Que ce soit pour briller en société, pour préparer tes cours ou pour décrypter l’actualité, connaître les différents types de régimes politiques t’aide à mieux comprendre le monde qui t’entoure !
On t’embarque pour découvrir ce qu’est un régime politique, d’où vient cette notion et (enfin) comprendre les différentes catégories. C’est parti ! 🚀
Définir et classer les différents types de régimes politiques
C’est quoi, un régime politique?
📌 Pour rappel, le mot “politique” vient du mot grec polis, la cité. Il a donné l’adjectif latin politicus, “relatif au gouvernement des hommes”. C’est donc comment un État va organiser la vie en société.
📌 En sciences politiques, un régime politique correspond aux éléments idéologiques et institutionnels qui vont définir le fonctionnement du gouvernement d’un État.
C’est aussi comment un gouvernement va séparer (ou non) les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
Le régime va donc définir les lois, la place des citoyens dans la vie politique, la force des corps intermédiaires comme l’armée, la police, le droit… Bref, un régime politique, c’est un peu comme un jeu de cartes 🃏
👉 Tout le monde a un paquet chez soi, mais chacun peut inventer ses règles pour jouer de la façon dont il veut, et surtout il les interprète comme ça l’arrange.
👉 Tu peux la jouer fair-play, tu peux tricher, ou encore inventer des nouvelles règles 😈
📍 On distingue généralement trois grands types de régimes politiques : la démocratie, l’autoritarisme et le totalitarisme (Oui, on adore les -ismes).
Notons que deux régimes dits démocratiques, par exemple, peuvent être complètement différents l’un de l’autre en pratique. De plus, il existe des sous-catégories pour distinguer leur fonctionnement. Promis, on va te simplifier tout ça !
Aux origines des types de régimes politiques
Mais d’abord, d’où vient cette obsession de classer les régimes ? Comme beaucoup de choses, ça nous vient des Grecs 🏺
À Athènes, les philosophes se sont posés pour se demander : “ok les gars, quelle est la meilleure forme de gouvernement ?”. Et comme Platon ne fait pas les choses à moitié, il a écrit 10 livres composant La République, pour expliquer quels régimes allaient sauver la politique. En toute simplicité.
C’est toujours bon de connaître (à peu près) ces grands types de régimes originels, dès le lycée si tu choisis HGGSP, par exemple, ou par la suite si tu t’orientes dans une filière où tu auras un cours de science politique !
Platon se base sur deux critères :
✔️Qui exerce le pouvoir ? (Une personne/un petit groupe de personne/ la majorité?)
✔️Pour le bien de Qui ? (De celui qui dirige/de la majorité ?)
💡 Pour lui, les meilleurs types de régimes sont ceux visant le bien commun.
Il arrive alors à la liste suivante :
👉 Quand une seule personne exerce le pouvoir :
- On parle de monarchie si elle l’exerce pour le bien commun
- On parle de tyrannie si elle l’exerce pour son propre intérêt
👉 Quand un petit groupe exerce le pouvoir :
- On parle d’aristocratie s’il l’exerce pour le bien commun
- On parle d’oligarchie s’il exerce pour son propre intérêt
👉 Quand la majorité exercent le pouvoir :
- On parle de Politique si elle l’exerce pour le bien commun
- On parle de Démocratie si elle l’exerce pour son propre intérêt
💡 Tu l’auras remarqué, la démocratie est considérée comme l’un des pires régimes ! Pour Platon, elle a entraîné la chute d’Athènes lors de la guerre du Péloponnèse, donc il n’en n’est pas fan…
✅ La typologie moderne
On considère que la typologie moderne des régimes politiques apparaît vers le XXᵉ siècle, époque où les sciences politiques s’ancrent dans le champ universitaire.
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Le totalitarisme
📌 Le terme nous vient de militants anti-fascistes italiens des années 1920, pour dénoncer l’emprise de l’État sur tous les aspects de la société.
Il a été démocratisé par Hannah Arendt, dans son ouvrage “Les Origines du Totalitarisme” (1951).
Elle est témoin de la montée du fascisme en Europe dans les années 1930 : Benito Mussolini en Italie, Joseph Staline en URSS, Adolf Hitler en Allemagne, Antonio Salazar au Portugal…
Pour elle, le IIIᵉ Reich hitlérien et le communisme stalinien se distinguent des autres dictatures selon certains critères. Arendt comprend que le continent assiste à une forme inédite de régime politique.
💡 Une dictature (une seule ou un petit groupe de personnes exerce le pouvoir de façon arbitraire et autoritaire) n’est pas forcément totalitaire.
Ici, le pouvoir n’est pas séparé, mais concentré entre les mains d’une seule personne ; une idéologie définit toutes les règles de façon arbitraire ; l’individu est noyé dans la masse et n’a aucune liberté.
Ainsi, on peut établir un petit ✨ starter pack ✨ des régimes totalitaires :
1️⃣ Un fondement idéologique
Le totalitarisme a pour projet de faire un homme nouveau, de transformer l’ensemble de la société. Emilio Gentile, politologue italien, parle même d’une « religion politique ».
- En Allemagne nazie, ça passe par la « purification de la race ». En URSS stalinienne, par l’accomplissement de l’idéologie Marxiste. 🛠
2️⃣ Un contrôle social intense
Le totalitarisme va contrôler la société au maximum pour imposer son idéologie. On récompense ceux qui adhèrent au régime : car le régime est plus qu’un parti politique, il contrôle bien d’autres sphères de la société (médias, sport, monde du travail). Cela passe par la propagande et la répression automatique de toute opposition. Ainsi, organiser un système de résistance est quasi impossible.
- Hannah Arendt parle de « société de masse » : il n’y a plus d’individualité, il est impossible de penser par soi-même. Oui, ça fait un peu zombie 🧟♂️
3️⃣ Un leader charismatique
En plus de concentrer tous les pouvoirs, le chef est considéré comme un sauveur. Il va fasciner les masses, attirer leur sympathie, l’admiration.
💡 Anecdote
En Corée du Nord, pour le 10ᵉ anniversaire de la mort de Kim Jong-Il, les Nord-coréens n’ont pas eu le droit de rire pendant les 11 jours de deuil de Kim Jong-Un!
📺 La Reco série
On te recommande la super série Netflix: “Le parcours des tyrans” pour un peu mieux comprendre les dictateurs: leur arrivée au pouvoir, leurs objectifs…
4️⃣ La terreur
Le régime totalitaire fait vivre ses citoyens dans la peur constante de la répression qui s’abattra sur eux s’ils ne sont pas assez conformes aux règles. La punition semble aléatoire et imprévisible. Et pas genre, on te prive de télé, c’est plutôt toi et ta famille qui disparaissez du jour au lendemain…
- Pour Hannah Arendt, la terreur est l’essence même des régimes totalitaires. Raymond Aron parle de “terreur diffuse”.
À l’heure actuelle, seule la Corée du Nord 🇰🇵 est considérée comme une dictature totalitaire. Le pays semble figé dans le temps: culte du chef, élimination aléatoire, collectivisation forcée…
📌 Bref, au programme : terreur constante, assassinat de masse, volonté d’étendre son idéologie… je sais pas pour toi, mais ça nous donne moyen envie 🤨
Les régimes démocratiques
On va continuer avec un type de régime que tu devrais bien connaître. Le mot démocratie vient du grec ancien (encore eux !) “dēmokratía”, qui signifie le pouvoir du peuple. On veut représenter au mieux les intérêts de la population.
Selon l’indice démocratique de The Economist, on considère qu’il existe environ 70 démocraties dans le monde. Il distingue les démocraties complètes des démocraties imparfaites (dont la France !) , c’est-à-dire de celles qui peuvent s’améliorer au niveau des libertés individuelles et de la participation à la vie politique.
👉 Les principes de liberté d’expression, de pluralité politique et de transparence sont, en théorie, des valeurs démocratiques.
👉 La majorité des démocraties sont indirectes ou représentatives, c’est-à-dire que les citoyens utilisent leur souveraineté pour élire des représentants pour accomplir leurs intérêts politiques.
Un modèle démocratique direct, c’est-à-dire où les citoyens exercent directement leur souveraineté pour chaque décision, ne peut se réaliser qu’à une petite échelle, comme dans des collectivités… Mais il existe des outils de participation directe, comme le référendum, que les démocraties peuvent solliciter!
Au top des outils de participation directe en Europe : la Suisse… et le Liechtenstein !
💡 On cite souvent la démocratie athénienne comme unique prototype de la démocratie directe, mais c’est en réalité faux ! Seule une petite élite lettrée et masculine exerçait le pouvoir, et exit les femmes, les esclaves et métèques (étrangers à la cité). On fait mieux, niveau égalité et participation unanime !
👉 La répartition des pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire dans un régime démocratique est censée atteindre un équilibre.
En gros : on veut que les institutions servent l’intérêt de la majorité. Pour ça, on doit vérifier que les lois passées sont conformes aux normes et aux valeurs du pays, en plus des attentes de la société civile.
C’est pour ça, par exemple, qu’on va diviser le pouvoir législatif entre le parlement et l’assemblée dans certains pays ! Et en fonction de comment est réparti le pouvoir, ça va donner des sous-catégories.
T’es encore avec nous? Allez, promis, c’est court et logique à retenir!
Le régime démocratique parlementaire
Ici, pouvoir exécutif et pouvoir législatif ont des domaines d’action communs, et doivent travailler main dans la main (c’est mignon 💖). L’exécutif est incarné par le Premier ministre et son gouvernement. Le chef d’État a une fonction symbolique : on dit qu’il est politiquement irresponsable.
👑 Une démocratie royale ?
La figure de l’exécutif peut être monarchique. C’est le cas au Royaume-Uni, en Espagne, au Japon ou encore en Belgique.
👉 En conséquence, le gouvernement a besoin d’une majorité parlementaire pour fonctionner. Si ça n’est pas le cas et qu’ils sont incapables de prendre des décisions, finito pipo, le gouvernement peut être révoqué par l’Assemblée… et plier bagage!
En échange, le gouvernement peut aussi renverser l’assemblée. Eh ouais, œil pour œil, dent pour dent …
Le régime démocratique présidentiel
Ici, les pouvoirs sont séparés de façon très stricte : chacun à sa place. Par exemple, le pouvoir législatif a le monopole sur les lois : l’exécutif ne possède qu’un droit de véto et ne peut pas dissoudre l’Assemblée.
👉 Ce qui le caractérise surtout, c’est la force de l’exécutif. Le président est élu au suffrage universel direct ou indirect. Il est à la fois chef d’État et chef du gouvernement. Bref : il envoie du lourd 😎
👉 C’est presque impossible de le renverser de manière légale, sauf en cas de faute extrêmement grave ou d’accident.
💡 L’impeachement
Aux États-Unis, la procédure pour révoquer un président s’appelle “l’impeachment”. C’est une procédure très longue qui n’est arrivée qu’avec 3 présidents (Andrew Jackson, Bill Clinton et Donald Trump) et qui n’a jamais débouché sur une exclusion.
Toutefois, il ne peut pas faire n’importe quoi non plus. Le pouvoir exécutif contrôle et est contrôlé par le pouvoir législatif et judiciaire, chargés de surveiller que ce qu’il se passe est bien constitutionnel. On appelle ça le “check and balance” en anglais ⚖️
Le régime démocratique hybride
Alors là, c’est un peu mixe des deux, chacun fait un peu sa soupe. On retrouve les deux caractéristiques du régime parlementaire et présidentiel. Les pouvoirs exécutif et législatif sont tous les deux très forts 💪
Comme dans le cas du régime présidentiel, le président, élu au suffrage universel, est à la fois chef de l’exécutif et chef d’État. Il peut choisir les membres de son gouvernement en cas de majorité législative. Le gouvernement, comme dans le régime parlementaire, peut dissoudre le parlement, mais aussi être révoqué par ce dernier.
👉 Il faut alors une bonne entente entre l’exécutif et le parlement, sous peine, pour le président, de devoir “cohabiter” avec un premier ministre du bord politique opposé, comme ce fut le cas en France à plusieurs reprises sous la Vᵉ République 🇫🇷
C’est comme devoir vivre en coloc avec quelqu’un que tu n’aimes pas : bref, c’est COMPLIQUÉ.
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L’autoritarisme
📌 L’autoritarisme, c’est un peu une catégorie fourre-tout. Quand on ne peut pas définir un État ni comme une démocratie, ni comme un régime totalitaire, on peut dire qu’il est autoritaire. Pratique. Et comme c’est un peu un terme large qui définit plutôt ce qu’il n’est pas (ni démocratique, ni totalitaire), sa définition l’est aussi…
📌 On se réfère généralement à la définition de Juan Linz : « un système politique au pluralisme limité, politiquement non responsable, sans idéologie élaborée et directrice, sans mobilisation politique et dans lequel un leader ou, occasionnellement, un petit groupe exerce le pouvoir à l’intérieur de limites formellement mal définies ».
👉 Donc programme dans les régimes autoritaires : pas d’élections libres, très peu d’alternative politique, indifférence de l’avis de la population, corps intermédiaires (armée, police, loi) très forts.
En fait c’est un peu traître parce que dans les régimes autoritaires, on te fait croire que tu es à peu près libre politiquement, genre on va t’organiser des élections, mais c’est limite si tu n’as pas un pistolet sur la tempe au moment de mettre ton bulletin dans l’enveloppe, quand elle n’est pas tout simplement truquée 🥴
On ne va pas hésiter à utiliser la répression armée pour éviter toute contestation au pouvoir en place.
On va tolérer l’existence de certains groupes religieux, associatifs, etc, à partir du moment où l’État a un œil dessus !
💡Philippe Braud a mis au moins 4 types de régimes autoritaires : à savoir que c’est plus comme un spectre où chaque État se situe à peu près. Comme dit Angèle, tout ça c’est “flouuu, un peu trop flouuu” 🎶
L’autoritarisme patrimonial (monarchie et théocratie)
Ici, le régime est légitime parce qu’il se base sur des traditions. Beaucoup de coutumes vont être organisées autour de ce régime pour les perpétuer.
Par exemple, la tradition peut être religieuse, comme en Iran (une théocratie), ou se baser sur l’appartenance à une dynastie (une monarchie), comme les monarchies pétrolières, par exemple en Arabie Saoudite ou aux Émirats-Arabes-Unis.
La bureaucratie autoritaire ou bureaucratico-miliaire
Le pouvoir politique va être exercé par des hauts fonctionnaires ou par une coalition de militaires. L’État, lui, va s’occuper des institutions économiques, politiques, culturelles. Il y a souvent un parti unique, où le régime va choisir lui-même qui accède aux hauts postes. Enfin, le gouvernement n’hésite pas à employer l’usage de la force.
Parmi eux, la Chine, la Birmanie, le Mali.
Les régimes autoritaires mobilisateurs
Généralement, quand on mobilise une nation autour d’un leader ou d’une idée, on appelle ça du nationalisme. Ce régime met en avant sa volonté de défendre l’intérêt du peuple : mais on est encore bien loin d’un régime totalitaire.
L’Irak, L’Égypte, La Turquie, l’Italie de Mussolini.
L’oligarchie clientéliste
Se base sur un large réseau de clientèle et met en avant des forces politiques issues du monde des affaires et des propriétés terriennes. Il y a généralement beaucoup de corruption, afin que certaines personnes se maintiennent au pouvoir.
Selon l’Indice “corruption perception index”, les pays avec le plus de corruption publique sont la Libye, le Venezuela, le Soudan du Sud.
Conclusion
On espère que tu as une meilleure perspective des types de régimes politiques ! On tient à préciser qu’en fonction des critères qu’on sélectionne, un pays pourra être considéré comme une démocratie, puis comme un régime autoritaire…
On espère qu’après ça, tu vas pouvoir impressionner ton crush en lui sortant “tu sais ce que c’est une oligarchie clientéliste?”😏 Succès garanti !
![[Dissertation] Les différents types de plan possibles](https://adymrxvmro.cloudimg.io/v7/sherpas.com/content/uploads/2021/10/photo-1537202108838-e7072bad1927-2.jpg?func=crop&w=384&h=280)
