Tu as vu que Lettres d’une Péruvienne fait partie des nouveaux textes au bac de français ? Ce roman épistolaire de Françoise de Graffigny surprend par sa modernité, et explore les thèmes de la liberté, la condition des femmes, le choc des cultures… ⛰️
Voici un résumé chapitre par chapitre du livre et des pistes pour mieux comprendre et analyser le texte au bac. C’est parti !
Détails de publication ℹ️
Contexte historique 📜
Publié en 1747, Lettres d’une Péruvienne paraît d’abord anonymement (un choix révélateur dans une époque où les femmes écrivaines sont rares). Le roman s’inscrit en plein siècle des Lumières, alors que la France vit sous la monarchie absolue de Louis XV. La société est marquée par de grandes inégalités, mais aussi par une remise en question des traditions et du pouvoir en place.
Le roman épistolaire, très en vogue à l’époque (aussi vu dans Lettres persanes de Montesquieu), permet aux écrivains d’exprimer librement de nouvelles idées. Comme beaucoup de philosophes des Lumières, Graffigny défend des valeurs de liberté, d’égalité et de tolérance à travers son héroïne.
Un mot sur l’autrice 🪶
Françoise de Graffigny (1695-1758) évolue au cœur des milieux intellectuels des Lumières. Amie de Voltaire et Diderot, elle fréquente les salons parisiens. Elle écrit Lettres d’une Péruvienne à 52 ans, inspirée par la mode des romans épistolaires et l’intérêt pour les récits venus d’ailleurs. Elle s’est longuement documentée sur la culture inca pour donner vie à l’héroïne.
Un roman épistolaire engagé 💪
Lettres d’une Péruvienne est un roman entièrement écrit sous forme de lettres rédigées par Zilia, une jeune prêtresse inca arrachée à son monde et confrontée à la société française du XVIIIe siècle. Dans l’édition originale, on compte 38 lettres, mais certaines éditions en proposent 41, avec une préface et les lettres 28 à 31 ayant été réorganisées (ce résumé utilise le format de 38 lettres !)
La plupart de ces lettres sont adressées à Aza, le fiancé de Zilia, dont elle est brutalement séparée lors de l’attaque de son temple par les conquistadors (conquérants) espagnols. Ne sachant pas s’il est encore en vie, elle continue de lui écrire, comme pour préserver un lien avec sa culture.
Les premières lettres sont traduites à partir de quipos (des cordelettes à nœuds utilisées par les Incas pour transmettre des informations) avant que Zilia n’apprenne à écrire en français.
Ce choix de la forme épistolaire permet une expression sincère des émotions, tout en offrant une critique directe de la société française. En donnant la parole à Zilia, une étrangère, Graffigny adopte un point de vue extérieur qui lui permet de prendre du recul sur son propre monde. Elle peut ainsi dénoncer les inégalités, les normes sociales et la condition féminine de son époque.
Le roman se distingue du genre épistolaire classique par sa forme “monodique” (un seul point de vue), l’absence de repères temporels précis, et des balises narratives peu présentes : tout est filtré par la voix unique de Zilia, ce qui renforce la subjectivité et la critique du récit.
Le savais-tu ? 🔥
Le livre a connu un immense succès, avec plus de 40 éditions entre 1747 et 1800. C’est l’un des tout premiers best-sellers de la littérature française !
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Résumé détaillé de l’histoire 🔎
Les personnages principaux 👥
- Zilia : jeune femme intelligente, sensible, courageuse. Elle observe la France avec un regard critique.
- Aza : prince inca, le fiancé de Zilia.
- Déterville : Français éclairé, bienveillant. Il aide Zilia à s’adapter et développe des sentiments pour elle.
- Céline : la sœur de Déterville, proche de Zilia. Elle joue un rôle d’amie et de confidente.
- Les Français : figures symboliques de la société européenne : certains bienveillants, d’autres moqueurs ou cruels.
Maintenant, place à l’intrigue !
Préface
Dans cette préface, l’autrice (jouant le rôle de l’éditeur) explique que c’est Zilia elle-même qui a rassemblé ses lettres. Elle les aurait ensuite confiées à Déterville, qui les a transmises à l’éditeur pour publication.
La préface insiste sur l’importance de la raison, tout en soulignant que la vérité ne suit pas toujours ce qui semble probable. Elle invite le lecteur à dépasser les préjugés envers les peuples indigènes du Pérou, souvent méprisés ou considérés comme sans âme, pour reconnaître leur richesse, leur intelligence et leur sagesse. 🍵
La préface se termine par un appel à renoncer aux passions destructrices pour profiter de plaisirs simples et durables, que Zilia partage sincèrement avec ses lecteurs.
Lettre première
Zilia raconte à Aza l’horreur qu’elle vient de vivre. Elle décrit avec détails sanglants l’attaque du temple par les conquistadors espagnols, qu’elle qualifie de barbares cruels. Ces derniers ralentissent leur violence en voyant les pierres précieuses du temple, ce qui lui fait comprendre qu’ils sont surtout là pour le trésor. 😱
Zilia essaie de s’échapper, mais elle est arrêtée car, en tant que “fille du Soleil”, c’est une prêtresse importante. Elle est traînée hors du temple. Zilia garde précieusement ses quipos et espère pouvoir les faire parvenir à Aza grâce à un chaqui, un messager.
Pour un texte du XVIIIe siècle, les descriptions sont très graphiques et choquantes. Dans un retournement ironique, c’est les Européens qui apparaissent comme “barbares” aux yeux de Zilia.
Lettre deuxième
Zilia imagine qu’Aza est toujours vivant et lui demande de se méfier des Espagnols, qui font de fausses promesses. Elle est enfermée en prison et décrit son état comme celui d’une esclave, insistant sur son horreur du manque de liberté. ⛓️
Elle encourage Aza à être prudent et à chercher la liberté pour leur peuple, se remémorant aussi leurs débuts amoureux. Dans ses paroles, Aza est presque une divinité, un “Soleil levant” auquel elle se réfère en tant que prêtresse.
Lettre troisième
La nuit, les capteurs viennent chercher Zilia dans sa prison pour l’emmener ailleurs, dans un espace encore plus étroit. Elle décrit cet espace comme une “maison suspendue en balancement”, sans savoir qu’elle est à bord d’un bateau, un objet inconnu pour elle. Elle évoque les odeurs, les cris et le mal de mer, ce qui lui fait ressentir une impression de destruction, non seulement d’elle-même, mais aussi de la nature tout entière (un thème présent dès la première lettre). 😨
Un matin, elle entend un grand tumulte, puis des hommes ensanglantés entrent dans sa chambre, ce qui la fait perdre connaissance. À son réveil, elle trouve un lit propre et d’autres “Sauvages” à ses côtés, qui ne sont pas espagnols.
Lettre quatrième
Zilia se trouve en route vers l’Europe (ce que le lecteur devine) mais tout autour d’elle lui est inconnu et nouveau. Elle est faible, malade et inquiète.
Elle remarque que deux “Sauvages” ne quittent presque pas son chevet : l’un est le Cacique (chef), qui lui témoigne du respect, et l’autre tente plusieurs fois par jour de lui prendre la main (sans doute pour prendre son pouls), mais Zilia voit ce geste comme une superstition. Malgré sa faiblesse, elle trouve encore la force de nouer ses quipos. 🪢
Lettre cinquième
Du temps a passé, et Zilia explique que ses persécuteurs lui ont retiré ses quipos, voyant que ce travail l’épuisait encore plus. Ils ont fini par les lui rendre.
Les “Sauvages” l’observent avec curiosité. Elle ne comprend pas pourquoi certains aliments lui sont refusés et supporte mal d’être retenue dans son lit. Pourtant, elle voit bien qu’ils font tout pour la garder en vie. 👀
Elle s’interroge sur leurs croyances religieuses : elle n’a pas vu de culte rendu au Soleil, et se demande alors s’ils vénèrent les femmes. Leur manière de la traiter avec soin lui donne l’impression d’être elle-même une sorte de divinité pour eux.
Lettre sixième
Zilia commence par évoquer une nouvelle surprise terrible : on l’a enfin autorisée à se lever, et elle a pu apercevoir l’extérieur par une fenêtre. Elle comprend alors qu’elle est sur un bateau, en pleine mer, et donc très loin de son pays, de sa culture, et surtout d’Aza. ⛵
Cette révélation la plonge dans le désespoir. Elle évoque l’envie de se jeter dans l’eau pour échapper à sa douleur.
Lettre septième
Zilia raconte qu’elle a tenté de se jeter à la mer, mais que les “Sauvages” l’ont arrêtée à temps. Elle confie qu’à ce moment-là, sa raison n’avait plus de force face au désespoir : elle ne voyait plus de valeur à sa vie et avait même oublié l’amour d’Aza.
Honteuse de son geste, elle observe autour d’elle un changement d’atmosphère : les Sauvages paraissent joyeux. Elle les voit danser, crier et boire une liqueur rouge. Elle ne comprend pas ce culte sans lien avec le Soleil ni avec les rites qu’elle connaît. 🕺
Elle remarque cependant que le Cacique ne participe pas à cette agitation. Depuis sa tentative de suicide, il se montre encore plus respectueux et attentionné envers elle. Le regard qu’il lui porte lui rappelle celui d’Aza, ce qui la trouble. Elle semble deviner qu’il est attiré par elle.
Lettre huitième
Le Cacique encourage Zilia à regarder de nouveau par la fenêtre, ce qu’elle redoute. Il lui tend un objet qu’elle ne connaît pas (une longue-vue) et elle aperçoit enfin la terre. Cette vision la soulage profondément. Par des gestes qu’elle commence à comprendre, le Cacique lui fait savoir que le navire se dirige vers cette terre, ce qui explique les réjouissances de la veille.
Zilia interprète cette terre comme faisant encore partie de l’Empire d’Aza, puisque le Soleil l’éclaire aussi. Cette idée la réconforte : elle espère à nouveau le retrouver. ☀️
Lettre neuvième
Zilia commence à comprendre quelques mots dans la langue des Sauvages. Elle apprend que le nom du Cacique est Déterville, qu’ils voyagent sur un vaisseau, et que la terre où ils se rendent s’appelle France, un nom qu’elle n’a jamais entendu dans le royaume d’Aza. 🤔
Convaincue qu’elle va bientôt revoir son fiancé, elle imagine qu’Aza devra combler Déterville d’honneurs et de richesses pour l’avoir protégée et ramenée vers lui. Elle plaisante presque en disant que le Cacique se comporte comme son esclave, tant il est attentif à elle.
Mais une situation troublante se dessine : Déterville lui fait répéter des mots dans sa langue, avec douceur et insistance, comme “oui, je vous aime” ou “je vous promets d’être à vous”, qu’elle dit sans en comprendre le sens. Lui semble ravi.
Lettre dixième
Zilia raconte leur arrivée sur cette terre inconnue, qui s’avère être une ville construite au bord de la mer (probablement Marseille). Elle observe avec étonnement l’architecture très différente de celle de son pays.
Elle vit une expérience troublante en se heurtant à un miroir, croyant voir une autre prêtresse. Cela souligne le décalage entre sa culture et ce nouveau monde. 😅
Déterville continue de prendre soin d’elle : il lui a donné une China (servante), ainsi que d’autres personnes pour l’assister. Zilia découvre peu à peu les codes de cette nouvelle société, tout en restant perdue face à ce monde inconnu.
Lettre onzième
Zilia trouve les Sauvages plutôt bienveillants, mais reste inquiète : tant qu’elle ne comprend pas leur langue, elle se sent vulnérable.
Le Cacique l’emmène dans une grande maison remplie de monde. Elle pense s’être mal conduite, car plusieurs filles se moquent d’elle. Gênée, elle reste malgré tout, de peur d’aggraver sa faute. 🫢
On la présente à une femme noble, puis des hommes semblent la complimenter, sans qu’elle en comprenne les mots. Elle remarque aussi, surprise, que les gens ici s’embrassent entre hommes et femmes sans distinction.
Lettre douzième
Zilia reçoit un habit du pays et est surprise en se découvrant dans un miroir. Déterville entre, lui tend la main, ému, et semble vouloir la prendre dans ses bras, mais se retient, évoquant le “respect” et la “vertu” (des mots français qu’elle ne comprend pas encore).
Ils montent ensuite dans une chambre roulante (un carrosse) où ils restent enfermés quatre jours, sortant seulement la nuit pour dormir dans des maisons. Zilia est émerveillée par les paysages et la beauté changeante du ciel. ☁️
Lettre treizième
Zilia annonce à Aza qu’ils sont arrivés à Paris et que le voyage est terminé. Elle décrit la ville : ponts, rivières, grands arbres, et des maisons très hautes. C’est là que vit la famille de Déterville, dans une belle maison. 🏠
Elle est présentée à la mère de Déterville, coincée au lit, qui la regarde avec dédain. Zilia observe le Cacique embrasser sa famille. Une jeune fille gentille conduit Zilia à la fenêtre, mais sous l’ordre de la mère, elle la lâche brusquement. Zilia comprend que sa présence n’est pas acceptée.
Seule pour le repas, elle est ensuite rejointe par Déterville et la jeune fille. Elle comprend que c’est sa sœur, Céline, et cette dernière semble s’excuser pour son comportement rude.
Lettre quatorzième
Zilia accompagne Déterville à un salon où une femme la regarde en riant, tous semblent être de sang royal. Un homme pose la main sur sa gorge, ce qu’elle repousse avec indignation. L’homme rit, mais le Cacique intervient rapidement, fâché, et le réprimande. 🗣
Lettre quinzième
Zilia trouve que Déterville et sa sœur Céline montrent vertu et bonté dans une société moins respectueuse.
Zilia pense que Déterville la traite bien par respect pour son rang, mais sa mère continue de la regarder avec dédain. Malgré tout, lui et Céline témoignent de leur amitié par des petits gestes. 🤝
Lettre seizième
Zilia n’a presque plus de quipos. Le Cacique lui a amené un professeur pour lui apprendre la langue du pays, et elle décrit ses leçons.
🎭 Elle assiste à un évènement avec la famille de Déterville (que le lecteur devine être une pièce de théâtre), mais Zilia ne comprend pas tout. Elle s’interroge sur la souffrance excessive montrée dans ce spectacle, se demandant si ici la douleur conduit à la vertu, et réfléchit à la nature humaine.
Lettre dix-septième
Zilia hésite sur ce qu’elle pense des Français. Elle assiste à un spectacle joyeux de chants et danses (probablement un opéra), qu’elle préfère à celui précédent.
Elle remarque que Céline est troublée par un jeune homme qui lui laisse un message, et devine qu’il s’agit de son amant, bien que Céline semble en semble effrayée. 💌
Lettre dix-huitième
Zilia sait maintenant un peu écrire, car du temps est passé. C’est la première lettre qu’elle “écrit” vraiment, dans laquelle elle parle de son amour pour Aza. ✍️
Lettre dix-neuvième
Zilia met du temps à écrire ses lettres. Elle raconte le départ de Déterville, parti faire la guerre pour son souverain depuis six mois. Elle et Céline s’inquiètent pour lui.
La mère de Déterville enferme Zilia et Céline dans une “maison de Vierges” (un couvent), plus ouverte que le temple d’origine de Zilia, mais où les femmes restent très surveillées et peu instruites. ⛪
Zilia confirme que le jeune homme rencontré par Céline est son amant, mais sa mère refuse leur union, ce qui attriste beaucoup Céline.
Lettre vingtième
Zilia critique directement le gouvernement français, dénonçant un système où les souverains exploitent leurs sujets et où peu de gens possèdent vraiment des terres. ⚜️
Elle remarque aussi que beaucoup de richesses ne sont que des apparences : des meubles qui semblent en or ne sont en fait que du bois recouvert. Elle dénonce cet “artifice” et l’importance excessive donnée à l’or.
Zilia découvre les livres, et s’intéresse à ce qu’ils disent sur ce que les hommes ont fait et ce qu’ils ont pensé ( un lien clair avec la philosophie des Lumières). Elle remarque que Céline, en revanche, ne s’intéresse pas à ces savoirs, soulignant encore une fois le manque d’instruction des femmes dans cette société.
Lettre vingt-unième
Zilia rencontre un Cusipata un religieux français) qui lui parle de la religion chrétienne. Il décrit les vertus, la loi naturelle et la pureté, ce qui ressemble à sa propre foi, mais elle reste méfiante. Il méprise le culte du Soleil, ce qui la surprend. 😲
Elle lui demande comment retourner chez elle, et il lui explique que c’est très loin et dangereux, mais que c’est possible. Il raconte aussi comment les Espagnols, avides d’or et cruels, sont arrivés dans l’Empire d’Aza. Il lui apprend que le navire de Déterville a combattu ces Espagnols, ce qui explique comment elle est arrivée en France.
Zilia est soulagée d’en savoir plus. Elle attend le retour du Cacique, qu’elle considère comme humain, noble et vertueux, et espère qu’il la ramènera auprès d’Aza.
Lettre vingt-deux
Zilia espérait devenir amie avec le savant Cusipata, mais après leur deuxième rencontre, elle change d’avis. Elle cherche à en savoir plus sur les hommes qui écrivent des livres, et comprend que le savant la trompe : il affirme que ces hommes “vendent leur pensée”, montrant qu’il ne fait pas confiance aux philosophes. 🏛️
Elle essaie alors de parler de son projet de retour, mais le savant s’y oppose avec des arguments très convaincants, ce qui souligne encore une fois le conflit entre la vérité de Zilia et celle du savant. Enfin, il ose lui dire que son amour pour Aza est incompatible avec la vertu, ce qui la met en colère.
Lettre vingt-trois
Déterville revient, très heureux de revoir Zilia. Comme il lui a appris le mot “aimer”, elle lui demande ce que cela signifie. Elle lui explique ensuite qu’elle ne l’aime pas, car son cœur appartient à Aza. 💔
Déterville est très triste et lui confie qu’il l’aime, et qu’il a empêché Céline de lui en parler pour protéger son innocence. Il essaie de la convaincre de ne pas chercher Aza, espérant qu’elle pourrait l’aimer à sa place. Il lui dit que trop d’obstacles les séparent d’Aza. Zilia lui demande alors s’il pourrait au moins contacter Aza, et il accepte d’essayer, faisant preuve de son amour.
Le Cacique part, tandis que Céline, blessée par le rejet de Zilia envers son frère, transforme sa douleur en colère.
Lettre vingt-quatre
Du temps a passé depuis la dernière lettre. Après sa discussion avec Déterville, Zilia tombe malade avec de la fièvre, causée par ses émotions fortes. Elle est triste d’avoir perdu l’amitié de Céline, qui la soigne mais reste froide avec elle.
💀 Madame Déterville est morte. Elle a laissé tout son héritage au frère aîné de Déterville, ce que Zilia trouve injuste pour les autres membres de la famille. Déterville part défendre les droits de sa sœur et écrit souvent à Céline, prenant ainsi des nouvelles de Zilia.
Lettre vingt-cinq
Céline insiste pour que Zilia aille au parloir du couvent pour rencontrer Déterville. Il paraît très changé et s’excuse de la forcer à venir, mais demande un moment avec elle comme récompense pour avoir renoncé à la courtiser. Il lui dit qu’une lettre est arrivée au sujet d’Aza : écrite par quelqu’un qui connaît Aza, elle dit qu’il est vivant, libre, et en sécurité à la cour d’Espagne. Zilia est très heureuse. 😊
Elle a du mal à exprimer sa gratitude à Déterville, et confirme qu’elle veut rejoindre Aza. Elle espère aussi regagner l’amitié de Déterville et Céline. Elle lui demande de ne pas laisser le désespoir l’envahir à cause de son refus d’amour. Il lui répond qu’il a besoin de deux jours et qu’il reviendra pour organiser le voyage.
Lettre vingt-six
Déterville fait comprendre à Zilia qu’il sera plus facile pour Aza de venir en France que pour elle d’aller en Espagne. Elle se réjouit de son arrivée.
💰 Elle découvre le concept d’argent, pas utilisé dans le culte du Soleil. Déterville lui explique qu’il sera impossible de revoir la ville du Soleil, laissant entendre qu’elle est détruite ou abandonnée. Enfin, il promet de restituer à Aza les quipos et lettres que Zilia a écrits.
Lettre vingt-sept
Les juges ont rendu à Céline les biens que sa mère lui avait pris ; elle voit son amant, et leur mariage aura lieu. Céline, ravie, ne se dispute plus avec Zilia et lui montre son amitié en partageant des étoffes, bijoux et objets, que Zilia refuse d’abord par humilité.
✨ Quatre hommes arrivent avec de gros coffres contenant des ornements sacrés du Temple du Soleil, incluant une chaise faite en or. Zilia est très émue, pensant que ces objets viennent d’Aza, mais comprend que c’est Déterville qui les lui envoie. Il explique dans une lettre qu’ils étaient à bord du navire où il l’a sauvée, mais que l’équipage l’avait empêché d’y accéder jusqu’à ce moment.
Zilia tente de partager ces biens avec Céline et Déterville, mais Céline la trouve injuste car elle avait refusé ses propres dons. Zilia réalise qu’elle agissait par orgueil et demande pardon. Finalement, Céline accepte des décorations en or, et conseille à Zilia d’écrire à Déterville pour accompagner ses cadeaux.
Lettre vingt-huit
Zilia ne veut pas quitter le couvent, par peur de s’éloigner des ornements incas, mais elle assiste au mariage de Céline à la campagne. Des jeunes hommes la suivent pendant la fête, mais elle reste froide ou pense les avoir dégoûtés ; ils semblent la trouver sans charme.
Déterville, qui a promis de ne plus parler de ses sentiments, l’évite, et elle sent sa tristesse malgré la joie des noces. Pourtant, Zilia espère lui parler pour en savoir plus sur l’arrivée d’Aza. 😬
Lettre vingt-neuf
Zilia se sent honteuse de sa tristesse face au bonheur de Céline. Elle pleure seule au pied d’un arbre.
Déterville la trouve et lui dit qu’il ne la cherchait pas, mais le hasard les a réunis. Elle lui confie qu’elle ne le hait pas, qu’elle le trouve doux, bon, et vertueux, et qu’elle souffre de ne pas avoir son amitié. Ils pleurent ensemble. Déterville lui dit adieu en lui souhaitant de ne pas subir les tourments qu’il endure, espérant qu’Aza soit digne de son amour. 😭
Zilia soupçonne qu’il sait quelque chose sur Aza, peut-être une infidélité, mais il ne lui dit rien. Cette pensée la remplit de peur et de doute sur les émotions qu’elle porte à Aza.
Lettre trentième
Zilia attend avec impatience l’arrivée d’Aza et regrette de l’avoir soupçonné. Elle vit désormais chez Céline à Paris, dans la maison de son mari. Déterville y vient souvent, mais ils manquent d’intimité pour vraiment parler.
💭 Zilia réfléchit aux devoirs et à la raison. Elle dénonce la censure, qui domine les Français, et leur hypocrisie : ils prétendent être vertueux et sincères, mais ne font que critiquer les autres en leur absence. Selon elle, leurs vices et vertus sont artificiels, et leur caractère frivole les empêche d’être vraiment ce qu’ils prétendent être.
Lettre trente-une
Zilia est frappée par ce qu’elle voit chez les Français, surtout leur manière de traiter les femmes. Elle trouve cela très déshonorant pour leur esprit. D’un côté, ils prétendent que la politesse protège la réputation des femmes, et qu’insulter une femme, même de rang modeste, est une grave offense. Mais en réalité, un homme pauvre peut insulter, tromper ou trahir une femme sans craindre de punition ni honte. 🧐
Elle critique que seules la douceur, la patience et la timidité sont valorisées chez les femmes, alors que chez les hommes ce sont l’audace et l’impudence. Même après le mariage, les femmes ne sont respectées que de manière imaginaire, sans vrai pouvoir ni droit de se défendre, notamment pour leur honneur.
Lettre trente-deux
Zilia raconte la “délicieuse” journée précédente : elle, Déterville, Céline et son mari ont quitté Paris pour rendre visite à la meilleure amie de Céline, dans une belle maison qui lui fait penser aux palais féeriques des histoires qu’elle a lues.
Pendant la visite, un homme lui présente un trousseau de clés. Zilia comprend que ces clés sont celles de la maison, dont elle est désormais maîtresse, ce qui la rend confuse et émue. Céline confirme que la maison et la terre lui appartiennent. En fait, Déterville a utilisé une partie du trésor Inca pour acheter cette propriété et voulait lui faire cette surprise. 💚
Zilia retrouve Déterville, qui est troublé. Ensemble, ils visitent la maison, et Zilia découvre un cabinet avec des dessins des cérémonies de la ville du Soleil, comme elle les avait racontés à Déterville. Elle trouve aussi les ornements du Temple déposés au couvent.
Elle remarque que la chaise d’or manque, et Déterville lui explique qu’il l’a vendue pour financer l’achat de la maison et des terres. Il lui donne aussi une cassette de pièces d’or françaises, vestige de cette “opération magique”. Céline révèle qu’elle est l’artiste des dessins. Ils passent le reste de la journée en confiance et amitié, puis retournent à Paris, mais Zilia rêve déjà de revenir dans son “palais enchanté”.
Lettre trente-trois
Zilia remarque que Déterville et Céline sont tristes, sûrement parce qu’ils savent qu’elle les quittera bientôt maintenant qu’elle a sa propre maison.
⏳ Elle est de plus en plus inquiète pour Aza. Déterville, voyant son agitation, finit par lui avouer qu’il avait voulu lui faire une surprise : il a reçu une lettre du guide d’Aza annonçant leur arrivée toute proche. Il montre alors à Zilia l’appartement qu’il a préparé pour Aza, où il logera jusqu’à leurs retrouvailles.
Lettre trente-quatre
Cette fois, Zilia écrit non pas à Aza, mais au Chevalier Déterville, parti à Malte. Elle est très triste et déçue qu’il soit parti juste au moment où elle retrouve Aza, car Déterville faisait aussi partie de son bonheur.
Mais surtout, les retrouvailles avec Aza ne se passent pas comme elle l’avait rêvé : Aza a changé, il est devenu froid, distant, et fait l’éloge des Espagnols. 😞
Zilia se sent abandonnée par Déterville, et pense qu’il a aussi laissé Céline derrière lui.
Lettre trente-cinq
Zilia écrit à nouveau au Chevalier Déterville pour lui confier sa plus grande douleur : elle a découvert l’infidélité d’Aza. Pour elle, cette trahison est pire que la perte de sa liberté, de son rang et de sa patrie. Aza a adopté la religion des Espagnols, et il s’apprête à s’unir à une jeune Espagnole. En plus, cette religion interdit leur union, car ils sont liés par le sang (sûrement des cousins). Zilia comprend qu’il est venu en France seulement pour rompre leurs fiançailles. 😵
Elle pense mourir de chagrin et reproche à Déterville de ne pas l’avoir préparée à ce malheur, même s’il le savait. Elle qualifie désormais Aza de “cruel”, comme les Espagnols.
Lettre trente-six
Zilia est complètement dévastée. Aza est reparti en Espagne, la laissant seule et abandonnée. Elle est pleine de douleur et de colère, surtout envers Déterville : elle lui dit de ne pas revenir, car rien ne peut soulager son malheur maintenant. Elle se sent brisée par tout ce qu’elle a perdu (l’amour, l’espoir, sa patrie).
Lettre trente-sept
Zilia écrit à Déterville que les soins de Céline lui ont rendu la santé. Mais elle reste triste et décide de se retirer dans la solitude, dans sa propre maison.
☔︎︎ Elle est toujours déprimée, mais commence à réfléchir aux douceurs de la liberté. Quand Céline lui rend visite, elle lui dit qu’une femme ne peut vivre seule selon les normes sociales.
Zilia affirme alors qu’elle vivra selon la vertu, qu’elle choisit comme seul guide.
Lettre trente-huit & dernière
Zilia reçoit en même temps la nouvelle du départ de Déterville pour Malte et celle de son retour à Paris. Elle lui écrit pour lui promettre son amitié sincère, affirmant que son cœur est désormais libre et le restera :
C’est en vain que vous vous flatteriez de faire prendre à mon cœur de nouvelles chaînes.
🫂 Elle lui propose une relation fondée sur l’amitié, le partage des plaisirs simples de la nature, et la découverte commune des arts et des sciences.
La lettre se clôt sur une ouverture vers une vie guidée par la raison, dans un cadre paisible et naturel, loin des passions douloureuses.
Le savais-tu ? 🤯
La fin du roman a choqué les lecteurs du XVIIIe siècle : Zilia refuse Déterville et choisit de rester seule et libre. Cette décision a suscité de vives critiques, mais c’est ce qui rend le roman si moderne aujourd’hui.
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Les grands thèmes du roman 💡
Maintenant que tu connais l’histoire, voici quelques pistes d’analyse pour mieux comprendre ses enjeux, ses thèmes et ce que l’autrice cherche à nous transmettre !
Le regard de l’étrangère 🔍
Le point de vue extérieur de Zilia met en lumière les différences et les contradictions de la société française. Ce regard étranger sert de moyen pour faire une critique sociale, en mettant en lumière la superficialité, les habitudes et les valeurs des Français.
Montesquieu fait la même chose dans Lettres persanes : cette posture lui permet de critiquer la société française sans risquer la censure.
Astuce d’analyse
Réfléchis à comment l’autrice utilise cette distance culturelle pour faire passer un message critique et inviter à réfléchir sur ce qui paraît “normal” dans notre propre culture.
La condition des femmes ♀️
Zilia observe que les femmes françaises ont très peu de liberté. Elle s’interroge sur le mariage et l’impossibilité pour elles de choisir leur propre vie. C’est une héroïne moderne : elle veut penser par elle-même, faire ses choix, exister en tant que femme libre.
Son personnage incarne une forme de résistance féminine, même si cette dimension n’a été vraiment reconnue et analysée que dans les études féministes à partir des années 60. On parle donc plutôt de proto-féminisme !
Astuce d’analyse
Relis les passages où Zilia critique les rôles sociaux et les attentes liées au genre, et réfléchis à la façon dont l’autrice utilise cette voix extérieure pour questionner la place des femmes dans la société française.
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L’amour et la liberté ❤︎
Au début, Zilia ne voit pas son amour pour Aza comme une forme d’emprisonnement. Pourtant, elle utilise des images fortes (chaînes, captivité) pour parler de cet amour, ce qui peut surprendre le lecteur.
Le roman invite à repenser l’amour non pas comme une possession, mais comme une relation fondée sur le respect et l’égalité.
Astuce d’analyse
Regarde le vocabulaire lié à l’emprisonnement dans les lettres de Zilia : il est vu lorsqu’elle est captive, et lorsqu’elle parle de son amour pour Aza. Compare cette image à la vision plus égalitaire et respectueuse que Zilia aspire à trouver à la fin du roman.
La raison, la vertu, et la nature ⚖️
Zilia apprend à lire et écrire en français, découvre les lois et les usages européens. Elle utilise la raison (un principe fondamental des Lumières) pour comprendre et analyser le monde qui l’entoure, et considère la vertu et la vérité comme faisant partie de la nature humaine.
Cependant, Zilia critique ces principes tels qu’ils sont pratiqués en France, montrant que la société ne met pas toujours ces idéaux en œuvre sincèrement.
Ce questionnement reflète les débats des philosophes des Lumières, qui valorisent la connaissance, la justice et la liberté, tout en dénonçant l’hypocrisie sociale.
Astuce d’analyse
Observe comment Zilia applique les principes de la raison et de la vertu, appris dans sa propre culture, pour juger la société française. Cela montre que les idées des Lumières ne sont pas propres à l’Europe, ce qui contredit la justification coloniale d’apporter le savoir aux peuples indigènes.
Lettres d’une Péruvienne est bien plus qu’un simple roman d’amour ou d’aventure : c’est un texte engagé, original et critique, à la fois accessible et toujours pertinent aujourd’hui.
🎉 On espère que cette fiche de lecture t’a été utile pour préparer le bac !