Tout comprendre sur les différences entre interrupteur différentiel et disjoncteur

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Lorsqu'on explore le domaine de l'électricité domestique, des termes techniques comme interrupteur différentiel et disjoncteur reviennent souvent. Ils sont essentiels pour la sécurité de votre foyer, mais il peut être difficile de savoir qu'est-ce qui les distingue véritablement. Dans cet article, nous allons démystifier ces deux composants électriques cruciaux.

Apprendre la physique

Qu'est-ce qu'un disjoncteur ?

Le disjoncteur est un dispositif électromécanique fondamental présent dans tous les tableaux électriques modernes. Il a pour fonction principale de couper le circuit en cas de surcharge électrique ou de court-circuit. En d'autres termes, quand une trop grande quantité de courant passe à travers le circuit, le disjoncteur intervient pour prévenir tout risque incendiaire ou endommagement des appareils électriques.

En pratique, chaque ligne électrique d'une maison (éclairage, prises, etc.) se voit attribuer un disjoncteur divisionnaire. Cela signifie que, par exemple, une surcharge sur une prise murale fera sauter uniquement le disjoncteur associé à cette ligne spécifique, sans affecter toute l'installation électrique de la maison.

Fonctionnement du disjoncteur

Le fonctionnement d'un disjoncteur repose essentiellement sur deux mécanismes internes : le bilame et l'électro-aimant. Le bilame réagit à la chaleur générée par un courant élevé constant, causant ainsi une déformation suivie d'une ouverture du circuit. L'électro-aimant réagit, quant à lui, instantanément lors d'un court-circuit, fermant également le circuit pour éviter tout danger immédiat.

La norme principale régissant l'utilisation des disjoncteurs en France est la norme nf c 15-100, laquelle définit précisément les caractéristiques nécessaires pour assurer une protection optimale.

Qu'est-ce qu'un interrupteur différentiel ?

L'interrupteur différentiel joue un rôle complémentaire au disjoncteur. Plutôt que de protéger contre les surcharges électriques ou les courts-circuits, ce dispositif s'assure de la protection des personnes contre les fuites à la terre. Une fuite à la terre survient lorsqu'une partie du courant s'échappe du circuit normal, risquant de passer par le corps humain, ce qui peut être fatal.

Pour ce faire, l'appareil mesure la différence de courant entre le conducteur actif (phase) et le retour neutre. S'il détecte une résistance supérieure à une tolérance prédéterminée – souvent de 30 milliampères pour les dispositifs résidentiels –, l'interrupteur différentiel coupe immédiatement le circuit.

Types d'interrupteurs différentiels

Il existe plusieurs types d'interrupteurs différentiels adaptés à divers besoins spécifiques :

  • AC : Pour les circuits habituels, protège contre les fuites de courant alternatif.
  • A : Adapté aux circuits comportant des équipements électroniques monophasés pouvant émettre des courants de fuite pulsés directs.
  • B : Spécifiquement destiné aux installations photovoltaïques ou moteurs à vitesse variable, gérant les courants de défaut continus ou alternatifs purs.

Ces catégories permettent une adaptation précise selon l'installation électrique visée, garantissant une sécurité maximale. Vous pouvez explorer plus en détail les composants clés des circuits électriques afin de mieux comprendre leur importance et leurs fonctions spécifiques.

Interrupteur différentiel vs disjoncteur : les principales différences

Objectifs de protection

La plus grande différence entre un interrupteur différentiel et un disjoncteur réside dans leurs objectifs de protection distincts :

  • Disjoncteur : Assure la protection des équipements électriques et prévient les risques d'incendies dus aux surcharges électriques ou aux courts-circuits.
  • Interrupteur différentiel : Garantit la protection des personnes contre les fuites à la terre.

Emplacement dans le tableau électrique

Le positionnement de ces composants au sein du tableau électrique n'est pas non plus identique. Le disjoncteur est généralement placé après l'interrupteur différentiel pour protéger spécifiquement des circuits individuels tandis que l'interrupteur différentiel couvre un groupe de circuits afin de détecter les fuites éventuelles.

Par conséquent, leur installation suit une structure hiérarchisée où l'interrupteur différentiel précède les disjoncteurs divisionnaires associés à chaque zone ou appareil protégé.

Sensibilité au courant

Autre point crucial : la sensibilité au courant. Tandis que le disjoncteur fonctionne sur des seuils de courant programmé pour intervenir dès une surcharge ou un court-circuit avéré, l'interrupteur différentiel se focalise exclusivement sur les écarts détectables et minimes entre le courant sortant et le courant rentrant, ce qui permet une coupure rapide lors d'une anomalie même mineure.

Pourquoi utiliser les deux ?

On pourrait se demander pourquoi ne pas simplement utiliser soit un disjoncteur soit un interrupteur différentiel, mais combiner ces deux dispositifs offre une protection complète à la fois pour les installations et pour les occupants.

Un interrupteur différentiel assure que toute perte anormale du courant hors du circuit prévu déclenchera une coupure sécuritaire, tandis que les disjoncteurs veillent au maintien d'un passage approprié pour éviter tout échauffement trop important ou rupture brusque de circuit.

Installation et standards de conformité

L'intégration correcte de ces dispositifs dans une habitation nécessite de suivre scrupuleusement les recommandations de la norme nf c 15-100. Cette normative française dicte non seulement les caractéristiques intrinsèques de chaque composant mais aussi leurs modalités d'installation pour garantir une efficacité maximale.

Concrètement, la norme exige notamment :

  • D'utiliser des disjoncteurs divisionnaires calibrés spécifiquement pour chaque circuit (prise, lumière, chauffage, etc.).
  • De placer des interrupteurs différentiels couvrant des groupes de disjoncteurs pour maximiser la couverture contre les pannes potentielles.
  • De faire réaliser l'ensemble des travaux d'installation ou de rénovation par un professionnel qualifié et certifié.

Entretien et vérification régulière

Enfin, une bonne pratique consiste en la vérification régulière du bon état de marche des interrupteurs différentiels et des disjoncteurs présents dans l'installation. Cela implique de tester périodiquement via les boutons de test intégrés pour s'assurer que les systèmes réagissent correctement à leur environnement unique.

Comprendre les rôles respectifs et la synergie de l'interrupteur différentiel et du disjoncteur est essentiel pour garantir une installation électrique sûre et conforme. Combiner intelligemment ces protections maximise non seulement la protection des personnes mais permet également d'assurer une protection des équipements électriques efficace contre les aléas potentiels tels que les surcharges électriques et les court-circuits.

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