Pourquoi la croissance se développe-t-elle puis s'enraye parfois, en lien avec le chômage ?

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Avez-vous déjà comparé l'économie à une bicyclette : elle avance tant que l'équilibre persiste, mais vacille dès qu'un obstacle surgit. La croissance économique évolue selon un rythme irrégulier, alternant entre accélérations et ralentissements. Que se passe-t-il lorsque cette dynamique déraille, notamment sur l'emploi ? Vous allez découvrir les liens essentiels entre cycles économiques, chômage et crises économiques, grâce à des exemples concrets et des données récentes.

À retenir :

  • La croissance économique évolue par cycles, alternant expansions et récessions, influencée par la productivité et les chocs économiques.
  • Le chômage fluctue avec les cycles économiques, augmentant en récession et diminuant en expansion, avec une distinction entre chômage structurel et conjoncturel.
  • Les crises économiques surviennent souvent après des déséquilibres soudains et nécessitent des réponses adaptées des politiques publiques pour stabiliser l'emploi.
  • Une anticipation des crises repose sur l'analyse d'indicateurs comme le PIB, le taux de chômage et les indices de confiance, guidant les stratégies de relance.

D'où vient la croissance économique et pourquoi ralentit-elle parfois ?

Pour comprendre ces mouvements, penchons-nous d'abord sur la définition de la croissance économique. Elle désigne l'augmentation durable de la quantité de biens et services produits dans une économie, mesurée par le PIB réel. Mais la croissance ne progresse pas toujours de façon linéaire : elle traverse des phases appelées cycles économiques, alternant expansions et récessions.

Plusieurs facteurs expliquent l'accélération ou le freinage de la croissance. D'abord, la productivité joue un rôle central : si chaque travailleur produit davantage pour un temps donné, la richesse globale de la société augmente. L'Insee montre ainsi que la productivité horaire a progressé d'environ 0,7% par an en moyenne entre 2015 et 2023 en France (Insee, 2024).

Les fluctuations économiques rythment-elles le quotidien des ménages ?

La vie quotidienne illustre bien ces mouvements. Lorsque la croissance est soutenue, les revenus augmentent, la demande de biens (voitures, électroménager) suit, et les entreprises créent plus d'emplois pour y répondre. À l'inverse, lors d'un ralentissement, la confiance diminue : les ménages préfèrent épargner, les achats stagnent, et l'appareil productif tourne au ralenti. De plus, il est indispensable de prendre en compte les grands enjeux de la science économique pour mieux appréhender ces périodes d'instabilité et leurs répercussions sur la société.

On observe cela dans les chiffres récents : le PIB français a reculé de 7,9% en 2020 sous l'effet de la crise sanitaire, avant de remonter de 6,8% en 2021 lorsque l'activité a repris (Insee, 2024). Ces variations illustrent la sensibilité de l'économie aux chocs extérieurs comme intérieurs.

Quels mécanismes font naître les crises économiques ?

Une crise économique apparaît souvent après un déséquilibre soudain. Un excès d'investissement, une bulle financière ou une chute brutale de la demande peuvent provoquer une contraction du PIB. La crise de 2008 trouve son origine dans le secteur immobilier américain, puis se propage via le système financier mondial.

Pendant ces périodes de crises économiques, la conjoncture économique se détériore, entraînant une hausse du chômage et une baisse de l'activité. Les pouvoirs publics utilisent alors plusieurs leviers (relance budgétaire, politique monétaire accommodante), mais la reprise dépend du retour de la confiance et de la relance de la consommation et de l'investissement.

Comment le chômage réagit-il face aux cycles économiques ?

Le chômage évolue en fonction des cycles économiques : il baisse en période d'expansion, augmente lors des phases de récession. On parle alors de taux de chômage conjoncturel pour désigner la part de chômage directement liée à la situation économique du moment.

Selon l'Insee, le taux de chômage en France métropolitaine était passé de 7,96% début 2020 à 9,06% fin 2020, avant de redescendre à 7,05% fin 2023 (Enquête emploi Insee, Q4 2023). Ce va-et-vient montre la forte dépendance de l'emploi aux fluctuations économiques.

Les différents types de chômage restent-ils sensibles au cycle économique ?

Il ne faut pas confondre chômage structurel et chômage conjoncturel. Le premier dépend de transformations profondes du marché du travail (technologies, formation inadaptée, rigidités), tandis que le second résulte directement des cycles économiques et donc de la santé actuelle de l'économie.

Par exemple, après la crise du COVID-19, de nombreux emplois temporaires ont disparu, relevant d'un chômage conjoncturel, contrairement au chômage lié à l'automatisation qui met en cause l'offre et la demande de main-d'œuvre à long terme.

Peut-on anticiper les évolutions du chômage grâce aux indicateurs économiques ?

Plusieurs outils permettent de prévoir les tendances à venir. L'analyse de la croissance du PIB, du climat de confiance des ménages ou encore du nombre de créations d'emplois donne des indices précieux. La DARES estime que le nombre total d'offres collectées par France Travail était en légère progression début 2024, signe d'une amélioration possible de la conjoncture (DARES, février 2024).

L'observation fine du marché du travail permet de repérer rapidement les tensions et ajustements nécessaires, notamment en matière de formation ou d'employabilité.

Quelles réponses apporter face aux crises économiques et au chômage ?

Face aux soubresauts de l'économie, les gouvernements adoptent différentes stratégies pour limiter les effets négatifs sur l'emploi. Une politique budgétaire de relance peut stimuler la demande globale, favoriser la création d'emplois et contenir la montée du chômage conjoncturel.

Des dispositifs tels que l'activité partielle, employés pendant la pandémie, soutiennent temporairement le revenu des salariés tout en maintenant le lien avec l'entreprise. Le maintien du pouvoir d'achat évite une spirale dépressive, caractérisée par la chute simultanée de la consommation, de l'investissement et de l'emploi.

  • Relance budgétaire (hausse des dépenses publiques, réduction des impôts)
  • Soutien ciblé aux secteurs fragilisés (aide à l'embauche, exonérations sociales)
  • Formations pour adapter l'offre de travail aux nouveaux besoins économiques

L'expérience historique et la diversité des mesures montrent l'importance d'une réponse souple et adaptée à la gravité de chaque crise économique.

Erreurs fréquentes à éviter lors de l'analyse croissance-chômage-crise

Dans l'étude des liens entre croissance, chômage et crises économiques, certains raccourcis persistent.

  • Confondre chômage structurel et chômage conjoncturel alors que leurs causes diffèrent
  • Penser que toute période de croissance supprime complètement le chômage (il subsiste un "noyau dur" de chômage dû à des inadéquations persistantes)
  • Négliger les effets de la productivité et de l'innovation dans l'évolution de l'emploi à moyen terme
  • Oublier l'impact du contexte international, notamment des chaînes de valeur et de la mondialisation, sur la stabilité ou l'instabilité des économies nationales
AnnéeTaux de croissance PIB (%)Taux de chômage (%)
20191,88,4
2020-7,99,1
20216,88,0
20222,57,0

Données : Insee, 2024

À partir de ces données, comment pensez-vous que les politiques publiques pourraient mieux anticiper les prochaines fluctuations économiques et protéger l'emploi ?

Questions fréquentes sur la croissance, les cycles économiques et le chômage 🔍

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