Cours particuliers et soutien scolaire : Les SherpasInscription

Pourquoi l'État intervient-il pour les biens publics et communs ?

Mis à jour le 01/12/2025 - CC BY 4.0

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certains services, comme la défense nationale ou la gestion de l'air pur, ne sont pas assurés par des entreprises privées ? Examiner la place de l'État face aux biens publics et biens communs permet d'explorer les limites du marché. Que se passe-t-il lorsque la logique du profit individuel ne garantit plus l'utilité collective ? Cette interrogation ouvre un thème central en sciences économiques et sociales.

Les Sherpas
Besoin d'un prof particulier de SES exceptionnel ? ✨

Nos Sherpas sont là pour aider votre enfant à progresser et à prendre confiance en lui.


Prendre votre cours d'essai offert
Eleve qui prend des cours de soutien scolaire avec Les Sherpas
  • Comment distinguer biens publics, biens communs et défaillances du marché ?
  • Pourquoi l'intervention de l'État devient-elle indispensable ?
  • Erreurs fréquentes à éviter

À retenir :

  • L'État joue un rôle crucial dans la gestion des biens publics et communs, car le marché échoue souvent à les gérer efficacement en raison de phénomènes tels que le passager clandestin et la surexploitation.
  • Les biens publics se caractérisent par la non-rivalité et la non-exclusion, tandis que les biens communs sont rivaux mais difficiles à exclure, nécessitant une régulation pour éviter leur épuisement.
  • L'intervention de l'État assure une utilité collective durable et protège le patrimoine commun par diverses actions comme la production publique, la réglementation et l'imposition de quotas.
  • Malgré son efficacité, l'intervention étatique doit surmonter des défis tels que le besoin de moyens adéquats et l'importance d'une gouvernance flexible incluant la participation citoyenne pour une gestion optimale.

Comment distinguer biens publics, biens communs et défaillances du marché ?

Précisons quelques notions clés. Un bien public présente deux propriétés essentielles : non-rivalité (la consommation par une personne ne diminue pas celle des autres) et non-exclusion (impossibilité d'écarter quelqu'un de sa consommation). Les biens communs sont rivaux (leur usage limite celui des autres), mais restent difficilement exclusifs. Par exemple, l'éclairage public et la justice illustrent les premiers ; les ressources halieutiques (poissons dans la mer), l'eau ou l'air relèvent des seconds.

Comprendre l'organisation de ces catégories implique également de saisir la classification des biens et des marchés. Le marché, organisé autour du prix et du profit, gère mal ces catégories de biens. On parle alors de défaillance du marché : ni fixation efficace du tarif, ni allocation optimale de la ressource n'apparaissent. Cela engendre souvent sous-production ou surexploitation, empêchant la satisfaction de l'utilité collective.

Quels mécanismes de marché échouent pour les biens publics ?

Prenons le cas de l'installation d'un éclairage nocturne dans une ville. Si seuls les bénéficiaires directs devaient payer, qui accepterait de financer ce service accessible à tous gratuitement grâce au paiement d'autrui ? Ce comportement correspond au phénomène du passager clandestin. À cause de la non-exclusivité, aucun acteur privé n'a intérêt à fournir ce bien.

L'Insee rapporte que les dépenses publiques consacrées aux biens publics essentiels, comme la sécurité et l'éducation, représentaient près de 15% du PIB français en 2022 (Insee, Comptes nationaux). Ces chiffres démontrent l'importance de l'intervention étatique pour garantir ces services collectifs.

En quoi consiste la tragédie des biens communs ?

La notion de tragédie des communs (Hardin, Science, 1968) décrit le risque inhérent aux biens communs : sans régulation, chaque individu exploite la ressource partagée jusqu'à son épuisement. La difficulté d'exclure physiquement quiconque accentue cette tendance.

Ce phénomène apparaît clairement lors des épisodes de surpêche. Entre 2010 et 2020, certaines zones côtières atlantiques françaises ont vu leur population de poissons traditionnels chuter de plus de 30%, menaçant des filières entières (Ifremer, État des pêches 2021). L'absence de régulation adaptée explique largement cette évolution préoccupante.

Pourquoi l'intervention de l'État devient-elle indispensable ?

Dès lors que la concurrence entraîne inefficacité ou injustice, la justification économique de l'intervention de l'État s'impose. L'État peut produire lui-même le bien, réglementer son utilisation ou inciter à certains comportements via fiscalité ou législation.

Par son action, l'État limite la défaillance du marché, assure une utilité collective durable et protège le patrimoine commun. Prenez l'exemple des vaccins : leurs effets positifs dépassent la sphère individuelle et bénéficient à toute la société, générant ainsi une externalité positive. Le financement public des campagnes vaccinales répond à un objectif d'intérêt général, non à une simple rentabilité privée.

Quelles formes peut prendre l'action de l'État ?

Selon la nature de la ressource, l'action publique varie. Pour les biens publics purs (éclairage, armée), l'État produit ou finance directement. Pour les biens communs (forêts, eau douce), il instaure quotas, règlements, permis ou droits d'usage collectifs. Les données récentes soulignent l'ampleur de ce rôle :

  • Prélèvements fiscaux environnementaux : 49,5 milliards d'euros perçus en France en 2022 (Eurostat, 2023)
  • Aires marines protégées : extension à 33% du territoire marin français début 2024 (Ministère de la transition écologique, 2024)

Ces exemples montrent comment l'action publique vise à préserver l'utilité collective et à prévenir les abus liés à la non-exclusion ou à la rivalité des ressources.

Quels défis pose encore la gestion publique des biens collectifs ?

Même avec l'intervention de l'État, il faut arbitrer entre préservation du patrimoine commun, équité d'accès et efficacité économique. Parfois, la gestion centralisée manque de moyens ou d'informations. Une implication citoyenne organisée améliore souvent la gouvernance. Plusieurs chercheurs, dont Ostrom (Governing the Commons, 1990), ont mis en avant l'efficacité de gestions locales encadrées, combinant règles partagées et contrôle collectif.

Comment faire évoluer la protection de ces ressources face à la mondialisation ? La biodiversité, stable localement mais menacée globalement, interroge la portée des politiques nationales — une réflexion à approfondir.

Erreurs fréquentes à éviter

Certaines confusions persistent sur la nature des ressources collectives : assimiler bien public et bien commun revient à ignorer leurs différences structurelles. L'éclairage public diffère fondamentalement d'une plage non surveillée quant à l'accès ou à l'épuisement possible.

  • Confondre non-rivalité et non-exclusion (un bien peut être non-excluable mais rival)
  • Penser qu'un financement privé suffit là où le passager clandestin domine
  • Oublier la dimension internationale pour des biens comme le climat ou les océans

Gardez à l'esprit que toute intervention de l'État ne résout pas magiquement tous les problèmes : elle requiert des moyens, un contrôle rigoureux et la coopération pour atteindre l'utilité collective réelle.

Type de bienRivalitéExclusivitéAction privilégiée
Bien publicNon-rivalNon-exclusifProduction publique ou collective
Bien communRivalNon-exclusifRégulation, quotas, droit d'usage collectif
Bien privéRivalExclusifMarché classique

Explorez ce contenu avec l'IA !

Lire aussi 🔎 :
  • Qu'est-ce qui empêche d'autres entreprises d'entrer sur un marché monopolistique ?
  • Quelles sont les relations entre le coût total, le coût moyen et le coût marginal ?
  • Comment représenter graphiquement l'offre et la demande ?
  • Qu'est-ce qu'une asymétrie d'information ?
  • Quelles sont les conditions de la concurrence pure et parfaite (atomicité, homogénéité, fluidité) ?
  • Quel est l'objectif de la politique de la concurrence ?
  • Qu'est-ce qu'une externalité positive ou négative et quel est son impact sur la société ?
  • Qu'est-ce que le gain à l'échange et comment est-il partagé entre acheteurs et vendeurs ?
  • Comment un marché concurrentiel fonctionne-t-il et détermine-t-il le prix et la quantité d'équilibre ?
  • Comment le profit de l'entreprise est-il déterminé par le coût marginal et la recette marginale ?
PIB : définition, calcul et limites du produit intérieur brut
PIB : définition, calcul et limites du produit intérieur brut
Inégalités et croissance : quelles relations économiques ?
Inégalités et croissance : quelles relations économiques ?
Grands courants de la pensée économique : un panorama complet
Grands courants de la pensée économique : un panorama complet
Concurrence pure et parfaite : définition et conditions
Concurrence pure et parfaite : définition et conditions
Comprendre les chocs pétroliers : causes et conséquences
Comprendre les chocs pétroliers : causes et conséquences
Les Sherpas
Besoin d'un prof particulier de SES exceptionnel ? ✨

Nos Sherpas sont là pour aider votre enfant à progresser et à prendre confiance en lui.


Prendre un cours d'essai
Eleve qui prend des cours de soutien scolaire avec Les Sherpas

Questions fréquentes sur la gestion des biens publics et communs 🔍

  • Un bien public possède deux caractéristiques clés : non-rivalité et non-exclusion, comme l'éclairage des rues. Un bien commun est rival (si un individu le consomme, il en reste moins pour les autres), mais difficilement excluable (difficile d'empêcher l'accès), par exemple, les bancs de poissons en mer.

    • Bien public : consommation illimitée, accès universel
    • Bien commun : ressource limitée, accès ouvert sans contrôle natif
  • Le marché échoue à assurer la production suffisante de biens publics et la protection durable des biens communs. Deux obstacles principaux expliquent cela : le passager clandestin (absence d'incitation à payer pour un bien auquel tout le monde accède) et la surexploitation des ressources partagées faute de régulation.

    ObstacleConséquence
    Passager clandestinSous-financement des biens publics
    SurexploitationÉpuisement des biens communs
  • L'intervention étatique apporte souvent une solution face à la défaillance du marché mais rencontre aussi des défis. Son efficacité dépend de la conception des règles, du suivi et de la coopération avec les acteurs locaux ou privés.

    • Moyens techniques et financiers adaptés
    • Gouvernance souple favorisant l'implication citoyenne
    • Rôle croissant des échelons internationaux pour les enjeux globaux
  • De nombreuses innovations institutionnelles existent. Certaines communautés répartissent les usages, fixent des droits communs ou co-financent des infrastructures. Des expériences récentes suggèrent que combiner implication locale et cadre réglementaire améliore la durabilité des biens communs.

    • Coopératives d'irrigation en milieu rural
    • Partage de semences agricoles via banques communautaires
    • Cogestion des forêts ou des pêcheries par collectivités et pouvoirs publics
Trouver un prof particulier de SES
Guide parents : Aider son enfant à s'organiser au Collège   Guide méthodo Lycée
Notre offre
  • Cours de SES à domicile
  • Cours de SES en ligne
  • Aide aux devoirs
  • Donner cours particuliers SES
Dans votre ville
  • Aix-en-Provence
  • Amiens
  • Angers
  • Avignon
  • Bordeaux
  • Brest
  • Brive-la-Gaillarde
  • Caen
  • Chalon-sur-Saône
  • Colmar
  • Colombes
  • Dax
  • Dijon
  • Grenoble
  • Le Havre
  • Le Mans
  • Lille
  • Limoges
  • Lyon
  • Marseille
  • Metz
  • Montpellier
  • Montreuil
  • Nancy
  • Nantes
  • Nevers
  • Nice
  • Niort
  • Paris
  • Pau
  • Reims
  • Rennes
  • Roanne
  • Saint-Malo
  • Strasbourg
  • Tarbes
  • Thionville
  • Toulouse
  • Vannes
  • Versailles
Les Sherpas
L'entreprise
  • Qui sommes-nous
  • Avis Sherpas
  • Média Parents
  • Mentions légales/CGU

Besoin d'aide ?

Contactez-nous