Avoir un impact en tant que jeunes écologistes, c’est possible et c’est ce que fait Johan Reboul. Aussi appelé “Le Jeune Engagé” sur Internet, l’étudiant en Master 1 à Sciences Po, aspire à protéger l’environnement dans sa vie professionnelle. En attendant de finir ses études, il entreprend déjà de nombreuses actions pour changer le monde à son échelle. Rencontre avec le Jeune Engagé.
Depuis ses 16 ans, ce jeune homme du nom de Johan Reboul, entretient un lien fort avec la protection de l’environnement. Après avoir lancé des pétitions contre l’huile de palme, il crée sa propre plateforme, Le Jeune Engagé. Sur son site Internet et ses réseaux sociaux, il te propose des pistes pour t’engager toi aussi et, qui sait, faire partie un jour des jeunes écologistes. Conseils, parcours de vie, actualités, il t’aide à te mobiliser et à te motiver pour prendre part concrètement au mouvement écologique.
S’engager dans l’écologie en tant que jeune 🌍
Quelles ont été tes premières actions écologiques ?
A 16 ans, j’ai découvert sur les réseaux sociaux le hashtag #nutellatuelesoranoutangs . J’étais un grand consommateur de ce genre de pâte à tartiner et ça m’a choqué. Sur le hashtag, il y avait toutes ces images de déforestation et d’orang-outans morts. Alors, j’ai décidé de faire ma part et de retirer l’huile de palme de mon quotidien. Puis, j’ai voulu aller plus loin en créant une pétition contre Nutella puis une deuxième contre LU, la marque préférée des Français car ils en utilisent aussi.
Je ne m’attendais pas à obtenir autant de réactions et aussi rapidement : j’ai eu plus de 100 000 signatures. Je me suis dit “Wow, à 16 ans, je peux vraiment avoir un impact ! ». A la suite de ça, j’ai rencontré des responsables chez LU et Nutella. Au début, ils ont essayé de me décourager mais j’avais bien préparé les entretiens en faisant des recherches. De cette façon, j’ai réussi à faire face aux entreprises et ils m’ont pris au sérieux. Cela montre qu’on peut avoir un impact même face à des multinationales quand on est jeune.
Comment t’engages-tu à titre personnel aujourd’hui ?
Cela passe par ce que je fais avec Le Jeune Engagé mais je m’engage aussi dans mon quotidien. Je pense que ce que l’on entreprend seul tous les jours a un impact. Si on ne change pas nous-même au quotidien, on ne peut pas demander aux autres de le faire…
Je m’engage aussi au niveau sociétal avec des actions plus collectives. Je veux relancer la participation aux marches pour le climat afin de faire pression sur les entreprises, décideurs et décideuses.
Quelles sont les grandes clés pour s’engager en tant que jeunes écologistes ?
1ère grande clé : La diminution de la consommation de viande car on le sait, ça pollue ! Notre culture de la viande est très présente, mais on peut essayer de la remplacer un petit peu. En plus, on peut découvrir qu’il y a d’autres saveurs délicieuses.
2eme grande clé : On peut changer de banque. On a tous un ou plusieurs comptes dans des banques traditionnelles qui investissent dans des projets polluants alors qu’il en existe des beaucoup plus écologiques et solidaires. Cela peut avoir un impact important même si son côté administratif est désagréable.
3ème grande clé: La lutte contre le plastique. On peut continuer à lutter contre les entreprises qui font du suremballage. En effet, le plastique a refait surface lors de la crise sanitaire. Alors, on peut essayer d’acheter en vrac et le moins transformé possible.
Es-tu en faveur du tri sélectif ?
Bien sûr, mais il ne faut pas que ça pousse à la consommation de plastique : quand on voit Coca Cola qui écrit “recyclons ensemble” sur ses bouteilles en plastique… Ce type de tri cache sa consommation.
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La place des jeunes dans le combat écologique 💪
Les jeunes sont-ils suffisamment engagés pour toi ?
Je pense qu’ils le sont de plus en plus, notamment dans mon entourage (les étudiants en Master.) Ce n’est pas tout le monde mais on voit qu’il y a eu un déclic !
Il y a aussi cette dimension – peut-être vue comme égoïste – d’inquiétude envers notre Avenir car on n’ imagine pas un futur viable en 2050 pour nous. La question ne se posait pas pour les générations passées. Il y a cette notion d’éco-anxiété qui pèse sur les jeunes aujourd’hui car la situation nous concerne. Pourtant, on essaye de re-poser la question à tout le monde. Toute la population doit agir avec les jeunes écologistes comme porte-voix et avec leur énergie
Que faire si on ressent cette éco-anxiété ?
On a tendance à paniquer avec toutes les informations négatives qui nous entourent mais j’essaye de montrer qu’il faut garder un côté optimiste. Quand on est défaitiste, on n’avance pas.
Cela arrive à tout le monde de déprimer mais il n’y a pas besoin d’être parfait. Il faut penser à son moral et à soi. Ce qu’on fait a un impact au fil du temps, cela n’a pas besoin d’être effectif directement !
Les jeunes écologistes sont-ils vraiment écoutés ?
Je pense qu’on a un réel impact. Déjà, j’ai pu constater que mes pétitions étaient prises au sérieux lorsque j’effectuais mes recherches correctement. De plus, les jeunes sont une masse. On représente un électorat important. Pour les politiques, il y a le danger de ne pas avoir les jeunes avec eux. Cependant, on serait un électorat encore plus important si on votait assez. Parfois on pense beaucoup mais on ne passe pas assez à l’action.
Qu’entends-tu par “passer à l’action” ?
Pour passer à l’action, je ne pense pas qu’il faille nécessairement s’engager dans un parti politique. Il suffit d’agir au quotidien et de s’intégrer dans une communauté au niveau local, national ou au niveau d’une entreprise. Il faut être capable de partager ses convictions.
Pour être assez écouté et pris au sérieux, il faut savoir de quoi on parle. L’accès à l’information, c’est important. Je le dis pas mal dans mon livre, d’ailleurs. Un engagé pas assez informé dit des bêtises et se décrédibilise, ce qui dessert sa cause. En étant un citoyen éclairé, on fait un bout de chemin dans l’engagement. Si on sait ce que l’on avance, on peut moins nous cacher des choses.
Justement, comment bien s’informer et par où commencer ?
Il est préférable de se renseigner auprès des associations directement si on souhaite avoir des informations précises et sérieuses. Personnellement, lorsque j’ai fait ma pétition contre l’huile de palme, j’ai contacté une association française basée en Indonésie pour gagner en connaissances directement sur le terrain. La personne que j’ai contactée m’a appris que la déforestation ne s’arrêtait pas.
Je conseille surtout de puiser l’information sur le terrain car c’est à la source qu’on trouve des sources fiables. Au quotidien, on peut essayer de limiter les fake news en croisant nos sources. Il faut se demander qui a écrit l’article et s’il est publié par un média fiable.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes qui souhaitent s’engager ?
Il ne faut pas essayer d’être parfait. L’engagement écologique est un processus. On va découvrir des choses et faire notre maximum mais ça ne sert à rien de se démoraliser si on n’est pas parfait. C’est difficile de l’être dans une société consumériste. Même Greta Thunberg a été la cible de critiques !
Je peux conseiller aux jeunes d’aller vers les gens et de s’engager de manière collective. Moi, j’ai commencé de façon individuelle , mais on peut aussi aller dans une association car on apprend beaucoup et on garde cette idée de collectif.
Son regard sur l’actualité 👀
L’arrivée des présidentielles : L’écologie est-elle vraiment abordée de façon fondamentale ou est-ce du greenwashing ?
L’écologie est un point important pour les présidentielles. Les Français n’ont jamais été aussi sensibles sur ces questions. On voit cette envie de changer les choses notamment avec l’engouement qu’il y a eu aux primaires écologistes.
Cependant, cet intérêt croissant pour l’écologie encourage certains candidats à faire du greenwashing et verdir leur programme pour se faire élire. Personnellement, je vais décortiquer et chercher quel candidat a un vrai potentiel écologique.
Certes, on voit qu’il y a une volonté écologique en politique aujourd’hui, mais derrière, les actes doivent suivre. Quand on regarde l’idée de la Convention citoyenne pour le climat (faire participer les citoyens pour établir des mesures écologiques), l’idée était géniale. Pourtant, il y a eu beaucoup trop de filtres de la part du gouvernement : seulement 10% a été retenu sur toutes les mesures.
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Les nouvelles alarmantes du 6ème rapport du GIEC concernant les catastrophes naturelles de cet été vont-elles faire réagir ?
Je pense que oui. On voit que les catastrophes sont de plus en plus fréquentes. Le problème, c’est que plus la catastrophe se produit loin de nous, moins on agit. On va dire que c’est triste mais on ne fait rien car on n’est pas en première ligne.
C’est à notre tour, en tant que citoyens, de montrer qu’il faut se mobiliser. Il faut relancer les marches pour le climat, montrer une vraie pression.
Quand je disais tout à l’heure qu’on n’ imaginait pas un futur viable en 2050. Pourtant, à Madagascar par exemple, les impacts sont visibles dès aujourd’hui avec la famine. Pour nous, ça n’arrive pas maintenant mais il faut prendre conscience que pour eux, ça commence dès aujourd’hui.
Conclusion ✅
Quels sont tes projets désormais ?
Le livre m’a pris beaucoup de temps et avec les études, j’ai moins le temps de me lancer dans d’autres projets. Cependant, je gère du contenu sur mes réseaux sociaux comme les “Reels” et “actu engagées” sur Instagram. J’emploie un ton humoristique pour apporter des informations importantes sans trop me prendre au sérieux. J’ai tout de même un futur projet en tête, c’est le lancement d’une chaîne YouTube pour faire des formats un peu plus longs que sur Instagram.