À retenir :
- Le chômage se définit selon le BIT par trois critères : être sans emploi, être disponible pour travailler sous deux semaines et avoir recherché activement un emploi récemment.
- Le taux de chômage représente le nombre de chômeurs parmi la population active, mais il ignore les inactifs et le sous-emploi.
- Le sous-emploi englobe les personnes travaillant moins qu'elles ne le souhaitent, surtout en temps partiel subi, reflétant une précarité masquée par le taux de chômage.
- Le taux d'emploi offre une vue d'ensemble du marché du travail en mesurant la part de la population en âge de travailler qui occupe un emploi, révélant le dynamisme économique.
Qu'est-ce que le chômage et comment le définit-on ?
Le terme chômage ne recouvre pas la même chose selon les contextes. L'Insee adopte la définition du Bureau international du travail (BIT). Selon cette norme internationale, est considéré comme chômeur toute personne âgée de 15 ans ou plus qui réunit trois critères : être sans emploi durant une semaine donnée, se déclarer disponible pour travailler dans les deux semaines et avoir mené une action concrète de recherche d'emploi au cours des quatre dernières semaines (Insee, "Définition du chômage au sens du BIT", 2023).
Cette méthode exclut certains cas fréquents : par exemple, une personne inscrite à France Travail mais n'ayant pas cherché activement un poste ne figure pas parmi les chômeurs au sens du BIT. Voilà pourquoi les chiffres publiés par France Travail diffèrent parfois de ceux de l'Insee : ils s'appuient sur des définitions et des critères distincts.
Comment mesure-t-on le taux de chômage ?
Pour calculer le taux de chômage, on utilise la proportion de chômeurs (au sens du BIT) rapportée à la population active totale - c'est-à-dire l'ensemble des personnes ayant un emploi ou recherchant activement un emploi. Les inactifs (retraités, étudiants non chercheurs d'emploi, personnes au foyer) sont exclus de ce calcul.
En début 2024, le taux de chômage s'établissait à 7,5% en France (Insee, Indicateurs et conjoncture, mai 2024). Cette statistique, obtenue grâce à des enquêtes harmonisées, permet des comparaisons fiables entre pays utilisant la même méthode du BIT. Pour approfondir votre compréhension, il est pertinent de s'intéresser à la mesure du chômage et de l'emploi.
Différence entre sources du chômage structurel et conjoncturel
Il existe plusieurs types de chômage. Le chômage structurel découle des transformations profondes de l'économie : innovations technologiques, délocalisations, inadéquation entre qualifications et besoins des entreprises. À l'inverse, le chômage conjoncturel résulte d'un ralentissement temporaire de l'activité économique, comme lors d'une crise. Distinguer ces causes aide à comprendre l'évolution du marché du travail et à adapter les politiques publiques.
L'analyse précise du taux de chômage nécessite donc d'examiner l'impact des mutations économiques, de l'éducation et des dynamiques démographiques.
Erreurs fréquentes dans la compréhension du chômage
Beaucoup pensent qu'être inscrit à France Travail signifie automatiquement être comptabilisé comme chômeur, ce qui est faux. Seules les personnes en recherche active et immédiatement disponibles figurent dans les statistiques officielles du BIT. Autre erreur : croire que le taux de chômage reflète toutes les difficultés d'accès à l'emploi ; il ignore en fait de nombreuses situations de sous-emploi.
Enfin, une baisse du taux de chômage n'est pas toujours synonyme d'amélioration : elle peut aussi traduire un découragement massif et une sortie de la population active. Il faut donc rester attentif à la lecture de ces chiffres.
Qu'est-ce que le sous-emploi et comment le quantifier ?
Le sous-emploi désigne les personnes qui travaillent moins qu'elles ne le souhaitent. Il concerne surtout celles contraintes au temps partiel faute de mieux, ainsi que celles temporairement absentes de leur emploi tout en désirant travailler davantage. Ce phénomène touche particulièrement les femmes, souvent surreprésentées dans les emplois à temps partiel non choisi.
Fin 2023, environ 1,9 million de Français étaient en situation de sous-emploi, soit près de 6,5% des actifs occupés (Insee, TEF 2024). Ce chiffre met en lumière une dimension cachée de la précarité professionnelle.
Les différentes formes de sous-emploi
On distingue plusieurs formes de sous-emploi :
- Temps partiel subi : horaires courts imposés par l'employeur malgré une volonté de travailler davantage
- Sous-utilisation des compétences : diplôme supérieur au niveau du poste occupé
- Inactivité contrainte : absence temporaire alors que la capacité de travail subsiste
Toutes ces situations traduisent une utilisation imparfaite du capital humain et révèlent d'autres tensions sur le marché du travail.
Différences entre chômage et sous-emploi
Le sous-emploi touche des personnes qui restent insérées dans l'emploi, mais de façon incomplète ou insatisfaisante. Il constitue ainsi une « zone grise » ignorée par le simple taux de chômage. Pour analyser la qualité de l'emploi, il convient donc de croiser ces deux notions plutôt que de s'en tenir à la seule quantité d'emplois créés ou détruits.
Distinguer clairement chômage et sous-emploi permet d'affiner le diagnostic sur la santé réelle du marché du travail.
Pourquoi le taux d'emploi complète-t-il la lecture du marché du travail ?
Se limiter au taux de chômage occulte une partie de la réalité : le taux d'emploi indique la proportion de la population en âge de travailler (généralement 15-64 ans) qui détient un poste, quelle que soit la durée hebdomadaire. Cet indicateur offre une vision globale du dynamisme et de la capacité d'inclusion d'une économie.
En France, le taux d'emploi atteignait 68,9% chez les 15-64 ans début 2024 (Insee, Emploi, chômage, revenus du travail, mai 2024). Ce chiffre reste inférieur à celui de l'Allemagne (77%) ou des Pays-Bas (82%, Eurostat 2023), illustrant des différences structurelles importantes.
Facteurs influençant le taux d'emploi
Plusieurs éléments agissent sur le taux d'emploi :
- Démographie : vieillissement de la population ou arrivée de nouveaux actifs
- Accès à l'emploi pour les jeunes et les seniors
- Arrêts longue maladie ou retrait du marché du travail
- Qualité de la formation et de la reconversion professionnelle
Un faible taux d'emploi signale des barrières à l'insertion professionnelle, tandis qu'une hausse traduit généralement un contexte économique favorable et inclusif.
Repères chiffrés sur le chômage, le sous-emploi et le taux d'emploi
Comparer les principaux indicateurs permet de mieux comprendre la diversité des situations sur le marché du travail français. Voici quelques chiffres récents :
| Indicateur | Valeur France (T1-2024) | Source |
|---|---|---|
| Taux de chômage (15-64 ans) | 7,5% | Insee, 2024 |
| Sous-emploi (parmi les actifs occupés) | 6,5% | Insee, 2024 |
| Taux d'emploi (15-64 ans) | 68,9% | Insee, 2024 |
| Taux d'emploi (Allemagne, 15-64 ans) | 77% | Eurostat, 2023 |
Ces données invitent à réfléchir aux facteurs expliquant les écarts entre pays et à s'interroger sur les leviers d'amélioration de l'accès à l'emploi.
Après avoir analysé ces différents indicateurs, comment pensez-vous que les évolutions technologiques, les politiques publiques ou les mutations démographiques pourraient transformer durablement la mesure et la réalité du chômage dans les années à venir ?


