Tu es en forme ? Super, on va pouvoir attaquer ! Cette fois-ci, on est partis pour un voyage dans le temps au sein de notre richissime histoire de France đ«đ·. Parce quâun peu de culture gĂ©nĂ©rale ne fait jamais de mal, on va voir aujourdâhui ce quâĂ©tait la pĂ©riode nommĂ©e « la Fronde ». Non pas la fraude, jeune chenapan qui ne paye pas ses tickets de bus, la Fronde !
Tu veux certainement savoir pourquoi cet Ă©pisode a marquĂ© le XVIIe siĂšcle et quelles consĂ©quences il a pu avoir đ.
Allez hop ! On saute dans notre machine Ă remonter dans le temps et on dĂ©barque Ă lâĂ©poque des rois aux perruques de mauvais goĂ»t.
L’origine de « la Fronde » â
PĂ©riode qui aura marquĂ© les esprits et menĂ©e Ă plusieurs bouleversements politiques, on va voir, dans un premier temps, comment cet Ă©vĂ©nement a Ă©mergĂ© et quelles en ont Ă©tĂ© les causes đ€.
Quâest-ce que câest que la Fronde âïž
đĄ DĂ©finition
 Le mot « fronde » se dĂ©finit comme une rĂ©volte d’un groupe contre les institutions.
Dans notre cas, la Fronde est une pĂ©riode dâinsurrection qui se dĂ©roule entre 1648 Ă 1653. Elle se dĂ©coupe en deux phases principales : la Fronde parlementaire qui a lieu Ă Paris de 1648 Ă 1649 et qui prĂ©cĂšde la Fronde des princes de 1650 Ă 1653 đ.
Pendant prÚs de cinq longues années, le pouvoir royal français est mis à mal par des révoltes successives. Issues du parlement dans un premier temps, elles se sont étendues aux princes du royaume.
Et ces mouvements de protestations nâont pas surgi de maniĂšre alĂ©atoire. On verra juste aprĂšs que lâĂ©lĂ©ment dĂ©clencheur est une politique dĂ©mesurĂ©e dâimposition, mise en place par le ministre Mazarin đ„.
Dâailleurs, au dĂ©but des faits, le jeune Louis XIV nâavait que 10 ans. PlutĂŽt dĂ©licat de gĂ©rer une telle crise alors quâil ne savait probablement pas encore sâhabiller tout seul (mais bon, on ne va pas le plaindre, il Ă©tait roi de France đ€Ż).
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Causes et acteurs de la Fronde đŹ
Revenons aux causes qui nous ont amenées à tout ce grabuge. En effet, le mouvement de la Fronde est né dans un contexte particulier.
Il faut savoir que depuis 1643, le royaume de France est gouvernĂ© par Anne d’Autriche, Ă©pouse du dĂ©funt roi Louis XIII et mĂšre de Louis XIV.
Je te vois venir, tu te demandes pourquoi Anne dâAutriche Ă©tait Ă la tĂȘte du royaume Ă ce moment-lĂ đ€±.
Et bah, notre cher Louis XIV nâavait que 5 ans en 1643 (oui, il est nĂ© en 1638, câest bien, tu percutes) et Ă©tait donc naturellement encore trop jeune et câest sa mĂšre bien aimĂ©e qui assumait la rĂ©gence du pays.
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Mazarin contre le reste du monde đ
Câest lĂ que le cardinal Jules Mazarin intervient. Il Ă©tait dans les petits papiers de la Cour et Ă©tait surtout le principal ministre et conseiller dâAnne dâAutriche đ€. Un homme de confiance qui sâĂ©tait dĂ©jĂ illustrĂ© auprĂšs de Richelieu.
âȘïžÂ Qui Ă©tait Richelieu ?
Il est le fondateur de l’AcadĂ©mie française, mais aussi le plus cĂ©lĂšbre ministre de Louis XIII. Richelieu est l’un des personnages les plus cĂ©lĂšbres et les plus controversĂ©s du XVIIá” siĂšcle. Il consacrera notamment sa vie Ă servir le roi dont il va renforcer et asseoir le pouvoir comme jamais auparavant.
MalgrĂ© la gestion de sa mĂšre et de Mazarin, le jeune Ăąge de Louis XIV va venir fragiliser le royaume. Ă tout moment, les mĂ©contents peuvent profiter de l’inexpĂ©rience du souverain pour se rĂ©volter đ«.
En plus de cette situation dĂ©licate, Mazarin est loin de faire l’unanimitĂ© au sein des sujets du roi et est jugĂ© comme « un Ă©tranger » par la plupart. Un Ă©tranger qui tire les ficelles du pays en compagnie de la reine-mĂšre, c’est difficilement acceptable pour ses dĂ©tracteurs.Â
Et lorsque ce fameux Mazarin dĂ©cide d’augmenter les impĂŽts pour pallier le coĂ»t de la Guerre de Trente Ans, la situation prend une tout autre tournure đČ.
âïžÂ La Guerre de Trente Ans
Câest une sĂ©rie de conflits armĂ©s qui dĂ©chire lâEurope 1618 Ă 1648. Ces affrontements opposent le camp des Habsbourg d’Espagne et d’Autriche, qui dĂ©tiennent la couronne de l’Empire germanique et sont soutenus par l’Ăglise catholique, et les Ătats allemands protestants, alliĂ©s des puissances europĂ©ennes Ă majoritĂ© protestante. Parmi ces derniĂšres, les Provinces-Unies et les pays scandinaves, ainsi que la France qui, bien qu’en lutte contre les protestants, entendait rĂ©duire la puissance du camp des Habsbourg sur le continent europĂ©en.
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Le rĂ©cit des Ă©vĂ©nements đïž
Passons sans plus attendre Ă lâhistoire de cette pĂ©riode essentielle. Rentrons au cĆur de la Fronde.
La Fronde parlementaire đ
Pour prĂ©lever les impĂŽts en question, Mazarin a recours Ă des intendants et ces derniers disposent d’un pouvoir important.
En parallĂšle, le Parlement et la noblesse craignent que cette rĂ©forme ne vienne menacer davantage leur situation personnelle đš.
Le 13 mai 1648, le parlement de Paris, la Cour des aides et la Chambre des comptes bravent l’interdiction royale. Ils dĂ©cident tous de se rassembler pour rĂ©flĂ©chir quant Ă rĂ©forme de l’Ătat.
Ils arriveront Ă un accord commun et le but du mouvement consiste, dĂšs lors, Ă rĂ©duire le pouvoir absolu du roi et Ă rĂ©cupĂ©rer certaines prĂ©rogatives (avantages ou droits attachĂ©s Ă une fonction) supprimĂ©es depuis Richelieu đ.
Ainsi, au cours de l’Ă©tĂ©, les reprĂ©sentants du Parlement soumettent Ă la reine-mĂšre un programme de vingt-sept articles (comment câest long đ), exigeant, entre autres, la suppression des intendants et le principe de ne percevoir aucun nouvel impĂŽt sans le consentement parlementaire.
Les consĂ©quences des revendications đŁïž
Anne d’Autriche fait mine de donner son accord, mais ne signe pas le document. Elle semble offensĂ©e par lâaudace des dĂ©putĂ©s, elle attend le moment idĂ©al pour mettre un terme Ă cette mascarade. En aoĂ»t 1648, elle fait arrĂȘter par surprise (on a connu mieux comme surprise đ) l’un des principaux conseillers du Parlement, Pierre Broussel.
Mais câĂ©tait sans compter sur la population de la capitale qui va se rĂ©volter (Broussel est un personnage trĂšs apprĂ©ciĂ© Ă lâĂ©poque). Une rĂ©volte tellement puissante que la Cour sera contrainte de fuir Paris et dâaller se rĂ©fugier Ă Reuil en fin dâannĂ©e 1948 puis Ă Saint-Germain en janvier 1649.
La rĂ©gente n’aura, par la suite, pas d’autre choix que dâaccepter les mesures des parlementaires đ .Â
Pourtant, une fois en sĂ©curitĂ©, la rĂ©gente tentera de rĂ©affirmer son autoritĂ© sur Paris. Pour commencer, elle tente d’installer les parlementaires en province pour les Ă©loigner. Mais, rien n’y fait, ceux-ci, appuyĂ©s par la bourgeoisie, lĂšvent une armĂ©e dirigĂ©e par des nobles (le prince Conti, le duc de Longueville, etc.).
De son cĂŽtĂ©, Mazarin place les troupes royales sous le commandement du prince de CondĂ©, qui accepte d’assiĂ©ger Paris đĄïž.
DĂ©sorganisĂ©e, assiĂ©gĂ©e, la rĂ©volte parisienne s’essouffle et le Parlement finit par accepter la paix de Rueil en mars 1649, avant de signer la paix de Saint-Germain le 1er avril 1649 đ.
Ces accords leur octroient quelques avantages, mais ce nâest pas suffisant. Tous espĂ©raient le dĂ©part de Mazarin, mais en vain.
La colÚre des parlementaires va finalement se diffuser auprÚs des nobles, des princes et de la population. Ils souhaitent tous une chose : le départ de Mazarin !
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La Fronde des princes đ
La premiĂšre protestation nâest pas exprimĂ©e par celui auquel on aurait pensĂ©. Mesdames et Messieurs, câest le prince de CondĂ©, qui attend de la famille royale plus de privilĂšges et qui est trĂšs déçu et ne se gĂȘne pas de le faire sentir đ.
Le Grand CondĂ© dĂ©cide donc de s’allier aux rebelles et de changer de camp. Pas de chance pour lui, il est fait prisonnier peu de temps aprĂšs. Le prince Conti et le duc de Longueville sont, eux aussi, conduits au chĂąteau de Vincennes pour y ĂȘtre enfermĂ©s âïž.
Câest la goutte dâeau qui fait dĂ©border le royaume, les partisans des princes, parmi lesquels se trouve le vicomte de Turenne, se soulĂšvent dans les provinces du royaume. Câest le dĂ©but de la deuxiĂšme Fronde, appelĂ©e la Fronde des princes. La Bourgogne, la Normandie, le Limousin, le Poitou et l’Aquitaine dĂ©clenchent une guerre civile sans prĂ©cĂ©dent Ă partir de janvier 1650 đ€ș.
âïžÂ 15 dĂ©cembre 1650 – Bataille de Rethel
Elle oppose le Royaume de France aux Frondeurs. L’armĂ©e française est commandĂ©e par CĂ©sar du Plessis-Praslin et l’armĂ©e de la Fronde par Henri de Turenne. Ă l’issue de cette bataille, c’est l’armĂ©e du Royaume de France qui en sort victorieuse..
La protestation et les affrontements se poursuivent. De son cĂŽtĂ©, la population parisienne dĂ©couvre en fĂ©vrier 1651 que la famille royale tente de s’enfuir Ă nouveau de la capitale. Les Parisiens se rĂ©voltent Ă leur tour, envahissent le palais du Louvre et bloquent la ville đ„.
Encore une fois, la reine n’a plus le choix, elle capitule et libĂšre les princes de CondĂ© et Conti et le duc de Longueville.
AussitĂŽt sorti, CondĂ© songe dĂ©jĂ Ă sa vengeance. Mazarin, quant Ă lui, s’exile en RhĂ©nanie pour calmer les esprits.
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Un dĂ©tail important fait son apparition : le roi atteint la majoritĂ© le 5 septembre 1651. Happy Birthday Ă lui đ !
Oui, 1651 – 1638 = 13. La majoritĂ© pour rĂ©gner Ă©tait Ă 13 ans. SacrĂ© veinard ce Louis XIV !
L’une de ses premiĂšres actions est bien Ă©videmment de lever une armĂ©e contre le prince de CondĂ©, qui marche avec ses troupes vers Paris, aprĂšs avoir acquis le soutien de l’Espagne đȘđž.
La famille royale et leur conseiller Mazarin se rejoignent Ă Poitiers. Dâailleurs le commandement des troupes royales sera confiĂ© Ă Henri de Turenne. Oui oui, tu ne rĂȘves pas, aprĂšs avoir perdu la bataille de Rethel alors quâil Ă©tait Ă la tĂȘte des frondeurs, le vicomte de Turenne arrivera Ă obtenir les grĂąces de Louis XIV et se verra carrĂ©ment confier la tĂȘte des troupes royales đȘ.
2 juillet 1652 – Bataille au Faubourg Saint-Antoine âïž
Plusieurs batailles Ă©clatent jusqu’Ă la journĂ©e fatidique du 2 juillet 1652.
CondĂ© et Turenne s’affrontent en bordure de Paris. Mais Ă deux doigts de la dĂ©faite, CondĂ© reçoit le secours de la cousine du roi, dite la Grande Mademoiselle. Elle fait ouvrir la porte Saint-Antoine pour y faire entrer ses troupes et fait tirer des coups de canon contre les forces royales.
PlutĂŽt sympa cette cousine du roi. Ă tel point que CondĂ© s’empare de Paris Ă la suite de la bataille â.
Malheureusement, la capitale sombre directement dans l’anarchie aprĂšs la bataille. Les Parisiens, fatiguĂ©s de ces annĂ©es de rĂ©voltes, finissent par se retourner contre CondĂ© et le renverser. Les habitants de la capitale ouvriront peu de temps aprĂšs les nĂ©gociations avec le pouvoir royal đŹ.
Fin des Ă©vĂšnements đ
Les conditions des pourparlers entre les deux parties sont les suivantes : Et bah dâun cĂŽtĂ© Mazarin doit impĂ©rativement quitter le pays. Et si cette condition est respectĂ©e, le roi pourra alors reprendre ses droits sur Paris âïž.
Le conseiller Mazarin s’exile finalement en Belgique đ§đȘ. The End !
Cet épisode de cinq ans aura bouleversé la capitale, mais aussi plusieurs provinces françaises. Le roi et son entourage auront été mis à mal, au point de fuir plusieurs fois et de devoir négocier avec les insurgés.
Une fronde qui s’essoufflera, toutefois, ce qui permettra au royaume de retrouver son roi et aux rebelles de voir enfin leur vĆu exaucĂ© : Mazarin est parti đ !
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Lâimpact dâune telle rĂ©volte đłïž
La Fronde nâa pas seulement créé un immense bordel pendant cinq ans et puis plus rien. Non, il a profondĂ©ment affectĂ© le pouvoir du roi et ce dernier se servira de cet Ă©pisode pour dicter son pouvoir quasi totalitaire le restant de son rĂšgne đŠŸ.
Les consĂ©quences đ€Ż
AprÚs plus de quatre ans de troubles civils organisés aussi bien par les parlementaires, les princes que par la population, la France retrouve une certaine stabilité.
Mais son souverain, le jeune Louis XIV, comme dit prĂ©cĂ©demment, est bien dĂ©cidĂ© Ă ce que cela ne se reproduise plus. Il n’aura alors de cesse de renforcer son pouvoir absolu et ira jusquâĂ installer une monarchie absolue en 1661 đźâđš.
Mais comment a-t-il fait? Bizarrement, tout est plus simple quand on est roi. Louis XIV n’aura plus de ministre, privera le parlement de pouvoir et s’entourera, Ă Versailles (loin de Paris et de ses rĂ©voltes), des hauts placĂ©s du royaume afin de les surveiller au mieux đ.
Ainsi, ces quelques annĂ©es de Fronde ont largement suffi Ă dicter toute la politique d’un rĂšgne personnel de 54 ans (de 1661 Ă 1715) đ.
đĄ Rappel
Louis XIV (1638-1715), dit le « Roi-Soleil », dĂ©tient le record du plus long rĂšgne : 72 ans đ.
RĂ©cap des Ă©vĂ©nements majeurs đ
Dates | ĂvĂšnements |
---|---|
đ 13 mai 1648 | Le Parlement veut rĂ©former lâĂtat |
đ 26 aoĂ»t 1648 | DĂ©but officiel de la Fronde |
đ 5 janvier 1649 | Fuite de la famille royale Ă Saint-Germain |
đȘ 8 fĂ©vrier 1649 | CondĂ© assiĂšge Paris avec les troupes royales |
âïž 11 mars 1649 | Les frondeurs signent la paix de Reuil |
đ 18 janvier 1650 | DĂ©but de la Fronde des princes |
âïž 15 dĂ©cembre 1650 | Bataille de Rethel |
đč 2 juillet 1652 | Bataille au Faubourg Saint-Antoine |
đŁ 21 octobre 1652 | Le roi retourne Ă Paris |
đ 3 aoĂ»t 1653 | Fin de la Fronde |
Et voilĂ , on a fini ! Tu sais dĂ©sormais ce quâest la Fronde, de quoi fanfaronner en sociĂ©tĂ© avec tes nouvelles connaissances đ.
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