“Quand ça va pas, il y aura toujours le cinéma”, nous dit Arlette, personnage de la série française 10 pour cent. Le 7ᵉ art fait rêver, et nombreux sont les passionnés qui souhaiteraient apprendre les ficelles du métier, pour participer au rayonnement du cinéma français.
Dans cet article, nous te présentons les écoles de cinéma, leurs débouchés, et comment elles peuvent te former aux métiers de l’industrie. Clap, ça tourne ! 🎬
Les écoles de cinéma en France : une diversité d’options
Accessibles après un diplôme niveau bac ou quelques années d’études supérieures, les écoles de cinéma permettent d’obtenir une formation théorique et pratique des métiers du cinéma. Réalisation, production, scripting, tu trouveras sûrement ton bonheur parmi les spécialités proposées !
Pour apprendre les métiers du cinéma, tu peux opter pour un BTS audiovisuel, un bachelor en 3 ans, ou bien une licence professionnelle. De nombreuses écoles proposent aussi des formations après une licence délivrant un diplôme de niveau master. Il est également possible de suivre des cycles courts et des ateliers, par exemple si tu poursuis d’autres études en parallèle, ou si tu te réorientes.
À noter que si tu n’as pas obtenu un diplôme de niveau bac, certaines écoles accordent des dérogations. À toi de te renseigner sur les possibilités, car elles varient d’un établissement à l’autre.
Quelle école choisir parmi un océan de possibilités ? On te propose un petit guide 🗺
Les écoles publiques
En France, nous avons la chance d’avoir de très bonnes écoles de cinéma publiques, c’est-à-dire financées par le ministère de la Culture ou subventionnées par l’État. Elles proposent souvent des bourses, et sont quasi gratuites. De plus, elles optent pour un programme d’égalité des chances pour celles et ceux issus de milieux sociaux défavorisés.
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Les plus : un coût réduit, une très bonne réputation, un réseau très étendu.
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Les moins : une très grande sélectivité, un nombre de places restreint.
La Fémis
C’est l’une des écoles les plus réputées en France. Rattachée à l’université PSL (Paris Sciences et Lettres, associée à Dauphine), elle dépend du ministère de la Culture, et est financée par le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée).
Pour être admissibles, les candidats doivent avoir un diplôme de niveau bac et justifier de 2 ans d’études OU d’activité professionnelle. Les étudiants suivent des parcours allant de 1 à 4 an(s).
D’autres concours 📜
La plupart des départements sont accessibles sur concours au niveau bac+2, sauf 2 exceptions :
- La formation en distribution-exploitation est accessible sur concours en bac+3 (durée du parcours : 2 ans) ;
- La formation en création de séries TV accessible sur concours en bac+5 (durée du parcours : 1 an).
En 2022, 63 élèves ont été admis sur 1733 candidats (3,64%).
Son concours est particulièrement sélectif, composé d’un dossier personnel de 30 pages maximum (pré-sélection), d’un concours écrit et oral (pré-admission) puis d’un oral (admission). Tu peux retrouver toutes les informations sur le site de la Fémis.
Au programme : 10 départements d’études où il est possible de te spécialiser.
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Production
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Réalisation
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Scénario
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Image
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Son
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Montage
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Décor
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Scripte
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Distribution-exploitation
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Création de série TV
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Nos profs sont passés par les meilleures écoles et universités.
L’ENS Louis-Lumière
L’École Nationale Supérieure Louis Lumière fait partie du réseau des grandes écoles nationales. Tout comme la Fémis, l’école recrute sur concours, en 3 étapes de sélection.
Les places sont chères : 16 élèves sont recrutés par master.
Chaque master dure 3 ans. Parmi les spécialités, on retrouve :
- Master en cinéma
- Master en son
- Master en photographie
Le campus se trouve désormais en Seine-Saint-Denis, à la Cité du Cinéma. L’établissement développe particulièrement la recherche théorique du 7ᵉ art.
Faut-il faire une prépa pour rejoindre une école de cinéma ? 📝
Avec leurs concours sélectifs et complexes, de nombreux étudiants ou jeunes travailleurs optent pour une prépa avant de tenter leur chance en école de cinéma. Cependant, elles sont souvent privées, et donc sous-entendent de débourser des frais. Une alternative serait d’opter pour une prépa littéraire, au sein d’établissements publics proposant des options cinéma.
La Ciné-Fabrique
École située à Lyon et à Marseille, aux nombreux partenaires allant du CNC à Netflix, la Ciné-Fabrique recrute environ 35 candidats par an.
Elle est accessible sur sélection après un concours en 3 étapes : les candidats doivent avoir entre 18 et 25 ans, et le processus de sélection se veut non discriminant, sur l’orthographe et le parcours scolaire. Un processus de sélection est mis en place pour les étudiants n’ayant pas obtenu leur baccalauréat.
Les cursus durent 3 ans (il n’est pas possible de rejoindre un cursus en cours de route), et délivrent une licence professionnelle en plus d’un diplôme d’établissement.
Voici les 5 parcours possibles :
- Scénario
- Production
- Image
- Son
- Montage
L’École supérieure d’audiovisuel (ENSAV)
Affiliée à l’université de Toulouse Jean-Jaurès et située dans la ville rose, l’ENSAV propose des cursus de 3 à 5 ans. Elle est très réputée, et propose des formations intéressantes, notamment dans le cinéma d’animation et dans les effets spéciaux.
Parmi eux, on retrouve :
- Un parcours de licence en 3 ans, spécialisé au bout de la 3ᵉ année
- Diplôme National d’Arts et Techniques (DNAT, bac+3) / Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique (DNSEP, bac+5) en cinéma d’animation
- Master en cinéma audiovisuel avec divers parcours possibles: Cinéma XR, Esthétique du cinéma, Image, Production, Réalisation.
- Diplôme Universitaire de Recherche et de Création en Audiovisuel (bac+6)
L’INA Sup
Tu connais sûrement l’INA, l’Institut National de l’Audiovisuel, qui nous régale avec ses archive vidéo de la France d’un autre temps. Eh bien, figure-toi qu’il a sa propre école !
Établissement public, l’INA Sup, situé en Ile-de-France dans le 94 à Bry-Sur-Marne, propose une grande diversité de formations, et est accessible directement après le bac, contrairement à la Fémis et à l’ENS Louis Lumière.
L’école délivre une diversité de diplômes niveau bac+2, bac+3 et bac+5 :
Bac+2
- Diplôme INA technicien supérieur audiovisuel (option son ou montage)
- BTS Option Techniques d’ingénierie et exploitation des équipements
- BTS Option Gestion de production
Bac+3
- Diplôme INA Documentaliste multimédias
- Diplôme INA Ingénierie sonore ( spécialité Sonorisation ou Audiovisuel)
- Diplôme INA Motion design
- Licence professionnelle Systèmes audiovisuels numériques
Bac +5
- Master INA Production audiovisuelle
- Master INA Patrimoines audiovisuels
- Master création musicale et arts sonores
- Diplôme Conception Réalisation de documentaire
- Mastère Spécialisé Concepteur de projet digital
- Ingénieur ENSEA spécialité électronique et informatique industrielle
- Master Artisan de l’image
Le nombre d’élèves par promotion est réduit. Elle recrute une dizaine d’élèves en BTS chaque année.
Le CEEA
Voici le Conservatoire Européen d’Ecriture Audiovisuelle, école publique qui forme les scénaristes et scriptes de demain. Financée par les grandes chaînes de télévision françaises (TF1, France 2, ARTE…) elle recrute 12 heureux candidats à partir de 20 ans, sans condition de diplômes.
La formation dure 2 ans, mais l’école propose aussi des formations courtes pour les professionnels de l’audiovisuel.
Les écoles privées
Les écoles publiques offrant peu de places, alors que la demande de formations artistiques ne cesse d’augmenter, de nombreuses écoles privées existent en France.
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Les plus : une grande diversité de formations, plus d’élèves recrutés
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Les moins : un coût très élevé, une réputation variable en fonction des écoles
Voici 3 écoles privées à ne pas manquer.
L’ESRA (l’École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle)
Présente à Paris, à Nice, à Rennes et à Bruxelles, l’ESRA offre une formation sur 3 ans, avec une spécialisation en 3ᵉ année. Voici les spécialisations possibles :
- Réalisation cinéma
- Réalisation série télé
- Réalisation télévision
- Image
- Montage et FX
- Production
Le CLCF (Le Conservatoire Libre du Cinéma Français)
Situé à Paris, le CLCF se distingue par son ancienneté, et par ses formations également dispensées en cours du soir. Il propose des formations en 3 ans, ou en 4 ans pour la formation de réalisateur. Voici ses formations proposées :
- Assistant réalisateur
- Monteur
- Directeur de production
- Scripte
- Scénariste
L’École de cinéma 3iS (Institut International de l’Image et du Son)
Située à Paris, Bordeaux, Lyon, Nantes et Avignon, l’École de cinéma 3iS permet une longue liste de formations autour des métiers de l’audiovisuel, en 3 à 5 ans.
Voici une liste des domaines proposés par l’école :
- Cinéma et audiovisuel
- Son et musique
- Communication digitale
- Cinéma d’animation
- Jeu vidéo
- Spectacle et événementiel
- Acting
Les débouchés après une école de cinéma
Que tirer d’une école de cinéma
Voici les avantages à faire une école de cinéma.
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Rejoindre une école de cinéma permet d’accéder à une formation complète où tu développeras des compétences artistiques et techniques, tout en apprenant à gérer des projets collectifs.
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Tu acquiers une solide base théorique et une culture générale du milieu où tu veux évoluer.
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C’est aussi l’opportunité de rencontrer des professionnels venant de divers horizons, d’échanger avec eux et d’affiner ton parcours professionnel.
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Tu y développeras aussi ta propre “patte” artistique.
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Être en école de cinéma, c’est avoir accès à des appareils techniques parfois très coûteux, et pouvoir les manipuler.
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Tu vas aussi découvrir les “behind the scene” d’un projet cinématographique, et réaliser à quel point tout projet nécessite une équipe avec divers talents.
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Faire une école, c’est surtout être entouré de passionnés comme toi, rencontrer des amis et potentiels partenaires de projets, et être constamment stimulé dans ta créativité et ton apprentissage, chose qu’il est plus difficile de faire seul.
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C’est profiter de la renommée de ton école et avoir des perspectives de carrière à l’étranger, notamment en assistant aux festivals tels que Deauville et Cannes.
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Faire fructifier les stages et ateliers auxquels tu assistes.
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Créer un réseau professionnel durable.
Quels sont les différents métiers du cinéma ?
Voici une petite liste de métiers du cinéma auxquels tu peux accéder après une école. Pour plus de détails, rends-toi sur le site de l’Upopi.
Réalisateur
Le réalisateur ou la réalisatrice est celui ou celle qui, à partir d’un scénario, prend en charge la direction artistique, la mise en scène, la direction d’acteurs, les prises de vue et de son. Il donne vie au projet et l’encadre, en comptant sur le talent de son équipe (acteurs, techniciens).
Les réalisateurs connus : Xavier Dolan, Stanley Kubrick, Jean-Luc Godard, Sofia Coppola…
Scénariste
C’est celui ou celle qui écrit le scénario et les dialogues, qui seront le squelette du film. Il doit écrire les intentions du scénario, décrire les scènes et les réactions des personnages.
Les scénaristes connus : Céline Sciamma, Spike Lee, Stephen King…
Producteur
C’est celui ou celle qui réunit les éléments économiques, juridiques et marketing à la production, réalisation puis diffusion d’un film. Généralement, il ou elle représente une grande maison de production.
Les producteurs connus : Luc Besson et sa maison EuropaCorp, Johnnie To et Milkyway Image…
Monteur
Travaillant souvent en équipe, le chef monteur assemble séquences, plans, pistes sonores, musiques et bruitages, pour donner vie au récit.
Monteurs connus : George Romero, Andy Warhol, Lee Smith…
Ingénieur du son
Il doit prendre en charge la qualité et l’esthétique sonore d’un film, avec l’aide de son équipe technique.
Ingénieur du son connus : Gérard Lamps, Philippe Zdar…
Directeur de la photographie/chef opérateur
Il ou elle est chargé(e) de l’image, de sa qualité et de son esthétique. Par exemple, il va énormément intervenir sur l’éclairage en travaillant la lumière, les ombres, les couleurs, le grain… Il utilise son expertise photographique avec précision.
Directeur de la photographie/chef opérateur connus : Henri Alekan, Gordon Willis, Michael Ballhaus…
Entretien avec Valentine Milin, réalisatrice en herbe
Diplômée de l’EICAR depuis août 2023, Valentine, 23 ans, revient sur son parcours en école de cinéma.
Hello Valentine, présente-toi et parle-nous de ce qui t’a motivé à faire une école de cinéma !
Hello Alix ! Je m’appelle Valentine, j’ai fini mes études de cinéma en août 2023, et maintenant, je travaille en tant qu’assistante au casting figuration d’une série. Mais j’aimerais vivre de la réalisation, donc à côté, je réalise des petits courts métrages 🙂
Quelle était ton école ? As-tu choisi une spécialité ?
J’étais à l’EICAR, en bachelor réalisation cinéma et télévision. En 3ᵉ année, je me suis spécialisée en Production/Assistant réalisateur, mais j’aurais également pu choisir le parcours Mise en scène et technique.
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ta formation ?
Ce que j’ai le plus aimé dans ma formation, je pense que c’étaient les projets de groupe, quand on participait à la réalisation de films avec les autres élèves, et qu’on apprenait ensemble. Travailler avec eux, c’étaient vraiment les meilleurs moments ! On avait aussi des super cours d’assistant réalisateur, où on nous a formé à MMS (un logiciel d’assistant réalisateur) mais aussi à bien lire un scénario, et créer un dépouillement (la phase de préproduction où l’on détaille les scènes du film). Au niveau des stages, on peut en faire tous les ans donc c’est génial, bien que l’on puisse en faire principalement en été. D’ailleurs, ils sont obligatoires pour valider notre diplôme.
Y a-t-il des aspects négatifs que tu voudrais évoquer ?
Je trouve qu’il n’y a pas énormément d’heures de cours sur l’année… on a seulement des demi-journées sur une courte période, puis nous alternons avec des périodes de projet. Au total, ce n’est pas énorme au vu des frais d’inscriptions. Toutefois, cela permet aux gens d’avoir un boulot à côté ou de prendre le temps pour leurs projets perso.
Je trouve que le prix qu’on paie est un peu disproportionné, sachant que l’on ne peut pas tous réaliser ou se positionner dans des départements pour des projets.
Enfin, conseillerais-tu de faire une école de cinéma à quelqu’un qui veut apprendre le métier ?
J’étais très réticente à l’idée de faire une école de cinéma, car cela coûte cher. On doit en général faire un prêt, et à 18/20 ans, c’est compliqué… De plus, il y a énormément de choses qu’on peut apprendre sans faire d’école.
Mais ce qui ne remplacera jamais une école de cinéma, c’est d’apprendre à travailler en groupe, à déléguer, à partager. C’est le gros point fort de l’école, se retrouver avec des gens passionnés qui ont envie de travailler et de se donner à fond pour les projets des autres. En soi, on peut se passer d’école de cinéma, mais si on a besoin d’un encadrement (comme moi), et que l’on n’arrive pas à apprendre seule, c’est le top. II y aura forcément des déceptions au niveau de l’apprentissage ou de l’école en elle-même, mais on est entouré de gens passionnés et c’est vraiment le plus important !
Tu peux retrouver les projets réalisés par Valentine sur son Instagram @valentinemilin
Pour conclure, faire une école de cinéma demande un grand investissement, parfois économique, et toujours personnel. C’est faire de ta passion un métier, et aussi être confronté à un milieu compétitif où il ne faudra pas perdre espoir. Choisis bien ton école en fonction de tes aspirations, crois en toi et à ta caméra ! 📽
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