Pourquoi les Américains démissionnent ? Zoom sur la grande démission 🌏

Tu savais que des millions de salariés américains démissionnent tous les mois aux États-Unis depuis juillet 2021 ? On enregistre un record de 4,5 millions de démissions en novembre 2021. On appelle ce phénomène “La Grande Démission”. Curieux, n’est-ce pas ? Si tu souhaites en savoir plus sur ce mouvement, voici quelques explications 😉

La Grande Démission : les faits 📃

Une tendance qui prend de l’ampleur aux États-Unis

La Grande Démission (aussi appelée “The Great Resignation” ou encore “The Big Quit” en anglais) prend de l’ampleur aux États-Unis et engendre même un mouvement national.

On pourrait considérer que la pandémie (= pandemic) de la COVID-19 a été un tournant décisif (= a watershed) et a remis en question la place du travail dans notre vie en bouleversant le monde traditionnel du travail. Une étude menée par le Bankrate Job Seeker Survey menée en août 2021 indique que sur l’échantillon interrogé, 55 % des salariés envisagent de trouver un nouveau travail en 2022, à la recherche de meilleures conditions de travail.

Quels sont les secteurs les plus touchés par ce phénomène ?

La Grande Démission touche plus certains secteurs que d’autres. Ça peut se voir notamment dans le secteur des loisirs et de l’hôtellerie, qui a reçu 917 000 démissions en août 2021. D’autres secteurs sont également très touchés par ces millions de démissions et, de nos jours, les entreprises peinent à recruter. Un phénomène qui se reflète à travers le taux d’emplois vacants durant la pandémie avec :

• 4,4 % pour l’éducation ;
• 6,3 % pour le secteur de la vente ;
• 8,2 % pour le domaine de la santé ;
• 8,9 % pour l’hôtellerie et de la restauration.

Pourquoi les américains démissionnent-ils ? 🤔

Un salaire insuffisant pour subvenir à ses besoins

Cette année, aux États-Unis, l’inflation a été particulièrement forte avec un taux de 6,8 % en novembre par rapport à novembre 2020 selon United States Department of Labor. La dernière fois où l’inflation était aussi élevée était en 1979, à la suite du second choc pétrolier.

Tu te doutes bien que les salaires ne sont pas indexés sur l’inflation et un écart se creuse entre ton salaire et les prix. Pourquoi ? Tout simplement car si ton salaire n’a pas un taux plus élevé que celui de l’inflation, tu perds du pouvoir d’achat (= purchasing power) ! C’est pour ça que beaucoup de salariés veulent changer d’emploi, dans l’optique d’obtenir un salaire plus élevé.

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Une culture d’entreprise toxique

Il existe d’autres facteurs qui ont un impact sur l’employé. L’environnement, l’ambiance, les conditions de travail sont des éléments très importants. Beaucoup ne se sentent pas valorisés par leur employeur, n’ont pas une bonne relation avec leurs collaborateurs ou encore ne sont pas satisfaits des conditions de leur contrat que ce soit avec la mutuelle ou encore les congés maladie.

👉 Cette culture d’entreprise toxique a un impact négatif puisque le travailleur est moins motivé, ce qui peut affecter sa performance. Tu peux constater que l’environnement de travail est une cause qui donne envie au salarié d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs !

L’épuisement

Une autre raison qui pousse les salariés à démissionner est l’épuisement. Le burn-out est de plus en plus fréquent dans les entreprises. De nombreux salariés ont ce sentiment d’avoir trop de travail sur leurs épaules ou ne parviennent pas à séparer leur vie professionnelle de leur vie personnelle.

Selon une étude de The Future of Time, 44% des travailleurs ressentent de la pression, car ils doivent être joignables à tout moment de la journée. Cela peut être une des raisons pour laquelle ils sont à la recherche d’un nouvel emploi où les conditions seraient plus favorables, comme des horaires plus flexibles pour avoir un meilleur équilibre en travail et vie personnelle (= work-life balance).

Un bras de fer entre salariés et employeurs

On assiste à un bras de fer entre salariés et entreprises qui défendent leurs intérêts. D’un côté, les employés souhaitent améliorer leurs conditions : meilleur salaire, horaires plus flexibles, valorisation, évolution dans la carrière, télétravail. De l’autre, les employeurs veulent réaliser des profits, recruter, former, gérer l’entreprise.

Toutefois, recruter et former des employés coûte cher et les fidéliser est compliqué. Un compromis entre les deux partis serait bénéfique dans la plupart des cas puisque ça permettrait de satisfaire les attentes du salarié et le conserver au sein de l’entreprise.

Les employés ont pu montrer qu’ils ont leur mot à dire comme le montre le cas Kellogg’s où la grève (= strike) des travailleurs a eu de sévères conséquences sur la disponibilité des produits de la marque par exemple. Suite à la réduction d’avantages comme l’assurance maladie ou les congés payés, les travailleurs se sont mis en grève. À peu près trois mois plus tard, un accord est conclu entre Kellogg’s et ses salariés. Cet accord met en avant des avancées dont une hausse de salaire de 1,1 $ par heure ainsi qu’un nouveau contrat de 5 ans pour les grévistes.   

👉 On se rend compte qu’avec la quantité de postes vacants dans le monde, les candidats n’ont jamais eu autant de pouvoir pour négocier leurs conditions, le salaire, etc. Même s’il y a eu énormément de démissions aux États-Unis, le taux de chômage est en baisse (3,9 %) et se rapproche de son niveau pré-covid (3,5 %).

Une remise en question des rapports au travail 👀

La démocratisation du télétravail

La crise sanitaire (= public health crisis) a permis l’introduction d’une nouvelle mesure de travail dans le but de s’adapter à la situation sanitaire. Le télétravail (= remote working) consiste à exercer son activité professionnelle à distance. Cette mesure, vécue par beaucoup comme une contrainte au début de la pandémie, remporte désormais un franc succès auprès des employés.

👉 Le fait de pouvoir travailler à distance est devenu une attente que les salariés apprécient et veulent garder en place, que ce soit partiellement ou totalement.

Une nouvelle tendance : la semaine de 4 jours

Des pays comme le Royaume-Uni, l’Espagne, le Japon ou encore l’Islande ont mis en place de nouvelles mesures pour répondre aux attentes des employés. Par exemple, le « Four-day work week » qui consiste à travailler 4 jours plutôt que 5 par semaine. Si on devait décrire le concept de ce phénomène, on pourrait mettre en avant l’idée de travailler moins mais mieux 😉

💂‍♂️ Pour le cas du Royaume-Uni, il s’agit d’une expérience sur 6 mois afin de voir si ce modèle pourrait éventuellement répondre aux attentes. Il serait également intéressant de voir si ce système est viable et pourrait être adopté dans le futur !

La gig economy : l’augmentation du nombre de freelance

L’économie à la tâche (= gig economy) est une notion qui a fait surface en 2009. Il s’agit d’un modèle économique basé sur des emplois flexibles, temporaires ou indépendants. On peut parler d’uberisation où des plateformes mettent en relation l’offre (travailleurs) et la demande (clients).

Depuis le début de la crise sanitaire, le monde du travail traditionnel du 9h-17h a été bouleversé et de nombreuses personnes décident de se mettre à leur propre compte. L’étude de Upwork et Freelancers Union (Freelance in America : 2017) estime que 36 % de la population travaille en freelance et que ce chiffre ne cessera d’augmenter.

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Liste de vocabulaire lié à la Grande Démission 📋

• La Grande Démission : The Big Quit, The Great Resignation
• Grève : Strike
• Pandémie : Pandemic
• Télétravail : Remote working
• Pouvoir d’achat : Purchasing power
• Salaires : Wages
• Un tournant décisif : A watershed
• L’économie à la tâche : Gig economy
• Crise sanitaire : Public health crisis

Voilà ! On espère que cet article aura pu t’aider à mieux comprendre la Grande Démission ! On te laisse avec une petite liste de vocabulaire. N’hésite pas à nous donner ton avis 😉