À retenir :
- La demande globale regroupe la consommation des ménages, l'investissement des entreprises, les dépenses publiques et le solde extérieur, influençant l'activité économique.
- Des facteurs comme le moral économique, le taux d'intérêt et le revenu peuvent déplacer la courbe de demande globale, impactant la consommation et l'investissement.
- Les taux d'intérêt influencent la demande globale ; une hausse rend le crédit coûteux, réduisant la consommation et l'investissement.
- Les chocs économiques, positifs ou négatifs, déplacent la courbe de demande globale, affectant la consommation et la croissance économique.
Définition et déterminants de la demande globale
La demande globale correspond à la quantité totale de biens et services que tous les agents économiques souhaitent acquérir pour un niveau général des prix donné. Elle regroupe quatre éléments essentiels : la consommation des ménages, l'investissement des entreprises, les dépenses publiques, ainsi que le solde extérieur (exportations moins importations). Ce concept sert à anticiper le rythme de l'activité économique nationale ou européenne.
Chacun de ces postes varie en fonction de plusieurs facteurs. Par exemple, une hausse du revenu disponible incite souvent les ménages à consommer davantage - comme vous pouvez l'observer dans la gestion de votre propre budget. À l'inverse, lorsque le taux d'intérêt grimpe, emprunter pour acheter ou investir coûte plus cher, ce qui tend à freiner la demande globale.
Quels sont les facteurs de déplacement de la courbe de demande globale ?
Plusieurs facteurs déplacent la courbe de demande globale. Le moral des agents économiques, la variation du revenu ou encore les taux d'intérêt figurent parmi les plus décisifs.
La confiance des agents économiques joue un rôle majeur. Lorsque l'incertitude augmente, par exemple lors d'une crise internationale ou financière, la consommation et l'investissement reculent. Selon l'INSEE, l'indicateur de confiance des ménages français a perdu 4 points en octobre 2022 durant la crise énergétique (source : INSEE, Conjoncture nationale, 2022). À l'opposé, un regain de confiance lié à une politique favorable relance achats et projets, déplaçant la courbe vers la droite, c'est-à-dire une augmentation de la demande globale à chaque niveau de prix.
On peut également comprendre ces mouvements à travers les politiques menées par les pouvoirs publics. En effet, les politiques d'action sur la demande globale peuvent influer significativement sur le comportement des ménages et des entreprises.
Une variation significative du revenu influence aussi la demande globale. En 2023, le pouvoir d'achat en France a progressé de 1,5 % grâce aux mesures de soutien face à l'inflation (Insee, Note de conjoncture, mars 2024). Les hausses de salaires ou les prestations sociales améliorent le budget des ménages. À l'inverse, une montée du chômage réduit la consommation possible : une hausse de 0,4 point du taux de chômage se traduit par une baisse immédiate de 0,6 % de la consommation des ménages (DARES, Synthèse Stat', janvier 2024).
Rôle du taux d'intérêt et politiques monétaires
Les banques centrales ajustent le taux d'intérêt pour influencer la demande globale. Un relèvement du taux directeur rend l'emprunt plus coûteux pour les ménages et les entreprises, réduisant la consommation à crédit et l'investissement productif. Cette mesure vise principalement à limiter l'inflation.
L'OCDE indique qu'après les hausses rapides des taux directeurs décidées par la Banque Centrale Européenne depuis 2022, la croissance annuelle du crédit à la consommation est passée de 4,9 % à seulement 0,8 % entre mars 2022 et février 2024 (OCDE, Economic Outlook, avril 2024). Plus l'argent est cher, plus la demande globale ralentit à niveau de prix constant.
Comment les chocs économiques déplacent-ils la courbe de demande globale ?
Un choc économique positif survient lorsqu'un événement inattendu stimule le circuit économique : innovation majeure, réforme fiscale avantageuse ou ouverture à de nouveaux marchés extérieurs. Ces situations provoquent un afflux de commandes et déplacent la courbe de demande globale vers la droite. Par exemple, l'accord UE-Japon signé en 2019 a permis une hausse de 11 % des exportations européennes en deux ans (Eurostat, European Union trade in goods, 2022), stimulant ainsi la demande globale domestique.
À l'inverse, un choc négatif contracte la demande globale. La flambée des prix de l'énergie début 2022 liée au conflit russo-ukrainien a pesé sur le budget des ménages et accru les coûts des entreprises, faisant glisser la courbe vers la gauche. Lors de la crise de la COVID-19, la demande globale française a chuté de 7,5 % en 2020, sous l'effet de la baisse simultanée de la consommation et de l'investissement (Insee, Comptes nationaux, édition 2021).
Exemples concrets et données récentes
Imaginez un ménage hésitant à changer de voiture : si la Banque Centrale Européenne relève fortement son taux d'intérêt, l'emprunt devient moins attractif et l'achat est reporté, ce qui réduit la demande globale. De même, avec une inflation élevée évaluée à +4,9 % en zone euro pour 2023 (BCE, Bulletin économique, décembre 2023), beaucoup d'agents économiques préfèrent épargner plutôt que consommer.
Pour synthétiser :
| Facteur de déplacement | Sens du déplacement | Effet principal |
|---|---|---|
| Hausse du revenu / Pouvoir d'achat | Vers la droite | Augmentation de la demande globale |
| Hausse du taux d'intérêt | Vers la gauche | Baisse de la demande globale |
| Augmentation de la confiance | Vers la droite | Stimule les achats et investissements |
| Choc négatif (ex : hausse du pétrole) | Vers la gauche | Réduit consommation et activité |
- Connaître les principaux facteurs de déplacement aide à anticiper l'évolution des prix, du chômage ou de la capacité d'épargne.
- Analyser l'effet des taux d'intérêt, de l'inflation et de la confiance permet de choisir judicieusement quand investir ou réaliser un projet important.
Erreurs fréquentes à éviter
Beaucoup confondent une variation ponctuelle des prix avec un déplacement complet de la courbe de demande globale. Un simple changement de prix entraîne un mouvement le long de la courbe, mais ne la déplace pas.
Autre confusion fréquente : oublier que les chocs économiques n'affectent pas de façon identique les différentes catégories d'agents économiques. Ménages, entreprises et secteur public réagissent différemment à une évolution du taux d'intérêt ou du revenu.
Quels autres événements ou décisions pourraient, selon vous, déplacer la courbe de demande globale dans les prochaines années ? Cette question invite à réfléchir aux liens entre actualité, choix collectifs et évolution de notre économie.







