politisée ♟️
Bon, elle n’a été femme au foyer que quatre ans, en réalité, mais tu as l’idée ! Pour l’époque, c’était déjà relativement précurseur de vouloir devenir indépendante.
Rencontres et inspirations 💭
À force de fréquenter les salons littéraires, elle se met également à se rendre dans les salles de spectacle parisiennes. Très vite, elle devient comédienne dans des pièces de théâtre de société.
C’est ainsi qu’elle met son premier pied dans l’écriture : elle écrit des œuvres dramatiques, dont les thématiques reprennent à la fois sa personnalité, mais aussi ses idées et engagements. Peu après, elle monte sa propre troupe de théâtre. 🎭
Ses idées, novatrices, socialistes, audacieuses, d’égalité(s), abolitionnistes et féministes, pétries par la philosophie des Lumières, s’inspirent de ses rencontres et des débats de la plus très lointaine Révolution. Idées qui seront largement reprises par la suite, et même dans notre société actuelle !
Quelles idées socialistes ? 🤔
En 1788, elle publie « La lettre au peuple ou projet d’une caisse patriotique », où elle évoque l’envie de créer une sorte d’assistance sociale, d’accueillir les personnes âgées, de créer des tribunaux populaires (comparables aux jurys aujourd’hui).
Par ailleurs, pendant les trois premières années de la Révolution (de 1789 à 1791), elle multiplie ses prises de parole politiques. Elle assiste également à de nombreux débats à l’Assemblée Nationale. C’est non seulement précurseur, mais inédit dans l’Histoire de France, qu’une femme s’engage autant !
Ses écrits ✍️
On te l’a dit plus haut, Olympe de Gouges a écrit plus d’une centaine de textes, entre pièces de théâtre, essais, poésies et contes. Elle les représente, les fait publier, les placarde dans les rues de Paris.
Question de langue 🗣️
Dans son récit autobiographique, « Mémoire de Mme de Valmont », on apprend que sa langue maternelle était l’occitan.
Selon son biographe, cela se ressent dans ses textes, écrits de manière « parlés », loin des coutumes de l’époque.
Le plus connu d’entre eux reste la « Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », puisqu’elle est encore beaucoup citée et utilisée aujourd’hui, par des historiens, des sociologues et, même, des militants. 💪
Texte primordial pour comprendre les racines de la lutte pour l’égalité femme-homme actuelle, voici ce qu’il faut retenir de plus important :
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Cette déclaration a été écrite en 1791, en réponse à la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » du 26 août 1789.
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Elle a directement été adressée à Marie-Antoinette, à l’heure même où la Constitution est présentée à Louis XVI.
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Elle a été tirée en cinq exemplaires dans l’optique de la proposer à débattre à l’Assemblée Nationale.
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Son but ? Rappeler que « la femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits ». Olympe de Gouges dénonce alors le caractère excluant de la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen », et réclame un nouveau contrat entre les hommes et les femmes.
Femme, réveille-toi ; reconnais tes droits […] Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la Révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé. Dans les siècles de corruption, vous n’avez régné que sur la faiblesse des hommes.
Olympe de Gouges
« Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne »
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En 1782, elle s’est aussi ouvertement engagée contre l’esclavagisme dans sa pièce emblématique « Zamore et Mirza ou l’Esclavage des Noirs », vivement critiquée à sa sortie, malgré tout reprise par la Comédie Française en tant que première pièce de théâtre traitant de ce sujet.
Une femme parmis les hommes 👒
C’est la seule femme a avoir été citée en 1808 dans la « Liste des hommes courageux qui ont plaidé ou agi pour l’abolition de la Traite des Noirs ».
Finalement, la même année que Marie-Antoinette, Olympe de Gouges est guillotinée sur l’actuelle place de la Concorde. C’était le 3 novembre 1793, elle s’est écriée « enfants de la patrie, vous vengerez ma mort ! ».
Un destin tragique ❌
Tristement, son fils Pierre Aubry de Gouges a été envoyé en 1802 dans les rangs de Victor Hugues, qui était en train de rétablir l’esclavagisme en Guyane. Il mourra peu de temps après, sur place.
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On espère que cet article t’a plu et qu’il t’a permis d’en savoir plus sur Olympe de Gouges, cette figure de proue du féminisme ! Si t’as besoin de plus de détails sur l’histoire, n’hésite pas à prendre un cours particulier d’histoire en ligne. En attendant, on te dis à très vite, sur le blog de Sherpas !