Reconnaissons-le, apprendre la conjugaison française est un casse-tête – comme l’orthographe, d’ailleurs… Pourtant, il faut forcément y passer un jour. Études, boulot, vie perso… La conjugaison t’est utile au quotidien. Certains temps t’effraient peut-être car ils sont plus rares. Ils te donnent l’impression d’être compliqués et tu as peur de les confondre. Ça peut notamment être le cas du plus-que-parfait ! Mais ne t’inquiète pas, dans cet article, on va t’expliquer tout ce dont tu as besoin pour maîtriser ce temps comme un as. 😎
La valeur du plus-que-parfait
Tu dois te demander ce qu’on entend par valeur… On parle de la valeur d’un temps pour expliquer sa fonction dans la phrase vis-à-vis des autres temps. Pour être sûr de comprendre ça, tu peux te demander pourquoi on utilise un temps et pas un autre ! 😀
Grâce à cet article, tu pourras aussi bien l’utiliser que le reconnaître dans les textes – et ainsi briller dans tes compositions de français ! ✨
Le plus-que-parfait, c’est quoi ?
Le plus-que-parfait est un temps composé du passé. Tu le retrouveras à deux modes de conjugaison. L’indicatif est le mode le plus fréquent ; tu le retrouves à l’oral et à l’écrit. Le subjonctif est le mode le plus rare et est surtout utilisé dans les textes littéraires.
Astuce : Quand tu reconnais le plus-que-parfait, c’est qu’il y a un contraste temporel. Il sert à marquer une différence temporelle entre un passé révolu (c’est-à-dire fini) et le présent.
Quelle est son utilisation ?
On l’utilise dans un récit au passé. Il exprime une action qui a eu lieu avant une autre.
Autrement dit, le plus-que-parfait exprime une antériorité par rapport au passé simple, à l’imparfait ou au passé composé.
Rappel 💡
Tu l’as vu maintes et maintes fois, mais au cas où… Reminder sur ces trois temps du passé qui sont l’objet de confusions.
-
- Le passé simple concerne les actions achevées.
-
- L’imparfait concerne les actions sur la durée.
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- Le passé composé concerne les actions qui ont des conséquences sur le présent.
Quelques illustrations
Le plus-que-parfait prend principalement trois valeurs différentes. On va te les montrer par des exemples détaillés – si tu les comprends, tu as tout compris ! 😉
- « Quand je suis arrivé, il avait déjà préparé le dîner ».
Ça exprime bien un décalage de temps entre les deux actions. ➡️ Il avait préparé le dîner avant que j’arrive.
- « Si j’avais su, je serais venu plus tôt ».
Ça indique un regret ou une hypothèse non réalisée dans le passé. ➡️ Je ne savais pas avant de venir, sinon je serais venu plus tôt.
- « À l’époque, nous avions souvent visité ce musée ».
Ça exprime une répétition d’actions dans le passé.
En plus de ces trois valeurs, le plus-que-parfait sert à transmettre un sentiment de nostalgie dans la narration. Il relate des choses qui sont finies. Tu te souviens quand tu avais obtenu le droit de sortir pour la première fois avec tes amis…? Ça peut te paraître vieux… Eh bien, c’est à ça que sert le plus-que-parfait ! T’as vu l’exemple dissimulé ? 👀
Maintenant que tu as compris son utilité, on va te montrer comment le construire.
Conjuguer le plus-que-parfait
Tu vas maintenant découvrir toutes les clefs de la conjugaison de ce temps, et même pouvoir t’exercer avec des quiz pour comprendre les modes du plus-que-parfait et la place qu’il occupe dans la langue française.
Un, deux, trois, feu ! C’est parti. 🔥
Le plus-que-parfait de l’indicatif
Quel que soit le groupe du verbe conjugué, il se forme de deux éléments : un auxiliaire (être ou avoir) conjugué à l’imparfait + le participe passé. C’est pour ça qu’on parle de « temps composé ».
C’est un peu comme un vélo. La roue arrière, c’est l’auxiliaire, et la roue avant c’est le participe passé. Si tu n’en as qu’une, tu manques d’équilibre et tu tombes ! 🚴
Exemples : J’avais aimé. – Tu étais arrivé. – Il avait compris. – Nous étions allés. – Vous aviez entendu. – Elles étaient transcendées.
Points sur les auxiliaires ☝️
Le participe passé se conjugue comme au passé composé. Tu accordes lorsque tu utilises l’auxiliaire être mais tu n’accordes pas lorsque tu utilises l’auxiliaire avoir – sauf si le COD est placé avant le verbe. ✅
À toi de repérer les fautes… 😉
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💡 Tu as un doute sur l’accord du participe passé ? Jette un coup d’œil par ici.
À noter 🗒️
Pour conjuguer les verbes être et avoir au plus-que-parfait, il te suffit d’utiliser avoir comme auxiliaire :
être : J’avais été. – Tu avais été. – Il avait été. – Nous avions été. – Vous aviez été. – Ils avaient été.
avoir : J’avais eu. – Tu avais eu. – Il avait eu. – Nous avions eu. – Vous aviez eu. – Ils avaient eu.
Le plus-que-parfait du subjonctif
Rappel sur le subjonctif 😀
- Il exprime quelque chose d’incertain, qui n’a pas été réalisé (un souhait, une demande, une hypothèse, une émotion).
- Il existe à quatre temps : présent, passé, imparfait et plus-que-parfait. Le présent est le plus courant, les autres sont surtout utilisés dans les textes littéraires.
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Alors comment conjuguer ce casse-tête ? 🤷
Il te suffit d’utiliser le subjonctif imparfait des auxiliaires « être » et « avoir » avec le participe passé du verbe à conjuguer.
Pronom | + | Auxiliaire avoir | ou | Auxiliaire être | + | Participe passé |
---|---|---|---|---|---|---|
Que j'/je | eusse | fusse | aimé / compris | |||
Que tu | eusses | fusses | aimé / compris | |||
Qu’il /elle | eût | fût | aimé /compris | |||
Que nous | eussions | fussions | aimé / compris | |||
Que vous | eussiez | fussiez | aimé / compris | |||
Qu'ils /elles | eussent | fussent | aimé / compris |
On t’a donné comme exemple le verbe « aimer ». Pour le conjuguer à la première personne, tu utilises l’auxiliaire avoir (« eusse ») et tu rajoutes le participe passé du verbe aimer (« aimé ») ce qui te donne : « Que j’eusse aimé ». Même chose avec le verbe « comprendre »…
Tu vois, ce n’est pas si dur ! 💪
Erreur à éviter ❌
-
- La troisième personne du singulier porte l’accent circonflexe (par exemple, « qu’il eût »). Sans accent, tu as affaire au passé simple (par exemple, « il eut »).
-
- Attention à toujours accorder le participe passé : « La fleur qu’il eût arrosée ». Tu vois, on retrouve le e muet du féminin.
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Concordance des temps et exemples
La concordance des temps est importante pour que la narration soit cohérente. Elle permet de respecter la logique temporelle d’une histoire. On va te l’expliquer simplement dans le cas du plus-que-parfait. Tu pourras raconter une histoire à la perfection grâce à ça ! 👌
À l’indicatif
Tu peux utiliser le plus-que-parfait avec le passé composé, le passé simple et l’imparfait.
Dans la proposition principale 🦸
Quand le plus-que-parfait est situé dans la proposition principale, ça ne change pas sa valeur.
On peut dire : « ils avaient appris la nouvelle qui circula en ville » (avec du passé simple) ou « ils avaient appris la nouvelle qui a circulé en ville » (avec du passé composé) ou « ils avaient appris la nouvelle qui circulait en ville » (avec de l’imparfait).
Dans tous les cas, le plus-que-parfait « avaient appris » est ici dans la proposition principale. Comme tu le vois, il exprime aussi l’antériorité.
Dans la proposition subordonnée 💇
Rappel 💡
La proposition principale est complétée par la proposition subordonnée au niveau de la construction grammaticale et du sens. La proposition principale est simple et la proposition subordonnée est plus complexe.
Si on te dit : « je suis venu à l’anniversaire qu’elle avait organisé », le plus-que-parfait « avait organisé » exprime une action qui s’est déroulée avant une autre.
Si on te dit : « ils firent de leur mieux pour gagner le championnat auquel ils s’étaient inscrits », ils firent (passé simple) de leur mieux après s’être inscrits au championnat. Ils se sont inscrits avant de participer, et firent de leur mieux ensuite. Tu comprends ? Le plus-que-parfait « s’étaient inscrits » exprime une action antérieure au passé simple « ils firent ».
Un dernier pour la route : si on te dit : « vous aviez répété votre répertoire à merveille. Le concert était parfait ! », l’action exprimée au plus-que-parfait (« aviez répété ») est antérieure à celle exprimée à l’imparfait (« était »). Le concert s’est déroulé après les répétitions.
Au subjonctif
Dans le cas du subjonctif, le plus-que-parfait est aussi utilisé pour exprimer ce qu’il s’est passé avant. Par contre, on le retrouve toujours dans la subordonnée, jamais dans la proposition principale !
Exemple : « Tu ne pensais pas que j’eusse apprécié tes compliments. »
Le sens te paraît obscur ou difficile ? C’est normal. Tu peux remplacer le plus-que-parfait du subjonctif par le conditionnel passé, avec lequel tu es peut-être plus familier.
Tu peux réécrire l’exemple précédent comme ça : « Tu pensais que j’aurais apprécié tes compliments. »
Fun fact 👀
En fait, même si les grammairiens ne sont pas tous d’accord, la plupart reconnaissent que le conditionnel passé est très proche du subjonctif plus-que-parfait. D’ailleurs, c’est pour ça qu’il existe une deuxième forme appelée « conditionnel passé deuxième forme » qui est très similaire.
La voix passive
On va t’exposer ce piège à éviter. C’est un peu compliqué mais accroche-toi, car ces explications vont te permettre de maîtriser complètement le plus-que-parfait et de connaître toutes ses subtilités. Ici, on ne te cache rien.
Si on te dit : « si j’avais su ma leçon pour le contrôle », tu reconnais le plus-que-parfait de l’indicatif, non ? Pas de piège, il s’agit ici de la voix active. 👍
Si on te dit : « la leçon avait été sue pour le contrôle », c’est la voix passive du verbe savoir. Dans ce cas, l’auxiliaire en entier est l’auxiliaire passif, c’est-à-dire « avait été ».
Fais bien attention à ne pas confondre avec le plus-que-parfait du verbe « être » : « il avait été ». Ici, on est à la voix active du verbe « être », l’auxiliaire est donc simplement « avait ».
La nuance existe dans tous les cas. Si on te dit : « que vous eussiez été », tu reconnais le plus-que-parfait du verbe « être » à la voix active. L’auxiliaire est « eussiez ».
Mais si on te dit : « que vous eussiez été envoyés », tu fais face au plus-que-parfait du verbe envoyer à la voix passive. L’auxiliaire est donc « eussiez été ». 😮💨
Prends garde au piège de la voix passive qui en fait chuter plus d’un ! En plus, ne pas te tromper sur ça, c’est stylé, tu ne trouves pas ?
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Exercices pratiques corrigés
Rien de tel qu’un petit quizz pour tester tes connaissances. 😉
Maintenant que tu connais tous les secrets du plus-que-parfait, entraine-toi en sélectionnant la conjugaison correcte dans ces phrases. Si tu as des doutes, n’hésite pas à aller revoir plus haut tous les exemples qu’on t’a donnés après avoir fini l’exercice complémentaire.
FAQ ✅
Quelles sont les terminaisons du plus-que-parfait ?
Les terminaisons du plus-que-parfait dépendent de l’auxiliaire utilisé (être ou avoir au passé composé) suivi du participe passé du verbe principal. Par exemple : j’avais parlé, tu étais venu.
Est-ce qu’on accorde le plus-que-parfait ?
Oui, le plus-que-parfait s’accorde en genre et en nombre avec le sujet si l’auxiliaire est « être », ou avec l’objet direct s’il est placé avant le verbe et que l’auxiliaire est « avoir ». Par exemple : elle était allée, ils avaient lu le livre qu’ils avaient trouvé.
Quand un verbe est conjugué au plus-que-parfait, il contient deux parties ?
Effectivement, le plus-que-parfait est un temps composé qui contient deux parties : l’auxiliaire « être » ou « avoir » au passé composé et le participe passé du verbe à conjuguer. Par exemple : nous avions fini, vous étiez sortis.
Quelle est la différence entre le passé composé et le plus-que-parfait ?
Le passé composé exprime une action passée récente ou ayant un lien avec le présent, tandis que le plus-que-parfait exprime une action qui a eu lieu avant une autre action passée. Par exemple : J’ai mangé (passé composé) après que j’eus fini (plus-que-parfait) de travailler.