Le 19e siècle est une époque marquée par de grands bouleversements sociaux, scientifiques et philosophiques. Auguste Comte, philosophe français du positivisme, se distingue comme l’un des penseurs les plus influents de son temps.
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Qui est Auguste Comte ? 🧐
Son nom te dit probablement quelque chose : Auguste Comte est un célèbre philosophe français, né le 19 janvier 1798 à Montpellier, dans une famille catholique et monarchiste.
🗓️ Il naît donc quelques années après la Révolution française. Les idéaux révolutionnaires de liberté, d’égalité et de fraternité vont avoir un impact certain sur la société française et influencer la pensée de Comte. Il grandit également dans la période post-Napoléonienne, marquée par la Restauration et les tentatives de rétablir l’ordre après les guerres napoléoniennes.
C’est quoi la Restauration ?
En France, la « Restauration » désigne la période du 6 avril 1814 au 29 juillet 1830 où la souveraineté des Bourbons a été rétablie et donc la monarchie, hormis l’intermède des « Cent-jours », selon La toupie !
Son éducation est principalement dirigée par son père, fervent royaliste, et il étudie au lycée Joffre de Montpellier. Cependant, en dépit de l’influence conservatrice de sa famille, il est exposé à des idées progressistes à travers ses lectures, éveillant en lui un intérêt précoce pour la philosophie et la science.
Il est un élève brillant, ce qui lui vaudra, dès 1814, d’intégrer l’École polytechnique. Là-bas, il se fait remarquer par son ascendant sur ses camarades, son indiscipline et ses idées républicaines. En avril 1816, l’École fait l’objet d’un licenciement général par le gouvernement de Louis XVIII, suite à un acte d’insubordination des élèves.
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Renvoyé dans sa famille à Montpellier, il part quelques mois après s’installer à Paris, où il gagne sa vie en donnant des cours particuliers de mathématiques.
En août 1817, il fait la rencontre du comte de Saint-Simon, philosophe et économiste. Il devient son secrétaire et collabore avec lui pendant sept ans. Tous les deux vont s’intéresser au positivisme, qu’Auguste Comte va populariser par la suite.
La philosophie du positivisme
En 1826, il décide de développer sa propre philosophie dans un cours. Mais, en raison de signes d’aliénation mentale, il interrompt ses travaux et ses cours pendant deux ans. Dès lors, il ne se consacre plus qu’à ses recherches.
“Mais, c’est quoi le positivisme ? C’est le + = + de Léna Situations ?”
Dès le début de sa carrière, notre philosophe s’intéresse aux théories de la connaissance. Il cherche alors un moyen de lutter contre la métaphysique et la théologie, des sciences qu’il juge abstraites ou fondées sur des croyances invérifiables.
On te fait un petit topo :
👉 La métaphysique, c’est une réflexion philosophique qui a pour objet la connaissance rationnelle de la nature des choses, selon Linternaute.
👉 La théologie, c’est l’étude de la religion, des textes sacrés, des dogmes… toujours selon Linternaute !
Mais, alors, le positivisme, qu’est-ce que c’est ? 🤔
Selon cette philosophie, l’expérience est le seul moyen de vérifier ses connaissances et d’affirmer une vérité. L’homme doit donc se borner à ce qu’il peut savoir de manière certaine, grâce à la science.
La connaissance est donc ici divisée en deux domaines :
- Le domaine du connaissable ;
- Le domaine de l’inconnaissable.
Le positivisme se définit donc comme l’application aux sciences sociales et politiques des méthodes utilisées jusque-là dans les sciences positives (mathématiques et sciences expérimentales). D’ailleurs, chez les Sherpas, on est là si tu cherches des cours particulier de SES !
Le savais-tu ? ➕
Le mot positif est employé ici comme le contraire de négatif. Il désigne l’une propriétés phares de la vraie philosophie moderne, en montrant qu’elle est surtout destinée, par sa nature, non à détruire, mais à organiser.
Mais, au travers de sa philosophie positiviste, il ne fonde pas seulement une méthode universelle d’analyse et de connaissance, mais aussi la possibilité d’une synthèse de toutes les branches du savoir dans une philosophie universelle !
La vraie philosophie se propose de systématiser autant que possible toute l’existence humaine individuelle et surtout collective, contemplée à la fois dans les trois ordres de phénomènes qui la caractérisent, pensées, sentiments et actes.
Auguste Comte
La loi des 3 états 3️⃣
L’un des concepts clés du positivisme est la « Loi des 3 États« , une théorie qui décrit l’évolution du savoir humain à travers trois étapes distinctes :
- le stade théologique. Ici, on se représente les phénomènes comme produits par l’action directe et continue d’agents surnaturels. Leurs interventions arbitraires expliquent la totalité des phénomènes.
- le stade métaphysique. Les agents surnaturels sont ici remplacés par des concepts qu’on ne peut pas expliquer scientifiquement. On est donc encore dans la croyance, mais on n’est plus dans la croyance théologique : des principes fondamentaux expliquent tout. Ce stade désigne la philosophie des Lumières, dont Auguste Comte reproche le raisonnement à partir de la supposition abstraite et métaphysique d’un contrat social !
- le stade scientifique, ou positif. L’esprit humain reconnaît l’impossibilité de connaître des notions absolues, il renonce donc à chercher l’origine et la destination de l’univers. La tâche de l’homme est alors de découvrir les lois effectives des phénomènes, c’est-à-dire leurs relations invariables de succession et de similitude. Pour cela, il faut faire l’usage du raisonnement et de l’observation : la méthode empirique.
Un petit récap de tout ça, ça te dit ?
✍️ À retenir : dans le stade théologique, les explications reposent sur des forces surnaturelles et divines. Au stade métaphysique, les explications se déplacent vers des concepts abstraits tels que la nature et l’essence. Enfin, le stade scientifique privilégie une approche empirique basée sur l’observation et la méthode scientifique.
La classification des sciences fondamentales 🔬
Au cœur du positivisme d’Auguste Comte se trouve une vision hiérarchique des sciences, chaque discipline occupant une place spécifique dans le développement du savoir humain. Comte a élaboré une classification des sciences qui reflète sa conviction envers le progrès inévitable de l’humanité vers une compréhension scientifique plus complète du monde.
Auguste Comte distingue six sciences fondamentales :
- Les mathématiques ➗;
- L’astronomie 🧑🚀 ;
- La physique 🧑🔬 ;
- La chimie ⚗️ ;
- La biologie 🪴 ;
- La sociologie 👫 (d’abord appelée physique sociale).
J’entends par physique sociale la science qui a pour objet propre l’étude des phénomènes sociaux, considérés dans le même esprit que les phénomènes astronomiques, physiques, chimiques et physiologiques, c’est-à-dire assujettis à des lois naturelles invariables, dont la découverte est le but spécial de ses recherches.
Auguste Comte
Cette classification dessine un ordre de généralité décroissante (chaque science intègre les lois de la précédente et de complexité croissante (chaque science apporte des concepts nouveaux).
La chimie est la science principale pour l’observation, la biologie est la science de la comparaison et la physique, la science de l’expérience.
Ces trois sciences se complètent pour faire ressortir les mathématiques et la sociologie, sciences opposées : abstraction parfaite d’un côté et science des faits purs de l’autre. L’astronomie est quant à elle la première des sciences et marque ainsi la naissance historique du positivisme.
↪️ Pour Comte, il s’agit là d’une reconstruction rationnelle du développement historique : l’esprit scientifique est d’abord apparu dans les domaines des mathématiques et de l’astronomie, puis a gagné les autres sciences.
La première synthèse de sa pensée 💭
Cours de philosophie positive est un ouvrage majeur qu’il a écrit entre 1830 et 1842. Publié en six volumes, ce travail monumental représente les idées de sa philosophie positiviste, et est vue comme l’œuvre principale de sa carrière !
Précurseur de la sociologie 📚
La focalisation de l’être humain se retrouve tout au long des œuvres d’Auguste Comte. L’innovation qu’il apporte au travers de son travail est importante : il ne se concentre plus seulement sur le statut naturel de l’être humain – comme au début de la modernité – mais apporte un intérêt à son côté social. C’est là que naît la sociologie !
Dans son classement des sciences positives, il considère que cette science, au début physique sociale, reste à fonder. C’est ainsi qu’il invente le terme de sociologie, composé du latin socius, associé, et de logos, mot grec qui signifie étude. Pour lui, cette science, qui a pour objet les faits humains, doit permettre le progrès de la société. Elle vient compléter les sciences dites fondamentales, que sont les mathématiques, l’astronomie, la physique, la chimie et la biologie.
Ordre et progrès 🦿
Le progrès est le développement de l’ordre.
Auguste Comte
👉 Le concept d’évolution est une caractéristique fondamentale de la méthode empirique. En ce sens, le progrès apparaît comme l’axe central du positivisme.
👉 L’ordre structure aussi cette philosophie. En effet, le courant positiviste se montre étranger à tout type de violence pour atteindre la transformation sociale.
Dans la dynamique sociale, le positivisme prône la division en classes et se soucie de combattre l’individualisme de la société libérale, par l’ordre et le progrès, considérés comme les idéaux de base de tout système politique.
Mais alors, comment cette devise “ordre et progrès”, tirée du philosophe français, s’est-elle retrouvée sur le drapeau brésilien ? 🇧🇷
À la fin du 19e siècle, cette école de pensée française est très influente dans l’élite du Brésil. Dans la fonction publique, parmi les cadres de l’armée, et dans les cercles intellectuels, se revendiquer positiviste témoigne d’une adhésion aux idées européennes et d’un acte de foi dans la modernisation du Brésil. À l’époque, être moderne revenait alors à être européen !
Le positivisme, une doctrine critiquée ? 🧐
Le positivisme d’Auguste Comte a suscité diverses critiques tout au long de son histoire. En effet, certaines estiment qu’en mettant l’accent sur l’observation empirique et la vérification des faits, cela réduit la réalité à ce qui est mesurable et observable. Ainsi, la doctrine ne prend pas en compte des aspects comme la subjectivité, l’expérience personnelle ou encore les dimensions émotionnelles.
👉 Néanmoins, l’héritage du positivisme persiste dans la méthodologie scientifique moderne et continue de susciter des débats dans le domaine philosophique.
Le savais-tu ?
À l’époque, l’œuvre d’Auguste Comte est totalement ignorée du public. C’est un philosophe anglais, John Stuart Mill, grand admirateur du Cours de philosophie positive qui la fera connaître outre-Manche. En France, ce sont les articles d’Emile Littré sur l’ouvrage du philosophe qui mettront en lumière le philosophe, en 1844, dans le quotidien Le National.
Le positivisme religieux : un second souffle pour son œuvre ?
En 1844, alors qu’il était examinateur d’admission depuis 7 ans à l’École polytechnique, Auguste Comte perd son poste, suite à une violente critique de la “corporation des savants” et notamment de l’un des membres du conseil de l’École polytechnique.
Il vit alors une situation financière compliquée et ne subsiste que grâce aux dons des riches amis anglais de Stuart Mill. À cette époque, il cherche un second souffle pour son œuvre. Il veut élargir la philosophie positive à toute l’existence humaine.
❤️🔥 C’est à ce moment-là qu’il fait une rencontre qui va le chambouler : celle de Clotilde de Vaux, la sœur de l’un de ses anciens élèves. Il tombe éperdument amoureux de la jeune femme, avec qui il entretiendra une relation épistolaire et amicale (on te l’avoue : il s’est un peu fait friendzone…). Elle mourra un an plus tard de la tuberculose, dans ses bras. Cette révélation d’un amour authentique (non, ce n’est pas Caroline avec qui il a passé 17 ans de mariage, snif) va jouer un rôle important dans la fondation du positivisme religieux et de la Religion de l’Humanité.
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On distingue donc vraiment deux parties dans l’œuvre d’Auguste Comte : avant et après la rencontre de Clotilde (quel impact, cette dame !).
👉 La seconde partie de son travail met ainsi l’être humain au centre de l’attention. Le positivisme y devient alors une religion dont l’homme en est le centre. Il consacre ainsi ses dernières années à son grand projet politique et social, basé sur la religion de l’Humanité. Il en conçoit le dogme, le culte et les pratiques sociales, notamment dans le Système de politique positive et dans le Catéchisme positiviste. Clotilde est vue, dans cette religion de l’Humanité, comme une figure sainte et même la “déesse de l’humanité” !
Le savais-tu ? 👀
Auguste Comte a même conçu un calendrier positiviste, basé sur la commémoration des grands hommes ayant contribué au progrès de l’Humanité et institue sept sacrements marquant les grandes étapes de la vie.
Mill et beaucoup d’autres ont vu en Clotilde la principale raison d’un déclin intellectuel de Comte, qui allait le mener vers une dérive religieuse et sentimentale. Ahhhh l’amour !
Aujourd’hui, le positivisme n’est plus vraiment d’actualité. Néanmoins, l’influence que la doctrine de Comte a eue sur le monde anglo-saxon et en Europe n’est pas négligeable, et les héritages de sa doctrine pèsent lourd dans nos sociétés. Des disciples tels que Pierre Laffitte en France, et Richard Congreve en Angleterre ont continué à enseigner sa doctrine après sa mort en 1857, et sa vision de la modernité a pris alors une plus grande ampleur.
Le positivisme est également devenu un point de référence pour les approches qui s’y opposent, comme le post-modernisme et le réalisme critique !
On espère t’avoir éclairé sur la philosophie d’Auguste Comte, ce célèbre philosophe français ! Si ce sujet t’a intéressé, viens jeter un œil à nos autres articles de philosophie sur le blog et pour aller encore plus loin, tu peux aussi faire appel à l’un de nos Sherpas pour un cours particulier de philosophie ! À la prochaine 👋
![[Dissertation] Les différents types de plan possibles](https://adymrxvmro.cloudimg.io/v7/sherpas.com/content/uploads/2021/10/photo-1537202108838-e7072bad1927-2.jpg?func=crop&w=250&h=140)
