🧠 À retenir
- Les États généraux de la lecture pour la jeunesse ont mobilisé plus de 36 000 participants, dont 6 000 jeunes, via des auditions, des consultations en ligne, des déplacements en régions et des groupes de parole.
- Le constat était clair : les jeunes de 7 à 19 ans passent en moyenne dix fois plus de temps devant un écran que devant un livre, et la pratique de la lecture s’effondre dès la classe de quatrième, surtout chez les garçons.
- La restitution a également mis en avant trois priorités : renouer avec le plaisir de lire, massifier la présence des textes dans la vie des jeunes de 0 à 18 ans, et structurer durablement la coopération entre tous les acteurs (école, familles, bibliothèques, associations, collectivités) pour redonner au livre une place importante.
Vous l’avez peut-être remarqué autour de vous, les jeunes lisent de moins en moins. Alors, pour comprendre ce qui freine vraiment la lecture chez les enfants et les adolescents, près de 30 000 personnes ont participé aux États généraux de la lecture pour la jeunesse.
Chez Les Sherpas, nous avons aussi pu y assister, et vous trouverez dans cet article tout ce qu’il y a à retenir de cette restitution. 👇
La restitution des États généraux de la lecture pour la jeunesse, c’est quoi ? 🤔
Avant de vous faire le bilan de ce qui a pu y être évoqué, laissez-nous vous expliquer ce en quoi consistait cette restitution des États généraux de la lecture pour la jeunesse.
Le lundi 1ᵉʳ décembre 2025, au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, les ministres Édouard Geffray (ministre de l’Éducation nationale) et Rachida Dati (ministre de la Culture) ont présenté les résultats des États généraux de la lecture pour la jeunesse (EGLJ). Pensée comme la plus vaste consultation jamais menée sur la lecture des jeunes, cette démarche a mobilisé plus de 36 000 participants, dont 6 000 jeunes, partout en France, en métropole comme dans les Outre-mer.
💡 Le saviez-vous ?
L’objectif de tout ça était de comprendre pourquoi les jeunes lisent moins et identifier ce qui pourrait raviver leur envie de lire.
Lancée le 3 juillet 2025, cette grande concertation s’est appuyée sur une gouvernance pluridisciplinaire qui réunit à la fois des chercheurs, des enseignants, des professionnels du livre, des bibliothécaires, et même des auteurs.
💡 Le saviez-vous ?
Pendant plusieurs mois, les équipes ont multiplié les modalités d’écoute, puisqu’il y a eu 40 auditions, près de 30 000 questionnaires, cinq déplacements en régions, 206 groupes de parole de jeunes, des ateliers et une table ronde. En bref, c’était une mobilisation assez exceptionnelle, qui a permis de dresser un état des lieux précis des pratiques des jeunes lecteurs aujourd’hui.
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Ce qu’il faut retenir de cette consultation 🎙️
Maintenant que vous en savez plus sur ce en quoi consistait cette restitution, laissez-nous vous expliquer ce qu’il faut en retenir. 👇
Un état des lieux précis du rapport des jeunes à la lecture aujourd’hui 📖
Grâce aux contributions qui ont pu être recueillies, les États généraux ont pu dresser un constat clair. La pratique de la lecture chute fortement à l’adolescence, et particulièrement dès la classe de quatrième, avec un décrochage plus marqué chez les garçons.
Si la curiosité et l’appétence pour les livres tout de même importants en primaire et jusqu’au début du collège, beaucoup de jeunes décrivent ensuite une lecture perçue comme trop scolaire, liée aux évaluations, aux classiques obligatoires, ou même à des œuvres qu’ils jugent éloignées de leurs intérêts.
💡 Le saviez-vous ?
À l’adolescence, les écarts entre filles et garçons se creusent nettement, et de moins en moins de jeunes reviennent vers la lecture après le lycée.
Les jeunes consultés parlent :
-
D’ennui ;
-
De manque d’identification ;
-
D’une offre qui “ne parle pas de ce qui les concerne”.
-
D’une image de la lecture peu valorisée dans l’imaginaire collectif.
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En tout cas, si vous voulez donner à votre enfant le goût de la lecture, sachez que nous avons un article sur le sujet qui pourrait fortement vous intéresser !
Un décalage entre la perception des adultes et celle des jeunes 📺
💡 Le saviez-vous ?
Les données du baromètre du Centre national du livre ont confirmé qu’entre 7 et 19 ans, les jeunes passent en moyenne dix fois plus de temps devant un écran que devant un livre. Une tendance encore plus marquée chez les moins de 25 ans !
Vous l’avez sûrement déjà remarqué, les jeunes passent énormément de temps sur leurs écrans. Pourtant, s’il peut nous arriver de penser qu’ils constituent le seul facteur explicatif de la baisse d’intérêt pour la lecture chez les ados d’aujourd’hui, les écrans n’expliquent pas tout.
Eh oui, les jeunes eux-mêmes reconnaissent la force d’attraction des contenus numériques, mais ils pointent aussi l’exemplarité des adultes. Selon eux :
Les adultes passent leur temps sur leurs écrans.
Les parents, quant à eux, évoquent surtout la surcharge d’écrans récréatifs, quand les jeunes insistent davantage sur le manque de livres qui leur correspondent et sur le caractère solitaire que prend la lecture dans leur quotidien.
💡 Le saviez-vous ?
Ce que nous avons retenu de cette restitution des États Généraux, c’est aussi la mise en avant d’inégalités fortes, puisque l’accès aux livres reste conditionné par l’environnement familial, social et géographique des adolescents.
Entre absence de librairies proches, bibliothèques éloignées ou non fréquentées, et budgets limités, les opportunités de lire ne sont pas les mêmes pour tous.
Des attentes fortes autour de la lecture plaisir ⛵
Malgré ces observations, les consultations nous ont pourtant montré qu’un désir de lecture existe vraiment chez les jeunes, mais qu’il est encore trop souvent associé aux apprentissages, aux évaluations et au cadre scolaire.
Les jeunes, comme les adultes, souhaitent que la lecture redevienne une activité choisie, qu’elle soit présente à l’école, mais aussi hors du cadre scolaire, et qu’elle s’adapte davantage aux pratiques et aux centres d’intérêt d’aujourd’hui.
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Quelles priorités pour l’avenir de la lecture jeunesse ? 🧒
Voilà, vous connaissez l’essentiel de l’état des lieux de la lecture chez les jeunes en France. Maintenant, quels leviers peuvent être mis en place pour répondre à cette problématique ? On vous explique les trois priorités qui ont été évoquées ! 👇
1️⃣ Replacer le plaisir de lire au cœur du parcours des jeunes
Les participants ont exprimé une envie de faire redécouvrir la lecture comme étant une activité choisie, y compris au collège et au lycée, où la pratique chute brutalement.
Entre autres, les propositions ont insisté sur :
-
Une diversification des livres proposés pour mieux répondre aux centres d’intérêt réels des jeunes ;
-
Des pratiques adaptées à chaque âge, de la petite enfance à l’adolescence ;
-
Des initiatives qui permettraient de dissocier lecture et évaluation, pour sortir d’une perception trop scolaire.
2️⃣ Rendre les textes plus présents dans la vie quotidienne des 0-18 ans
Le second axe, porté notamment par la commission Enfants et écrans, vise quant à lui à faire de la lecture une présence continue, et ce, dès la naissance et jusqu’à la majorité.
Parmi les leviers évoqués, on retrouve notamment le fait de :
-
Proposer des livres et des textes dans les lieux de passage et d’apprentissage (écoles, centres de loisirs, médiathèques, etc.) ;
-
S’appuyer sur des programmes de développement de la lecture déjà éprouvés ;
-
Instaurer des rituels quotidiens de lecture, à l’école comme en famille ;
-
Porter une attention particulière au décrochage des garçons, qui a été identifié comme un enjeu spécifique.
3️⃣ Mieux structurer la coopération entre tous les acteurs
Lors de cette restitution, nous avons pu remarquer qu’il y avait aussi un besoin fort de coordination entre les professionnels de la jeunesse, qui est aujourd’hui trop dépendante des initiatives locales ou individuelles.En effet, qu’il s’agisse de faciliter les coopérations interprofessionnelles, entre enseignants, bibliothécaires, associations, collectivités, éditeurs et acteurs culturels, de stabiliser et soutenir les initiatives efficaces, ou de former un nombre plus important de professionnels à la médiation et à la promotion de la lecture, de nombreuses mesures ont été évoquées pour pallier cette problématique.
💡 Le saviez-vous ?
Ces axes constitueront la base d’un plan d’action sur dix ans, qui est destiné à enrayer durablement la baisse du temps de lecture et à redonner au livre une place centrale dans la culture des jeunes.
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Vous l’aurez compris, cette restitution nous a permis de prendre conscience que les jeunes n’ont pas réellement renoncé à la lecture. Toutefois, ils ont besoin que celle-ci prenne de nouvelles formes, plus proches de leurs réalités et plus ancrées dans leur quotidien.
Alors, on espère que cet article vous aura plu, et qu’il vous aura permis de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ces fameux États généraux de la lecture pour la jeunesse. Et on vous dit à très vite !
