Ça t’es déjà arrivé de commencer une tâche, mais de ne pas aller au bout parce que tu n’étais pas satisfait de ton travail ? Chez les Sherpas on est les premiers concernés par le perfectionnisme. Ne serait-ce que pour les scripts de nos vidéos YouTube. On s’est penché sur le sujet pour comprendre si être perfectionniste, c’est quelque chose de bon ou mauvais.
Dans cet article, on tente de t’apporter la réponse, mais comme tu le verras, c’est pas forcément hyper évident. Prêt ? Let’s go !
Le perfectionnisme qu’est-ce que c’est ? 🧐
On qualifie une personne de perfectionniste lorsqu’elle est trop exigeante envers elle-même ou ses accomplissements. En général il y a des signes qui ne trompe pas. Le perfectionnisme, c’est quand :
📌 Tu te concentres plus sur ce que tu n’as pas réussi que sur tes accomplissements
📌 Tu relèves toujours le niveau à chaque objectif atteint
📌 Tu as tendances à retarder des tâches par peur d’échouer
📌 Tu doutes de tes qualités et tu ressens toujours le besoin de plaire
C’est toujours difficile de dire si être perfectionniste, c’est une bonne ou une mauvaise chose, mais dans l’idée, il ne vaut mieux pas en abuser.
Comment ne plus être perfectionniste ? 😫
Éteins la petite voix dans ta tête ! 🧠
Le problème de tout perfectionniste, c’est la petite voix qu’on entend souvent au moment de faire quelque chose. Tu sais ? Cette petite voix qui nous fait dire que si on n’est pas capable de faire un truc bien du premier coup, autant ne pas le faire du tout !
À partir de là, tu t’es peut-être déjà servi du perfectionnisme comme d’une excuse pour justifier un retard ou même pour ne pas faire une tâche, du style :
- Je lancerai ma boîte quand le timing sera parfait
- Je sortirai avec quelqu’un seulement si on matche totalement.
- Je rendrai ce travail quand tous les détails seront nickel.
Cette petite voix, ce perfectionnisme, c’est une bonne façon de trouver des excuses parce qu’on a peur de ne pas y arriver ! On a peur d’avoir l’air maladroit, on a peur de se ridiculiser ou même tout ça à la fois ! C’est justement ça qui est problématique, ce perfectionnisme, il est parfois toxique !
Décroche des réseaux pour arrêter d’être perfectionniste 📱
C’est ce qui t’empêche de te lancer et de progresser. Aujourd’hui, on considère presque que la perfection fait partie des normes de notre société, tout le monde tend vers cet idéal.
Comme l’explique Tim Wu dans The Attention Merchants, ça vient évidemment des réseaux sociaux.
Ils sont conçus pour donner une image idéalisée du monde. Une vitrine sur un monde parfait, idéalisé. Si on se penche vraiment sur leur nature, les réseaux sociaux ne sont ni plus ni moins qu’un condensé des meilleurs moments de la vie de tout le monde. On ne garde que le meilleur, qui irait afficher ses horribles talents de cuisto sur Insta ?
📌 Premier point, quand tu scrolles sur les réseaux sociaux, t’as l’impression que tout le monde a une vie incroyable et qu’a contrario, la tienne n’est pas dingue et ne te donne aucune satisfaction. Donc humainement, en réaction, on va avoir tendance à être de plus en plus perfectionniste, ce qui implique en même temps d’être de moins en moins satisfait de ce qu’on fait.
📌 L’autre point un peu nocif, c’est les filtres. On peut les associer à du maquillage (on ne va pas se mentir c’est surtout à ça que ça sert). Les gens ont tendance à manipuler la réalité pour te donner l’impression que ce qu’ils vivent est complètement ouf. Le problème c’est que ça brouille nos repères.
C’est tout simplement une hallucination collective
Etienne
💡 Le savais-tu ?
À priori, on n’est pas les seuls à être perfectionniste. Selon Steven Sherry et Martin Smith de l’Université Saint John’s de New York, il n’y a jamais eu autant de perfectionnisme sur Terre que dans les 25 dernières années !
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Les 3 types de perfectionnisme 🔎
À partir d’ici, on pourrait se dire que le perfectionnisme, c’est vraiment pas terrible. On serait tenté de trouver des solutions, mais ce n’est pas non plus quelque chose de totalement mauvais. Et c’est bien ça le problème.
Le perfectionnisme, la rigueur, le souci du détail, ce sont des qualités importantes qui permettent de mener un projet à bien. D’ailleurs le perfectionnisme est sans doute à l’origine de nombreuses grandes découvertes !
C’est sans nul doute ce qui a permis à l’homme d’accomplir de grandes choses, comme la découverte de l’Amérique, Christophe Colomb s’y est repris à plusieurs fois pour convaincre de l’importance de son voyage ! Ou encore les travaux de SpaceX pour concevoir des lanceurs de fusée réutilisables après plusieurs essais ratés !
Si on se penche sur la question, il y a certainement un juste équilibre à trouver. La complexité de l’affaire s’explique aussi parce qu’il n’existe pas un, mais plusieurs perfectionnismes différents, c’est donc un problème qui comporte plusieurs aspects. C’est ce que relate l’étude du Professeur en psychologie Joachim Stoeber de l’Université de Kent en Angleterre. Il existe en tout trois types de profils.
📌 Le non-perfectionniste
C’est une personne qui ne fait pas attention aux détails, qui a du mal à répondre à des attentes, quelles qu’elles soient. De façon générale, le non-perfectionniste n’est pas très critique face à son propre travail (c’est plutôt cool pour ne pas se flinguer la santé, mais les résultats ne sont pas là…).
👉 Cette catégorie rassemble une très faible partie de la population. En réalité, la majorité de la population est répartie dans les deux autres types.
📌 Le perfectionniste non-adaptatif
Le perfectionniste non adaptatif, c’est une personne dans l’autocritique permanente. Il a souvent un problème de confiance en soi et il est stressé par rapport à la réalisation d’objectifs. Il va souvent se dire « Je ne suis pas capable, je ne peux pas y arriver, c’est trop compliqué. » Cette autocritique est donc source d’anxiété et de stress ce qui l’empêche d’avancer, parfois à tel point que ça va jusqu’à impacter sa santé.
👉 Il va justement essayer d’éviter les situations stressantes en évitant l’obstacle, en mettant en œuvre des stratégies d’évitement. Mais malheureusement, ce n’est pas ça qui fait disparaître les obstacles. C’est un profil qui ne sait pas gérer vraiment sa relation au perfectionnisme.
On associe généralement ce profil à une personne atteinte du syndrome de l’imposteur. On considère ce syndrome comme une véritable partie de la psychologie d’une personne. Pour certains, c’est vraiment un marqueur de leur personnalité. Chaque jour, on ne se sent pas au niveau, on trouve toujours que les attentes sont trop hautes, on a une mauvaise estime de soi, etc.
Ce syndrome est une profonde source de stress et d’anxiété qui finit par ruiner la santé des personnes qui en sont atteintes. À la fin, elles tombent rapidement dans la procrastination et n’arrivent à rien…
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📌 Le perfectionniste adaptatif
Lui, il est totalement différent. Il aime être confronté à la difficulté, il tolère même les imperfections ! C’est une de leurs capacités qui leur permet de générer beaucoup moins de stress.
En même temps, il estime que la perfection est relative et dépend du point de vue de chacun. En ce sens, le perfectionnisme c’est un peu comme le mythe d’Icare, à force d’essayer atteindre la perfection, on finit par se brûler les ailes.
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Finalement, la majorité de la population se répartit entre les perfectionnistes adaptatifs et les perfectionnistes non-adaptatifs. Globalement on est à peu près tous concernés par le problème lié au perfectionnisme. À ce stade on peut se demander s’il existe une solution pour trouver le bon dosage en canalisant son perfectionnisme. Heureusement oui, il y en a une !
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La solution : Le feedback loop ♻️
Des chercheurs de l’Université de Stanford ont mené une étude dans laquelle ils ont proposé à deux groupes de 30 étudiants d’apprendre la poterie.
👉 Le premier groupe avait 30 jours pour faire une œuvre unique collective, 30 jours pour concevoir un chef-d’œuvre, une masterpiece.
👉 Le second groupe, lui, devait produire une œuvre tous les jours, pendant 30 jours.
À la fin de l’expérience, un jury était chargé de sélectionner les meilleures œuvres. Devine quoi ? Les œuvres choisies venaient toutes du second groupe ! Cette expérience met en évidence la supériorité du travail, de l’itération d’une activité face au perfectionnisme excessif.
On peut appliquer cet exemple à l’entreprise SpaceX qu’on citait plus tôt. C’est exactement ce qu’ils ont fait pour concevoir un lanceur réutilisable, le Falcon 9. Instinctivement, quand on souhaite construire une fusée, il faut essayer de tout prévoir, tout doit être parfaitement réglé au boulon près.
Dans ce cas de figure, comme dans beaucoup d’autre, quand on essaye de mener une tâche très complexe, tout prévoir, c’est quasiment impossible. C’est pour ça que SpaceX se distingue de ses concurrents, comme Boeing ou Arianespace, parce qu’ils essaient encore et encore jusqu’à obtenir le résultat escompté ! SpaceX a accepté de se foirer, de tomber dans l’erreur pour apprendre. Ils ont littéralement fait exploser plusieurs fusées qui valaient des millions de dollars. Tout ça pour progresser !
💡 Le savais-tu ?
Beaucoup de critique disais « ouais, ils sont en train de gaspiller énormément d’argent, ça ne marchera jamais, leur truc« . Et en réalité, c’est grâce à ça qu’ils ont réussi à considérablement réduire le coût d’un lancement de fusée en le passant de 350 millions à seulement 70 millions de dollars. C’est un progrès qui n’a jamais été réalisé par aucune autre entreprise auparavant.
Ils ont réussi à canaliser leur perfectionnisme pour y aller étape par étape. Ce procédé, c’est ce qu’on appelle une boucle de feedback ou un Feedback Loop en anglais. Chaque essai leur permet d’apprendre des choses. Parfois ça fonctionne, parfois non. Ils intègrent les enseignements appris et ils s’améliorent en permanence.
Trouver le juste milieu au quotidien ⚖
Se fixer des objectifs ambitieux, mais réalistes ! ✨
SpaceX c’est bien cool, mais tu vas certainement nous dire « comment MOI je fais pour trouver le juste milieu vis-à-vis du perfectionnisme dans ma vie de tous les jours ? » Pour te répondre on va se tourner vers deux auteurs qui ont chacun proposé une solution.
📌 Le premier, c’est Carole Dweck dans son bouquin Mindset, dont on a déjà parlé sur notre chaîne YouTube.
Ce qui est très intéressant, c’est que Carole Dweck valorise l’échec et en fait elle t’incite à le voir comme un vecteur d’apprentissage. Tu connais certainement le dicton « on apprend de ses erreurs » ?
En gros dans ce bouquin, Dweck t’explique que si tu ne commets aucune erreur, bah t’apprends que dalle. Il faut tirer une leçon à chaque échec pour t’améliorer !
On a fait un résumé du livre en vidéo que tu peux retrouver juste ici !
Une fois que tu entres dans une logique de « feedback loop » et que tu acceptes de commettre des erreurs, tu seras en mesure de trouver le juste milieu. Tu verras que très vite ça va te simplifier la vie !
Une fois que tu en arrives là, tu vas certainement te poser la question « Quand est-ce que j’en ai fait assez ? » Ça c’est ce qu’explique Eric Ries dans Lean Startup.
Dans son livre, Ries présente le concept de produit minimum viable. C’est un concept qui établit que dans tout projet, plutôt que de t’entêter à produire le truc parfait. (Truc que tu ne finiras jamais au final, parce que c’est trop complexe.)
Il faut plutôt essayer de réaliser un truc « acceptable » qui te permettra d’aboutir à quelque chose qui se rapproche de ton but.
Pour faire simple, ton but, c’est de répéter une tâche à accomplir, de manière régulière et méthodique pour que tu puisses en apprendre des choses. Un peu comme un groupe de musique qui répète un morceau, au début il y a quelques fausses notes et des problèmes de coordination, mais à force de répétition, le morceau finit par rentrer !
💡 Ce qu’il faut retenir
En résumé : tu dois te fixer des objectifs ambitieux mais qui restent réalistes. Ensuite tu procèdes étape par étape ! Par exemple, pour réviser tes prochains exams, tu prévois d’abord des séances de révisions spécifiques d’une heure plusieurs fois par semaine, puis tu augmentes au fur et à mesure, deux heures, puis trois… Comme pour t’entraîner pour courir un semi-marathon, tu commences à courir un kilomètre, deux fois par semaine, puis trois, puis cinq, puis dix…
👉 À chaque fois, la répétition te permet d’apprendre et d’améliorer ta technique. On peut prendre l’exemple de notre chaine YouTube, à la place de publier directement the ‘Masterpiece‘, on a préféré prendre notre temps en publiant une première série de vidéos qui nous ont permis d’atteindre tes 1000 premiers abonnés. On a pu comprendre nos erreurs à chaque vidéo, ça nous a permis de définir nos objectifs ambitieux, mais réalistes. Deux ans plus tard, on a atteint les 100.000 abonnés ! 🥳
Procéder Étape par Étape 👣
Chez les Sherpas quand on se fixe des objectifs on cherche toujours à produire 80, voire 90% du travail avec le moins d’effort, c’est le principe de la loi de Pareto ! Cette loi recommande de toujours se concentrer sur les 20 % d’efforts qui produiront les 80% du résultat.
Une fois qu’on atteint les 80% du résultat en faisant 20% des efforts, il nous reste plus qu’à faire un dernier gros effort pour atteindre 85 à 90% de complétion de l’objectif, voire de le terminer complètement !
William a fait une super vidéo détaillée sur le sujet ! Tu peux la retrouver sur notre chaîne YouTube !
Pour finir sur un dernier conseil, quand tu commences à apporter les dernières modifications à ton travail, il faut vraiment que tu t’arrêtes quand les modifications que tu apportes ne seront perçues que par toi-même.
Une fois arrivé à ce stade, the job is done, finito, après tu retombes dans le perfectionnisme. Si tu dois vraiment retenir une seule chose, la priorité absolue, c’est de faire.
Si en plus, tu peux tirer une certaine satisfaction à faire tout ça, c’est tout bénef’ ! On espère que tous nos conseils ton été utiles, auquel cas, on te dit à bientôt dans un prochain article ! 👋