À retenir :
- La consommation engagée se base sur des choix éthiques, sociaux ou environnementaux, utilisant le pouvoir d'achat pour promouvoir certaines valeurs.
- Les formes principales incluent le boycott de produits non éthiques et le buycott qui favorise des achats responsables.
- Les critères de la consommation engagée concernent l'origine, la production, l'empreinte écologique et l'éthique sociale.
- Elle stimule des changements économiques et sociaux, comme l'essor du commerce équitable et le développement de l'économie circulaire.
Définir la consommation engagée
La consommation engagée consiste à orienter ses choix de consommation selon des préoccupations éthiques, sociales ou environnementales. Cela se traduit souvent par la préférence pour des produits issus du commerce équitable, fabriqués localement (made in France) ou respectant l'environnement. Soutenir ces démarches revient à utiliser son pouvoir d'achat comme un levier d'engagement politique, pour promouvoir certaines valeurs économiques et sociales.
Cette démarche résulte d'une prise de conscience individuelle mais aussi collective. Elle vise à transformer les pratiques des entreprises et à influer sur la société. Selon l'Insee, près de 60 % des acheteurs prennent en compte l'impact social ou écologique avant leur achat (Insee, « Les comportements responsables des ménages », 2023).
Les principales formes de consommation engagée
La consommation engagée s'exprime principalement à travers deux stratégies : le boycott et le buycott, qui sont également considérées parmi les nouvelles formes d'engagement politique.
Boycott : refuser certains produits pour affirmer ses valeurs
Le boycott signifie refuser délibérément des biens ou services afin de protester contre des pratiques jugées contraires aux objectifs collectifs. Par exemple, refuser d'acheter un produit issu d'une production polluante marque une volonté de défendre la protection de la nature. Cette pression économique vise à provoquer un changement chez les producteurs.
D'après UFC-Que Choisir (2022), environ 36 % des Français ont participé à un boycott au moins une fois durant l'année précédente, surtout pour des raisons liées à l'environnement ou au bien-être animal.
Buycott : encourager activement des alternatives vertueuses
Le buycott adopte l'approche inverse : il s'agit de soutenir activement des marques ou filières alignées avec ses valeurs. Cela inclut l'achat de produits bio, le recours aux circuits courts ou à des articles favorisant le recyclage et la réparabilité. Ces choix récompensent les acteurs œuvrant pour la protection de la nature ou de meilleures conditions sociales.
Selon l'IFOP (2023), 74 % des Français achètent régulièrement un produit pour son faible impact environnemental, sa traçabilité ou sa fabrication locale.
Quels critères guident la consommation engagée ?
Différents critères structurent la consommation engagée :
- L'origine et le mode de production (made in France, agriculture biologique, filière responsable)
- L'empreinte écologique (bilan carbone, recyclage, réparabilité)
- L'éthique sociale des producteurs (commerce équitable, respect du droit du travail)
- L'impact sanitaire (sobriété, limitation des additifs chimiques, réduction des plastiques jetables)
Ces éléments motivent des comportements tels que la réduction de la consommation globale (sobriété), l'achat d'articles de seconde main ou la préférence pour des produits durables.
Le baromètre Ademe 2022 (« Les Français et l'environnement ») indique que 65 % des foyers trient leurs déchets et 35 % achètent régulièrement d'occasion.
Pouvons-nous mesurer l'essor de la consommation engagée ?
Les chiffres démontrent une progression notable de la consommation responsable. En 2022, le marché du commerce équitable en France a dépassé 2,1 milliards d'euros (+11 % par rapport à 2020, Commerce Équitable France). Les produits bio couvrent 12,7 % de la surface agricole (Agence Bio, 2023). Les enseignes spécialisées dans la réparabilité et la longévité des biens affichent une croissance rapide, tandis que le taux de recyclage des emballages progresse (+6 points depuis 2015, Citeo 2022).
Cependant, l'accès à la consommation engagée varie selon le revenu, l'éducation ou le lieu de vie. Par exemple, 49 % des cadres supérieurs intègrent systématiquement des critères éthiques dans leurs achats, contre 22 % des ouvriers (Drees, 2023). L'expansion du vrac, de la seconde main et des labels accessibles facilite toutefois cette transition pour tous.
Quels impacts de la consommation engagée sur l'économie et la société ?
Face à cette volonté citoyenne, de nombreuses entreprises adaptent leurs méthodes : conception éco-responsable, transparence accrue, amélioration de la durabilité. Selon l'Insee, 42 % des chefs d'entreprise ressentent une attente croissante concernant la responsabilité écologique de la part de leurs clients (Insee, « Transitions écologiques : perceptions et transformations », 2023).
De nouveaux marchés émergent : réparation, vente d'occasion, location de biens. Ils participent à l'essor de l'économie circulaire, où chaque ressource conserve sa valeur le plus longtemps possible.
La consommation engagée accélère également l'évolution des normes sociales : tri sélectif généralisé, mobilité douce en hausse, multiplication des groupements d'achat locaux. Ces dynamiques collectives témoignent du lien entre engagement politique et consommation. Jean Gadrey l'affirme : « La consommation devient, dès lors qu'elle s'inscrit dans la réflexion sur le bien-vivre, un acte fondamentalement politique » (Gadrey, Les nouveaux indicateurs de richesse, 2015).
- Promotion de la justice sociale grâce au commerce équitable
- Protection de la nature via des achats à faible empreinte carbone
- Soutien à l'économie locale avec le made in France et les circuits courts
Erreurs fréquentes autour de la consommation engagée
Limiter la consommation engagée aux seuls produits bio constitue une erreur classique : elle englobe aussi le commerce équitable, l'achat local, la réparation ou la sobriété énergétique. Autre idée fausse : sous-estimer l'impact des petits gestes individuels. Additionnés, ils créent une demande globale capable d'influencer les offres des entreprises et les politiques publiques.
À votre avis, quels leviers pourraient permettre à chacun d'intégrer plus facilement la consommation engagée dans son quotidien ?







