Longtemps considĂ©rĂ© comme la consĂ©cration ultime pour un Ă©tudiant, le diplĂŽme (bac, BTS, licence, MasterâŠ), depuis plusieurs annĂ©es, semble perdre de sa valeur. En effet, ce dernier ne permet plus de trouver un emploi qualifiĂ© aussi facilement quâavant. đ„
Quâest-ce que cela change pour votre enfant ? Ses collĂšgues Ă©tudiants sont de plus en plus diplĂŽmĂ©s, ce qui rend son propre parcours scolaire de plus en plus dur Ă valoriser. Mais quelle est la vĂ©ritable valeur dâune certification en 2024 ? Câest ce que nous allons voir dans les prochains paragraphes ! đ
L’obtention des diplĂŽmes au fil des annĂ©es đ
Ătre diplĂŽmĂ© nâa pas toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme quelque chose de ânormalâ. Avant, le diplĂŽme Ă©tait perçu comme le âGraalâ mais lâĂ©volution du systĂšme Ă©ducatif a quelque peu bouleversĂ© le monde estudiantin.
Un privilĂšge đ
âïž DĂ©finition
Un diplĂŽme, câest quoi ? Ce beau bout de papier certifie, en quelque sorte, un ensemble de compĂ©tences techniques, il valide la maĂźtrise de certaines connaissances et dâun savoir-faire.
Les diplĂŽmes confĂšrent un grade, ils permettent Ă leur dĂ©tenteur dâavoir des droits. Celui de poursuivre ses Ă©tudes par exemple, dâavoir accĂšs Ă tel ou tel Ă©tablissement et de pratiquer certaines professions (mĂ©decin, boulanger, avocatâŠ) qui seraient impossibles dâexercer sans le diplĂŽme en question.
Selon une Ă©tude (2023) menĂ©e par lâInsee, en 1985, la proportion de bacheliers dans une gĂ©nĂ©ration Ă©tait de 29 % ; elle sâĂ©lĂšve Ă environ 80 % de nos jours. En bref, 40 ans auparavant, Ă peine un tiers des jeunes Français avaient leur bac. Autant vous dire que lâobtenir vous mettait directement sur un piĂ©destal par rapport au reste de la population qui cherchaient, elle aussi, un travail. đȘ
Le fameux baccalaurĂ©at garantissait aux diplĂŽmĂ©s, il y a quelques dĂ©cennies et surtout Ă lâĂ©poque des Trentes Glorieuses (1945-1975), des postes de cadres dans les entreprises. Ce qui nâest plus forcĂ©ment le cas aujourdâhui, ce seul diplĂŽme vous assure, en 2024, plutĂŽt un travail en tant quâouvrier ou employĂ©. đŹ
Une norme⊠đ
En 2024, le taux de rĂ©ussite au bac est de 91,4 %. En rĂ©sumĂ©, plus de 9 sur 10 des lycĂ©ens et des candidats libres inscrits Ă lâexamen lâobtiennent. Au regard de ces statistiques, on peut facilement se dire que le bac nâest plus tellement un privilĂšge et/ou bien d’exception, mais plutĂŽt une formalitĂ©. â
En parallĂšle, si on jette un coup d’Ćil aux certifications du supĂ©rieur et pas seulement au bac, on se rend compte qu’aujourd’hui 23 % des Français disposent dâun diplĂŽme bac + 3 ou plus. đïžâđšïž
Pas si impressionnant que ça, ce dernier chiffre non ? Câest parce quâon a inclus toutes les tranches d’Ăąge de notre population française. Mais si on souhaite faire ressortir les Ă©volutions rĂ©centes, il faut zoomer sur les nouvelles gĂ©nĂ©rations. Et sans grande surprise, on sâaperçoit que ce nâest plus 23 % mais 40 % des 25-29 ans, en 2024, qui sont titulaires dâun diplĂŽme de niveau bac +3 ou supĂ©rieur. đ
De nos jours, le baccalaurĂ©at est une quasi-formalitĂ©, il est plus perçu comme un ticket dâentrĂ©e dans le monde de lâenseignement supĂ©rieur. La normalisation des diplĂŽmes et des Ă©tudes supĂ©rieurs est telle, que le âniveau de baseâ Ă atteindre pour une bonne partie des Ă©tudiants, nâest plus le bac, comme câĂ©tait le cas il y a quelques annĂ©es, mais le bac + 5, le grade de Master. đź
Mais de fortes inĂ©galitĂ©s sociales đ
NĂ©anmoins, en 2022, seulement 27 % des personnes ĂągĂ©es de 25 Ă 44 ans dont les parents forment un mĂ©nage Ă dominante ouvriĂšre ou sans emploi sont diplĂŽmĂ©es du supĂ©rieur. Ce chiffre atteint 75 % pour les français dont les parents sont cadres ou de profession intermĂ©diaire. đ
En bref, les enfants, selon le milieu dans lequel ils Ă©voluent, ne commencent pas leur parcours scolaire avec les mĂȘmes chances. Et malheureusement lâĂ©cole nâarrive que partiellement Ă gommer ces Ă©carts, ce qui se traduit ensuite par une grande diffĂ©rence de rĂ©ussite entre les Ă©lĂšves issus de familles plus modestes et ceux qui ont grandi dans un cadre familial plus âprivilĂ©giĂ©â. đ
Ce manque dâĂ©galitĂ© des chances, au-delĂ des chiffres, se ressent fortement, que ce soit chez les Ă©tudiants ou mĂȘme chez les parents. Pour plus de dĂ©tails et de donnĂ©es chiffrĂ©es, on vous renvoie directement Ă notre sondage sur le sujet, en collaboration avec lâIfop. âïž
Alors oui, le pourcentage de diplĂŽmĂ©s du bac a explosĂ© depuis les gĂ©nĂ©rations de nos grands-parents et mĂȘme de nos parents, mais pour ce qui est des diplĂŽmes du supĂ©rieur les statistiques sont moins flatteuses et les inĂ©galitĂ©s sociales entre les Ă©tudiants persistent.
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La perception actuelle des diplĂŽmes đïž
Dâun point de vue gĂ©nĂ©ral, on pourrait se dire que câest une grande rĂ©ussite de la part de notre systĂšme Ă©ducatif. En effet, de plus en plus de jeunes possĂšdent un joli diplĂŽme soigneusement rangĂ© au fond de leur poche et lâenseignement supĂ©rieur est devenu relativement accessible, pour une bonne partie des Ă©tudiants en 2024. đ
Le dĂ©classement đ
NĂ©anmoins, cette distribution sans limite de diplĂŽmes (bac, BTS, licence, MasterâŠ) a-t-elle fait perdre de la valeur Ă ces derniers ?
đĄ Le dĂ©classement professionnel
Selon le Centre d’observation de la sociĂ©tĂ©, on parle de dĂ©classement professionnel quand un jeune entrant sur le marchĂ© du travail occupe une profession dont le statut social est infĂ©rieur Ă celui auquel il pourrait prĂ©tendre du fait de son diplĂŽme.
En pratique, le dĂ©classement est apprĂ©ciĂ© par rapport Ă la qualification moyenne des travailleurs occupant le mĂȘme type d’emploi. Par exemple, si un jeune actif, avec un bac + 5 en poche, occupe un poste qui a nĂ©cessitĂ© âseulementâ un bac + 2, en moyenne, Ă tous ces collĂšgues qui ont exactement le mĂȘme emploi, on considĂšre cela comme du dĂ©classement.
Cette prĂ©supposĂ©e perte de valeur est due Ă un phĂ©nomĂšne simple, âlâinflation des diplĂŽmesâ. Oui, oui, lâinflation comme avec la monnaie. Le principe est assez simple : plus les Ă©lĂšves possĂšdent de titres scolaires, plus ces derniers perdent de la valeur. La norme conduit inĂ©vitablement Ă une dĂ©valuation, le diplĂŽme nâest plus un bien sacrĂ©, que seuls, quelques Ă©tudiants auraient rĂ©ussi Ă obtenir, mais simplement un papier qui circulent en masse dans toute la sociĂ©tĂ©. đ€Ż
ConsĂ©quence logique : un diplĂŽme qui aurait permis dâaccĂ©der Ă un poste de cadre auparavant, ne permet, aujourdâhui, plus dâoccuper un poste dâemployĂ© ou dâouvrier par exemple.
En 1964, dans Les hĂ©ritiers, Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron soulignaient dĂ©jĂ que lâaccroissement plus rapide du nombre de titulaires de titres scolaires par rapport Ă celui des postes auxquels ces titres permettent normalement dâaccĂ©der aboutit mĂ©caniquement Ă une dĂ©valuation des diplĂŽmes. đ
En bref, dĂ©sormais, trop de jeunes, fraĂźchement diplĂŽmĂ©s, se retrouvent sur le carreau, car la concurrence est trop forte, tout le monde cherche Ă obtenir un bac + 3, + 4 voire + 5 (car perçu comme une sĂ©curitĂ© sur le marchĂ© du travail) et lâaccĂšs Ă un emploi plus ou moins qualifiĂ© devient compliquĂ©. â
La toute-puissance du diplĂŽme remise en question ? âĄ
Tout espoir nâest peut-ĂȘtre pas perdu, le diplĂŽme nâa pas totalement perdu de sa valeur. En atteste une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e en 2023 par SciencePo et Luc Rouban, Directeur de recherche CNRS, selon laquelle 83 % des Français estiment que lâon donne la prioritĂ© aux diplĂŽmes sur lâexpĂ©rience professionnelle et que le diplĂŽme est donc toujours considĂ©rĂ© positivement par les employeurs.
Malheureusement, ces 83 % sont une critique de notre fonctionnement, selon laquelle le marchĂ© du travail accorde trop dâimportance aux certifications et pas assez Ă lâexpĂ©rience pure. âïž
Parce que finalement, certains pourraient trĂšs bien objecter quâun diplĂŽme câest, certes un reflet de nos compĂ©tences et de nos savoirs, mais quâau bout du compte cela reste que du papier et que câest bien lâexpĂ©rience, la pratique, le concret qui devrait primer.
MĂȘme quand on donne du crĂ©dit au diplĂŽme, ce dernier est remis en cause par une partie de la sociĂ©tĂ© qui nous rappelle que les diplĂŽmes, bien qu’essentiels aux yeux des employeurs, ne font pas tout et que leur pouvoir ne doit pas ĂȘtre absolu. đ
Un statut social intact ? đ§
MalgrĂ© la dĂ©mocratisation Ă©vidente des certifications en tout genre et la perte de valeur professionnelle qui en dĂ©coule, les diplĂŽmes ne semblent, nĂ©anmoins, pas avoir perdu de leur prestige dâun point de vue social.
En effet, socialement, les Ă©tudes supĂ©rieures sont toujours valorisĂ©es. Certaines grandes Ă©coles ou parcours sont dâailleurs considĂ©rĂ©s comme prestigieux. La seule diffĂ©rence avec les anciennes gĂ©nĂ©rations ? Aujourd’hui le bac ne suffit plus Ă vous mettre sur un piĂ©destal, pour cela il faut dĂ©sormais avoir fait Sciences Po, mĂ©decine ou avoir un bac + 5 par exemple. đ«
Le diplĂŽme est une distinction sociale, Ă tel point dâĂȘtre surpris, en 2024, face Ă des personnes qui nâont pas fait dâĂ©tudes. Un lĂ©ger mĂ©pris, de la sociĂ©tĂ© envers les non-diplĂŽmĂ©s, semble prendre forme, Ă mesure que les annĂ©es passent. đŻïž
Sâil ne vous sert pas Ă trouver du travail ou Ă rĂ©ussir professionnellement parlant, le diplĂŽme vous sera toujours utile pour briller en sociĂ©tĂ©. Pas sĂ»r, nĂ©anmoins, que cela soit une consolation suffisante⊠â
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Quâen est-il de la rĂ©alitĂ©, les diplĂŽmes sont certes de moins en moins mis en valeur, mais sont-ils devenus obsolĂštes pour autant ?
Les Ă©tudes sont-elles toujours pertinentes ? đ€·
Il semblerait que oui. Certains mĂ©tiers ont une rĂ©glementation stricte et exigent dâavoir une certification spĂ©cifique.
Votre enfant devra donc obligatoirement passer par des formations (CAP, BEP, BTSâŠ), les bancs de la fac ou autres Ă©tablissements du supĂ©rieur pour pouvoir occuper le poste de ses rĂȘves. Comme pour ĂȘtre mĂ©decin, boulanger, avocat ou encore Ă©lectricien par exemple. đ©ș
Au-delĂ du caractĂšre âindispensableâ de certains diplĂŽmes, il faut aussi noter que le taux de chĂŽmage parmi les non-diplĂŽmĂ©s est relativement Ă©levĂ©. Le diplĂŽme reste un rempart, qui sâaffaiblit certes, mais un rempart toujours rĂ©el face Ă lâinemploi. đĄïž
Prenons les donnĂ©es de lâInsee. Selon ces derniĂšres, le taux de chĂŽmage, en 2023, atteint 13,3 % pour les actifs ayant au plus le brevet des collĂšges, contre 5,0 % pour ceux diplĂŽmĂ©s du supĂ©rieur. Il se situe Ă un niveau intermĂ©diaire pour les titulaires dâun BEP ou CAP (7,3 %) ou du baccalaurĂ©at (8,8 %). đ
Au-delĂ du diplĂŽme đ
ExceptĂ© son cursus scolaire, quâest-ce qui peut avoir de la valeur pour votre enfant et son curriculum vitae ?
1ïžâŁ Les stages, alternances. Comme nous venons de le voir, le diplĂŽme ne fait pas tout, votre enfant peut trĂšs bien valoriser ses expĂ©riences professionnelles. Il peut parler des compĂ©tences techniques, de son savoir-faire, de son savoir-ĂȘtre acquis en entreprise.
2ïžâŁ Les activitĂ©s extrascolaires : que ce soit du bĂ©nĂ©volat, son engagement au sein dâune ou plusieurs associations, ses passions, etc. Tout est bon Ă savoir pour un recruteur. Qui plus est, ce genre dâexpĂ©riences, de centres dâintĂ©rĂȘt en disent long sur la personnalitĂ© et les qualitĂ©s de quelquâun. Pour se distinguer, rien de mieux !
3ïžâŁ Si le diplĂŽme ne suffit plus, il existe aussi des certifications, souvent accessibles en ligne via formations en autonomie. Si votre enfant souhaite obtenir une certification en langues Ă©trangĂšres, en langage de programmation, en informatique, en montage vidĂ©o⊠Cela est totalement possible et parfois mĂȘme gratuit !
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Bien que toujours valorisĂ© en sociĂ©tĂ©, le diplĂŽme a largement perdu ses pouvoirs au fil des dĂ©cennies. Une grande partie des Ă©tudiants sont diplĂŽmĂ©s, voire hautement diplĂŽmĂ©s, ce qui rend la recherche dâemploi trĂšs concurrentielle et ardue pour les futurs jeunes actifs. đ€Œ
Pour autant, les titres scolaires ne sont pas devenus totalement inutiles, ils permettent de mieux se protĂ©ger face aux risques grandissant du chĂŽmage. En parallĂšle, votre enfant peut trĂšs bien se dĂ©marquer par dâautres atouts que son diplĂŽme. đ„
Il peut aussi prendre des cours de soutien scolaire avec lâun de nos professeurs, afin de tout casser lors de lâannĂ©e scolaire qui arrive ! đ