Ça y est. Vous y êtes enfin : votre ado souhaite ouvrir son premier compte sur les réseaux sociaux. C’est signe qu’il grandit. Pourtant, en tant que parent, cela peut vite faire peur.
Alors, quels sont les enjeux, pour votre enfant ? Comment l’accompagner à travers cette étape, et savoir poser des limites, sans pour autant interdire ?
On vous explique tout ça. 👇
À retenir
📍 L’âge et la loi comptent : en France, la majorité numérique est fixée à 15 ans. Avant cet âge, un consentement parental est obligatoire pour créer un compte sur un réseau social (TikTok, Instagram, Snapchat…). Cette règle protège les mineurs et leurs données personnelles.
📍 Les réseaux sociaux collectent beaucoup d’informations : données d’identification, géolocalisation, interactions, qui servent notamment à la publicité ciblée. Apprenez à votre enfant à protéger sa vie privée en réglant correctement les paramètres de confidentialité.
📍 Accompagner, plutôt qu’interdire : les médias sociaux peuvent être des outils de créativité et d’ouverture, à condition d’un usage encadré. Le dialogue, la confiance et quelques règles claires sont les meilleures protections pour aider votre enfant à grandir sereinement dans le monde numérique.
Comprendre les enjeux de vie privée en ligne 🔐
Avant toute chose, il est essentiel de comprendre les enjeux de ces médias numériques pour les enfants. Depuis la création des réseaux sociaux, la notion de données personnelles et de protection de la vie privée a beaucoup évolué, et il est important de considérer ces enjeux.
💡 Le saviez-vous ?
Selon la loi n°2018-493 du 20 juin 2018 – Article 20, c’est à partir de l’âge de 15 ans qu’un mineur peut consentir seul à un traitement de ses données à caractère personnel. Avant cet âge, le consentement du titulaire de l’autorité parentale est requis.
Lorsqu’un adolescent ouvre pour la première fois un compte sur un réseau social, il entre dans un univers où chaque action, qu’il s’agisse d’un « like », d’un commentaire ou d’une vidéo visionnée, peut générer des données personnelles. Ces dernières constituent une véritable richesse pour les plateformes numériques, qui les collectent et les exploitent à différentes fins.
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D’ailleurs, si vous cherchez comment protéger vos ados face à Internet, on a un article sur le sujet qui pourrait vous être utile.
En tant que responsables de traitement, les réseaux sociaux recueillent des informations directement, lors de la création du profil (nom, adresse mail, date de naissance, numéro de téléphone, sexe…), mais aussi indirectement, à travers les activités réalisées en ligne. Cela inclut :
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Des données de navigation (sites consultés, liens cliqués, contenus partagés) ;
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Des données de géolocalisation (ville, position, déplacements) ;
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Des données d’interaction sociale (amis, abonnés, messages échangés).
💡 Le saviez-vous ?
Selon le rapport Digital 2025 réalisé par We are social, en moyenne, les utilisateurs de réseaux sociaux possèdent 6,8 comptes sur les différentes plateformes.
Ces informations sont ensuite traitées et utilisées pour plusieurs raisons :
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La publicité ciblée : en analysant les centres d’intérêt et les comportements des utilisateurs, les plateformes adaptent les annonces qu’elles affichent pour les rendre plus attractives ;
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L’amélioration des produits et services : par exemple, TikTok ou Instagram peuvent utiliser les historiques de navigation pour ajuster leurs algorithmes de recommandation et rendre le fil d’actualité plus pertinent ;
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L’alimentation des recherches et développements internes, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle, afin de créer de nouvelles fonctionnalités ou expériences utilisateurs.
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Les bénéfices et les risques des réseaux sociaux ⚖️
Maintenant que vous en savez un peu plus sur leurs enjeux, laissez-nous vous présenter les bénéfices et les risques que ces outils peuvent avoir. 👇
Les aspects positifs 🌈
Les réseaux sociaux ne sont pas qu’un simple passe-temps pour les adolescents, ils peuvent également représenter un espace d’expression, de création et de socialisation, et avoir quelques avantages.
📍 Un moyen d’information
Les réseaux sociaux permettent aussi des’informer, d’apprendre et de s’ouvrir à d’autrescultures. En effet, il existe de nombreux comptes qui permettent à vos enfants de s’éduquer à propos de certains sujets, et de découvrir l’actualité.
💡 Le saviez-vous ?
Il existe des profils, comme HugoDecrypte, présents sur Instagram, TikTok, et Youtube, qui permettent aux plus jeunes de suivre l’actualité, tout en la rendant plus accessible. Aujourd’hui, il y a même de nombreux médias que vous connaissez, comme Le Monde, le Figaro, et bien d’autres, qui sont présents sur ces plateformes pour donner accès aux plus jeunes à certaines informations.
D’ailleurs, chez Les Sherpas, on a aussi TikTok, Instagram et Youtube, pour informer et éduquer les adolescents sur des sujets de leur quotidien. 😉
📍 Un moyen de maintenir le lien social
Pour beaucoup d’adolescents, les réseaux sociaux comme Snapchat sont un prolongement naturel de la vie sociale. Ils leur permettent de garder contact avec leurs amis, d’échanger en dehors du cadre scolaire et de se sentir intégrés à un groupe.
Après la crise sanitaire, plusieurs études ont même montré que ces plateformes avaient joué un rôle dans le maintien du lien social chez les jeunes. Et dans un monde de plus en plus connecté, c’est un aspect qu’il est essentiel de connaître.
📍 Un moyen de développer de l’empathie
Aujourd’hui, les réseaux sociaux peuvent également être utilisés par les plus jeunes pour découvrir des causes qui leur tiennent à cœur.
💡Le saviez-vous ?
Ils peuvent aussi être un excellent moyen de développer l’empathie et la conscience du monde au-delà du leur, puisque 60 % des enfants affirment que les réseaux sociaux les aident à en apprendre davantage sur différentes cultures et sur la vie des gens.
Les dérives et les dangers potentiels ⚠️
Bien qu’ils puissent s’avérer être d’excellents outils pour développer certains traits de caractère, les réseaux sociaux comportent aussi des risques réels, surtout pour les mineurs qui n’ont pas toujours conscience de la façon dont fonctionne l’algorithme.
En effet, malgré les efforts de beaucoup pour modérer les contenus, les mineurs peuvent être exposés à des vidéos ou messages violents, à des discours de haine en ligne, ou à des défis dangereux.
💡 Le saviez-vous ?
L’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) et la CNIL rappellent que les algorithmes tendent à pousser les contenus qui suscitent le plus d’engagement, et qui ne sont pas forcément les plus bienveillants.
Au-delà de cette exposition à des images qui peuvent s’avérer ne pas être adaptées, les médias sociaux mettent souvent en avant des vies idéalisées, filtrées et retouchées. Cette comparaison permanente peut fragiliser l’image de soi, surtout à l’adolescence, période où l’identité se construit.
💡 Le saviez-vous ?
Selon une étude Happydemics, 56% des 15-34 ans considèrent qu’Instagram impacte négativement leur estime de soi.
Dans de nombreux cas, cette pression peut conduire à de l’anxiété, à la recherche de validation constante (likes, commentaires) ou à des comportements de retrait social. C’est pourquoi le dialogue parental reste très important : aider son ado à prendre du recul sur ce qu’il voit en ligne permet de renforcer sa confiance et son esprit critique.
💡 Le saviez-vous ?
Dans certains cas, l’usage des réseaux sociaux peut même mener à du cyberharcèlement, qui est du harcèlement en ligne. En France, ce sont 23 % des enfants qui y ont déjà été confrontés en 2024
Comment accompagner son ado sur les réseaux sociaux 🤝
Maintenant que vous en savez plus sur les réseaux sociaux, leurs avantages et leurs inconvénients, laissez-nous vous donner nos conseils pour accompagner votre ado.
Instaurer un dialogue de confiance 🗣️
L’ouverture d’un premier compte sur un réseau social est une étape importante dans la vie d’un adolescent. Plutôt que de l’interdire ou de le craindre, l’enjeu pour les parents est d’en parler ouvertement et sans jugement.
💡 Le saviez-vous ?
D’après l’association Génération Numérique, qui mène des ateliers de sensibilisation dans les collèges et lycées, il est particulièrement pertinent de parler d’Internet et des réseaux sociaux avant l’âge de 13 ans.
Eh oui : c’est ce qui permet à votre ado de comprendre qu’Internet n’est pas un espace sans règles, et que certaines publications peuvent avoir des conséquences réelles.D’autant plus que, comme nous l’avons vu plus tôt, les adolescents utilisent les médias sociaux pour communiquer, s’informer, ou simplement appartenir à un groupe.
Alors, plutôt que de diaboliser ces usages, il est plus efficace d’en discuter ensemble :
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Quelles plateformes utilise-t-il ?
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Quels types de contenus aime-t-il ?
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A-t-il déjà été témoin de comportements inappropriés en ligne ?
Selon la CNIL, c’est une approche bienveillante comme celle-ci qui permet de réduire les risques d’isolement numérique, puisque votre ado saura qu’il peut parler à ses parents s’il rencontre un problème en ligne. 😉
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Utiliser des outils adaptés ⚒️
💡 Le saviez-vous ?
Depuis 2023, la loi qui vise à instaurer une majorité numérique impose aux plateformes de vérifier l’âge de leurs utilisateurs. En France, la création d’un profil sur un réseau social est interdite avant 13 ans, et nécessite l’autorisation parentale jusqu’à 15 ans.
Lorsque votre ado commence à évoquer l’idée de créer son premier profil sur les réseaux sociaux, il est essentiel de l’accompagner de façon bienveillante, tout en réussissant à poser un cadre clair.
Alors, après avoir communiqué avec lui sur sa potentielle utilisation des réseaux sociaux, et après l’avoir informé des risques, place à la mise en place des outils pour mieux encadrer sa consommation.
L’une des premières étapes : les paramètres de confidentialité.
Chaque plateforme propose aujourd’hui des options pour limiter la visibilité des contenus, restreindre les interactions et bloquer les messages indésirables. Alors, voici quelques réflexes qui pourraient vous être utiles :
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Mettre le profil en privé (par défaut pour les moins de 16 ans sur TikTok) ;
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Désactiver la géolocalisation ;
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Restreindre les commentaires et les tags à ses amis uniquement ;
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Activer le contrôle parental quand il existe (Family Center sur TikTok, Family Link sur YouTube, supervision sur Instagram).
🔎 Petit tips
Pour instaurer une relation de confiance, malgré l’installation de telles règles, faire cela avec votre ado vous permettra de lui expliquer pourquoi vous mettez en place ces restrictions, et d’échanger avec lui.
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Mettre en place un cadre ⏳
Maintenant, place à la dernière étape avant de plonger dans le grand bain des réseaux sociaux : mettre en place un cadre. En effet, fixer un cadre d’utilisation vous permettra de réduire les risques d’exposition à des contenus inappropriés ou à un usage excessif des écrans, notamment si votre ado est accro aux écrans par exemple.
Quelques règles simples et réalistes peuvent être posées, parmi lesquelles :
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Définir un temps d’écran adapté, ou des horaires d’utilisation (par exemple, pas de téléphone pendant les repas ou avant le coucher) ;
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Encourager une pause numérique régulière ;
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Interdire le partage de photos personnelles ou d’informations sensibles (comme son adresse, son école, ou sa localisation).
⁉️ FAQ
1️⃣ À partir de quel âge mon enfant peut-il réellement avoir un compte sur les réseaux sociaux ?
En France, la loi sur la majorité numérique (entrée en vigueur en 2023) fixe l’âge minimum à 15 ans pour s’inscrire seul sur un réseau social. Avant cet âge, les plateformes doivent obtenir l’accord des parents.
En dessous de 13 ans, la plupart des réseaux sociaux (TikTok, Instagram, Snapchat, etc.) interdisent la création de compte, conformément à leurs conditions d’utilisation et au Règlement général sur la protection des données (RGPD).
2️⃣ Comment savoir si une plateforme respecte bien cette vérification d’âge ?
Depuis la loi du 17 mai 2023, les plateformes sont légalement tenues de mettre en place un dispositif fiable de vérification de l’âge et du consentement parental.
Cette obligation s’applique progressivement, puisqu’un décret d’application publié en 2024 précise les modalités techniques.
Aujourd’hui, certaines plateformes testent déjà des solutions, comme Yoti (qui est une reconnaissance faciale qui estime l’âge) ou la vérification via un parent référent.
Cependant, la CNIL souligne que ces outils ne sont pas encore totalement uniformisés, et il est donc conseillé aux parents de vérifier eux-mêmes les paramètres de sécurité à la création du compte.
3️⃣ Que faire si mon enfant ment sur son âge pour s’inscrire ?
C’est une situation fréquente, selon Génération Numérique, près d’un tiers des enfants de 11 à 13 ans possèdent déjà un compte malgré les règles. Si cela arrive, le plus efficace n’est pas la sanction immédiate, mais la discussion.
Expliquez-lui pourquoi ces limites existent, notamment les notions de protection de la vie privée, les risques de cyberharcèlement, et l’exposition à des contenus inadaptés.
Vous pouvez aussi :
↪️ Demander la suppression du compte à la plateforme (elles ont l’obligation de le faire pour un mineur non autorisé) ;
↪️ Dréer ensemble un nouveau compte conforme, en paramétrant les paramètres de confidentialité dès le départ.
4️⃣Quelles sont les plateformes les plus utilisées par les adolescents aujourd’hui ?
sont :
📍 TikTok : 73 % des 11–17 ans l’utilisent régulièrement ;
📍 Snapchat : 69 % ;
📍 Instagram : 65 % ;
📍 YouTube : 94 %, bien que ce ne soit pas un réseau social au sens strict ;
📍 Discord : 30 % des adolescents l’utilisent pour échanger dans des groupes privés, souvent liés à des jeux vidéo.
5️⃣ Que faire si mon enfant est victime de cyberharcèlement ?
En cas de cyberharcèlement, il est très important de ne pas minimiser la situation. En tant que parent, il est nécessaire de :
↪️ Conserver les preuves (captures d’écran, messages, liens) ;
↪️ Signaler le contenu directement sur la plateforme concernée (elles sont légalement tenues de le retirer rapidement) ;
↪️ Contacter le 3018, le numéro national gratuit géré par l’Association e-Enfance — disponible 7j/7 et 24h/24, il apporte soutien et accompagnement aux jeunes victimes ;
↪️ Si nécessaire, porter plainte auprès de la police ou de la gendarmerie.
Vous l’aurez compris, le but n’est pas de surveiller constamment votre ado, mais plutôt d’instaurer une utilisation du numérique plus équilibrée, en protégeant votre enfant des écrans, et en lui expliquant comment naviguer sur les réseaux sociaux avec de bonnes bases.
On espère que cet article vous aura plu, et qu’il vous aura été utile pour pouvoir accompagner votre ado dans la création de son premier compte sur les réseaux sociaux. Si c’est le cas, n’hésitez pas à nous le faire savoir en commentaire.
On vous dit à très bientôt sur le blog ! ✋
