Dans des sociétés fondées sur un principe d’égalité des droits, les statuts sociaux ne sont en théorie plus déterminés à la naissance, mais acquis. Est-ce réellement le cas ? Pas vraiment, sinon cet article n’aurait sûrement jamais eu lieu d’être ! Voyons ensemble les différents types de mobilité et les facteurs qui l’expliquent ! Alors, accroche-toi et paré au décollage !
Qu’est-ce que la mobilité sociale ? 🤯
Effectivement, c’est mieux de comprendre en quoi consiste la mobilité sociale avant de pouvoir l’étudier. Tu vas le voir, cette fiche de cours est truffée de vocabulaire, mais tu devrais vite comprendre, petit futé que tu es ! 🧠
Définitions 📑
Commençons fort, commençons bien ; la définition de la mobilité sociale, fondamentale pour tout le cours !
📌 La mobilité sociale est la circulation des individus entre différentes positions de la hiérarchie sociale. Puisque effectivement, la position sociale d’un individu n’est pas figée, elle peut largement fluctuer au cours de sa vie. Et c’est justement ce que nous allons voir ensemble !
👉 Sache tout d’abord qu’il y existe deux types de mobilités (oui, on adore faire toujours plus compliqué !) :
- intragénérationnelle : changement socioprofessionnel intervenant dans les parcours individuels (pour faire simple, si tu passes d’un poste à un autre au cours de ta carrière professionnelle),
- intergénérationnelle : changement de position sociale entre deux générations (si, par exemple, ton père était ouvrier et que toi, tu deviens cadre).
Ses différents types 📊
📍 Mobilité sociale
La mobilité sociale regroupe donc toutes les personnes qui ont une catégorie socio-professionnelle différente de celles de leurs parents. Ils sont appelés les mobiles, ou hétérosociaux. 🧗
📍 Mobilité sociale verticale
De multiples trajectoires sociales sont alors observables dans l’échelle sociale d’une personne par rapport au statut social de ses parents. Les opportunités professionnelles de chaque personne sont variables, et au cours du temps, une personne peut :
📈 s’élever → ascension sociale/mobilité sociale verticale ascendante,
📉 régresser → déclassement social/mobilité sociale verticale descendante/démotion sociale (démotion = rétrogradation).
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Si tu es féru de littérature et que tu souhaites comprendre le concept de mobilité, lis Bel ami de Maupassant 🗞️
📍 Mobilité sociale non-verticale
Dans le cas où les experts sociologues ne sont pas certains du changement de PCS (Professions et Catégories Socioprofessionnelles) des hétérosociaux par rapport à celle de leurs parents, on parle d’indétermination. Et si tu veux même être un sociologue qui se respecte en utilisant un vocabulaire spécifique, parle de mobilité non verticale. 🤓
🧐 Mais, comment des experts sociologues peuvent-ils ne pas être certains de leurs résultats ?
En fait, il est parfois difficile de déterminer, avec l’aide des statistiques, si certaines trajectoires sociales correspondent vraiment à une ascension sociale ou une démotion sociale. 🤷
👉 Et cela s’observe dans trois cas, matérialisés par trois types de mobilités :
- mobilité de statut : changements au niveau du statut salarié ou non-salarié → par exemple, dans le cas d’un fils d’agriculteur devenant ouvrier, on passe d’un statut de travailleur indépendant (soit non-salarié), à celui de salarié,
- mobilité horizontale : changements de PCS par rapport aux parents entre les agriculteurs exploitants et les artisans, commerçants et chefs d’entreprise → par exemple, une fille d’agriculteur devenant artisane,
- mobilité sociale de proximité : se fait entre PSC proches → entre un ouvrier et un employé, entre une profession intermédiaire et un cadre.
Dans tous ces cas, les changements sont incertains ou très subtils ; c’est pour cela qu’on parle d’une mobilité non-verticale !
📍 Immobilité sociale
L’immobilité sociale désigne, à l’inverse de la mobilité sociale, le statu quo des positions sociales entre les enfants et les parents.
👉 En fait, l’immobilité est constatée lorsqu’une personne ne change pas de position sociale par rapport à celle de ses parents. Dans ce cas, on appelle ces personnes les immobiles ou homosociaux.
🔄️ On parle de reproduction sociale lorsqu’une position sociale se perpétue entre deux générations. C’est la tendance du système à reproduire, d’une génération à l’autre, les hiérarchies sociales et les inégalités qui en découlent.
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Analyse 🔎
Maintenant que tu connais ces définitions sur le bout des doigts, passons à l’étude suivante : comment analyser cette mobilité ? Parce que c’est bien beau de comprendre que lorsque Jean-Michel (appelons-le comme ça) devient avocat alors que son père était ouvrier, on est face à une mobilité sociale intergénérationnelle verticale ascendante, mais étudier tout cela avec un point macro ne serait-il pas encore plus intéressant ? 🙃
Calcul et étude de la mobilité sociale 📝
Pour faire des études à très grande échelle, l’INSEE utilise un outil magique : les tables de mobilité sociale. ✨
👉 L’Institut National des Statistiques et des Études Économiques interroge un échantillon de plusieurs millions de personnes, âgées de 30 à 59 ans, en leur demandant leur profession actuelle et celle de leur père et de leur mère, sur la base de la nomenclature des PCS.
💡 C’est quoi, les PCS ?
Les PCS (Professions et Catégories Socioprofessionnelles) fondent, selon l’INSEE, la codification des professions correspondant à un même milieu social. On dénombre six postes d’actifs :
🧑💼 artisans, commerçants et chefs d’entreprise,
🧑💻 cadres et professions intellectuelles supérieures,
🧑🔬 professions intermédiaires,
🧑🍳 employés,
🧑🔧 ouvriers.
👉 Cette catégorisation des métiers permet de classer les personnes et ainsi de constater, ou non, une mobilité sociale.
📋 À partir de ces données, on peut réaliser plusieurs indicateurs sous la forme de tableaux à double entrée croisant la catégorie socioprofessionnelle (PCS pour les intimes) des individus et celles de leurs parents :
- table de mobilité des recrutements sociaux/table de mobilité sociale d’origine : permet de savoir d’où viennent les individus qui composent une PCS (par exemple, en 2015, 81 % des garçons agriculteurs avaient aussi un père agriculteur),
- table des destinées sociales : permet de savoir ce que deviennent les enfants issus d’une certaine PCS (par exemple, 6,3 % des filles ayant un père agriculteur sont devenues agricultrices).
Limites de cet outil ❌
Malheureusement, ces tables de mobilité ne sont pas comme toi : elles ont des défauts et ne sont pas parfaites. 😜
Ce n’est pas un outil sans faille, et il est intéressant de comprendre pourquoi ! 👇
1️⃣ Jusqu’à une période récente, la principale critique que l’on faisait aux tables de mobilité publiées par l’INSEE était de ne présenter que les destinées sociales des hommes à partir des positions sociales des pères. L’étude des trajectoires sociales des femmes était totalement laissée de côté… 😱
👉 Ce choix était contraint du fait de l’insertion des femmes relativement tardive sur le marché du travail, intervenue surtout à partir du milieu des années 1960. Cette contrainte n’ayant plus lieu d’être aujourd’hui, l’INSEE publie désormais, depuis 2015, les tables filles/mères, fils/mères et filles/pères. 👏
👩💼 Mais malgré la forte augmentation de l’activité professionnelle féminine, la structure des emplois féminins est très différente de celle des hommes. Le marché de l’emploi féminin est toujours moins ouvert aux emplois supérieurs. C’est pour cette raison qu’il n’est pas opportun d’observer la mobilité entre fils/mère et entre fille/père.
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2️⃣ La seconde critique, qui t’aura peut-être traversée l’esprit, est que ces études se basent uniquement sur 6 catégories socioprofessionnelles peu nuancées, alors que l’on sait pourtant que la diversité des métiers est bien plus complexe que cela ! Cette limite conduit à ne percevoir qu’une partie de la mobilité sociale et à minorer la mobilité sociale verticale.
3️⃣ Parallèlement à cette remarque, la nomenclature utilisée ne prend pas en compte le statut de l’individu face à l’emploi. Les travailleurs précaires (en CDD, intérim…) et ceux protégés par un CDI sont traités de manière indifférenciée. Compte tenu de la précarisation de l’emploi ces dernières années, cette non-prise en compte réduit donc la qualité d’interprétation que l’on peut faire des trajectoires sociales des individus par rapport à la position sociale de leurs parents. 💼
4️⃣ On peut également, en quatrième point, émettre la critique que la hiérarchie des professions et leur prestige respectif qu’établit la société évolue au cours du temps. Peut-on même établir un classement entre les métiers et dire que qu’un emploi vaut davantage qu’un autre ? Tu as trois heures.
5️⃣ Enfin, le choix fait par l’INSEE de faire son enquête auprès d’hommes et de femmes âgés de 30 à 59 ans soulève une question selon certains sociologues. Ils mettent en avant, à juste raison, qu’entre 30 et 40 ans, le statut social d’un individu peut encore évoluer, ce qui peut modifier la mobilité sociale observée. Ils considèrent alors que l’échantillon de l’enquête doit être constitué de personnes âgées de 40 à 59 ans.
Comment analyser la mobilité sociale ? 🧐
On est bien gentil de te parler depuis un bon bout de temps des tables de mobilité, de ses qualités et de ses défauts, mais à quoi ça ressemble ? Effectivement, c’est tout de même plus parlant et compréhensif d’avoir ce tableau sous les yeux. Pour t’entraîner, on va analyser tout cela ensemble ! Sors ta calculatrice et c’est parti ! 🙌
PCS des hommes de 30 à 59 ans | ||||||||
Agriculteurs exploitants | Artisans, commerçants et chefs d'entreprise | Cadres et professions intellectuelles supérieures | Professions intermédiaires | Employés | Ouvriers | Ensemble | ||
PCS des pères | Agriculteurs exploitants | 81,1 | 7,4 | 3,9 | 6,5 | 5,3 | 8,4 | 8,5 |
Artisans, commerçants et chefs d'entreprise | 4 | 28,8 | 15,1 | 12,2 | 11,1 | 9,7 | 13,1 | |
Cadres et professions intellectuelles supérieures | 0,9 | 12,1 | 33,8 | 14,6 | 11,3 | 4,2 | 13,9 | |
Professions intermédiaires | 4,3 | 13 | 20 | 19,5 | 15,2 | 10,7 | 15,2 | |
Employés | 1,9 | 7 | 8 | 10 | 13,9 | 9,6 | 9,4 | |
Ouvriers | 7,8 | 31,7 | 19,3 | 37,2 | 43,3 | 57,5 | 39,8 | |
Ensemble | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 | 100 |
👉 Le premier réflexe pour bien lire ce genre de table est de repérer les 100 %. Sur ce tableau, puisque le 100 % se trouve sur la dernière ligne, alors la lecture se fait par colonnes.
🚨 Rappel
Le tableau que nous te présentons ici est une table des recrutements sociaux, et permet donc de répondre à la question : de quel milieu social viennent les individus de telles PCS ? À ne pas confondre avec la table des destinées sociales qui répond, elle, à la question : que deviennent les enfants issus de telles PCS ?
↪️ Cette table des recrutements sociaux masculins de 2015 permet de constater que cette année-là (“…je chantais pour la première fois” 🕺 aaah Claude François, sors de nos têtes), 81,1 % des hommes agriculteurs avaient un père agriculteur. Soit dit en passant, ce chiffre montre bien la forte reproduction sociale qui persiste au sein de notre société. En effet, les chiffres de l’ascension sociale pour les fils ayant un père agriculteur est faible : seuls 3,9 % deviennent cadres !
↪️ La marge permet de donner la structure socioprofessionnelle des individus interrogés au moment de l’enquête. Qu’est-ce que la marge ? Sur ce tableau, elle apparaît dans la dernière colonne de droite. C’est-à-dire, en toute logique, qu’on y trouve la structure des emplois des pères des hommes interrogés en 2015. Donc, maintenant que tu sais cela, on peut dire que 15, 2 % des hommes interrogés avaient un père qui exerçait une profession intermédiaire.
↪️ Enfin, un dernier élément important à prendre en compte lors de l’étude de cette table est la diagonale. Au sein de la diagonale, on trouve tous les homosociaux (personnes soumises à la reproduction sociale) : en effet, la diagonale est au croisement de deux mêmes PCS (agriculteur/agriculteur, employé/employé).
Et tu l’auras compris, si dans la diagonale, on trouve les homosociaux, alors en dehors, on trouve… Les hétérosociaux, bien joué ! 💪
👉 Pour rappel, ce sont les personnes qui n’ont pas la même PCS que leurs parents, que ce soit une ascension ou un déclassement.
Enjeux 🏙️
Maintenant que tu peux rivaliser avec Émile Durkheim en termes de connaissances, essayons de réfléchir deux minutes (ce n’est pas excessif 😝) : pourquoi est-ce intéressant d’observer ce phénomène ? Pourquoi mesurer la mobilité sociale ?
Et oui, après tout, qui t’a forcé à t’intéresser à ce sujet et pourquoi a-t-il tant d’impacts dans nos vies ? On t’explique tout juste après ! 👇
Quels sont les enjeux de la mobilité sociale ? 🪂
📌 Ces tableaux ont un grand intérêt pour comprendre nos sociétés et ses déplacements.
👉 Cet outil permet d’analyser la mobilité sociale observée, appelée aussi mobilité sociale brute. Celle-ci s’obtient en calculant la part des fils ou des filles qui ont changé de catégorie socio-professionnelle par rapport à celle de leurs parents. 💨
👉 Le second intérêt des tables de mobilité est de rendre compte de la fluidité sociale. On peut la définir comme le degré d’égalité des chances d’accès aux différentes places dans l’espace social selon l’origine sociale des individus.
Plus de fluidité sociale signifie donc que cette égalité des chances a progressé, et par conséquent, que la reproduction sociale s’est affaiblie et que l’on se rapproche de l’idéal méritocratique. Concrètement, ces statistiques permettent aux sociologues de déduire si les évolutions individuelles sont dues à une position sociale initiale ou s’acquièrent au cours du temps.
📍 En clair, cela permet aussi largement d’appréhender le degré de démocratie d’une société. Une société libérale et démocratique se base effectivement plus sur la méritocratie. À l’inverse, les sociétés de castes assignent et déterminent les destins individuels selon l’origine sociale : un enfant d’ouvrier deviendra forcément ouvrier.
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Explication des facteurs qui influencent la mobilité sociale
L’éducation 🎒
👉 En théorie, l’école républicaine devrait être toujours un facteur de mobilité sociale ascendante et de fluidité sociale. 🧗
↪️ En effet, en rendant l’instruction obligatoire et gratuite pour tous, et en favorisant l’accès aux diplômes pour tous, l’école républicaine donne aux jeunes de milieux populaires l’opportunité de s’élever par rapport à leur milieu social d’origine. Plus encore, sa mission est d’œuvrer en faveur de la réduction de l’inégalité des chances face à la réussite scolaire selon le milieu social. Par ce biais-là, elle constitue un déterminant essentiel du renforcement de la fluidité sociale, c’est-à-dire de l’affaiblissement du poids de l’hérédité sociale dans l’accès aux différentes positions sociales, permettant de faire progresser l’idéal méritocratique. ✊
↪️ D’autre part, l’école joue un rôle de socialisation anticipatrice pour les élèves issus des classes populaires. En effet, les enfants des classes populaires, en côtoyant à l’école les élèves issus des classes privilégiées, peuvent déjà à cette occasion s’approprier de certaines valeurs et normes de ces classes sociales favorisées. Cette attitude acquise leur sera favorable pour une future intégration sociale aux niveaux les plus élevés de la hiérarchie sociale. 👔
👉 Pourtant, en pratique, l’école de la République est en échec par rapport à l’idéal de l’égalité des chances.
↪️ Malgré l’égalité des chances que cherche à perpétuer l’école, il persiste une forte stratification sociale. En effet, les enfants des milieux favorisés réussissent généralement mieux à l’école (proximité entre la culture attendue à l’école et celle des milieux favorisés, transmission de capital culturel) et font des choix d’orientation scolaire longs et prestigieux.
🧮 En chiffres
La réussite dans les études est encore, en France, fortement déterminée par l’origine sociale des individus. Ainsi, en 2016, la moitié des enfants de cadres ou de professions intermédiaires avaient décroché un diplôme de l’enseignement supérieur de niveau licence ou plus. En comparaison, ce n’était le cas que pour un enfant d’ouvrier ou d’employé sur cinq ! 😱
📌 En final, les inégalités scolaires selon les différents milieux sociaux ont certes reculé, mais elles restent toujours importantes aujourd’hui, surtout au niveau de l’enseignement supérieur. L’école reste donc un facteur de reproduction sociale et de consolidation d’une faible fluidité sociale dans la société française.
Quel est le rôle de la famille dans la mobilité sociale ? 🏡
Pour trois raisons principales, le milieu socio-économique familial apparaît comme un facteur d’immobilité sociale et d’affaiblissement de la fluidité sociale.
👉 La famille joue tout simplement un rôle central dans la socialisation primaire. C’est par son biais que sont transmises et inculquées toutes les valeurs et les normes dont tu dépends.
↪️ Or, cette socialisation est différenciée selon les milieux sociaux, ce qui favorise donc la reproduction des sous-cultures associées aux différentes classes sociales. Ainsi, en particulier, les ambitions sociales et les goûts professionnels des enfants reproduisent souvent ceux de leur univers familial. C’est de cette manière que tu te retrouves à reprendre l’entreprise familiale qui se perpétue de père en fils depuis plusieurs générations. 🔑
👉 La famille transmet à ses enfants la dotation en capitaux qu’elle possède. Par ce mécanisme de transmission, le poids du milieu social d’origine devient déterminant dans les trajectoires de mobilité sociale des individus.
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↪️ La transmission du capital culturel va jouer un rôle déterminant dans la réussite scolaire des enfants. En effet, les enfants des milieux favorisés vont recevoir de leurs parents une dotation en capital culturel qui leur donne un avantage décisif par rapport aux enfants des milieux défavorisés. La transmission du capital économique et du capital social, quant à elle, va plutôt jouer un rôle important au niveau de la valorisation des diplômes. Ainsi, un diplômé en commerce parviendra à une position plus confortable s’il est issu d’un milieu aisé, car il pourra profiter de la dotation en capital de sa famille, qui est évidemment plus forte dans des classes sociales supérieures que populaires.
👉 La configuration et le contexte familial sont également déterminants et ont de grandes incidences sur la réussite scolaire. Par exemple, avoir des parents divorcés augmente les probabilités de l’échec scolaire. 💔
👉 Sans oublier le rôle joué dans l’importance de la reproduction sociale et de la faiblesse de la fluidité sociale, par la transmission du patrimoine économique par l’héritage ! 💰
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Le réseau professionnel 💼
Une partie de la mobilité sociale s’explique par les opportunités d’emplois : lorsqu’une famille aisée a une richesse de contacts, elle peut plus facilement faire accéder ses enfants à certains emplois. Pratique très inégalitaire, mais extrêmement répandue…
L’évolution de la structure des emplois 🧑💻
👉 Une partie de la mobilité sociale observée s’explique par l’évolution de la structure des emplois au cours du temps. C’est une mobilité contrainte qu’il est possible de repérer en étudiant les marges des tables de mobilité. On parle alors de mobilité structurelle.
↪️ Par exemple, le déclin important des emplois agricoles, du fait de la modernisation du métier et de la forte concentration des terres est une mobilité structurelle. En conséquence, dans ces conditions, même si des enfants d’agriculteurs souhaiteraient reprendre la profession de leur père ou de leur mère, faute d’un nombre suffisant d’emplois agricoles, ils sont forcés à quitter la PCS des agriculteurs pour intégrer une autre PCS. 🚜
Le paradoxe d’Anderson 🧑🎓
👉 Le paradoxe d’Anderson correspond à la situation où les enfants, tout en étant plus diplômés que leurs parents, obtiennent des positions sociales équivalentes ou moins élevées. 😬
↪️ C’est une forme de déclassement scolaire qui peut se définir comme la dévalorisation des diplômes au cours du temps. Cette perte de rendement du diplôme s’explique par une inflation des diplômés face à une progression insuffisante des emplois qualifiés.
Que peut-on dire de l’évolution de la mobilité ? 🪜
Pour savoir si l’égalité des chances progresse dans notre société, il faut utiliser l’outil de la fluidité sociale. C’est cette notion qui permet de décrypter et de mesurer la réduction de l’hérédité sociale : ce sont les rapports de chances relatives d’accès aux différentes positions sociales selon l’origine sociale des individus. 🌟
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⚠️ Attention, la fluidité sociale est à différencier de la mobilité sociale observée. La fluidité mesure une mobilité relative, c’est-à-dire ayant des chances de se produire, tandis que la mobilité observée est réelle : c’est la proportion d’individus qui occupe une position sociale différente de celle de leurs parents.
📌 Les sociologues ont montré que la fluidité sociale a constamment augmenté en France depuis le milieu du XXᵉ siècle, mais que cette tendance semble interrompue depuis les deux dernières décennies. L’inégalité des chances a reculé : il est moins fort en 2015 qu’il ne l’était à la fin des Trente Glorieuses. Mais il n’en reste pas moins très élevé… 😟
🧮 En chiffres
↪️ En 2015, les chances d’être cadres sont 35 fois plus élevées pour les fils ayant un père cadre que pour les fils ayant un père employé ou ouvrier. En 1977, il y avait 164 fois plus de chances pour les fils ayant un père cadre que pour les fils ayant un père employé ou ouvrier ! Les inégalités s’effacent un peu, mais sont toujours présentes.
Comme quoi, l’égalité stricte est encore loin d’être atteinte au sein de nos sociétés ! Grâce à cet article, tu auras compris (on l’espère) tous les enjeux de ce sujet passionnant ! 💖