Avec plus de 2500 entreprises et un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros, dont plus de la moitié réalisée à l’étranger, l’industrie française de l’habillement n’a rien à envier à ses concurrents. Parce qu’elle nous fait tout de suite penser à la Fashion week, aux défilés et à l’esthétisme, la mode attire de nombreux étudiants. Afin de mieux connaître ce secteur, on te donne ses repères historiques, ses formations, métiers, ainsi que les qualités à cultiver pour réussir dans le secteur de la mode.
Comme dirait Madonna, Strike a Pose, on t’emmène faire un voyage au cœur de l’industrie de la mode !
La mode : définition et histoire moderne 💭
Une petite histoire de la mode
💫 Le mot “mode” vient du latin “modus”, qui signifie “manière”. Au Moyen Âge, il désigne les comportements sociaux, et plus particulièrement les codes vestimentaires.
💫 Les Hommes ont commencé à s’habiller il y a environ 800 000 ans, mais pas pour faire des défilés dans les caves préhistoriques : le vêtement avait avant tout une fonction utilitaire, particulièrement pour se protéger du froid et des éléments qui agressaient la peau.
💫 Durant l’Antiquité, en Égypte et en Grèce, on porte essentiellement des tuniques en lin, sans distinction de genre. Les Romains, eux, commencent à créer des vêtements plus sophistiqués, avec différents drapés, et certaines tenues spécifiques aux femmes et aux hommes.
💫 Comme le Moyen Âge s’étend sur plusieurs siècles, le vêtement évolue énormément et revêt une fonction sociale. On introduit différents textiles, notamment importés par les marchands arabes.
💫 À partir du XVᵉ siècle, la mode masculine se distingue définitivement de la mode féminine, par exemple avec l’apparition du décolleté.
💫 La Renaissance est une époque de prolifération artistique, et la mode n’est pas une exception. Dentelle, fraises, broderies… Les nobles se délectent de ces possibilités infinies. Le vêtement tend à se simplifier à partir du XVIIIᵉ siècle.
💫 Au XIXᵉ, l’apparition de grands magasins, comme la Samaritaine à Paris, révolutionne l’industrie du vêtement : ce sont les premières heures du “prêt-à-porter”, c’est-à-dire des tenues déjà taillées et prêtes à être utilisées. Les défilés de mode gagnent en importance.
💫 Au XXᵉ siècle, l’industrie de la mode bat son plein : c’est le siècle de Coco Chanel et d’Yves Saint-Laurent.
Histoire moderne : de la minijupe aux influenceurs de la mode
Le vêtement est aussi politique. La minijupe, inventée en 1962 par la styliste anglaise Mary Quant, inspirée par les courtes robes de la Côte d’Azur, deviendra un vêtement symbolique de Mai 68 et des révoltes féministes.
→ Dans les années 1980, on opte pour des vêtements flashy et décadents : c’est l’époque de l’imaginaire futuriste que l’on qualifie aujourd’hui de rétro.
→ En 1990, c’est le début du phénomène streetwear. Les tenues amples et confortables sont les favorites des skaters, danseurs de hip-hop et des rappeurs, surtout au sein de la communauté afro-américaine. Encore aujourd’hui, le streetwear influence la plupart des tendances, car il donne un style minimaliste et décontracté.
→ Les années 2000, ce sont les débuts des blogueurs de la mode, et de l’influence en ligne. Garance Doré sera une des premières influenceuses françaises, avec son blog sur la mode, créé en 2006. Hé oui, nos influenceurs modernes n’ont rien inventé !
→ Les blogueurs d’hier sont devenus Instagrameurs, Youtubeurs, Tiktokeurs : ils se sont rués sur les nouvelles plateformes, afin de toucher un large public.
L’exemple de Chiara Ferragni 🇮🇹
L’influenceuse italienne Chiara Ferragni, a, elle aussi, commencé en tant que bloggeuse en 2009, avec son blog “The Blonde Salad”. Mannequin, son succès en ligne lui permet de devenir égérie de Guess en 2013. Aujourd’hui, elle a une marque en son nom, et 29,4 millions d’abonnés sur Instagram.
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Formation : quels métiers pour travailler dans la mode ? 🤔
Tu souhaites t’orienter dans le secteur de la mode, mais tu ne sais pas par où commencer ? Pas de panique, on est là pour t’aiguiller.
On distingue 4 types de champs dans la mode : la fabrication, la création, le commerce et la diffusion.
La fabrication 🪡
Dans le domaine de la fabrication, on retrouve principalement des artisans, capables de réaliser des pièces à partir d’un modèle.
Voici une liste des spécialisations possibles en fabrication dans la mode :
- Broderie
- Orfèvrerie : le travail des pierres précieuses
- Modéliste : celui ou celle qui restitue en 3D les croquis
- Maroquinerie : le travail du cuir fin
- Couture…
La création 🌟
Le créateur ou la créatrice, c’est celui ou celle qui élabore les designs, les projets, les collections. Parmi les créateurs connus, on peut citer les stylistes Jacquemus, Donatella Versace, Jean-Paul Gaultier…
Voici les 2 métiers les plus connus :
- Le Designer textile : celui ou celle qui conçoit les tissus et dessins sur textiles
- Le styliste : celui ou celle qui conçoit des modèles, en suivant la direction artistique d’une marque
Le commerce 💰
Le secteur de la mode commercialise énormément d’objets, du parfum aux collections en magasin. Et il faut bien que des personnes se chargent de leur commercialisation ! Les grandes branches de ce commerce sont la finance et le management. Parmi les métiers du commerce de la mode, on retrouve :
- Le responsable commercial : met en place la politique des ventes
- Le responsable de collection : celui ou celle qui supervise la production et distribution d’une collection au sein d’une marque
- Le chef de produit : celui ou celle qui élabore des collections et leurs stratégies de distribution, entouré de stylistes et autres professionnels.
La diffusion 🗣️
Et enfin, afin que les marques et leurs produits se fassent connaître, certains professionnels doivent se charger de les diffuser ! On pense principalement aux métiers de la communication, du marketing et de l’événementiel, spécialisés dans la mode. Voici quelques exemples :
- Producteur de défilé
- Community Manager pour une marque
- Journaliste de mode
- Photographe…
Haute couture, prêt-à-porter : quelles différences ?
Les secteurs d’emploi dans l’industrie de la mode sont généralement divisés entre la haute couture et le prêt-à-porter. Le prêt-à-porter est associé à une production en séries de vêtements destinés à un large public, déjà réalisées et distribuées au sein d’enseignes telles quelles. La haute couture est liée à la création sur mesure de pièces uniques ou de petites séries, souvent réservées à une clientèle haut de gamme.
En gros : un pull Zadig et Voltaire, même s’il t’a couté 400 euros, c’est du prêt-à-porter, parce que tu l’achètes au BHV du Marais en taille M. Alors la robe de Rihanna au Met Gala, c’est de la haute couture, puisqu’elle a été faite sur mesure par des créateurs de mode, et qu’il n’en existe qu’une, ou très peu.
Les écoles 🏫
En France, le ministère de la Culture reconnaÎt une soixantaine de formations dans le secteur de la mode, publiques et privées, allant du CAP jusqu’au Master (Lycée, CFA, Universités, Grandes écoles, écoles spécialisées).
Comme tu peux le voir, les choix ne manquent pas.
Tout dépend du métier et du niveau d’étude envisagé. Par exemple, en orfèvrerie, il est courant d’arrêter ses études au niveau BTS ou au niveau DNMADE (bac+3 des diplômes artistiques) et de commencer à pratiquer.
Pour des métiers tels que l’encadrement d’entreprises de la mode, un diplôme bac+5 est recommandé.
Pour la couture, certaines entreprises demandent un niveau CAP.
Les écoles les plus connues en France
Voici quelques écoles qui proposent des formations dans la mode.
- L’école Boulle
- L’Esmod
- L’IFM (Institut Français de la Mode)
- L’ENSAD (École Nationale des Arts Décoratifs)
- L’ENSCI (École nationale supérieure de création industrielle)
- L’ESAA (École supérieure d’art d’Avignon )
- LISAA (Institut Supérieur des Arts Appliqués)
Les alternatives aux études classiques
Si tu es passionné par la mode, mais que tu ne souhaites pas réaliser une formation au sein d’une école, de plus en plus de plateformes proposent du contenu éducatif en ligne à un prix avantageux, par exemple la plateforme Udemy. Sinon, certaines mairies proposent des cours du soir à prix réduits pour les jeunes, comme Paris Ateliers.
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Interview avec Julia : du droit au management à l’Esmod
Julia, étudiante à l’Esmod en management en développement international mode du luxe, nous livre un portrait détaillé de parcours.
Bonjour Julia, peux-tu nous présenter ton parcours académique ?
Bonjour les Sherpas ! Alors, après avoir obtenu mon baccalauréat en section L (littéraire), durant laquelle j’ai fait une spécialisation en droit qui m’a beaucoup plu, j’aidécidé de m’orienter vers une licence de droit – sciences politiques, à l’Institut Catholique de Paris. Après une spécialisation en droit privé au cours de la deuxième année, et après la grosse claque que m’a mis le COVID et la période de confinement, je me suis rendu compte que je n’aimais pas du tout ce que j’étudiais, et qu’une réorientation était de rigueur.
Après une grande fouille intérieure, la rencontre avec des personnes qui travaillaient dans les milieux plus artistiques et créatifs et moult discussions avec ma famille et mes amis, j’ai décidé de m’orienter vers un milieu qui était vraiment à la croisée des chemins, de tous les médias artistiques que j’appréciais et qui me touchaient : la mode.
J’ai toujours accordé une importance particulière à ma façon de m’habiller, car j’estimais que c’était une manière pour moi de réellement m’exprimer et de retranscrire mon intériorité. Je suis une férue de modifications corporelles, à savoir piercing, tatouage, coloration, strass de dents et compagnie. Je me suis dit que la mode, en particulier l’aspect commercial, était florissant. L’industrie de la mode n’est pas prête de s’arrêter, et donc d’être bénéfique, notamment d’un point de vue épanouissement personnel, mais aussi d’un point de vue professionnel… et niveau “soussous”.
Disons que c’était une bonne façon d’allier l’utile à l’agréable, à savoir mener une carrière dans un milieu quand même assez sécurisant, tout en développant mon côté créatif et artistique. C’était aussi l’occasion de bosser dans un milieu très riche, aussi bien culturellement que socialement. Bref, c’était quelque chose qui me correspondait : quelque chose de vraiment versatile.
À quoi ressemble une journée type en école de mode ?
J’ai intégré, après ma licence de droit, un Master en école de mode, axé sur le business. Je suis dans une formation intitulée « manager en développement international mode du luxe ». Elle permet d’étudier les mécanismes des milieux du marketing, de la communication, de l’influence, de l’histoire de la mode …
Après un an de formation initiale en Master, j’ai rejoint la formation en alternance proposée par l’Esmod. Actuellement, je suis donc au début de mon parcours en alternance. Mes semaines de cours sont très denses, et les enseignements sont très condensés. Sinon, les journées ressemblent à des journées de cours assez lambda, avec des horaires de 9 heures à 18h.
Par exemple, on peut avoir des modules de 3 à 4 heures, toute une matinée ou toute une après-midi. Parmi les enseignements, j’ai des matières comme marketing international, marketing et influence, stratégies de communication, stratégie digitale, ou encore de direction artistique…
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As-tu eu l’occasion d’avoir une expérience professionnelle dans le milieu de la mode ?
Oui, tout à fait, car comme je suis en alternance, j’ai commencé mon contrat chez Mugler, au sein du département communication, au poste d’assistante de direction Archives et Production. Avant ce poste, j’avais pu effectuer un stage au sein de cette même maison, en tant qu’assistante relation presse et communication. Avant, je n’avais pas vraiment d’expérience dans le milieu de la mode !
Qu’est-ce que tu aurais aimé savoir avant de t’orienter dans ce domaine ?
J’aurais aimé mieux connaître les rouages de l’industrie, parce que c’est vrai qu’on s’en fait une idée un peu mystique, un peu spectaculaire. La vérité est beaucoup moins glamour, évidemment, et surtout, je commence à comprendre que c’est un milieu quand même assez compétitif, et qu’il ne faut pas hésiter à faire son trou, pas forcément à se démarquer, mais surtout à se prouver beaucoup. Je pense que ma situation, en tant que « business person» est beaucoup plus simple que pour un ou une jeune designer, mais pour avoir parlé avec des élèves designers, le vrai défi là pour le coup, c’est de savoir trouver sa niche et trouver des investisseurs, trouver des gens qui vont soutenir son projet finalement.
J’aurais aimé aussi qu’on me parle plus des différents métiers et des différents secteurs qu’on peut trouver au sein de la mode, parce que c’est vrai qu’on a tous en tête la direction artistique d’une MAISON ou bien le directeur communication, mais il y a tellement de métiers, de sous-secteurs hyper intéressants… et hyper essentiels !
Par exemple, j’ai découvert durant mes cours le métier de “collection merchandiser”. C’est une personne qui, accompagnée de son équipe, va décider des pièces qui vont composer les collections.
C’est hyper nécessaire pour le bon fonctionnement d’une marque et c’est ce que le consommateur voit. C’est un métier qui pourrait vraiment m’intéresser et vers lequel je pense m’orienter sûrement, après mon alternance chez Mugler si c’est possible pour moi !
Nos conseils pour réussir dans le secteur de la mode 💡
Si tu souhaites t’orienter dans le secteur de la mode, voici quelques conseils.
Développe ta créativité et cultive ta passion !
✔️ N’hésite pas à tenir un blog personnel, un Pinterest ou un cahier afin d’y noter tes tendances préférées, tes inspirations personnelles, les parcours de vie de créateurs que tu admires. Et surtout, tes idées liées à la mode ! Tes pensées, tes créations… même celle qui te semble la plus stupide ! Car elle te permettra de faire évoluer ta réflexion et de donner du sens à ce que tu fais. ✔️ Tu peux aussi créer un second compte sur les réseaux de ton choix afin de suivre uniquement des comptes qui relatent l’actualité de la mode et les créations de tes artistes favoris.
✔️ Il est aussi très important de s’inspier en consommant des magazines, des livres, des romans sur le milieu de la mode. Que ce soit à la bibliothèque municipale ou en librairie, les ouvrages sur la mode ne manquent pas !
Persévérant, tu seras…
✔️ Réussir dans la mode, quand on n’a pas de contacts, c’est compliqué, comme dans tous métiers artistiques, et, plus globalement, dans n’importe quel métier. Mais même si tu n’es pas le cousin de Karl Lagerfeld, ne te décourage pas !
✔️ Oui, c’est un milieu compétitif avec ses propres règles, mais n’oublie pas pourquoi tu veux t’y épanouir.
✔️ Être entouré d’esprits créatifs et d’innovations constantes, pouvoir mêler art et stratégie commerciale, suivre l’évolution de la mode…
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Les contacts, c’est l’éclate : le networking
✔️ Le réseau, c’est comme de l’eau. C’est essentiel, et quand on l’utilise quand on en a vraiment besoin, ça nous soulage. Comme on n’est pas très sûrs de cette métaphore, on t’invite à lire cet article sur le networking pour que tu saches comment cultiver ton réseau professionnel !
Réussir… ça veut dire quoi ?
✔️ “Réussir” dans un domaine est très différent en fonction de son parcours, de sa personnalité, de ses objectifs. Réfléchis à cela : qu’est-ce que ça veut dire, pour toi,
réussir dans la mode ?
✔️ Être influent, connu, respecté, riche ? Avoir un métier dans un domaine où tu peux évoluer ? Ou plus simplement, te sentir bien en vivant de ta passion ?
✔️ Il n’y a pas de bonnes, ni de mauvaises réponses ! La réussite se quantifie avant tout avec ton calme intérieur, et la certitude que tu fais un choix qui te ressemble. Oui, c’était l’instant grand-frère Sherpas.
Ainsi, travailler dans le secteur de la mode peut prendre beaucoup de formes, et il existe beaucoup de métiers où l’on peut s’insérer peu importe son parcours scolaire ! Les formations proposées sont de plus en plus diverses et spécialisées. Alors vis tes rêves, et créé nous le prochain sac à la mode !
