Miyazaki : portrait du roi du Studio Ghibli ! 🖼

Derrière son air de grand-père rêveur, Hayao Miyazaki est le fondateur du Studio Ghibli, empire de l’animation japonaise. Ses films ont touché des générations entières, enfants comme adultes, grâce à leur beauté et leur poésie.

Souvent désigné comme un Dieu de l’animation, Miyazaki fascine. Mais qui est-il vraiment ? Nous te proposons son portrait ! ✨

NB : Les sources biographiques proviennent du livre Le monde de Miyaki, par Susan Napier

Enfance et adolescence

Hayao Miyazaki naît le 4 janvier 1941, à Tokyo, en pleine Seconde Guerre mondiale, dans une fratrie de quatre frères. Son père, Katsuji Miyazaki, est issu d’une famille de fabricants en aéronautique, ce qui a permis à sa famille d’être relativement épargnée durant cette sombre période.

En 1944, ils fuient les bombardements de Tokyo et se réfugient à Utsunomiya, au sein d’une belle demeure familiale. Cependant, cette ville fut également bombardée alors qu’il avait quatre ans, ce qui le traumatisera. 

Hayao Miyazaki entretiendra toute sa vie un dégoût face à la guerre et à la destruction, mais une fascination pour l’artillerie militaire, en particulier les avions. Dans une interview, il raconte le paradoxe entre le fait que pendant que son pays sombrait dans la destruction, sa famille s’enrichissait. Il déclare simplement : 

Sa mère, Yoshiko Miyazaki, est atteinte d’une forme de tuberculose très grave, et passera huit ans de sa vie alitée. 

Vers les années 1950, alors qu’Hayao Miyazaki est scolarisé à Tokyo une fois la guerre terminée, il découvre le manga, particulièrement les œuvres d’Osamu Tezuka, le créateur d’Astro Boy, qui l’a beaucoup inspiré.  

Il fut moqué pour ses goûts au collège, ce qui lui valait une réputation d’excentrique. 

ressenti “que de l’humiliation” avant d’entrer à l’université.

Cependant, possédant une belle mentalité et une forte résilience, il continua d’entretenir son goût pour le dessin, pour lequel il possédait un talent. Son frère plus âgé se rappelle une compétition entre frères pour dessiner un paysage, et d’avoir été forcé de s’incliner face à sa maîtrise exceptionnelle. 

Malgré son intérêt pour l’illustration, Hayao Miyazaki poursuit une licence d’Économie et de Politique à l’université de Gakushuin, à Tokyo.

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Premiers pas dans l’animation

En 1958, à 17 ans, le jeune Hayao découvre le film Le Serpent Blanc, réalisé par le studio Tōei.  Issu de la mythologie chinoise, il s’agissait du premier film d’animation en couleur au Japon. 

En 1963, à 22 ans, il se dirige vers l’animation. Il aurait préféré se spécialiser dans le manga, mais il y a vu une bonne opportunité professionnelle. Il entra dans le studio qui avait produit le film préféré de son adolescence : Tōei. Il passa huit années très formatrices, où il rencontra Yasuo Ōtsuka et Isao Takahata, qui le prirent sous son aile. 

Hayao Miyazaki démontra son talent pour le storytelling en 1965 lors de la production du film Les voyages de Gulliver au-delà de la Lune (Garibā no uchū ryokō ). Il suggéra plusieurs arcs narratifs innovants, notamment une fin inattendue. Déjà, on y perçoit sa volonté de sensibiliser ses spectateurs à des thématiques, telles que l’avenir de l’humanité. 

Suite à des tensions au sein du studio d’animation, Hayao Miyazaki quitte Tōei. Il travaillera notamment sur la série Heidi, fille des montages (1974), dirigée par Isao Takahata, au sein du studio Nippon Animation.  

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Quelques années plus tard, il fondera le studio qui deviendra un empire : le Studio Ghibli.

La création du studio Ghibli

En 1984, Hayao Miyazaki réalise son premier film, qui sera un succès : Nausicaä de la Vallée du Vent (Kaze no Tani no Naushika). Il est adapté d’une série de mangas qu’il a créée, publiée entre 1982 et 1984. Le film est produit par le studio d’animation Topcraft, fondé par un ancien de chez Tōei. 

Dans Nausicaä, on retrouve les grandes caractéristiques des films de Miyazaki : 

• Un personnage principal féminin fort, dont le développement ne tourne pas autour d’une romance

• Un environnement post-apocalyptique et dystopique

• Un message écologique important

• La construction d’un univers captivant

• Une quête héroïque

Suite à la bonne réception du film, en 1985, Hayao Miyazaki s’associe avec ses deux anciens collègues et amis, Yasuo Ōtsuka et Isao Takahata. Ensemble, ils créent le studio Ghibli.

Le premier film du studio Ghibli est Le Chateau dans le Ciel (Tenkû no shiro Rapyuta), sorti en 1986. Encore une fois, le public ne peut que s’incliner face à la qualité de l’animation et la force de son histoire. Le studio est donc parti pour s’ancrer au sein de l’animation japonaise, et touche le public occidental. 

Vient ensuite Le Tombeau des Lucioles (Hotaru no haka), sorti en juin 1988, réalisé par O.Takahata, qui raconte l’histoire tragique de deux orphelins de guerre pendant les bombardements sur le Japon en 1944. Dans ce film poignant, on ressent clairement le vécu des animateurs, ayant connu cette guerre dévastatrice. 

En décembre 1988, Mon voisin Totoro (Tonari no Totoro) apparaît sur grand écran. Son design si attachant en fait un favori du public : Totoro devient la mascotte et l’icône de Ghibli. 

D’ailleurs, on peut remarquer une similarité entre le design de Totoro et celui d’un autre personnage, Pan-Chan, l’animal du film Go, Panda, Go ! (Panda Kopanda), un film de Tōei sur lequel Miyazaki avait travaillé.                                                     

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Fun facts sur Hayao Miyazaki

Pour conclure cet article, voilà quelques fun-facts sur Hayao Miyazaki et son studio !

Le Studio Ghibli a produit 23 films… bientot 24 ! 

Princesse Mononoké, Ponyo sur la Falaise, Le Chateau Ambulant… depuis sa création en 1985, le studio Ghibli est extrêmement prolifique ! En novembre 2023, paraîtra Le Garçon et le Héron. D’après le producteur Toshio Suzuki, il pourrait bien s’agir du film le plus cher de l’histoire du studio, volant ce titre à Princesse Yakuga, qui avait coûté 33 millions dollars de budget. Il pourrait même s’agir du film le plus cher… de toute l’animation japonaise !

Il a 2 enfants… et une relation compliquée avec eux 

Hayao Miyazaki a épousé une de ses collègues de Tōei, Akemi Ōta, en 1965. Il a 2 fils : Gorō Miyazaki et Keisuke Miyazaki, qui ont maintenant respectivement 56 et 53 ans. Sûrement parce qu’il a lui-même eu des rapports conflictuels avec ses parents, Hayao n’entretient pas de rapports très chaleureux avec ses fils. Gorō s’est, lui aussi, lancé dans l’animation, et a dirigé trois longs-métrages :Les Contes de Terremer, La Colline aux Coquelicots et Aya la Sorcière.

Il a refusé d’aller à la cérémonie des Oscars en 2003

En 2003, alors qu’il devait recevoir un Oscar de meilleur réalisateur pour son film Le Voyage de Chihiro, Hayao Miyazaki ne s’est pas présenté à la cérémonie. En effet, il s’agissait d’un acte de protestation suite à la guerre entre les États-Unis et l’Irak. Il a tenu à remercier l’équipe de distribution américaine qui a permis de diffuser son film.

Il est ami avec le créateur Néon Genesis Evangelion 

Néon Genesis Evangelion (1995) est considéré comme un incontournable des animés de mechas, ces robots géants humanoïdes, style Transformers. Cet animé est assez osé, puisqu’il est une métaphore de la bipolarité du réalisateur, Hideaki Anno (on te déconseille de le voir si tu n’as pas au moins 16 ans).

Avant de réaliser cette série, Hideaki Anno s’est lancé dans l’animation, notamment pour Nausicaä de la Vallée du Vent. S’ils n’ont pas beaucoup collaboré par la suite, les deux hommes sont devenus proches, et Miyazaki l’a pris sous son aile. Le studio aidera même H. Anno à réaliser son dernier long-métrage, Evangelion : 3.0+1.0. 

Dans les films d’Hayao Miyazaki, on trouve des éléments shintoistes

Hayao Miyazaki croit au Shintoïsme, la première religion du Japon. Cette spiritualité prône, entre autres, une harmonie parfaite entre nature et humains. Plusieurs références aux croyances shintoïstes se glissent dans ses films. 

• Totoro et ses amis sont certainement des kamis, c’est-à-dire des créatures assurant un lien entre divinités et humains.

• Les kamis peuvent être victimes de malédictions, qui s’appelle le Tatari. Dans Princesse Mononoké, le Dieu de la forêt Okkoto est attaqué par un Tatari. Alors qu’il e est fou de douleur, il attaque le personnage et le contamine.

Hayao Miyazaki ne sait jamais comment ses films vont finir

Hayao Miyazaki n’est pas le plus grand fan des scriptes. Il préfère écrire au fur et à mesure des séquences de storyboards, cette étape de l’animation où l’on détaille ce qui se passera à l’écran scène par scène, en accompagnant les dialogues de plans et dessins schématiques. Il déclare : 

Et voilà, tu sais tout sur Hayao Miyazaki ! Et toi, quel est ton Ghibli préféré ? 😉