Tu te souviens de la dernière fois qu’une première phrase t’a happé dans l’univers d’un roman ? Eh bien, l’incipit, c’est cette porte d’entrée secrète qui invite les lecteurs à plonger dans une histoire.
Prépare-toi à percer les mystères de ces débuts littéraires captivants et à découvrir comment créer un incipit inoubliable.
Prêt ? C’est parti ! 🚀
Qu’est-ce qu’un incipit ? 🤔
Dérivé du mot latin incipere qui signifie « commencer » (Eh oui, ceci explique cela ! 😉), c’est le tout premier paragraphe, la première phrase, voire le premier mot d’un roman.
Il agit un peu comme un aimant sur le lecteur : il attire son attention et l’immerger immédiatement dans l’univers du livre. En fait, un bon incipit, c’est un peu comme un appât. Il sert à attirer le lecteur avec une promesse implicite : « Viens, il y a quelque chose de fascinant à découvrir ici ! »
C’est d’ailleurs pour ça qu’il est souvent considéré comme l’une des parties les plus importantes d’un roman, car il peut dicter si le lecteur restera ou refermera le livre !
💡 Le savais-tu ?
Attention à ne pas confondre l’incipit avec d’autres éléments introductifs d’un roman comme le prologue, le préambule, ou encore la préface par exemple.
En effet, sache que l’incipit se différencie de ces autres éléments introductifs, car il représente le début du récit lui-même, captant immédiatement l’attention du lecteur, tandis que les autres éléments fournissent des informations sur le livre, son auteur ou son contexte, mais ne font pas partie du récit !
Les éléments clés d’un incipit ✔️
La première phrase percutante 💥
Tu t’en doutes, au cœur de tout incipit se trouve… (Roulement de tambour 🥁) la première phrase ! Cette phase d’ouverture, souvent baptisée « la phrase percutante » (pas très original, on te l’accorde…), a un rôle fondamental à jouer dans l’attention du lecteur.
Elle doit être à la fois intrigante, mémorable, et suffisamment évocatrice pour susciter la curiosité.
L’objectif est de faire en sorte que le lecteur se sente instantanément attiré par l’histoire qui se dessine. Elle peut prendre différentes formes, allant de la révélation d’un mystère, à la création d’une image saisissante, en passant par une déclaration provocante. Elle peut éveiller une multitude d’émotions, de la surprise à l’excitation, de la mélancolie à l’intrigue. Par exemple, si tu lis un bon incipit d’un roman d’horreur, tu ressentiras peut-être un semblant de peur.
La présentation des personnages et du cadre 🏞️
Outre cela, la présentation des protagonistes et du cadre constitue aussi un élément essentiel. En fait, c’est dans les premiers paragraphes que l’auteur pose les bases de l’histoire en introduisant les protagonistes et en établissant le contexte. C’est pour cela que cette présentation est cruciale pour permettre au lecteur de comprendre l’univers dans lequel il entre et d’établir un lien avec les personnages.
Sache que la manière dont les personnages sont introduits peut varier considérablement en fonction du style de l’auteur et du genre littéraire.
En gros, certains auteurs présentent leurs protagonistes de manière directe, en donnant leurs noms, leurs traits distinctifs, ou en révélant leurs émotions dès les premières lignes.
D’autres, en revanche, optent pour une approche plus subtile, ce qui permet de découvrir graduellement les protagonistes à travers leurs actions et leurs dialogues.
En plus, c’est le lieu idéal pour établir le cadre de l’histoire. Cela peut signifier décrire l’environnement physique dans lequel se déroulera l’intrigue, comme une vieille maison victorienne enveloppée de brume, ou dépeindre l’atmosphère générale du monde dans lequel se déroulera la fiction.
Prenons l’exemple de Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien. Dès les premières pages, l’auteur établit un cadre d’une beauté épique en décrivant la Comté, une contrée paisible et verdoyante habitée par des Hobbits. Cette description du cadre, dès le début de l’œuvre, dépeint directement l’univers dans lequel se déroulera l’histoire.
L’instauration de l’atmosphère et du ton 🌟
Mais sache qu’un incipit réussi ne se contente pas de captiver le lecteur par de jolis mots et de poser le contexte, car il établit également l’atmosphère et le ton de l’histoire à venir.
En fait, l’atmosphère créée peut varier considérablement en fonction du genre du roman. Pour te donner une idée, un roman d’horreur va instaurer une atmosphère plutôt sombre, sinistre et oppressante dès les premières lignes, tandis qu’un roman romantique va plutôt viser à évoquer une atmosphère légère, chaleureuse et passionnée.
Pour établir l’atmosphère, les écrivains utilisent souvent des descriptions sensorielles et émotionnelles. Ils décrivent les sons, les odeurs, les couleurs et les sensations physiques qui caractérisent le monde du récit. Ils peuvent aussi utiliser des métaphores, des comparaisons et des symboles pour renforcer l’atmosphère désirée.
Le ton, quant à lui, c’est un peu comme l’expression de l’attitude de l’auteur envers le sujet. Il peut être humoristique, tragique, cynique ou empathique. En gros, le choix du ton dans l’incipit donne des indices sur le style de narration et l’approche de l’auteur vis-à-vis de l’histoire.
💡 Le savais-tu ?
Un exemple d’incipit mettant en place une atmosphère particulière serait celui du roman Moby-Dick de Herman Melville. Dans l’incipit de ce roman, il instaure une atmosphère d’aventure et d’exploration en décrivant le désir insatiable de poursuivre une quête épique en haute mer. Le ton est plutôt sérieux et solennel, ce qui annonce l’ampleur du voyage qui attend le lecteur. C’est un peu comme la bande-annonce d’un film en fait ! 😜
Tu l’auras compris, l’instauration de l’atmosphère et du ton dans l’incipit est essentielle pour préparer le lecteur à ce qui va suivre. Cela permet aussi de créer des attentes quant au déroulement de l’intrigue. Un incipit qui réussit à bien gérer ces éléments laisse le lecteur impatient de découvrir la suite, tout en le plongeant dans l’univers narratif dès les premières lignes.
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Exemple d’incipit célèbre 📖
L’étranger, Albert Camus 📕
Alors c’est bien beau de connaître les principes théoriques d’un bon incipit, mais laisse-nous t’illustrer cela, avec l’un des incipits les plus célèbres de la littérature française : celui de L’Étranger d’Albert Camus, publié en 1942. Cette première phrase demeure l’une des plus emblématiques de la littérature française :
Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais plus.
Oui oui, tu as bien lu. En fait, ce court incipit soulève immédiatement une atmosphère d’indifférence et d’apathie. L’auteur nous introduit à Meursault, le protagoniste, qui est, tu l’auras compris, un homme qui semble détaché de tout, même de la mort de sa propre mère.
Il est non seulement mémorable en raison de sa simplicité apparente, mais il plonge aussi les lecteurs dans un monde déroutant où la froideur des émotions est le maître-mot.
Du côté de chez Swann, Marcel Proust 📘
Bon, on te donne un autre exemple pour pouvoir illustrer tout ça. Connais-tu cet incipit mémorable qui provient de l’œuvre de Marcel Proust, Du côté de chez Swann, publié en 1913 ?
Longtemps, je me suis couché de bonne heure.
Tu en conviendras, il est assez court, mais il capte immédiatement l’attention par son caractère introspectif et mélancolique. En fait, il suggère une réflexion sur le temps passé et l’habitude de se coucher tôt, tout en anticipant le thème fondamental de la mémoire et du temps qui est au cœur de l’œuvre de Proust. Eh non, ça ne signifie pas uniquement que le protagoniste aime se coucher tôt pour avoir toutes ses heures de sommeil ! 😉
Cela donne un peu un aperçu du style narratif introspectif de Proust et de son talent pour explorer les profondeurs de la conscience humaine.
C’est pour cela qu’il peut être un très bon exemple de la manière dont une première phrase peut servir de fenêtre sur l’univers à venir, en éveillant la curiosité.
Les types d’incipits 🔤
Tu t’en doutes peut-être, mais il n’existe pas un seul et unique type d’incipit, au contraire. Ils peuvent varier en fonction de la manière dont l’auteur choisit de commencer son récit. Laisse-nous t’en présenter quelques-uns parmi les plus courants :
L’incipit statique 🖋️
Il se caractérise par des descriptions astucieuses qui plantent le décor, l’ambiance et présentent les protagonistes de manière approfondie.
Généralement, il installe les éléments progressivement, souvent en décrivant la situation initiale, avant l’intervention de « l’élément déclencheur ». Il peut être comparé à la tranquillité avant la tempête, créant un contraste saisissant.
L’incipit progressif 🖋️
En fait, c’est un peu comme l’incipit statique. C’est-à-dire qu’il présente les protagonistes et le contexte avant de passer à l’action.
Cependant, il se distingue en donnant des informations de manière parcimonieuse, ce qui crée des zones d’ombre qui intriguent le lecteur. Il offre juste ce qu’il faut pour susciter le désir de poursuivre la lecture.
L’incipit dynamique ou « In media res » 🖋️
Celui-ci envoie immédiatement au cœur de l’action. Il saute la situation initiale, laissant le lecteur dans l’ignorance, pour révéler progressivement les détails plus tard dans le récit.
Par exemple, il pourrait commencer par un personnage en fuite ou par une réplique sans contexte apparent. Le lecteur devra découvrir les tenants et aboutissants au fil des lignes suivantes, ce qui suscite sa curiosité pour la suite.
💡 Le savais-tu ?
Le roman Germinal de Zola, en est un très bon exemple. En effet, dans cet incipit, il plonge directement le lecteur dans l’atmosphère angoissante du récit, le mettant directement dans la même position que le personnage principal.
L’incipit suspensif 🖋️
Il retarde le moment où l’action démarre, soit en déconcertant le lecteur et en semant la confusion, soit en proposant une introduction lente avant d’entrer véritablement dans le vif du sujet.
Par exemple, il pourrait débuter par une généalogie détaillée d’une dynastie avant de lancer réellement l’histoire. Sache toutefois que ce type d’incipit est devenu moins courant à l’ère contemporaine, où les lecteurs sont habitués à l’action immédiate.
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Conseils pour créer un bon incipit ✅
Maintenant que l’on sait tout ça, tu dois être en train de te dire « C’est bien beau de connaître ces infos sur l’incipit, mais comment on fait, concrètement, pour en créer un bon ? », et on te comprend tout à fait. Alors voici quelques conseils pour créer un incipit qui retienne l’attention :
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Commence avec une phrase percutante : tu l’auras compris, elle doit être mémorable. Elle doit susciter la curiosité, créer un mystère, ou évoquer une émotion. Elle peut prendre la forme d’une déclaration intrigante, d’une question provocante, ou d’une description évocatrice. Tu as le choix !
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Présente un personnage intrigant : introduis un personnage principal ou un élément du récit qui suscite l’intérêt. Tu peux le faire de différentes manières, en décrivant une caractéristique unique, une action inhabituelle ou même une émotion intense du personnage.
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Évoque l’atmosphère : utilise des descriptions sensorielles pour créer une atmosphère qui correspond au ton de ton histoire. Décris par exemple les sons, les odeurs, les couleurs et les sensations pour immerger dans l’univers de ton récit.
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Pose une question ou crée un mystère : laisse des questions en suspens ou crée un mystère dès le départ. Les lecteurs sont naturellement curieux, et s’ils se posent des questions dès le début, ils seront incités à continuer la lecture pour trouver des réponses !
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Évite les clichés : ça peut paraître bête, mais évite les débuts clichés ou les formules vues et revues. Évite aussi les descriptions trop longues ou les informations excessives. Garde à l’esprit que l’incipit doit être concis et captivant !
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Crée un « crochet émotionnel » : fais en sorte que le lecteur se connecte émotionnellement à l’histoire dès le début. Tu peux utiliser une émotion intense ou une situation dramatique pour susciter de l’empathie ou de l’identification.
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Révise et peaufine : l’incipit est souvent la partie la plus révisée d’un roman, car c’est aussi l’une des plus importantes. Ne crains pas de le retravailler plusieurs fois pour t’assurer qu’il soit vraiment captivant.
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Sois original : bon, c’est peut-être évident, mais cherche des moyens originaux de commencer ton histoire. Évite les débuts prévisibles et explore des approches uniques qui refléteront la singularité de ton récit et de ta plume.
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Pense à l’évolution : finalement, garde à l’esprit que l’incipit doit non seulement accrocher le lecteur, mais aussi préparer le terrain pour l’évolution ultérieure de l’histoire. Il doit donc introduire des éléments clés qui auront un impact sur l’intrigue à venir !
Tu l’auras compris, même si l’incipit ne représente que les premières lignes d’un roman, il joue tout de même un rôle important. C’est la première impression que le lecteur aura de ton histoire, et il détermine souvent s’il poursuivra sa lecture ou non. C’est un peu comme lors du premier date, lorsque tu rencontres la personne pour la première fois, la première impression est souvent décisive !
En fin de compte, la création d’un incipit captivant demande du temps et de la réflexion. Il s’agit de la première étape d’un voyage littéraire, celle qui peut faire la différence entre un lecteur conquis et un lecteur perdu.
Alors, que ce soit en choisissant une phrase percutante, en évoquant une atmosphère envoûtante, ou en utilisant l’un des différents types d’incipits, prends bien le temps de soigner cette entrée en matière. Car un incipit bien conçu est la clé pour ouvrir la porte de l’imaginaire du lecteur, l’invitant à explorer un monde de découvertes et d’émotions au fil des pages qui suivent ! 😉
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