Tu as sûrement déjà entendu parler du journalisme de presse, de radio, ou encore d’investigation. Mais as-tu déjà entendu parler du journalisme d’immersion ou gonzo ? Il s’agit d’un véritable style à part entière dans le domaine du journalisme, souvent utilisé pour défrayer la chronique et évoquer des sujets à polémique. Si tu aimes les dramas, ça devrait t’intéresser ! 🕵️
Qu’est-ce que le journalisme d’immersion / gonzo ? 🧐
Définition et origine historique ✒
Le journalisme d’immersion (gonzo en anglais) est un type de journalisme ultra-subjectif où l’enquêteur est le personnage principal. Ce style correspond à une manière de raconter les faits en faisant passer le sensationnel avant le factuel. Habituellement interdits dans le journalisme, les sentiments et l’avis du journaliste sont mis en avant et servent d’argument pour expliquer les faits. 📰
L’un des pionniers de ce style est en vérité… une femme ! Nellie Bly (1867-1922) était une reportrice clandestine de la fin du XIXe siècle. L’américaine a fait ses armes dans le journalisme d’investigation en faisant un reportage dans un asile psychiatrique en 1887. Avec comme mentor un certain Joseph Pulitzer, elle va révolutionner son métier en devenant la représentante du journalisme d’immersion.
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Caractéristiques principales du journalisme d’immersion / gonzo 🧑🏻💻
Mais alors, qu’est-ce qui différencie le journalisme d’immersion/gonzo des autres formes de journalisme ? Comme on te l’a expliqué juste avant, le journaliste est le personnage principal, nous vivons le récit via son regard, ses émotions, son vécu. Il utilise un ton subjectif et provocateur pour faire réagir le spectateur ou le lecteur. 💡
Les travaux qui se rapportent au journalisme gonzo se basent sur un argumentaire sous la forme d’une autocritique du journaliste. Le point de vue subjectif qu’il donne à l’article est plus important que les faits réels de l’histoire, ce qui lui donne un aspect « rock’n’roll » comparé aux autres domaines du journalisme.
L’écriture est fréquemment exagérée ou profane, tandis que le ton peut reposer sur :
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l’hyperbole,
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l’humour,
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le grotesque,
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le sarcasme.
Ce style est en rupture avec les codes classiques du journalisme traditionnel, qui obligent les journalistes à se baser uniquement sur des faits, sans donner leur avis sur un sujet. Et si Nellie Bly fut une pionnière, plusieurs journalistes ont marqué le journalisme gonzo par leur inventivité. 🔍
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Les différents représentants du journalisme gonzo 📹
Hunter S. Thompson et son influence sur le genre 👨🏼🦲
Le journalisme gonzo va naître à partir des années 1970 sous l’impulsion de l’écrivain/journaliste américain, Hunter S. Thompson qui va populariser le terme “gonzo” et son journalisme.
Pour info 💡
Le terme “gonzo” a été utilisé pour la première fois par Bill Cardoso, rédacteur en chef du journal The Boston Globe, pour décrire un article rédigé par Hunter S. Thompson sur une course hippique en 1970. “Gonzo” était initialement un mot d’argot irlandais du sud de Boston employé pour désigner le dernier debout après une nuit d’ivresse.
Immersion avec les anges de l’enfer 😈
La renommée du journalisme gonzo et d’Hunter S. Thompson va intervenir en 1965. Cette année-là, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire américain, The Nation, propose à Hunter d’écrire un article sur les Hell’s Angels de Californie, un légendaire gang de motards.
Après sa parution, il reçoit des offres d’éditeurs pour continuer son enquête, et Hunter S. Thompson s’immerge alors totalement dans son sujet. Il intègre le clan et passe un an avec les bikers, incarnant le journalisme d’immersion jusqu’à ses limites les plus extrêmes. 🔥
À sa sortie en 1966, le livre Hell’s Angels connaît un immense succès et le journalisme gonzo est né. Thompson dresse le portrait d’un rêve américain qui fantasme sur des hors-la-loi qui n’en font qu’à leur tête, ce qui est ironique, car ils sont pourtant rejetés de la société. 🚪
En rupture totale avec les codes du journalisme tel qu’il est pratiqué à l’époque, Hell’s Angels bouscule tout le paysage du journalisme américain et donne une renommée intemporelle à son auteur.
Sa réputation est restée intacte grâce à ses œuvres littéraires comme :
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Fear and Loathing in Las Vegas (Las Vegas Parano), adapté au cinéma avec Johnny Depp dans le rôle de Thompson.
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The Rum Diary (Rhum Express), également adapté au cinéma du roman éponyme.
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Fear and Loathing in America: The Brutal Odyssey of an Outlaw Journalist.
Une représentation plus faible depuis les années 2000 💻
Si Nellie Bly et Hunter S. Thomson sont ancrés dans la culture gonzo, d’autres journalistes se sont essayé à l’édition de livres et d’articles sur le domaine. 📖
Le plus connu actuellement est sans doute Louis Théroux, journaliste… anglais (et non pas de cocorico malgré son nom qui lui donne une origine des Hauts-de-France). Journaliste, écrivain et auteur, il s’est infiltré pour ses séries documentaires Les étranges week-ends de Louis Theroux, dans différents milieux chez :
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les survivalistes,
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les nationalistes noirs,
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les suprémacistes blancs,
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les gourous de sectes,
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les stars de films pornographiques
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ou encore dans les prisons américaines.
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Pour en savoir plus sur le journalisme
Un des reportages les plus marquants en France 🇫🇷
En France, l’écrivain Emmanuel Carrère a écrit une œuvre sur un fait divers qui a choqué le pays en 1993. Jean-Claude Romand a assassiné toute sa famille après leur avoir fait croire qu’il était médecin et chercheur à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’auteur publie son roman, L’Adversaire, en 2000. Carrère a écrit ce livre en se demandant comment un homme à l’apparence aussi banale a pu commettre un crime aussi sombre. ⛓
Pour le rédiger, il a pris contact avec le criminel, en lui expliquant qu’il a pour seul objectif de comprendre, en profondeur, comment un homme peut arriver à un tel drame. Romand accepte au bout de deux ans et le roman devient une enquête immersive. L’écrivain raconte dans un récit à la première personne son enquête, ses visites au condamné, la rédemption religieuse et sa culpabilité.
Pour info 💡
Le roman sera adapté au cinéma avec Daniel Auteuil, au même nom que le livre.
Et voilà, maintenant, tu sais tout sur le journalisme gonzo ! Ça t’intéresse ? Alors, si tu as besoin d’aide pour savoir écrire un article ou faire un reportage, prends un cours particulier avec un professeur Sherpa de journalisme !
