As-tu déjà entendu parler de ce métier un peu particulier qu’est celui de fixeur ? Hommes ou femmes de l’ombre, les fixeurs sont pourtant essentiels aux journalistes ! On t’explique tout sur cette profession peu conventionnelle ! 1, 2, 3, c’est parti ! 🚀
C’est quoi, un fixeur ? 🤔
“Pont”, “point de contact”, “bouche et oreille du journaliste”, “couteau suisse”… Les adjectifs sont nombreux pour tenter d’expliquer ce métier ! On te propose ici de définir ensemble ce qu’est un fixeur, ou fixer en anglais.
Le fixeur est celui qui accompagne un journaliste, voire une équipe de tournage dans son pays, dont il maîtrise le terrain, la langue, les codes ou encore les enjeux. Il se peut que le fixeur soit lui-même journaliste ! Mais à la différence des journalistes qu’il aide, le fixeur, lui, ne peut pas partir après un reportage. C’est donc un rôle dangereux sur lequel planent de nombreuses menaces.
Être fixeur est un métier de l’entre-deux qui sert d’intermédiaire entre deux mondes, entre deux cultures.
Benoit Gauthier et Aimé-Jules Bizimana
Assistant de recherche / professeur
👉 Un peu d’étymologie : le terme vient de “to fix” qui veut dire dépanner, arranger.
Il peut donc être à la fois interprète, guide, chauffeur, intermédiaire, ou encore négociateur des grands reporters qui découvrent un pays en guerre. Grâce à sa connaissance du terrain, celui-ci permet au journaliste étranger :
👉 D’éviter des situations d’insécurité ;
👉 De réaliser ses sujets ;
👉 D’approcher les personnages importants ;
👉 D’affiner les angles ;
👉 D’émettre des idées de rencontre.
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Le rôle du fixeur face au parachute journalism 🪂
Le parachute journalism, ou journalisme parachuté en français, désigne la pratique qui consiste à envoyer des journalistes opérer dans une zone où il a peu de connaissances.
De nos jours, le journalisme international est caractérisé par le déclin des correspondants étrangers permanents et, à l’inverse, la hausse du parachute journalism comme alternative du reportage. Dans ce contexte, le rôle du fixeur apparaît comme essentiel dans le monde de l’information, grâce à leur connaissance de la langue, de la culture et de l’histoire de leur pays !
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Ses missions 💥
Tu l’as sûrement compris, les missions d’un fixeur sont très diversifiées :
1️⃣ Il peut gérer la logistique, par exemple en s’occupant de réserver les endroits dans lesquels dormiront les journalistes, du transport ou de la restauration.
2️⃣ Il peut fournir des services de traduction et d’interprétation si nécessaire, notamment lors d’interviews ou de discussions avec des locaux.
3️⃣ Il est celui qui fournit des informations sur la culture locale, les coutumes et les sensibilités pour éviter les malentendus et assurer le respect des normes culturelles.
4️⃣ C’est lui qui établit et entretient des contacts avec les locaux tels que des autorités, des propriétaires de lieux, des fournisseurs de services, etc. Son but est ainsi de faciliter la communication entre l’équipe de production et les acteurs locaux.
Cette liste est bien sûr non exhaustive, mais elle te permet de te donner une idée des nombreuses missions affiliées à cette profession de l’ombre !
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Comment devenir fixeur ? L’absence de statut 😬
📺 Tu ne les vois pas à la télévision, tu ne les entends pas non plus à la radio et tu les lis encore moins dans les journaux : les fixeurs, malgré leur rôle capital, sont invisibles et manquent de reconnaissance.
Il n’y a d’ailleurs aucune formation pour devenir fixeur (ou fixeuse), la profession n’ayant aucun cadre juridique. Ce manque de reconnaissance conduit les fixeurs à travailler sans assurance, sans rémunération fixe, d’où les termes “métier de l’ombre” pour qualifier la profession.
👉Mais il existe des réseaux de fixeurs, qui permettent de les mettre en contact avec des journalistes. À noter que les conditions de travail varient énormément en fonction du pays dans lequel se trouve le fixeur. Les risques pris sont plus ou moins différents, plus ou moins élevés selon le territoire.
Fixers, reportage de Charles Villa
Si tu souhaites en découvrir plus sur ce sujet, Charles Villa, grand reporter, a réalisé un documentaire sur le sujet, Fixers, pour Brut !
Fixeur est d’ailleurs souvent une activité secondaire, exercée par des personnes qui sont parfois elles-mêmes journalistes !
Un métier à haut risque
Tu l’as sûrement compris, être fixeur ne s’improvise pas et c’est d’ailleurs une profession qui génère de nombreux risques. Alors que les journalistes repartent chez eux une fois leur mission finie, les fixeurs, eux, restent dans la zone en conflit et doivent donc faire face à des menaces. Ils peuvent être interpellés, questionnés, menacés, emprisonnés, torturés, voire assassinés.
Les exemples sont nombreux et les risques pris par les fixeurs sont bien réels, ils peuvent parfois en perdre la vie.
Dans des endroits où la liberté de la presse n’est presque jamais acquise, les fixeurs doivent faire face à de multiples difficultés :
👉 Absence de reconnaissance ;
👉 Paiement à la tâche sans être déclarés ;
👉 Pressions gouvernementales ;
👉 Absence de distance avec le terrain ;
👉 etc.
Et la rémunération dans tout ça ? 👀
Dans ce métier de l’invisible, il n’existe pas de rémunération fixe. En général, les fixeurs sont payés de main à main, à la mission, au moins 150 euros par jour. Mais la rémunération, bien qu’elle soit intéressante, n’efface en rien tous les risques pris, et n’est pas la motivation première des fixeurs !
Malgré tous ces dangers, rares sont ceux qui diront regretter leur engagement, comme l’explique le média Slate, dans son article Menacés mais passionnés, les journalistes fixeurs en Afrique racontent leur métier, sorti en juin 2023. En effet, les fixeurs contribuent à mettre en lumière ce qui se passe sur leur terre, à raconter son histoire et à la faire aussi !
La relation entre fixeurs et journalistes 🤝
Le journaliste dépend véritablement du fixeur dans le sens où celui-ci lui permet d’avoir une situation sécuritaire et un apport de la culture du lieu sur lequel il travaille. Le fixeur a donc en quelque sorte un rôle de pont : il fait l’intermédiaire entre deux cultures.
Fixeurs et journalistes passent ainsi beaucoup de temps ensemble, et, dans une intimité particulière, le fixeur devient ainsi en quelque sorte le confident du journaliste ! En effet, ils effectuent un travail d’équipe qui les amène à être 24h/24 ensemble, le temps que le journaliste récolte les informations nécessaires à son travail. Parfois même, le journaliste est logé chez le fixeur !
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Et voilà, tu es maintenant à la fin de cet article ! On espère qu’il t’a intéressé et si tu souhaites en savoir plus sur l’univers médiatique, on t’invite à lire notre article sur l’histoire des médias en France !