À retenir :
- La productivité globale des facteurs (PGF) mesure l'efficacité de la combinaison du travail et du capital en intégrant l'innovation et le progrès technique.
- La PGF contribue significativement à la croissance économique en générant plus de production par investissement, illustrée par les avancées technologiques et organisationnelles.
- Les sources principales de la croissance économique incluent l'accumulation de capital et l'amélioration de la PGF par l'innovation et l'efficacité productive.
- Les différences de PGF entre pays expliquent les variations de richesse avec des facteurs comme l'innovation, la formation et l'efficacité économique.
Définir la productivité globale des facteurs : un indicateur clé
La productivité globale des facteurs mesure l'efficacité de la combinaison productive entre le travail et le capital. Il ne suffit pas d'accroître la quantité de machines ou de main-d'œuvre ; c'est surtout la qualité de leur utilisation conjointe qui compte. Ainsi, la PGF met en avant la capacité à optimiser ces facteurs de production.
Contrairement à la simple productivité du travail, qui rapporte la production à chaque salarié ou heure travaillée, la PGF intègre la synergie entre les facteurs. Elle éclaire le rôle fondamental de l'innovation, des gains de productivité et du progrès technique dans la croissance économique.
Pourquoi la PGF pèse-t-elle autant sur la croissance économique ?
L'étude des économies développées montre que la majorité de la croissance du PIB provient moins de l'augmentation du volume de travail ou de capital, que de l'amélioration de leur combinaison. Selon la Banque de France, entre 2000 et 2019, la PGF a contribué pour près de la moitié à la croissance annuelle moyenne du PIB français : 0,8% sur un total de 1,6% (Banque de France, Bulletin statistique, 2022).
Quand la PGF progresse, chaque euro investi dans le capital ou versé en salaire génère davantage de production. Ces gains résultent souvent de l'innovation technologique (nouvelles méthodes, organisation, produits), mais aussi de l'amélioration de la formation, de l'éducation ou de la qualité des infrastructures publiques. Pour approfondir la compréhension de la performance économique, il est pertinent de consulter les sources de la performance économique afin de voir comment la PGF s'inscrit dans cet ensemble.
Progrès technique, innovation et efficience productive
Prenons un exemple concret : lorsqu'un hôpital adopte un logiciel qui optimise la planification des soins, le même nombre d'infirmiers et de lits permet de soigner plus de patients. Cela illustre une hausse de la productivité globale des facteurs.
Le progrès technique ne se limite pas aux grandes inventions ; il repose aussi sur la diffusion des bonnes pratiques et l'amélioration de l'organisation du travail. D'après l'OCDE, plus de 30% de la croissance potentielle du PIB de la zone euro entre 2010 et 2019 provient directement des gains de productivité liés à ces dynamiques (OCDE, Perspectives économiques, 2023).
Méthodes de mesure et illustration par des données récentes
Évaluer précisément la PGF reste délicat. Les économistes utilisent des modèles comme celui de Solow, qui attribue à la PGF la part de la croissance non expliquée par l'évolution du volume de travail ou de capital.
En France, selon l'Insee, la croissance annuelle moyenne du PIB par habitant de 2010 à 2019 s'élevait à 0,9%. Sur cette période, le capital expliquait environ 0,4 point, le travail 0,1 point, tandis que la PGF représentait 0,4 point, soit presque la moitié de la performance réelle (INSEE, Tableaux de l'économie française, 2023).
Les sources de la croissance : rôle et limites de la PGF
Trois forces principales alimentent la croissance économique : hausse du volume de travail, accumulation de capital et amélioration de la productivité globale des facteurs. Si l'expansion démographique ou l'accumulation de machines montrent vite leurs limites, seule la PGF permet d'assurer une progression durable grâce à l'innovation et à l'efficacité productive.
Les grandes phases de transformation technologique, telles que l'adoption de l'électricité puis de l'informatique, ont toujours coïncidé avec des hausses marquées de la PGF (Maddison, L'économie mondiale, 2001). Cette dynamique structurelle conditionne la trajectoire de long terme de la croissance.
Comparaison internationale de la productivité globale des facteurs
Les différences de richesse entre pays tiennent souvent à des écarts de PGF. Les États-Unis disposent d'une PGF supérieure à celle de la plupart des pays européens, expliquant un niveau de revenu par habitant plus élevé. En 2021, la PGF américaine restait 10 à 20% plus élevée que celle de la France ou de l'Allemagne (Eurostat, Productivity Indicators, 2022).
Cette différence découle peu du temps de travail ou de la masse de capital, mais plutôt d'une meilleure efficacité productive, d'une culture de l'innovation et d'une adaptation rapide aux transitions numériques et technologiques.
Une liste des principaux moteurs de la PGF
- Recherche et développement (R&D) réalisés dans les entreprises et organismes publics
- Formation continue et montée en compétences des salariés
- Diffusion des innovations technologiques et managériales
- Qualité des infrastructures (numérique, transport, énergie)
- Stabilité macroéconomique et politiques publiques favorables
Ces leviers agissent sur l'efficacité de la combinaison productive et déterminent l'ampleur des futurs gains de productivité.
Erreurs fréquentes à éviter
Une idée reçue consiste à croire que seul l'accroissement des heures de travail ou le nombre de machines permet une croissance durable. Or, sans progrès continu de la productivité globale des facteurs, cet effort perd rapidement en efficacité. Autre confusion courante, la productivité du travail diffère de la PGF : la première rapporte la production au seul facteur travail, alors que la seconde mesure la capacité à optimiser simultanément travail et capital.
Oublier le poids du progrès technique dans le développement économique conduit à sous-estimer le rôle de l'innovation, qui façonne la compétitivité d'un territoire et le niveau de vie des ménages.
Quels autres leviers pourraient, selon vous, renforcer la productivité globale des facteurs dans une économie toujours plus ouverte et innovante ?







